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L'Antisemitisme,venin cameleon, eternelle souffrance du Peuple Juif...l'Affaire Dreyfus ,100 ans plus tard..

Envoyé par cohenelie 
JUSTICE
Dreyfus :« une affaire immortelle »
Publié le 23/06 à 23:02
Il y a 100 ans, en juillet 1906, Alfred Dreyfus était réhabilité par la Cour de cassation mettant un terme à l'"Affaire"

L'"Affaire" Dreyfus avait éclaté en 1894 avec l'arrestation d'un capitaine de l'armée française accusé de trahison en faveur de l'Allemagne et sa condamnation à la déportation à vie au bagne de Cayenne.

Grâce à la ténacité de sa famille, la mobilisation d'intellectuels, le cas du capitaine devint une "Affaire" nationale dont les échos perdurent.

100 après la réhabilitation du capitaine Dreyfus par la plus haute instance judiciaire française après une enquête approfondie, plus personne ne polémique sur le fond de ce qu'on a appelé l'"Affaire" (avec un grand A) tant le débat fut virulent en France (avec des échos importants à l'étranger).

Il reste que le rappel de cette réhabilitation montre que sur le fond le débat a été tranché de façon judiciaire et pas seulement politique ou militante, la Cour de cassation faisant un sort très argumenté aux audiences précédentes des deux tribunaux militaires qui avaient condamné Dreyfus. « Cet arrêt a été longtemps sous-estimé dans l’historiographie, déplore Jean-Jacques Becker, professeur émérite à l’université de Paris X. On pensait communément que l’affaire s’arrêtait au procès de Rennes et à la grâce qui a suivi. Or, la grâce, ce n’est pas l’innocence. C’est cet arrêt qui met le vrai point final à l’affaire, en proclamant l’innocence de Dreyfus. »

Comme l'a affirmé l'avocat et écrivain Denis Bredin, l'affaire Dreyfus ne «fut pas une erreur judiciaire, mais un "crime judiciaire "». Et c'est une immense différence, car devant les tribunaux où comparut Dreyfus, les «preuves» apportées contre lui étaient des faux constitués par l'armée. Et un complot politico-militaire fut découvert dont le but était d'accuser Dreyfus un juif de la trahison commise par un autre officier.

Le deuxième élément fort de ce centenaire porte sur la personnalité du capitaine. Souvent présenté comme n'étant pas à la hauteur d'une affaire trop grande pour lui, le capitaine Dreyfus est aujourd'hui l'objet de portraits beaucoup plus flatteurs au point que certains demandent qu'il soit "panthéonisé".

Enfin, 100 ans après la réhabilitation, l'actualité éditoriale reste toujours aussi importante confirmant le mot de l'historien Vidal-Naquet qualifiant l'"Affaire" d'"immortelle".

photo:
Alfred Dreyfus ( 2e a droite) est réhabilité lors d'une cérémonie avec le commandant Targe et le Général Gillain à l'Ecole Militaire, a Paris, le 21 Juillet 1906
Paris, Cour de cassation (Grand'chambre)
19 juin 2006

La Cour de cassation a choisi de célébrer le centième anniversaire de l'arrêt du 12 juillet 1906, qui a réhabilité le capitaine Dreyfus, proclamé sa pleine innocence et démontré que ce fut à tort qu'il avait été condamné en 1899, à l’issue du conseil de guerre de Rennes. La Cour de cassation tranchait en dernier ressort, affirmait le droit et la vérité et décidait, comme la loi l’autorisait, de ne pas renvoyer l’affaire devant un troisième conseil de guerre. L’honneur était rendu au capitaine Dreyfus par l’affirmation d’une pleine justice. Cet acte de la Cour de cassation marquait le terme officiel du très grand événement que fut l’affaire Dreyfus.
Afin de commémorer l’arrêt historique du 12 juillet 1906, la Cour de cassation a organisé en collaboration avec la Société internationale d'histoire de l'affaire Dreyfus, l'Ordre des avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation et l'Ordre des avocats au Barreau de Paris, un colloque universitaire et scientifique, en Grand’chambre, lieu où il fut prononcé il y a un siècle.

