Bonjour Samira de Larache..
Voici un petit apercu sur l'histoire des Tefillines,
Je te conseille d'aller sur le site du Rabbin Yehoushua Rahamim Dufour , Rabbin de France qui habite aujourd'hui a Jerusalem et qui est aussi un grand psychologue, quoique me semble-t-il qu'il soit a la retraite actuellement et il emploie son temps a expliquer et enseigner le judaisme dans toutes ses formes , Ashkenaze et Sepharade , Rites , Coutumes, Lois (beaucoup sur la cacheroute car je sais que cela t'interesse tout particulierement..), Mysticisme etc.. etc.. et pour tous les niveaux, du simple debutant ne connaissant pas l'hebreu jusqu'au plus initie...tu ne peux trouver mieux.
Son website:
w.w.w.modia.org
amities,
elie cohen
téfilines
(Description, sens, commentaires, pratique)
Ils sont par excellence ce que le père doit enseigner à ses fils, comme il est dit dans le texte placé dans les téfilines : Et lorsque ton fils, un jour, te questionnera en disant :
qu'est-ce que cela ? tu lui répondras... (Chémote 13, 14).
Voilà pourquoi je place ici toutes ces données afin que les pères puissent les apprendre avec précision et les étudier avec leurs fils pour les leur enseigner : il faut avoir réalisé cette expérience que nous demande la Torah dans nos vies.
Le mot vient de la racine téfila ou prière. Une lourde traduction française et anglaise les nomme phylactères à partir de la nomination péjorative du Nouveau Testament selon le grec qui veut dire amulettes. C'est l'une des bases de l'antisémitisme chrétien séculaire contre les Pharisiens et rabbins ridiculisés et méprisés par eux (Matthieu 23, 5). Pourtant c'est une obligation de la Torah ou mitsva comme il est dit en Dévarim 6, 8 :
oudéchartam et tu les attacheras
lé ot âl-yadékha en signe sur ta main
vé hayou lé totafote et ils seront en fronton
béïn êinékha entre tes yeux.
Les téfilines sont
- deux boites cubiques ou batim (Ména'hote 35a) de peau peinte en noir. Une boite, au singulier, se dit bayit, maison. Le socle se nomme titoura. La partie arrière dans laquelle coulisse la lanière se nomme maavarta.
- Dedans il y a les parchemins écrits.
- Ces boites sont rangées dans des boitiers qui les protègent.
- Cet ensemble avec les lanières est rangé dans un sac.
Le Traité Sanhédrine 88b-89a décrit la composition de ces deux cubes : quatre compartiments pour celui de la tête renfermant un texte chacun, et un seul compartiment pour celui du bras qui comporte les 4 textes sur une même surface. Comme on ne trouve pas d'autre trace écrite dans la Torah, ceci est un magnifique exemple de la transmission intégrale et fidèle de la Torah depuis Moché par la voie orale. On en trouve une preuve en Sanhédrine 92b : "Ribbi Eliézér fils de Ribbi Yossi le Galiléen a dit : les morts que le prophète Ye'hezkiel a fait revivre sont montés en Erets Yisrael, ils se sont mariés et ont eu des fils et des filles. Ribbi Yéhouda fils de Bétéra s'est levé et a dit : je suis un de leurs descendants, et voici une paire de leurs téfilines que je tiens de mon grand-père."
Que l'on me permette de dire ceci : chaque fois qu'un Juif prie avec les téfilines, qu'il pense avec émotion qu'il est la souche vivante d'une mort qui s'est produite un jour par l'exil et qu'il en ressente le respect pour cette fidélité et la reconnaissance d'être celui qui vit vers la Terre d'Israel ou sur la Terre d'Israel pour y vivre ce qui est dit dans les textes inscrits.
Voici, de gauche à droite), les phases de la fabrication de ces boites cubiques avec leurs compartiments (atelier Otser Israel)
La peau est tannée, épurée, déformée pour constituer les compartiments qui recevront la Torah et, pour la finition parfaites de ces cases, on fait subir au cuir une pression de plusieurs tonnes avec des protections. En conséquence, des peaux simples et fines (péchoutotes ou dakotes) ne sont pas une bonne qualité ; il faut qu'elles soient épaisses ou gassotes.
