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Ta?ret

Envoyé par MESSAGE DEPLACE 
Ta?ret
29 mars 2005, 02:29
Auteur: hamido (IP enregistrée)
Date: 29 mars 2005, 11:43


bonjour a emeraude,a eva et a tout le monde. je vous remercie pour la bienvenue et le bon brad de thé . je vous dis bsaha alikoum .
comme je l'ai dit , j'ai beaucoup de cartes postales anciennes du maroc ainsi que ceux du mellah que j'espere partager avec vous. je ne sais pas envoyer les cartes sur le site ,je demanderai a quelqu'un qui m'aidera.je voudrais bien avoir des renseignements sur une ville entiérement juive qui a existé dans le region d'oujda et qui a disparu. mais malheureusement personne ne fait des recherches dessus. cette ville appeleé tairet n'etait habiteé que par des juifs marocains,les musulmans pouvaient venir passer la journeé mais devaient la quitter des le crepuscule car les portes se refermaient.elle a disparu surement a la suite d'un tremblement de terre au 17émé siécle. merci a celui qui m'aidera . moi j'ai juste une histoite a propos de cette ville ecrite par un professeur marocain.
je vous embrasse tous et toutes




Modifié 1 fois. Dernière modification le 04/11/2006 18:48 par clementine.
Re: Ta?ret
29 mars 2005, 02:30
Auteur: Sylvain (IP enregistrée)
Date: 29 mars 2005, 11:52


Bonjour Hamido,
Merci pour tes précisions trés interessantes.
Donnes moi ton adresse mail et je me ferai un plaisir de t'expliquer comment poster tes photos que nous attendons tous avec impatience.
Ton propos sur la ville juive de Tairet merite à lui seul un forum complet sur ce site
sincéres amitiés
Sylvain
Re: Ta?ret
29 mars 2005, 02:30
Auteur: André (IP enregistrée)
Date: 29 mars 2005, 12:03


Pour Hamido,



LES POPULATIONS JUIVES ET CHRÉTIENNES ET LES LÉGENDES
SUR OUDJDA


Les premières grandes colonies juives apparurent sur le littoral nord-africain en 320 avant J.C, notamment à Alexandrie, où se fixa un groupe important transporté par Ptolémée Soter. Ce souverain égyptien dirigea aussi sur la Cyrénaïque un grand nombre de juifs, qui reçurent les mêmes droits que les Grecs et les Macédoniens déjà établis; beaucoup d’autres coreligionnaires de Palestine vinrent les y rejoindre. Ces diverses colonies durent essaimer peu à peu dans l’Ouest. Il est d’ailleurs probable qu’après la répression sévère de la grande insurrection des juifs de Cyrénaïque, en l’an 115, sous le règne de Trajane ,une grande partie d’entre eux émigrèrent et allèrent se mêler aux tribus berbères. Certaines de ces tribus, comme les Djeraoua et les Aourighi, étaient déjà pénétrées d’une influence juive; le nouvel élément acheva de les transformer et elles constituèrent les premiers groupes judéo-berbères.

Au II° siècle, il existait des communautés juives dans tout le nord de la Maurétanie et, à partir du II°siècle, la Maurétanie romaine et le Maroc actuel étaient parsemés de colonies, la langue romaine prédominait dans celles du littoral. A cette époque, des avant-gardes des tribu judéo-berbères, refoulées par les Zénètes purs, étaient venues s’échouer vers Tlemcen, Nédroma et les confins de l’Atlas. Parmi ces judéo-berbères se trouvaient des fractions éparses de la grande tribu des Djeraoua et peut-être la tribu des Ghiata, à l’ouest de la Moulouya; les Mediouna, fixés dans la région de Tlemcen-Nédroma, étaient des Berbères judaïsants. Des traditions juives se sont conservées à Tlemcen et Nédroma; on vénère encore sur le territoire de cette dernière localité un tombeau donné comme étant celui de Sidi Oucha ( Josué ). On rencontrerait des nécropoles juives du même type que celles des environs de Carthage prés de Nédroma, à Taza et Dbdou; le Rif est riche en sanctuaires juifs. Les populations juives de ces régions étaient à moitié nomades, elles étaient guerrières et professaient un mosaïsme plus ou moins altéré.

