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Shoah: "Hommage aux Eleves Deportes du lycee Carnot

Envoyé par cohenelie 
Shoah: "Hommage aux Eleves Deportes du lycee Carnot
30 janvier 2006, 08:30
Le Crif en action,


Le lycée Carnot de Paris rend hommage à ses élèves juifs déportés
30/01/06




- - Thème: Shoah




Une émouvante cérémonie s’est déroulée le vendredi 27 janvier 2006 dans la Cour d’Honneur du Lycée Carnot dans le 17ème arrondissement de Paris au cours de laquelle une plaque a été dévoilée en mémoire des seize enfants juifs du 17ème arrondissement, morts en déportation.
Plusieurs dizaines de personnes dont de nombreux élèves et professeurs ainsi que des élus locaux étaient présents. À la tribune sont intervenus notamment, Jean-Louis Nicolini, proviseur de l’établissement, Maurice Quénet, recteur de l’Académie de Paris, Odette Cherqui, présidente de l’Association pour la Mémoire des Enfants Juifs Déportés, Françoise de Panafieu, ancienne ministre, députée-maire du 17ème arrondissement et Odette Christienne, adjointe au maire de Paris représentant Bertrand Delanoë.
On notait également la présence de Jeannine d’Orlando, adjointe au maire chargée des Affaires scolaires, de la Petite enfance et des Cultes et de Murielle Schor, conseillère de l’arrondissement. Le CRIF était représenté par Jean-Pierre Allali, membre du Bureau Exécutif.

La lecture des seize noms des jeunes déportés disparus dans les camps de la mort a été accompagnée du dépôt symbolique de seize roses puis de gerbes. Une minute de silence, simultanément observée par l’ensemble des classes du lycée a précédé des récitations de poèmes par des élèves de 1ère dont le fameux « Si c’est un homme » de Primo Levi et des morceaux de musique ont été interprétés.

Pièces jointes:
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Re: Shoah: "Hommage aux Eleves Deportes du lycee Carnot
30 janvier 2006, 08:33
HISTOIRE du lycee Carnot:


naissance du lycee de Dijon.

C'est une loi de 1802 qui impose la création, dans chaque ressort de Cour d'appel, d'un lycée de garçons devant recevoir environ 200 élèves, essentiellement internes. L'enseignement est dispensé par deux professeurs par classe, l'un assurant les sciences et l'autre les lettres. Les élèves sont soumis à une discipline très militaire et jouissent d'un confort plutôt spartiate. Le cursus est de six années plus un année pour la préparation du baccalauréat.

Le premier lycée de Dijon est créé en 1803. Il doit accueillir tous les élèves de la Côte d'Or et des départements voisins. Il s'installe dans les locaux de l'ancien hospice Sainte Anne, ancien orphelinat de filles, où se trouve l'actuel collège Marcelle Pardé. A l'époque de Louis Philippe on s'attache à en améliorer le confort. L'établissement reçoit alors des élèves depuis l'âge de huit ans jusqu'au baccalauréat. Au cours du second empire, l'éventail de classes s'ouvre à de nouvelles classes préparant aux Grandes Ecoles après le baccalauréat.

1871 - 1894 : du lycée de Dijon au lycée Carnot

Après 1871 le lycée se nomme simplement "lycée de Dijon" et connaît une croissance des effectifs (570 élèves en 1880) qui amène à créer un "petit lycée" pour les classes primaires. En 1885 un accident survenu dans le vieux bâtiment pose le problème de la rénovation des locaux. Après de nombreuses discussions, la municipalité républicaine, conduite par le Colonel Marchand, décide de construire un lycée neuf au pied des anciennes fortification de la ville, à l'emplacement du bastion de Saulx.

Réalisé par l'architecte Chaudoué, il est solennellement inauguré par le ministre de la Justice le 31 juillet 1893. La municipalité a vu grand : les locaux sont prévus pour 1000 élèves, effectif qui sera atteint en 1933. Les bâtiments sont réalisés avec soin et une certaine recherche décorative. Le prospectus de 1911 présente le lycée comme "le plus beau et le plus vaste de France".