Pièces jointes:
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Paris, Cour de cassation (Grand'chambre)
19 juin 2006 ,suite.

Ce colloque, associant approche historique et analyse juridique, est conçu de façon à mettre en lumière le rôle de la justice judiciaire, et plus particulièrement de la Cour de cassation, tout au long de l’affaire Dreyfus, pour le respect des principes démocratiques qui fondent l’État de droit.
La Cour de cassation s’est également associée aux Éditions Arthème Fayard afin de publier un ouvrage de référence, sur le thème de « La Justice dans l’affaire Dreyfus ».

Le colloque « De la justice dans l’affaire Dreyfus » sera diffusé sur France culture les 24 et 25 août 2006 de 20h30 à 22h.

photo:
révision du procès de Dreyfus aboutit à une annulation de sa condamnation par la Cour de Cassation, le 3 juin 1899. Un deuxième procès s'ouvre à Rennes.
L'Affaire Dreyfus, expression de l'antisémitisme

Au cours de la IIIe république, la France connaît une fièvre nationaliste. Sous son influence se développe moins de xénophobie - quoique dans ses déclarations colonialistes Jules Ferry évoque les " races supérieures " et les " races inférieures " - qu'un antisémitisme virulent qui conduira à l'affaire Dreyfus. Cet événement redoutable pour la paix sociale est le moment où la catégorie des "intellectuels" prend position et s'inscrit parmi les élites. Sur le plan politique, l'Affaire Dreyfus provoque une importante recomposition des forces politiques selon la traditionnelle ligne de fracture gauche-droite. Bien que les choses ne soient pas systématiques, la droite entraînée par son aile nationaliste se révèle antidreyfusarde tandis que la gauche, à l'exception de certains militants socialistes ou anarchistes qui voient dans le "Juif" Dreyfus un représentant du grand capital, soutient Zola et les intellectuels.

Pièces jointes:
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Petite chronologie de l'Affaire Dreyfus

Décembre 1894. Comparution du capitaine Alfred Dreyfus devant un Conseil de guerre qui siège à huis-clos. Il est condamné à la déportation le 22 décembre pour espionnage sur la foi d'un " dossier secret " fabriqué de toutes pièces par la Section de statistique et transmis aux jurés lors de leur délibération. Alfred Dreyfus est dégradé dans la cours de l'Ecole militaire. Le frère de Dreyfus, assisté par Bernard Lazare (1865-1903) s'évertue dès lors à faire réviser le procès pour irrégularité.

1er septembre 1896. Le nouveau chef de la Section de statistique, le colonel Picquart qui est convaincu de la culpabilité du chef de bataillon Esterhazy demande à sa hiérarchie dans une note secrète de permettre la révision du procès Dreyfus. Il est muté en Tunisie par l'Etat-major.
2 novembre 1896. Le colonel Henry rédige un faux document pour empêcher la réouverture du dossier.
6 novembre 1896. Bernard Lazare publie La Vérité sur l'affaire Dreyfus (Bruxelles).
Juillet 1897. L'avocat Leblois informe le vice-président du sénat Auguste Scheurer-Kestner (1833-1899) de l'affaire. Ce dernier se rallie aux dreyfusards.
11 janvier 1898. Acquittement d'Esterhazy par le Conseil de guerre.
13 janvier 1898 Publication de " J'accuse " dans L'Aurore par Emile Zola. L'écrivain dénonce l'Etat-major. L'article est l'étincelle qui met le feu aux poudres : La révision du procès Dreyfus devient l'Affaire. Poursuivi, Zola reçoit le soutien des "intellectuels" qui prennent sa défense par voie de pétition.
31 août 1898. Le faux d'Henry est découvert, il se suicide dans la cellule où il est enfermé.

