LA PROPRIÉTÉ AGRICOLE DE MOULAY ABDALLAH, MOULAY HICHAM
En ce temps-là, Moulay Abdallah, le frère cadet du roi Hassan II, n’était pas particulièrement riche. Mais il allait devenir grand propriétaire terrien, dans la région de Rabat, à l’occasion de la marocanisation des terres agricoles.
Contre la forêt de la Mamora, une propriété agricole située à une vingtaine de kilomètres de Rabat qui recevait assez régulièrement la visite du Roi, accompagné de sa famille, servira pour Moulay Abdallah de point de départ pour l’acquisition ou l’accaparement d’énormes surfaces agricoles parvenant, selon Moulay Hicham, à une propriété de 13.000 hectares, soit 130 kilomètres carrés.
La nationalisation des terres agricoles de la colonisation officielle, commencée en 1963, a produit divers mouvements de propriété qui se sont terminés environ dix ans plus tard par l’expropriation des derniers colons avec des pertes financières importantes et quelques dédommagements. Un partie de ces terres de la colonisation, qui étaient parmi les plus rentables, a été distribuée à des paysans, une autre partie est devenue propriété de la famille royale.
Moulay Hicham raconte dans son livre ‘’Journal d’un prince banni’’, publié chez Grasset en 2014, comment Moulay Abdallah, son père, venait se ressourcer dans cette propriété, les relations avec son aîné, le roi Hassan II, n’étant pas les plus cordiales.
De ce territoire de 130 kilomètres carrés, le prince Moulay Hicham en tirerait d’excellents recettes d’autant que les revenus de propriétés agricoles ne sont pas, au Maroc, soumis à l’impôt, selon ce que je crois savoir.
Lorsque j’ai lu le récit de Moulay Hicham décrivant son père venant dans cette propriété pour se reposer, j’ai de suite pensé que l’enfant Moulay Hicham avait certainement joué dans les mêmes lieux où j’avais moi aussi joué tout gosse.
Peut-être avait-il aussi goûté enfant à ces délicieux fruits de toutes sortes disponibles dans la propriété, peut-être avait-il coupé quelques superbes roses pour les offrir en bouquet à sa maman, peut-être avait-il été impressionné par l’immense cave sous le chai ou par la forge à côté de laquelle un moteur, attelé à une pompe, puisait l’eau à 40 mètres de profondeur et remplissait le château d’eau carré situé au dessus, peut-être avait il son cheval personnel dans l’écurie…
Contre ce château d’eau on pouvait se régaler des plus merveilleuses pêches blanches qui puissent exister.
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