C'est en 1894, après l'assassinat du Président Carnot, ancien député du département et petit-fils du "Grand Carnot", l'"organisateur de la victoire" de la Révolution, que l'établissement devient le lycée Carnot, en hommage à cette grande famille républicaine côte d'orienne.


Re: Shoah: "Hommage aux Eleves Deportes du lycee Carnot
30 janvier 2006, 08:35
HISTOIRE du lycee Carnot, suite..



Les heures noires du lycée durant les deux guerres
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Durant la Première Guerre mondiale, qui provoque la mort au combat de nombre de ses anciens élèves, le lycée devient hôpital militaire, mais continue à fonctionner. L'après-guerre est difficile. Les effectifs sont en recul. La croissance reprend dès les années 30, notamment avec l'adoption de la loi sur la gratuité de l'enseignement.

Dans le cadre d'accords signés avec la Tchécoslovaquie le lycée accueille des groupes d'élèves tchèques et slovaques à partir de 1920 : ils suivent le cursus du lycée jusqu'au baccalauréat. Ils sont souvent parmi les plus brillants.

La Seconde Guerre amène de nouvelles années noires : l'établissement fonctionne en alternance uniquement dans le petit quartier, pour les garçons le matin et pour les filles l'après-midi. La Libération de 1945 amène bien des espoirs, mais le passage des troupes américaines s'avère désastreux pour les locaux. D'importants travaux seront alors exécutés, notamment l'installation du chauffage central et la réfection des toitures.


Re: Shoah: "Hommage aux Eleves Deportes du lycee Carnot
30 janvier 2006, 08:36
Histoire du lycee Carnot, fin



Un lycée modernisé, ouvert sur le monde

Les classes primaires ont disparu. Dans la cité cohabitent aujourd'hui trois groupes d'élèves : ceux du collège, ceux du lycée et les élèves des classes préparatoires (21 classes). De nouveaux bâtiments ont été ajoutés pour répondre aux besoins. Un plateau de sport est aménagé dans le parc. Les cours "militaires" ont été transformées en espaces conviviaux de détente. Des dortoirs ont été convertis en locaux scolaires, les autres agencés en chambres individuelles et désormais ouverts aux jeunes filles comme aux garçons. Les équipements pédagogiques, constamment renouvelés permettent aux professeurs d'assurer un enseignement de grande qualité. Le restaurant scolaire peut soutenir la comparaison avec les meilleures adresses.

Les élèves tchèques, rappelés dans leur pays après 1968 sont revenus depuis 1990. Deux élèves chinois viennent chaque année faire un cursus de seconde, dans le cadre d'accords avec l'École des langues étrangères de Nankin. Des jumelages et échanges se font chaque année avec les différents pays d'Europe et du Monde.


Pièces jointes:
Logo.jpg
Re: Shoah: "Hommage aux Eleves Deportes du lycee Carnot
30 janvier 2006, 08:58
Voici la Charte de l' Association des Parents d'eleves du lycee Carnot.

Tres beaux principes republicains et malgre cela , pourquoi ces anciens eleves juifs ont-ils ete deportes ?pourquoi leurs droits historiques n'ont-ils pas ete defendus tel que cette belle Charte se le propose?

e.c.

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Déclaration de principes de l'

ASSOCIATION DES PARENTS D'ELEVES DU LYCEE CARNOT.