3 juin 1899. La Cour de cassation casse le jugement de 1894. Dreyfus est renvoyé devant le Conseil de guerre de Rennes qui le juge coupable avec les circonstances atténuantes. Conseil de guerre de Rennes. Compte-rendu sténographique. - Paris, P.-V. Stock, 1899.
19 septembre 1899. Interné depuis cinq ans au bagne de Guyane, Dreyfus est gracié par le président Loubet. La Révision du Procès Dreyfus. Débats de la cour de cassation, rapport de M. Ballot-Beaupré, conclusions de M. le procureur général Manau, Mémoire et plaidoirie de Me Mornard, Arrêt de la Cour - Paris, P.-V. Stock, 1899.
12 juillet 1906. Réhabilitation du capitaine Dreyfus, et du colonel Picquart, par la Cour de cassation.

photo:
Le 15 octobre 1894, le capitaine Alfred Dreyfus est arrêté. On l'accuse d'être l'auteur d'un document dérobé à l'ambassade d'Allemagne
Si elle est l'expression de l'antisémitisme, l'affaire Dreyfus n'est pas la première manifestation du racisme :

dès 1835, le diplomate Arthur de Gobineau (1816-1882) avait entamé la publication de son Essai sur l'inégalité des races qui justifiera longtemps la défense du racisme en tant que doctrine scientifique. D'un point de vue idéologique, nombreux sont ceux qui font profession de foi de leur antisémitisme : le fouriériste Alphonse de Toussenel (1803-1885) publie Les Juifs, rois de l'époque (Marpon et Flammarion, 1886. 2 vol.) , suivi de son disciple Edouard Drumont (1844-1917) qui s'en fera une spécialité, notamment avec La France juive, essai d'histoire contemporaine (Savine, 1886, 2 vol.) ou Les Juifs contre la France... (Librairie Antisémite, 1899) et sera à l'origine de la création de la Librairie Antisémite et le fondateur de La Libre parole.
Edouard Drumont est, à vingt ans, employé à l'Hôtel de ville de Paris. Il quitte ce poste pour se lancer dans le journalisme et entre au Diable à quatre, un journal de Villemessant. Il collabore parallèlement à L'Inflexible, un organe antirépublicain où il dévoile les secrets de Villemessant qui le congédie. Avant de porter la bannière de l'antisémitisme français, Edouard Drumont avait fait les oraisons funèbres d'Emile Pereire - qu'il comparait à Napoléon – et de son frère Isaac. C'est la publication en 1886 de La France juive par l'éditeur Savine et la création en 1892 de La Libre Parole, journal où il défend des thèses socialistes qui lui ouvrent la voie du succès. En tant que journaliste, son premier coup d'éclat fut la révélation du scandale de Panama. Il sera élu en 1898 député d'Alger. Georges Darien a laissé de lui un portrait dans son roman Les Pharisiens (1891) où sont retracées les figures de Drumont (l'ogre) et de son éditeur.

Sources
J.-M. Mayeur, "Affaire Dreyfus" in M. Ambrière (dir.), Dictionnaire du XIXe siècle européen. - Paris, PUF, 1998, pp. 344
Sur l'antisémitisme en France.
Les ouvrages sur ce sujet sont très nombreux mais notons la sortie d'un excellent petit ouvrage intitulé "La France antijuive de 1936" de Tal Bruttmann et Laurent Joly (Edition des Equateurs, 18 Euros). Ce livre évoque l'agression antisémite de Xavier Vallat contre Léon Blum lors de son arrivée à la tête du gouvernement de Front populaire: "Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un juif", lança à la tribune de la chambre le futur commissaire aux affaires juives de Vichy. Dans sa préface, l'historien Michel Winock fait le parallèle entre l'antisémitisme de l'affaire Dreyfus dont le premier signe fut la publication de la "France juive" de Drumont (1886) et celui des années 1930.

Pièces jointes:
La France anti-juive.1.jpg
Merci Cohenelie pour 2 choses :

D'abord vous rendez hommage à l'affaire Dreyfus (centenaire)
Et puis pour cette grande leçon d'histoire génereusement préparé et offerte par toi l'infatiguable homme de connaissance à tous les membres de dafina. J'ai appris pas mal de choses en lisant ce que tu as écris. Merci encore.

Tchao
Merci tanjaoui,

je continue et termine cette commemoration de cet importante affaire qui a menace de faire sauter le gouvernement francais de cette epoque..

B.D:Le 21 février, Alfred Dreyfus est embarqué pour l'Ile du Diable .

L’affaire Dreyfus. Vers la réparation...

