Dafina.net Le Net des Juifs du Maroc




Bienvenu(e)! Identification Créer un nouveau profil

Recherche avancée

LU POUR VOUS: L'islam vu en 192O au Maroc par un fran?ais.

Envoyé par Haifa 
LU POUR VOUS: L'islam vu en 192O au Maroc par un fran?ais.
02 septembre 2009, 22:00
Je tiens à préciser d'abord que j'ai remarqué en ouvrant Dafina tout-à-l'heure une prolifération de pseudos nouveaux dont l'un d'eux a signé son post "Mustapha" qui est mon vrai prénom. Je n'ai rien à voir avec ces messieurs.

Et voici l'islam...le ramadan..vu par un des premiers colons-français au Maroc.

"L'islam est la religion du Maroc.Tout le monde sait que le dogme en est simple et facilement accessible aux esprits frustes et primitifs:c'est la croyance en l'existence et en la toute puissance d'un Dieu unique et dans la mission du prophète Mohamed,qui servit d'intermédiaire entre lui et les hommes.Un coup d'oeil furtif,jeté en passant par la porte perpétuellement ouverte de ces élégantes mosquées de Fès ou de Rabat,dont une convention respectée interdit l'accès aux infidèles que nous sommes,nous en apprendra beaucoup plus que tous les livres sur cette religion et sur l'étrange séduction qu'elle exerceant sur les âmes.Jonchant ça et là le sol couvert de nattes fraîches,on entrevoit quelques personnages prostrés et psalmodiant;d'autres nattes,relevées de dessins géométriques en rouge ou en noir,habillent à tiers de hauteur environ la nudité des murailles impeccablement blanches;entre les ogives mauresques qui joignent les colonnes,on découvre ça et là quelques belles lampes qui pendent de la voute au bout de longues chaînes de cuivre,immobiles,dans une atmosphère de recueillement et de sainteté.Tout celà constitue la perspective à la fois nue,profonde,appropriée à la majesté de ce Dieu unique et tout puissant,qui ne demande pas aux hommes d'autre sacrifice que l'affirmation obstinée d'une fois sans réserves dans son unité et dans sa toute-puissance.

La prière est le rite essentiel d'un pareil culte:une prière qui ne ressemble en rien aux requêtes intéressées dont nous fatiguons le ciel ou aux effusions enthousiastes qui nous emprtent jusqu'à Dieu sur les ailes de l'amour.C'est la récitation imposée,à cinq reprises et à à cinq heures différentes de la journée,de formules rituelles dans lesquelles le nom de Dieu et tous les attributs inséparables de sa souveraine perfection sont répétés d'une façon tenace,obsédante,comme si le malentendu qui le sépara jadis de ces arabes idôlatres ramenés en son empire par l'autorité du prophète Mohamed n'était jamais tout-à-fait dissipé.Formules tranchantes dans leur sobriété,destinées à marquer nettement le fossé profond qui l'islam des religions soeurs:le Judaïsme et le Christianisme,et qui sont autant des déclarations de guerre que des professions de foi,formules adaptées à l'imagination et à l'intelligence d'un peuple plus géomètre que poète,quoi qu'on en puisse penser,et qui flattent en secret son âme demeurée violente et guerrière.

LE RAMADAN.

Défense de manger et de boire,d'approcher une femme ou de respirer une fleur de la prime aube jusqu'au coup de canon qui marquera la fin du jeûne,au moment précis ou un fil blanc ne saurait être discerné d'un fil noir.Les marchands somnolents au fond de leurs boutiques,le regard vide et le ventre creux,sachant bien que l'allègre clarine de cuivre des porteurs d'eau ne viendra pas les réveiller de leur torpeur.On voit les bourgeois aisés glisser le long des murs des ruelles ,le couffin pendant mollement au bout de leur bras débilité ,en quête des provisions pour la nuit.Il vous arrive de croiser aux coin des rues gens agités,aux yeux inquiet et aux mains énervées:ce sont les fumeurs de kif tourmentés jusqu'à l'exaspération par le besoin de leur pipette de terre cuite.Au coup de canon libérateur,altérés, on court à la fontaine la plus proche pour y boire à longues gorgées et les affamés se plongeront jusqu'aux oreilles dans un bol de ce savoureux coulis de légumes variés qu'est la "harira",ou soupe marocaine,et toute la nuit,du haut des minarets et des terrasses,les trompettes déchireront l'air pour appeler les fidèles aux prières;ce seront dans les quartiers "indigènes",des voix,des appels,des portes martelées à grands coups de leurs massifs heurtoirs.Et qu'on aille point s'y tromper.L'ombre ira apporter au jeûne quelque relâche et déchaîner un semblant d'allégresse,la nécessité,en dépit des fatigues de la journée,de rester éveillé la majeure partie de la nuit pour réparer ses forces et pour se rendre aux prières,fait du ramadan une rude épreuve à laquelle bien peu d'entre nous accepteraient de s'y soumettre.