24 Janvier 19O7.

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Nous avons signalé l'année dernière la création d'une association des parents d'élèves du lycée Carnot. L'idée qui a présidé à cette création a été de donner aux pères de famille la possibilité et par suite le désir de s'occuper de l'instruction de leurs enfants plus qu'ils ne l'avaient fait dans le passé. C'était un éveil de l'esprit de liberté et d'initiative individuelle qui a tant de peine à se développer dans notre pays. Aussi cette création suscita t'elle tout d'abord des méfiances. On pouvait craindre que de semblables associations ne fussent animées d'intentions hostiles à l'Université. On s'imagina assister à la naissance de "syndicats de parents", à la constitution de "comités de surveillance" prêts à entrer en lutte contre les Proviseurs. Heureusement le recteur, M. LIARD, animé des intentions les plus libérales, sut comprendre l'utilité des groupements des parents d'élèves d'un lycée donné. Il voulut bien reconnaître l'existence de l'association récemment fondée et autoriser le proviseur du Lycée Carnot à entrer en relations avec elle. Ces relations pendant tout le cours de l'année dernière ont été parfaitement courtoises et cordiales. Au cours de l'assemblée générale de l'association, qui a été tenue hier dans l'atelier de son président, le peintre Dubufee, le secrétaire général de l'association, le docteur GALLOIS, a énuméré la série de voeux qui ont été soumis par elle à la bienveillante attention du Proviseur. De ces voeux, les uns ont été admis sans difficultés, d'autres n'ont pu l'être ; mais l'impression est que l'impossible d'hier sera le possible de demain.

Un peu d'insistance d'une part, paraîtra tout de suite, c'est que dans la paix civile, dans la pleine liberté républicaine, dans le règne du droit qui chaque jour élimine un peu plus d'arbitraire, de grandes choses sont en train de s'accomplir: une grande puissance s'en va, une grande puissance arrive. La monarchie est partie, la théocratie fait ses paquets . (rires et applaudissements) Le cléricalisme, chez nous et chez les autres peuples, n'est guère que le résidu des partis réactionnaires. Les puissances d'autrefois se sont effondrées, et je ne vous dirai pas la faillite de l'aristocratie : la Révolution Française s'est chargée de la liquidation. A l'aristocratie a été substituée la bourgeoisie, qui a été au pouvoir par la Révolution. L'apparition de la bourgeoisie avait donné lieu à de grandes espérances, je ne veux pas la critiquer, car il faut avoir consciente de notre infériorité : nous sommes des bourgeois, les uns par le hasard de la naissance, les autres par le courage qu'ils ont montré pour améliorer leur situation sociale. J'ai dit : une grande puissance arrive; c'est la démocratie, et par là j'entends non seulement les salariés proprement dits, mais aussi la bourgeoisie laborieuse. La bourgeoisie actuelle a un grand rôle à jouer. Oh! nous ne méconnaissons pas les nobles efforts de nos pères de 1848. Mais par peur du socialisme, aux dures épreuves de 1849 et de 185O, une partie de la bourgeoisie française s'est rejetée dans le camp de la monarchie et de la dictature. Cette faute a été expiée par l'invasion et la guerre civile. Depuis la bourgeoisie a réfléchi, elle s'est reconquise et elle s'est retrouvée classe dirigeante dans le sens le plus noble et le plus désintéressé. Il y a beaucoup à faire. De grandes choses sont préparées, et déjà une oeuvre grandiose s'annonce dont nous ne sommes pas les auteurs et que nous avons le devoir d'aider selon nos moyens. C'est à cette oeuvre que je vous convie. (App1audissements ).

Nous entendons dire que les classes ouvrières sont inorganisées, inéduquées, indisciplinées. Cette faiblesse des classes ouvrières constitue une accusation contre ceux qui ne les ont pas éclairées. Nous devons réparer cette faute. Il ne nous convient pas toutefois de nous poser en éducateurs : nous devons enseigner, mais apprendre en même temps. Et voici notre programme. Nous voulons délivrer la France de toutes les tyrannies, de la tyrannie de classes comme de toutes les autres. Nous voulons le droit, la liberté et la justice, même pour nos adversaires. Nous voulons des réformes dans la paix, non seulement dans la paix extérieure mais aussi dans la paix intérieure, car il n'y a de réforme possible que dans la paix civile , et si nous tenons tant au maintien de l'ordre dans la rue, c'est parce que nous savons que la réaction aurait seule quelque chose à gagner des troubles. C'est par le maintien de la paix civile qu'il nous arrive parfois de faire encore des concessions à nos adversaires, persuadés que nous sommes que la liberté fera son oeuvre. Notre politique est simple. Nous prétendons que l'avènement de la démocratie ne doit pas demeurer un vain mot. Les masses ouvrières ont des droits qui ont été méconnus, et il est de notre honneur de les installer dans des droits nouveaux. Nous le ferons progressivement, d'une volonté énergique, et avec une méthode qui ne faillira pas.