GEORGES CLEMENCEAU. PREFACE DE JEAN-NOËL JEANNENEY,

Il s’agit d’un recueil d’articles de Clemenceau sur l’« affaire Dreyfus », initialement parus dans le quotidien L’Aurore, de juillet à décembre 1898, c’est-à-dire de la deuxième condamnation de Zola jusqu’à l’acceptation de la demande de révision du procès par la Cour de cassation. Ce livre, qui n’avait pas été réédité depuis 1899, a une histoire : en 1941, sur ordre de Vichy, il fut retiré des bibliothèques publiques. Il fait suite à un premier volume, L’Iniquité, réédité en 2001, lui aussi par les soins de Michel Drouin, à qui l’on doit les précieuses notes qui éclairent et complètent le texte. Convaincu de l’innocence du capitaine Dreyfus, Clemenceau s’attaque jour après jour, avec une féroce allégresse, à l’alliance du sabre et du goupillon, dénonce l’abaissement honteux du pouvoir civil devant les faussaires de l’état-major, et cloue au pilori les mensonges de la presse réactionnaire et antisémite. C’est un bel exemple de journalisme politique, plein de verve et de virulence, remarqué et salué par Hannah Arendt dans le chapitre sur l’antisémitisme des Origines du totalitarisme.
MICHAËL LÖWY.
Mémoire du livre, Paris, 2003, 763 pages, 29 euros.

LE MONDE DIPLOMATIQUE | JUIN 2004 | Page 31
[www.monde-diplomatique.fr]

photogrinning smileyreyfus,



Pièces jointes:
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ALFRED DREYFUS
1859 - 1935

Issu d'une vieille famille de juifs alsaciens, il naît à Mulhouse le 9 octobre 1859. En 1871, son père, riche industriel, choisit la nationalité française pour lui-même et pour ses enfants mineurs. C'est un enfant délicat, curieux et persévérant, "rêveur incorrigible" ; son enfance très choyée s'écoule sous la protection de six frères et soeurs plus âgés.

Après un court séjour au collège Sainte-Barbe, il entre comme interne au collège Chaptal dont il déteste "le déplorable système scolaire qui l'étouffe". Il passe son baccalauréat en 1876 et retourne à Sainte Barbe préparer l'école Polytechnique. Il y est reçu 182ème après un an de préparation. Il en sort 128ème en 1880, sous-lieutenant. A l'âge de onze ans il avait assisté à l'entrée des Prussiens à Mulhouse et en avait ressenti un tel choc et une telle émotion qu'il avait décidé d'embrasser la carrière d'officier pour manifester son attachement à la France.
En 1880, il choisit l'artillerie et entre à l'école d'application de Fontainebleau. Il en sort en 1882, 32ème sur 97. Affecté à la 1ère division de cavalerie du 31ème régiment, il est promu Lieutenant en 1885. En 1889, adjoint au Directeur de l'Ecole de Pyrotechnie de Bourges, il est promu Capitaine.

La lettre ouverte de l'écrivain Emile Zola dans le journal ''L'Aurore''
Alfred Dreyfus 1859-1935,
biographie,suite

Le 18 avril 1890, il épouse Lucie Hadamard, petite fille de polytechnicien. Elle descend d'une famille cultivée et très aisée de Metz, au patriotisme et à la réputation irréprochables. Le 21 avril, le capitaine Dreyfus reçoit confirmation de son admission à l'Ecole Supérieure de guerre.
Sorti avec le numéro 9 et mention Très Bien en 1892, il est désigné pour servir comme stagiaire à l'Etat-major de l'armée.
Le 5 avril 1891 naît son fils Pierre ; le 22 février 1893, naît sa fille Jeanne. Le 13 décembre 1893, meurt son père, Raphaël, architecte de la réussite familiale.
En 1892, Dreyfus est nommé à l'Etat-Major de l'Armée, où il est le seul juif.
Le 13 octobre 1894, un message apporte à son domicile une convocation ordonnant à Alfred Dreyfus de se rendre en tenue bourgeoise, à une inspection le 15 octobre.
Le 15 octobre 1894, il est arrêté par un officier du 3e bureau, le commandant du Paty de Clam. On l'accuse d'être l'auteur d'un document dérobé à l'ambassade d'Allemagne (désigné sous le nom de "bordereau"winking smiley, annonçant la livraison de documents concernant la défense nationale.

