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Le mariage de la tolérance

 par Damien Valette 

Nous sommes très ouverts et nous respectons les rites de chacun », affirment de concert Yann Chouraki et Aminata Diallo. « La famille d’Aminata peut prier chez nous lorsqu’elle est en visite, et nous ne préparons pas de porc pour les repas, précise Yann. De son côté, elle accepte aussi les rites de ma famille.

Installés depuis 2008 à Mancey, Yann et Aminata se sont mariés civilement, hier à la mairie du village, avant d’aller faire une noce cosmopolite à Hurigny. Un beau symbole de tolérance que cette union d’une Musulmane originaire du Burkina Faso et d’un Juif dont les parents ont rejoint la France à l’indépendance de la Tunisie, à la fin des années 50. Tous les deux sont issus de familles très pratiquantes. Yann, qui lit et écrit l’hébreu, a suivi tous les rites judaïques. Aminata est d’origine peule, une ethnie musulmane. Sa mère a effectué cinq pèlerinages à la Mecque.

Un autre mariage à Ouagadougou

Au Burkina Faso comme en Afrique noire en général, la mixité religieuse est souvent une réalité. « Née d’un père blanc, ma grand-mère était métisse et catholique, mes parents musulmans, et mon premier mari français catholique », illustre Aminata.

Le couple s’est rencontré en 2006 dans les Hautes-Alpes. Le coup de foudre, basé sur un quiproquo : « C’était la voisine de mon frère jumeau, elle m’a pris pour lui, m’a fait la bise et s’est mise à me parler alors que je ne l’avais jamais vue, rigole Yann. Le soir même, je l’ai invitée à sortir en boîte ».

Après dix mois d’allers-retours, chaque week-end, entre la Bourgogne et les Alpes, Yann et Aminata décident de vivre ensemble : « C’était clair que c’était la femme de ma vie ».

En décembre, avec leurs trois enfants issus de leurs précédentes unions, les Chouraki s’envoleront pour Ouagadougou. Un autre mariage, selon la tradition africaine, y sera célébré. Pour sceller à l’africaine cette union des différences
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