Qui nous sommes, enfin? Nous sommes les fils de ceux qui ont fait la Révolution, qui l'ont payée de leur sang et dont on a essayé de ternir la mémoire. Nous nous disons les fils des hommes qui ont fondé la France moderne, et ce que nous voulons, c'est que par la République la France moderne continue. (Cette péroraison a été saluée par une double salve d'applaudissements et par des cris répétés de "Vive la République! " )


portrait de Carnot,


Pièces jointes:
3.lycee Carnot.jpg
Re: Shoah: "Hommage aux Eleves Deportes du lycee Carnot
30 janvier 2006, 09:24
Bon c'etait bien sur( au-dessus) la cour du lycee Carnot situe au Boulevard Malsherbes, pres du parc Monceau dans le 17e arrondissement a Paris,

voici la photo de
Sadi Nicolas Léonard Carnot, un des membres de cette illustre famille parisienne du debut 19e siecle, inventeur de la machine a vapeur..
Pièces jointes:
Carnot_Sadi.jpg
Re: Shoah: "Hommage aux Eleves Deportes du lycee Carnot
30 janvier 2006, 09:37
CARNOT Lazare Nicolas, français, 1753-1823

Officier, ingénieur (il fit ses études à l'École du génie de Mézières où Monge fut un de ses professeurs), il sera surnommé le Grand Carnot et l'Organisateur de la victoire après sa victoire sur les Anglais (1793). Politicien habile, il sera plusieurs fois ministre lors de la révolution, sous Bonaparte (tout en s'adonnant aux sciences) ainsi que sous l'Empire. A la restauration (1814), il doit fuir la France : poursuivi pour régicide car il avait voté la mort de Louis XVI. Il vivra alors exilé en Pologne puis en Allemagne. Carnot fut inhumé au Panthéon en 1889.

On ne le confondra pas avec le physicien Nicolas Léonard Sadi Carnot, son fils aîné, à qui l'on doit le second principe de la thermodynamique, aussi appelé "principe de Carnot". Ni avec Marie François Sadi Carnot, président de la République, assassiné en 1894 (petit fils de Lazare).


Pièces jointes:
Carnot 1.jpg
Re: Shoah: "Hommage aux Eleves Deportes du lycee Carnot
30 janvier 2006, 10:31
Education a Paris,

offert par la Mairie de Paris.



Un DVD sur la déportation et la libération des camps de concentration offert aux lycéens parisiens
Actualités…



Un DVD sur la déportation et la libération des camps de concentration offert aux lycéens parisiens

Dans le cadre du 60ème anniversaire de la libération des camps de concentration, la Mairie de Paris, en partenariat avec la Fondation pour la mémoire de la Shoah, a souhaité que l’ensemble des jeunes parisiens puissent être sensibilisés à ces événements. Aussi, un DVD pédagogique sur la déportation et la libération des camps vient d’être distribué à chaque lycéen de première et de terminale à Paris.




Ce DVD, qui replace la libération des camps de concentration dans son contexte (avec une introduction sur la naissance et l’idéologie du nazisme), propose, d’abord, un documentaire réalisé en 2005 et intitulé « Les Survivants », qui explique les grandes dates de la Libération des camps à travers des images rares et des témoignages d’une dizaine de rescapés.

Ce DVD propose également un document intitulé « Vichy et les Juifs » (1997) qui permet, grâce à des commentaires de Serge Klarsfeld et de Jean-Pierre Azéma, de connaître les différentes étapes de la déportation de 76 000 Juifs en France.