Pièces jointes:
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Alfred Dreyfus 1859-1935,
biographie,suite


Son procès s'ouvre le 19 décembre 1894, devant le Conseil de guerre de Paris. Il est condamné, le 22 décembre, à la déportation perpétuelle dans une enceinte fortifiée. Il est dégradé au cours d'une cérémonie publique qui a lieu dans la grande cour de l'Ecole militaire, le 5 janvier 1895. Le 21 février, il est embarqué pour l'Ile du Diable.

La famille Dreyfus, aidée par le journaliste Bernard Lazare, mène campagne pour la révision du procès. La publication par Zola dans l'Aurore, en janvier 1898, d'une lettre ouverte au président de la République ("J'accuse"winking smiley et la condamnation à un an de prison qu'elle vaut à son auteur font éclater ce qui devient l'Affaire Dreyfus. L'opinion se divise alors en "dreyfusards", hommes de gauche, anticléricaux et antimilitaristes, et en "antidreyfusards", nationalistes, conservateurs et antisémites.

Le mouvement de protestation en faveur de la révision de son procès aboutit à une annulation de sa condamnation par la Cour de Cassation, le 3 juin 1899. Un deuxième procès s'ouvre pour lui à Rennes, du 7 août au 9 septembre 1899, à l'issue duquel il est condamné de nouveau, mais avec des "circonstances atténuantes". Le 19 septembre, il est gracié par le président Loubet.

Alfred Dreyfus vit ensuite à Carpentras, chez une de ses soeurs, puis à Cologny, près de Genève. Le 5 mars 1904, la Cour de Cassation déclare acceptable sa demande en révision du jugement de Rennes. Le 12 juillet 1906, le jugement est cassé sans renvoi, et, le lendemain, la Chambre vote une loi le réintégrant dans l'armée, avec le grade de chef d'escadron. Le 21 juillet 1906, il est nommé Chevalier de la Légion d'honneur. Il est ensuite nommé à la direction d'artillerie de Vincennes ; le 15 octobre, il est désigné pour commander l'artillerie de l'arrondissement de Saint-Denis.


Pièces jointes:
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Evidemment la lettre du haut etait une esquisse, un draft redige par Emile Zola au president de la Republique Francaise de cette epoque..



Alfred Dreyfus 1859-1935,
biographie,suite et fin.

Admis à la retraite en octobre 1907, il est mobilisé pendant la Grande Guerre : il est affecté d'abord à l'Etat-major de l'artillerie du camp retranché de Paris, puis, en 1917, à un parc d'artillerie divisionnaire.
Il meurt le 12 juillet 1935. Le cortège funèbre, pour rejoindre le cimetière Montparnasse, traverse la place de la Concorde au milieu des troupes célébrant la fête nationale, au garde à vous. Ce stoïcien n'a jamais voulu faire appel à la pitié, mais simplement demander justice. Il a rédigé durant son interminable supplice les Lettres d'un innocent dont Zola, qui sut réveiller la conscience humaine, disait " je ne connais pas de pages plus hautes, plus éloquentes, c'est le sublime dans la douleur et plus tard elles resteront comme un monument impérissable lorsque nos oeuvres à nous, écrivains, auront peut-être sombré dans l'oubli .

photo : dedicace du livre d'Emile Zola sur cette affaire et adressee a la famille Dreyfus,

Pièces jointes:
dedicace.1.jpg
Dreyfus a publié :


• Lettres d'un innocent (1898)

• Les lettres du capitaine Dreyfus à sa femme (1899), écrites à l'Ile du Diable

• Cinq ans de ma vie (1901)

• Souvenirs et correspondance, publiés à titre posthume en 1936

Sources :
Bibliothèque Nationale de France
Encyclopedia Judaica

photo:
Alfred Dreyfus condamné, le 22 décembre 1894, à la déportation perpétuelle dans une enceinte fortifiée à l'île au diable en guyane française
L'AFFAIRE DREYFUS

