Ait blal 1918
Vous
connaissez peut etre l’expression « Zid Liha Fel Kteba » (rajoute
lui dans sa Ketouba) : expression dite au mari pour complimenter sa
femme. Mais quel en est le sens reel? Voici quelques precisions sur la
signification de la Ketouba.
La
Ketouba est le contrat de mariage et par lequel le mari s'engage à subvenir
aux besoins de sa femme durant leur mariage, de même que les modalites en cas
de divorce et de deces. C’est un acte notarie qui protege les interets
financiers de la femme.
Cet
acte de mariage fut instaure en 80 av J.C. par Simeon ben Chata'h.
Au
Maroc 2 types de contrats etaient utilises : celui des Tochavims
(autochtones) qui correspondait au droit talmudique et celui des Megorachims
(expulses) donc des juifs Espagnols venus se refugier au Maroc, appelee aussi
loi Castillane.
Dans
l’acte des Tochavims, si le mari decedait ou divorcait, la totalite des
sommes inscrites sur la Ketouba revenait a la femme. Le montant de la Ketouba
a ete fixe par la Takana de 1497 a un minimum de 20 onces d ‘argent.
Elle comprenait ensuite 3 parts : le supplement a la dote legale, le don
du mari et l’apport de la femme. C’est pourquoi le montant de la Ketouba
donnait lieu a des tractations importantes entre les peres des deux epoux.
Dans
l’acte des
Megorachims, inspire du droit espagnol, une sorte de communaute de
biens etait mise en place et en cas de deces du mari il y avait partage entre
les enfants et la femme. Le regime castillan interdisait aussi la polygamie,
ce qui etait specifie dans la Ketouba.
Certaines
familles choisissaient parfois la loi musulmane ou Sadaq pour le mariage, au
lieu de la Ketouba. Cette pratique subsistait encore a la fin du XVI eme
siecle et debut du XVII eme siecle.
A
la fin du XII eme siecle, certains prirent l’habitude d’inscrire des
sommes faramineuses pour montrer leur volonte de ne pas divorcer, ce qui
provoquait de veritables drames en cas de separation. Entre 1947 et 1955 une
unification des 2 contrats a ete faite par le tribunal rabbinique, largement
basee sur la loi Castillane.
La
Ketouba etait un veritable acte notarie, donc signe en presence du sofer
(notaire representant l’autorite rabbinique) Cette signature se faisait
avant le jour du mariage et la Ketouba etait lue pendant la ceremonie. Ce sont
les parents de la mariee qui gardaient la Ketouba en leur possession, pour
proteger leur fille en cas de probleme.
De
nos jours la Ketouba est signee en presence du rabbin et de deux temoins mais
n’a plus sa fonction initiale puisque c’est l’acte de mariage civil qui
prevaut. Maintenant elle sert comme preuve de mariage religieux et de
certificat de judaicite pour les futurs enfants.
La Ketouba était écrite en
araméen et a la main. Le papier sur lequel est écrit le contrat n'a pas
d'importance, il etait très différent d’une region à une autre et selon
les epoques. Dans certaines regions la ketouba etait redigee sur un beau
parchemin et illustree par des artistes. A Mogador, David Elkaim a pendant des
annees decore toutes les Ketouboths des juifs de la ville.
Arielle
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