Enfin, ce DVD comporte une cartographie des principaux camps de concentration, ainsi qu’une bibliographie et une filmographie pour approfondir davantage encore cette période noire de l’Histoire.



Pièces jointes:
img_7293.jpg
Re: Shoah: "Hommage aux Eleves Deportes du lycee Carnot
30 janvier 2006, 10:56
Dans mes recherches,


je decouvre des hasards et des similarites, tel cet evenement survenu a ce lycee en 1982 et relie encore une fois au probleme de l'existence des juifs d'un peu partout...
....esperons que ces tragedies finiront un jour et qu'il n'y aura plus besoin de commemorer d'autres actes de violence a l'encontre del'espece humaine ou qu'elle se situe.

e.c.

-------------



ATTENTAT LYCEE CARNOT
Journaux télévisés Antenne 2
sélection Vidéothèque de Paris
actualités 1982 couleur 30min


VDP8083




A la fin des années 1970 et dans les
années 1980, Paris fut la cible de nom-
breux attentats d'origines diverses. La
Vidéothèque de Paris présente les repor-
tages, interviews et commentaires des
journaux télévisés d'Antenne 2 sur les
actes terroristes commis de 1978 à 1982.
Le 17 septembre 1982, une voiture pié-
gée appartenant à l'Ambassade d'Israël
explose rue Cardinet (17e), faisant de
nombreux blessés parmi les élèves du
lycée Carnot tout proche. Un attentat
lié au conflit du Proche-Orient.


ATTENTAT LYCEE CARNOT
Parmi les intervenants :

- Henri Hajdenberg, Président du
Renouveau juif
- des élèves du lycée Carnot

Plusieurs manifestations sont organisées
à la suite de cet attentat.


titre, ATTENTAT LYCEE CARNOT
17 SEPTEMBRE 1982
Journaux télévisés Antenne 2
série, Attentats terroristes
à Paris 1978-1982


Re: Shoah: "Hommage aux Eleves Deportes du lycee Carnot
30 janvier 2006, 11:34
Qui répond aux questions ?

Dominique Natanson est le petit-fils et le neveu de Juifs exterminés à Auschwitz en 1942. Il raconte cette histoire familiale dans les pages de ce site . Il a été longtemps professeur d'Histoire au Collège Maurice Wajsfelner qui porte le nom d'un enfant juif déporté en 1944 et assassiné à Auschwitz.

La déportation des enfants juifs
Joël A., collégien de Ribauvillé (Vosges) me demande : « Pouvez-vous nous donnez un maximum de chiffres sur la déportation et détention des enfants. Exemple : les nationalités, le nombre, l'âge, le motif. Y avait il des survivants ? Faisait on des expériences sur les enfants ? Y avait-il des naissances dans les camps ?»
Le nombre d'enfants déportés

Année
de naissance Age lors
de la
déportation Graphique Nombre
d'enfants
1944 - de 1 an 15
1943 1 an ou - 105
1942 0 à 2 ans 174
1941 1 à 3 ans 288
1940 2 à 4 ans 275
1939 3 à 5 ans 443
1938 4 à 6 ans 475
1937 5 à 7 ans 471
1936 6 à 8 ans 484
1935 7 à 9 ans 492
1934 8 à 10 ans 581
1933 9 à 11 ans 595
1932 10 à 12 ans 696
1931 11 à 13 ans 723
1930 12 à 14 ans 725
1929 13 à 15 ans 748
1928 14 à 16 ans 847
1927 15 à 17 ans 881
1926 16 à 18 ans 936
1925 17 à 19 ans 961
1924 18 à 20 ans 1004


Total : 11.919

Voici un tableau réalisé d'après les listes de déportés de Drancy, établi par Serge Klarsfeld dans le Mémorial de la Déportation des Juifs de France. Le chiffre total est un peu plus élevé : en effet, il y a 3277 déportés (20 %) dont on ne connaît pas l'âge. Le chiffre réel serait plutôt autour de 14.000 enfants juifs déportés de France.



photo de Dominique Natanson

Pièces jointes:
dn2.jpg
Re: Shoah: "Hommage aux Eleves Deportes du lycee Carnot
30 janvier 2006, 11:37

La nationalité des enfants déportés du territoire francais?