Au temps des Vandales, les juifs étaient encore nombreux en Afrique malgré les progrès du christianisme; le judaïsme, affaibli sur les côtes, gagnait chez les Berbères, particulièrement dans la Tingitane qui fut peu atteinte par la domination gréco-romaine. Les persécutions de Justinien, à la fin du VI° siècle, contribuèrent à l’expansion du judaïsme africain; traqués ou expulsés, les juifs se réfugièrent chez les berbères des montagnes et gagnèrent un grand nombre de tribus à leur religion, sous les Wisigoths d’Espagne, les juifs furent également persécutés à partir de 612-613, ce qui amena certains à chercher asile en Afrique. A la fin de la période byzantine, le judaïsme était florissant dans la région située à l’Est de la Basse Moulouya: il s’y trouvait surtout des groupes judéo-berbères judaïsants à côté d’un plus petit nombre de réiugiés juifs de provenances diverses, mais dont beaucoup devaient descendre d’ancêtres originaires de la Palestine.

Cette ancienne influence juive semble avoir laissé quelques traces aux environs d’Oudjda. Le fameux @#$%& sidi Yahia Ben Younes perpétue certainement, qu’il ait existé ou non, le souvenir d’une époque où les juifs n’avaient pas la même condition misérable que de nos jours; cette époque doit être ancienne si l’on s’en réfère à la légende arabe. Bien entendu cette légende ne convient pas que Sidi Tahya était un représentant de la race maudite, mais elle le reconnaît implicitement en faisant de lui un compagnon du Christ. Les juifs placent la vie de Sidi Yahya à la fin du XIV° siècle et lui attribuent une origine espagnole; mais on ne peut guère tenir compte de cette indication, car la communauté actuelle d’Oudjda paraît être de formation récente; ses membres, qui manquent de traductions et d’érudition, ont coutume de tout rapporter au temps des grandes persécutions de Castille.

On trouve aussi sur la rive droite de l’oued Taïret, à côté de la piste de Sidi Djabeur et au pied d’un petit monticule, un très vieux cimetière connu sous le nom de Quebourate el Yhoud , les tombeaux des Juifs; le sol y est parsemé de cailloux informes et fortement patinés par le temps. Rien ne ferait soupçonner à première vue la présence de tombes en ce point, si quelques-unes d’entre elles, éventrées par les Arabes, ne montraient des fosses béantes. Ces fosses sont étroites et peu profondes, elles étaient fermées avec des dalles par dessus lesquelles on mettait de la terre. Les Arabes violent ces sépultures a fin d’employer les ossements à des rites de magie, parce qu’ils sont persuadés de leur origine juive. Sur le monticule voisin du cimetière², on remarque de nombreux vestiges de murs, le plus souvent à peine visibles. Les pierres des parements sont presque toujours placées de champ, le vide intérieur devait être rempli avec des pierres plus petites.

Les murs dessinent de grandes enceintes formant des cours, à l’intérieur desquelles était sans doute des cabanes ; on distingue en outre quelques enceintes de dimensions réduites qui pu appartenir à des maisons. Des vestiges analogues existent à quelque distance en aval et sur la même rive de l’Oued Taïret. C’est là une simple hypothèse, elle est néanmoins suffisamment plausible pour pouvoir être envisagée.