Durée de préparation. Alors, les batim sont prêts s'ils n'ont aucune anomalie. Comme notre croissance humaine, cela prend des mois et des mois. Puis on forme le chine de chaque côté, processus très délicat et long. Pour fermer, on coud avec du nerf. Et on peint en noir l'ensemble externe, selon des précautions halakhiques qui font durer le travail pendant plusieurs semaines. L'ensemble de la fabrication, si elle est sérieuse, prend environ un an. Tout cet ensemble est symbolique de notre mise en forme dans la vie de la Torah. On comprend aisément que l'on accorde du "prix" dans tous les sens du terme à la qualité des téfilines que l'on va porter, et sur tous les critères dont nous venons de parler ; on ne cherche pas les téfilines les moins chers et de qualité médiocre. Au contraire, on recherchera un sofer religieux, d'honneteté sûre et pieux, vivant lichma, on demandera à voir des exemples de l'écriture et, si on n'est pas compétent soi-même pour apprécier, on s'adressera à un atelier de qualité reconnue ; on demandera la garantie de remboursement s'il y a une erreur lors de l'examen ultérieur.
Entretien. On les protègera, les rangera bien en les plaçant à l'abri de l'humidité et des chocs... mais en les mettant chaque jour sur soi toute la vie.
Contenu.
Les téfilines contiennent les textes de la Torah suivants : Chémote 13, 1-10 et 13, 11-16 ainsi que Dévarim 6, 4-6 et 11, 13-21 ; il faut lire ces textes et leurs commentaires car ils nous indiquent le sens de cette pratique qui résume tout le judaïsme et l'engagement de tout notre être (tête logique et intellectuelle, coeur, bras de l'action) et la manifestation de cela face à autrui.
Voici un extrait ces textes indiqués par Ména'hote 34b. Se reporter à la version complète dans la Torah.
Chémote 13, 1-10. Hachém parla à Moché pour transmettre : Consacre-Moi (qaddéche li)tout premier-né, toutes prémices des entrailles parmi les enfants d'Israël, soit homme, soit animal : c'est mon bien. Et Moché dit au peuple : Qu'on se souvienne de ce jour où vous êtes sortis d'Egypte, de la maison d'esclavage, alors que, par la puissance de Son bras, Hachém vous a faits sortir d'ici...
Chémote 3, 11-16. Et lorsque ton fils, un jour, te questionnera en disant :
qu'est-ce que cela ? tu lui répondras... (Chémote 13, 14).
Dévarim 6, 4-6. Chémâ Yisrael, Hachém Eloqénou, Hachém é'had. Ecoute Israel, Hachém notre D.ieu, Hachém est Un. Tu aimeras Hachém ton D.ieu de tout ton coeur, de tout, de toutes tes ressources. Ces devoirs que je t'impose aujourd'hui seront gravés dans ton coeur. Tu les inculqueras à tes enfants et tu t'en entretiendras avec eux dans ta maison, en voyage, en te couchant aussi bien qu'en te levant. Tu les attacheras comme signe sur ton bras et tu les porteras en fronteau entre tes yeux. Tu les inscriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes...
Ecriture
Ces textes sont écrits sur un parchemin dont la meilleure qualité est le klaf chélil. Le parchemin peut être "enduit" d'une couche qui facilitera l'écriture, il est dit alors klaf machoua'h ; mais c'est un procédé de moindre qualité car il peut s'écailler et il sépare l'acte et l'encre du parchemin ; il est préférable de s'en dispenser. L'écriture se fait sur une ligne non apparente nommée sirtoute.
Le parchemin est écrit en une seule surface placée dans les téfilines du bras et sur quatre surfaces séparées placées dans les téfilines de la tête. La différence entre les téfilines de Rachi et ceux de Rabbénou Tam vient de ceci : Rachi place les textes dans l'ordre indiqué ci-dessus tandis que Rabbénou Tam inverse l'ordre des deux derniers. Cela a sens et les deux formes se complètent mais il n'est digne de porter les deux sortes de téfilines chaque jour que si l'on a atteint le niveau de connaissance et de pratique que cela manifeste. On trouve ces différences même sur les téfilines trouvés dans des fouilles remontant à près de 2000 ans. La majorité des Juifs portent les téfilines de Rachi. Quelques uns mettent aussi les téfilines de Rabbénou Tam à la fin de la prière du matin (cha'harite) mais sans redire la bénédiction qu'ils ont déjà dite en enfilant auparavant les téfilines de Rachi.
Ils sont écrits sur du klaf (Rambam, Tefiline 1, 6-8), peau de l'animal, du côté le plus proche de la chair de l'animal. Tout a sens. Cela doit venir de la peau d'un animal cachér (hormis le poisson) et la préparation de ce support doit avoir été faite avec intention (Chabbate 8b et Sanhédrine 48b) sinon les téfilines sont passoul (non cachères) et interdits d'usage.
p.s.: pour la suite va a son website..............elie.