La plupart des enfants déportés étaient français soit parce que leurs parents étaient français, soit parce qu'ils étaient nés en France.. Souvent leurs parents étaient étrangers : polonais, allemands, russes, roumains, autrichiens, grecs surtout.
Des enfants parfois séparés de leurs parents avant d'être déportés à leur tour

Pièces jointes:
enfants.jpg
Re: Shoah: "Hommage aux Eleves Deportes du lycee Carnot
30 janvier 2006, 11:42
Parfois, on fait des trains uniquement d'enfants.


Extraits d'un rapport concernant le départ du camp des Milles des internés livrés par Vichy aux nazis et transférés de la zone dite "libre" en zone occupée, d'où ils allaient repartir très vite pour Auschwitz-. Ce rapport daté du 24 août 1942 porte la cote CCXIII-115. Il concerne les départs des 11 et 13 août 1942 :



Déportation des enfants
Nous avons assisté dans la matinée du Lundi au départ des enfants. Pendant qu'on les faisait monter dans des cars avec leur mince bagage des scènes déchirantes se sont produites. Les enfants jeunes, qui ne pouvaient comprendre les raisons de cette séparation, s'accrochaient à leurs parents et pleuraient. Les aînés, qui savaient combien la douleur de leurs parents était grande, tentaient de dominer leur peine et serraient les dents. Les femmes s'accrochaient aux portiéres des cars qui partaient. Les gardes et les policiers eux-mêmes dominaient mal leur émotion. L'impression était d'autant plus affreuse que jusque là, le plus grand calme avait régné dans le camp. Une résignation pesante et amère se lisait sur les visages. Aucune protestation, aucun cri d'indignation ou de oolére ne se faisait entendre. Il semblait qu'après tant d'épreuves les internés n'avaient plus là force de se rebeller contre leur destin.

Arrivée à Drancy des enfants transférés de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers (Estampe de Georges Horan)
Dans les wagons
Dans l'après-midi du lundi d'importantes forces de police cernèrent le Camp et l'appel des premiers partants commença. 260 personnes furent rassemblées et dirigées sur la gare des Milles où attendait un train de marchandises. la mise à bord des wagons se prolongea fort avant dans la nuit. Les déportés étaient réunis par famille dans des wagons de transport, sans banquettes ni couchettes, recouverts seulement d'une couche de paille. Les wagons ont été hermétiquement fermés pour la nuit. le train n'a pris la route, pour une destination inoonnue que dans la matinée du mardi 11 Août.
Déportation des parents
Au lendemain du départ du premier convoi les autorités du Camp continuèrent sans attendre le recensement et le triage de ceux qui restaient encore. Rassemblés dans un vaste espace libre au centre du camp, en plein soleil, cernés par des gardes mobiles, l'arme sur l'épaule, les Internés étaient appellés par ordre alphabétique. Il leur était interdit de s'éloigner. Epuisés par l'attente et l'inquiétude, ils s'allongeaient sur le sol ou s'appuyaient au bras d'un camarade. Quelques uns à bout, de force perdirent connaissance et dûrent être transportés à l'infirmerie.
Brutalité de la police française
Portant ou traînant leurs bagages,les déportés obéissaient avec calme aux indications qu'on leur donnait. Il faut ici signaler un pénible changement d'attitude de la part des policiers. À la relative réserve de la veille avait succédé une attitude beaucoup plus brutale. Les gardes harcelaient la colonne, qui n'avançait pas assez vite à leur gré, appuyant de coups de bottes leurs exclamations. On vit même un capitaine de gendarmerie frapper d'un coup de poing un déporté. Devant ces scènes un pasteur protestant qui se trouvait sur les lieux fit, après d'autres, une démarche auprès de l'Intendant de police (qui ne quitta pas le camp pendant ces journées). Le capitaine de gendarmerie fût sévérement réprimandé, et - sur ordre - la conduite des policiere devint moins révoltante.
Suicides
Parfois un éclat déchirait l'étrange calme qui régnait sur le Camp. C'était un homme, ou une femme, à bout de résignation, qui tentait de se suicider en avalant du poison ou en se tranchant une veine. On oompta dans la seule journée de Mercredi huit tentatives de suicide. Par une amére consolation on put obtenir l'annulation de l'ordre de départ pour ces malheureux.
L'attente dans les wagons
Les équipes de distribution de vivres se rendirent dans la nuit auprès des wagons. Sur le talus qui séparait la voie de la route, des policiers, fusil sur l'épaule, lampe électrique à la ceinture, faisaient les cent pas. Les faisceaux de leurs lanternes éclairaient seuls le train qui semblait, égaré dans cette ombre, sans origine et sans but. Dès que les factionnaires faisaient coulisser la porte du wagon, les déportés se précipitaient, suppliaient qu'on les laisse au moins descendre un instant. Mais les ordres étaient formels. Le responsable désigné dans chaque wagon était seul appellé et prenait possession des colis pour ses conpagnons de voyage.
Le départ
Au matin, pendant que les équipes sociales juives et non faisaient la haie sur le talus, le train prit lentement le départ. On agitait des mouchoirs, comme pour de dérisoires vacances, mais les larmes remplissaient tous les yeux. Pas un cri, pas une protestation ne vint des wagons, ou les visages se pressaient derrière les croisillons des fenêtres. Et ce silence, ce courage paisible jusqu'au dernier instant, était plus déchirant que des larmes.