- suite du dossier -

PREMIERE TENTATIVE DE REVISION


Le Procès Esterhazy
Il ne s'agit encore que de quelques voix isolées, dénuées de possibilité d'action immédiate. Mais bientôt l'imprévu surgit à nouveau : Bernard Lazare a fait vendre sur les boulevards de placards reproduisant côte-à-côte le bordereau et des lettres de Dreyfus. Un banquier, Castro, lisant l'un de ces placards, reconnaît l'écriture d'un client : Esterhazy. Il prévient aussitôt Mathieu Dreyfus. L'impulsion est donnée, et Mathieu joint ses conclusions à celles de Scheurer-Kestner pour accabler Esterhazy : il le dénonce par lettre au général Billot, ministre de la Guerre, le 15 novembre. Le général Pellieux est chargé d'ouvrir l'enquête.

Aussitôt la presse de droite ouvre le feu : un article de La Libre Parole, probablement écrit par Henry, accable Picquart qu'il accuse d'être l'âme du complot contre Esterhazy. Le Figaro publie des lettres d'Esterhazy, où le comte s'y montre sous un jour particulièrement peu patriotique. Le général de Pellieux conclut son rapport en transférant Esterhazy en Conseil de guerre. Mais il demande aussi une commission d'enquête pour la mise en réforme de Picquart. Esterhazy est acquitté en trois minutes, à l'unanimité. Picquart est interné au Mont-Valérien, puis expédié en Tunisie. Quant à Scheurer-Kestner, il n'est pas réélu vice-président du Sénat.

Malgré ce rebondissement, l'Affaire Dreyfus retombe au point mort : la première tentative de révision a échoué. Le soutien de la presse n'a pas été suffisant, et la presse de droite a suffisamment montré sa puissance lors de l'affaire Esterhazy. Ni les pouvoirs publics, ni le Parlement, n'ont voulu rouvrir la querelle.
Qui oserait résister à de telles puissances ?

reponse: le grand Emile Zola!

photo:
Le portrait de Ferdinand Walsin Esterhazy, l'officier français découvert coupable du crime dont Albert Dreyfus avait été faussement accusé
Cette audace, seul un homme isolé pouvait l'avoir. L'écrivain Emile Zola, écoeuré depuis plusieurs années par les campagnes nationalistes et antisémites, tôt convaincu de l'innocence de Dreyfus, s'engage dans la lutte par Sa Lettre ouverte au président de la République. Puisque c'est la presse qui, pesant sur le gouvernement plus encore que sur l'opinion, étouffe toute chance de révision, c'est par la presse que Zola décide d'accomplir l'acte dont Jules Guesde dira qu'il fut "le plus grand acte révolutionnaire du siècle". En quelques heures, plus de 200 000 exemplaires de "J'accuse", publié dans L'Aurore le 13 janvier 1898, sont vendus. C'est "la plus grande journée de l'Affaire", celle qui, en tout cas, restitue au moment désespéré, force et confiance aux partisans de Dreyfus. Zola vient de porter un coup décisif devant l'opinion. Finies les interventions politiques et les pétitions silencieuses. Le débat est maintenant dans la rue. C'est Zola qui, en moins d'un mois, donne à l'Affaire Dreyfus sa dimension nationale. Aux pouvoirs publics de se défendre !

Sous la pression du parlement, le président du Conseil doit accepter d'attaquer Zola en justice. la vraie bataille va commencer. Dreyfus, devenu un mythe grâce à Zola, reste au centre du conflit. Les dreyfusards sont eux-mêmes surpris de l'ampleur que prennent les choses. Comme il doit être traduit devant une juridiction civile, Zola pense pouvoir porter directement l'Affaire devant l'opinion, et refaire un jugement sans huis-clos, sans dossier secret, en toute clarté, comme s'il s'était substitué à Dreyfus.

A partir de ce moment critique, l'Affaire va suivre deux cours parallèles :


D'une part, l'Etat va utiliser son appareil répressif pour imposer la réduction du procès Zola à une simple affaire de diffamation, et pour éviter de lier le cas Zola au cas Dreyfus, déjà jugé.