Le christianisme pénétra vite en Afrique et, au début du III°siècle, il fit de rapides progrès; les persécutions semblaient le fortifier et il faisait des prosélytes dans les tribus berbères. A partir de Constantin, au commencement du IV° siècle, cette religion se répandit dans les Maurétanies, où les évêchés furent fondés par centaines. Lorsque les Vandales eurent substitué leur domination à celle des Romains, ils persécutèrent les catholiques orthodoxes et favorisèrent le clergé arien. Pendant la période byzantine, l’église orthodoxe recouvra ses biens et devint toute puissante; le christianisme progressa dans les royaumes berbères. On a reconnu à Tlemcen et aux environs des tombes chrétiennes des VI°et VII° siècle avec des épitaphes latines. L’abbé Bargès croyait même que beaucoup d’inscriptions de Tlemcen, qui dateraient du V° siècle, devaient être attribuées à des chrétiens. D’après cet auteur, catéchisées de bonne heure, aurait servi de siège à un des premiers évêchés; il estimait que sa nombreuse population catholique était orthodoxe. Un curieux petit document, d’origine chrétienne, a en outre été recueilli à Marnia. C’est une brique, sur laquelle apparaît en relief une sorte de cippe avec deux croix. Bien que l’on ne possède aucune indication précise sur la région d’Oudjda, il y a tout lieu de supposer qu’elle a été pénétrée par christianisme.

D’après des traditions écrites attribuées à Abou Hamid elghazali, une ville très importante aurait occupé dans l’antiquité l’emplacement de l’Oudjda actuel;elle avait 360 portes, de l’eau en abondance; elle était ceinte de hautes murailles et entourée de jardins. La légende populaire fixe en détail la situation de cette ville; elle s’étendait depuis l’Oued Taïret jusqu’à l’oued Isly. Le marché aux légumes était situé sur le djorf el Akhdar; sur les mamelons appelés Semmara se trouvait le quartier des maréchaux-ferrants; le lavoir était au lieu dit Meghsel el Akhal, le long de l’Oued Isly; un grand marché se tenait à El Byyaïdh, prés de Sidi Yahia. La plupart des explications précédentes paraissent n’avoir été inspirées que par le sens de certains noms, qui se prête à ces identifications; de nombreuses portes séparaient les différent quartiers, les quatre portes principales de l’enceinte s’ouvraient sur les Semmara, l’Oued Taïret, El Byyaïdh et le djorf el Akhdar.

D’aucuns racontent qu’il n’existait pas à proprement parler une ville unique dans la cuvette d’Oudjda, mais une série de dechras(villages) construites sur les ondulations du sol, principalement à la périphérie de cette cuvette. Ces dechras auraient été habitées par des chrétiens qui, au moment de la conquête musulmane, obéissaient au sultan El Ablak el Fortas (l’albinos teigneux). On lui attribue la construction d’un bordj, dont le fragment de bastion de l’enceinte de 1298, qui subsiste à l’Ouest de la ville (PI. III, 8), serait le dernier vestige.

Ces légendes semblent indiquer que la cuvette d’Oudjda était déjà occupée, antérieurement à l’ère musulmane, par des populations fixes qui comprenaient peut-être des adeptes de la religion du Christ. Cette hypothèse est admissible, elle a déjà été formulée auparavant par quelques écrivains, mais dans des termes différents. Néanmoins, elle reste des plus douteuses et il faudrait des découvertes archéologiques inattendues afin d’en permettre le contrôle. Pour l’instant, les nombreux tumuli berbères avoisinant la ville fournissent seuls un argument sérieux en faveur de l’existence de cette ancienne agglomération; le tumulus au cadavre allongé laisse d’ailleurs supposer qu’elle peut avoir subi une influence juive ou chrétienne.


"A"
Re: Ta?ret
29 mars 2005, 02:55
Bonjour,
Passionnant,ce sujet sur la présence des juifs au Maroc. Du Roi Salomon à l'inquisition, en passant par les Romains, qui a donné le mot Roumi en arabe pour "étranger", la présence juive au Maroc, est une constante de la culture et de l'histoire du Maroc.
amitiés
Sylvain
Re: Ta?ret
29 mars 2005, 02:55
merci beaucoup a andré pour toutes ces precisions. au plaisir et a bientot
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