cité par Serge Klarsfeld, Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France

Pièces jointes:
enfants_train.jpg
Re: Shoah: "Hommage aux Eleves Deportes du lycee Carnot
20 février 2006, 12:48
Lectures
La Shoah, un hors-série des Clés de l’actualité
20/02/06




- - Thème: Shoah





Clés de l’actualité est un hebdomadaire informatif, proche des jeunes qui propose l’actualité culturelle, politique, scientifique et économique. Un hors série récent sur La Shoah - préfacé par Simone Veil, présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah - expose fidèlement ce que fut la Shoah. Ce numéro est particulièrement clair, il est également illustré de cartes, d’une chronologie, de plusieurs récapitulatifs et de nombreuses photographies.

La première partie « De l’antisémitisme au nazisme » est composée de plusieurs chapitres. Les Juifs dans l’Europe de l’entre-deux-guerres : avant 1939, l’Europe, surtout à l’est, comporte de nombreuses populations juives. Puis, elle rappelle que la France de 1791 est le premier pays à accorder la citoyenneté aux Juifs. Malheureusement, à la faveur notamment des nouveaux bouleversements sociaux de l’entre deux-guerres, l’Europe est rongée par l’antisémitisme. Dans un encadré explicite Faustine Prévot revient également sur les innombrables accusations qui furent perpétrées contre les Juifs, à partir de la proclamation du christianisme comme religion officielle de l’Empire romain.

L’Allemagne nazie contre les Juifs : Adolf Hitler imprégné d’un antisémitisme séculaire (l’antijudaïsme chrétien) s’empare des théories racistes. Hitler pousse ces théories à leur paroxysme, alors que l’Allemagne de l’époque est un pays entre modernité et archaïsme Dès 1933, Hitler édicte une première série de mesures discriminatoires. D’autres lois vont se succéder. le déclenchement du qui prend pour prétexte L’assassinat d’un conseiller de l’Ambassade d’Allemagne à Paris, par un jeune Juif polonais de 17 ans, sert de prétexte à un gigantesque pogrom connu sous le nom de « Nuit de cristal ». Les SS et la Gestapo profitent de ces événements pour arrêter 30.000 hommes Juifs, ensuite déportés dans les camps de concentration. On estime que la Nuit de Cristal a fait une centaine de morts.