Il y a certes,au Maroc,d'irréprochables musulmans.Comment pourrait-il en être autrement,d'ailleurs,dans un pays qui abrite,au milieu des souks de Fès,son ancienne capitale,la mosquée vénérée et l'université renommée de Karouyine,à jamais illustre dans tout l'islam,et comment soupçonner ces descendants de vieilles familles andalouses ou tlemceniennes,si fières de leur noblesse de race et de leur orthodoxie,d'ignorer la science complexe et délicate des "hadiths",ces subtils commentaires du Qôran,ces raffinements exquis des théologiens sur l'esprit du Livre? Comment savoir mauvais gré à des docteurs très experts d'avoir transformé une religion simple en un rituel effroyablement compliqué,dans lequel le scrupule religieux intervient pour régler la moindre attitude et le moindre geste? Il y a bien un peu de pharisaïsme chez ces grands dévots qu'on voit se rendre aux mosquées leur tapis de prière sous le bras,et un vif désir d'être vus,d'en imposer à la menue gent par leur piété,et de faire étalage au besoin de leurs connaissances à propos d'un cas de conscience aussi poignant que celui de savoir si celui qui mâche un brin de laine durant un jour de Ramadan et qui avale sa salive commet ou non un pêché.De pareilles préoccupations ne vont pas sans quelque péril. La lettre finit par tuer l'esprit.Et j'en sais combien ont glissé sur la pente,ont fini par boire du champagne d'abord,puis du vin non mousseux,en cachette et entre amis,pou ne point soulever de scandale,et pourvu qu'avant de boire,secouant avec mépris la goutte qui perle au bout du doigt trempé préalablement dans le verre,on ait soin de prononcer la formule du Qôran:"Qu'une goutte seulement de cette liqueur soit maudite!"Qui ne voit que cette précaution suffit à absoudre le reste du breuvage.Ainsi don Gorenflot baptisait carpes et chapons.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 03/09/2009 08:35 par Dafouineuse.
Re: LU POR VOUS: L'islam vu en 192O au Maroc par un fran?ais.
03 septembre 2009, 01:38
Joli texte qui se lit facilement (malgré les fautes d'orthographes). Cependant, nous aurions bien aimé en connaitre l'auteur ...
Re: LU POR VOUS: L'islam vu en 192O au Maroc par un fran?ais.
03 septembre 2009, 01:52
Wolf a écrit:
-------------------------------------------------------
> Joli texte qui se lit facilement (malgré les
> fautes d'orthographes). Cependant, nous aurions
> bien aimé en connaitre l'auteur ...



Ce texte,c'est un manuscrit que j'ai trouvé parmi les archives de mon défunt père. J'ai moi-même longuement cherché pour en connaître l'auteur,en vain. Et je me mords les lèvres pour ne pas avoir demandé des renseignements à mon père de son vivant pour en connaître l'auteur.Le texte est encore long,je n'ai posté qu'une partie.
Re: LU POR VOUS: L'islam vu en 192O au Maroc par un fran?ais.
03 septembre 2009, 02:04
Intéressant. En espérant que tu le fasses aussi pour d'autres manuscrits porteurs de messages plus profonds, l'effort mis à nous retranscrire ce texte ici est louable.

Merci !
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter






DAFINA


Copyright 2000-2024 - DAFINA - All Rights Reserved