D'autre part, la bataille d'opinion va tenter, en dehors des cadres de l'Etat, de forcer la main, qui du gouvernement, qui des juges de Zola, pour obtenir, pour les uns, la révision du procès Dreyfus, pour les autres, la condamnation de l'auteur de "J'accuse".

Pièces jointes:
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L'affaire Alfred Dreyfus, il y a 100 ans deja...

La France entière est divisée. C'est l'époque où le caricaturiste antisémite Caran d'Ache, transposant ironiquement le drame dans le cadre d'un dîner de famille petit-bourgeois, note la légende : "Surtout, ne parlons pas de l'Affaire, et plus loin, les mêmes personnages, vaisselle brisée, rixe générale, et la légende : "Ils en ont parlé". C'est en effet en dehors du procès Zola que les clans s'affrontent. Et finalement, Zola est condamné au maximum : 3 000 francs d'amande et un an de prison. La deuxième tentative de révision échoue. La "raison d'Etat" triomphe.

Picquart et Zola disparus ; Jaurès, Clémenceau et Reinach hors du Parlement (ils ne sont pas réélus aux élections de 1898), quelle chance les partisans de la révision ont-ils encore de triompher ? Zola écrit : "Je n'espère plus que dans l'inconnu, dans l'imprévu. Il nous faut le coup de foudre tombant du ciel". Ce coup de foudre, ce sera la découverte du "faux Henry", le 13 août 1898.

photo:
Une médaille anti-Dreyfus, Au général Mercier, justicier du traître Dreyfus, souscription nationale .

EPILOGUE ..


Malgré la presse, malgré la pression de l'opinion mobilisée, le gouvernement, et avec lui la République, ont enfin assimilé l'Affaire. Le jugement de Rennes est un acte politique décisif : l'apaisement en est issu. Il n'est pas question de rechercher les vrais coupables : pour tous, la règle est l'amnistie.

La réhabilitation de Dreyfus se fera quelques années plus tard, sans passion. Après l'amnistie votée à la Chambre, la Cour de Cassation annule le jugement de Rennes le 12 juillet 1906, disant qu'il a été prononcé "par erreur et à tort". Dreyfus sera nommé chef de bataillon.

Mais il fallait que l'imagination populaire trouvât dans l'Affaire, à son épilogue, une autre image d'Epinal : ce fut le 21 juillet 1906, dans la même cour de l'Ecole militaire où avait eu lieu la dégradation, la cérémonie de la décoration de Dreyfus : il reçut en effet la Légion d'Honneur des mains du général Gillain, en présence de Picquart, promu général. Ainsi Dreyfus était-il lavé, d'abord de la condamnation injuste, mais aussi du "dreyfusisme".


Pièces jointes:
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Dreyfus cent ans après (1906-2006)

Colloque au Sénat 12 et 13 juillet 2006.

L'UJFA (Union des Juifs de France et de leurs Amis) organise un colloque au Sénat les 12 et 13 juillet 2006 de 15 h à 18 h.L'UJFA est à l'origine du timbre-poste qui sera émis, en France, cette année en juillet et dédié à la mémoire du capitaine Alfred DREYFUS.

Contact : Tél. (33) 6 86 41 07 81 - ujfa@wanado.fr
Paf : Paf : 55 € - Membre de l'UJFA : 30 €.
Le colloque de l'UJFA au Sénat
Le colloque de l'UJFA se tiendra au Sénat (15, rue de Vaugirard – Paris 6e), les 12 et 13 juillet 2006,
de 15 h précises à 18 h. Accueil des participants à partir de 14 h.

Pièces jointes:
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Dreyfus réhabilité

Compte rendu de la 2ème séance du 13 juillet 1906

CHAMBRE DES DÉPUTÉS

2ème séance du vendredi 13 juillet 1906
Présidence de M. Henri Brisson1
La séance est ouverte à deux heures et demie.
[La Chambre examine rapidement quatre points de l'ordre du jour sans rapport avec l'affaire Dreyfus.]

Adoption d'un projet de loi
portant réintégration dans les cadres de l'armée
du capitaine Dreyfus avec le grade de chef d'escadron


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legion d\'honneur cree par Napoleon Bonaparte.jpg
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