Les langues de l’innommable : les nazis ont utilisé un vocabulaire « déshumanisant » pour stigmatiser les Juifs et un langage codé soigneusement choisi, pour camoufler la réalité. Par ailleurs, l’antisémitisme est au cœur de la propagande nazie.

Dans la seconde partie « criminels, complices et résistances », Les Clés de l’actualité revient sur des sujets essentiels. Afin d’expulser la population juive de son territoire, l’Allemagne nazie envisage même sa déportation sur l’île de Madagascar. Par ailleurs, la difficile gestion des premières vagues d’émigration, composées de réfugiés juifs pour les deux tiers, ne tarde pas à poser des problèmes aux nations d’accueil, et à favoriser la montée de l’antisémitisme.

La destruction des Juifs est alors mise en œuvre : Action T4, l’assassinat des « malades mentaux » va permettre au régime d’expérimenter des méthodes d’extermination. Dès 1941, les Einsatzgruppen, groupes mobiles de tueurs, sont les premiers à procéder à l’extermination massive des Juifs sur le front de l’Est. C’est à Wannsee, que se planifie le meurtre.

La Shoah : le meurtre est à l’échelle industrielle. Les centres d’extermination sont de véritables machines à tuer. Les camps de concentration sont destinés à « rééduquer » puis à éliminer par le travail. Belzec, En Pologne, Belzec devient le prototype des « camps de la mort. » L’Allemagne nazie organise alors le plus important programme de déportation de l’histoire à l’échelle d’un continent. Le complexe d’Auschwitz forme un vaste ensemble tout entier voué à l’anéantissement que ce soit par mort lente ou immédiate.

Europe nazie et ses complicités : d’autres pays que l’Allemagne prennent part activement à l’extermination des Juifs. Un encadré est consacré à la politique ambiguë de l’Italie fasciste.

L’antisémitisme de la France de Vichy : dès la signature de l’armistice, en juin 1940, le gouvernement de Vichy adopte une série de mesures discriminatoires à l’encontre des Juifs. Le vol légal des biens des Juifs s’organise. Pour Vichy, les camps d’internement via les camps de transit, notamment celui de Drancy, forment un vivier humain pour les déportations vers l’Est. Drancy est « l’antichambre de la mort ». En organisant des rafles en zone occupée et non occupée, Vichy participe activement à l’arrestation et à la déportation des Juifs de France.

Les nations face à la Shoah : la revue rappelle cette évidence : les Alliés ont préféré gagner la guerre et les pays « neutres », comme la Suisse ne se sont guères mobilisés pour venir en aide aux populations juives. Les réactions furent donc contrastées.


Pièces jointes:
lectures_20060220_11_G.jpg
Re: Shoah: "Hommage aux Eleves Deportes du lycee Carnot
20 février 2006, 12:55

Lectures
La Shoah, un hors-série des Clés de l’actualité
20/02/06




- - Thème: Shoah

Les réactions publiques en Europe : cependant, quelques religieux élèvent la voix…dans une indifférence quasi générale. Néanmoins, plusieurs milliers de personnes non-juives ont sauvé la vie de Juifs pendant la Seconde guerre mondiale. On les nomme « Justes parmi les nations ».

La résistance juive : elle s’est employée par tous les moyens à combattre le nazisme et ses projets d’anéantissement. Plusieurs associations juives ont réussi à placer des milliers d’enfants dans des familles et des établissements d’accueil.

Enfin, une troisième partie est consacrée à l’ouverture des camps, au retour des déportés, au bilan des victimes, aux procès des criminels nazis, à la notion de crime contre l’Humanité et à la question primordiale de la responsabilité. Une dernière partie porte très justement sur la mémoire de la Shoah après 1945 et la difficulté de transmettre et d’enseigner la Shoah avec un entretien de Serge Klarsfeld, Président de l’association des Fils et Filles de déportés Juifs de France, rappelle qu’il s’efforce de redonner aux victimes une vie posthume avec, si possible, leur date et lieu de naissance. »

Marc Knobel

Clés de l’actualité, La Shoah, hors-série de 98 pages, 5 euros 95, avec le avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.











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