Le mercedi 11 janvier 1961, le
bateau Egoz etait sur le point de faire pour la treizieme fois la
traversee clandestine vers Gibraltard.
C’etait un vieux bateau qui
avait servi pendant la 2eme guerre mondiale, une ancienne vedette
de l’armee britanique reconvertie en bateau de contrebande. A son
bord 10 familles de juifs marocains, 42 personnes en tout, prets a
faire le grand voyage pour « la Terre Promise » . Parmis eux le
capitaine Francisco Morilla, 3 hommes d’equipages espagnols, Haim
Sarfati, un israelien de 28 ans ne a Fes, delegue du Mossad, charge
de la radio, qui effectuait sa derniere mission avant de rentrer se
marier en Israel, Jacques et Denise Ben Haroch, maries la veille,
David Dadoune et ses 2 enfants qui s’etait fait prendre avec un faux
passeport à l’aeroport de Casablanca et qui etait heureux de
rejoindre sa femme et ses 2 autres garcons deja en Israel, Henri
Mamane, barman à Casablanca, et sa mere de quatre vingt ans, Hana
Azoulay et ses enfants impatiente de retrouver ses 2 filles parties
avec un groupe d’enfants le 2 janvier.
Les passagers etaient epuises apres 600 kilometre de trajet depuis
Casablanca. En effet, pour ne pas attirer l’attention le groupe
etait sense faire un pelerinage a Ouezzane sur la tombe de Amram Ben
Diwan. En cas de contrôle apres Ouezzane ils devaient pretexter une
invitation a un mariage aux environs d’Al Hocema. La traversee de la
chaine du Rif avait ete tres difficile a cause de la neige et du
brouillard. Vers minuit ils s’etaient arretes pres d’un pont ou 2
silhouettes masquees les avaient guidees sur un chemin rocailleux
jusqu'à la plage. La, des hommes armes, membres du reseau du Mossad,
le visage recouvert d’une cagoule les avaient aide a embarquer sur
les canaux de sauvetage pour rejoindre le bateau.
Mais a mesure que le bateau gagnait la mer, la houle devenait
mauvaise. Pourtant tout avait ete verifie et la meteo avait prevu un
temps clement. A 3 heure GMT, a dix milles de la cote Marocaine, la
coque fatiguee du bateau s’est fendue comme une « coque de noix ».
En moins de 5 minutes, l’Egoz a coule a pic. Sans doute le reseau du
Mossad de Gibraltar parvint a capter les SOS et donnerent ils
l’alerte. Le capitaine et deux marins reussirent a s’enfuir a bord
de l’unique canot de sauvetage. Un chalutier espagnol, le Cabo de
Gata les recueilla au lever du jour et donna egalement l’alerte.
Alex Gatmon, le chef du reseau au Maroc, entre en fonction deux mois
plus tot, averti au plus vite Ephraim Ronnelle , son superieur qui
dirigeait depuis Paris les 3 reseaux d’Afrique du Nord. Les secours
vinrent de toute part. Le garde cote Orphee et quatre chalutiers
marocains partirent du port d’Al Hoceima. La base britannique de
Gibraltar depecha une vedette rapide et un avion. Le commandant de
la marine francaise en Algerie ordonna a deux escorteurs proche du
lieu de l’accident (le Vendeen et l’Intrepide) de se detourner de
leur route. L’attache militaire de l’ambassade d’Israel a Paris , le
colonel Ouzi Narkiss, obtint du premier ministre Michel Debre l’aide
de la France. Mais les secours arriverent trop tard. Vingt deux
cadavres furent retrouves flottant a la surface retenus par une
derisoire ceinture de sauvetage. Les recherches prirent fin le jeudi
12 janvier 1961 a 14heures 25. On ne retrouva jamais l’epave du
bateau ni les corps de 20 des passagers dont ceux de 16 enfants.
Cet evenement souleva une
emotion considerable dans le monde, accentue par une campagne
virulente en Israel et au Maroc (campagne de tracts placardes dans
les rues des mellahs appelee operation Bazak) suscitant la colere
des autorites marocaines. Le prince heritier Moulay Hassan recu en
audience une delegation de la communaute juive : le Docteur Leon
Benzaken, ancien ministre des postes et ami personnel du roi Mohamed
V, David Amar, chef de la communaute juive et le grand rabbin David
Massas. Ils demanderent l’autorisation d’enterrer religieusement les
morts. A la suite d’une longue negociation extremement tendue, le
prince accepta a condition que la ceremonie se reduisit au strict
necessaire et qu’aucun parent ne soit admis. Les 22 corps furent
inhumes a la hate dans un coin recule du cimetiere espagnol d’Al
Hocema.
Depuis 1980 le 23 teveth
a ete declare jour du souvenir pour le naufrage du bateau Egoz en
Israel
Apres des annes d'efforts et de tractations menees par le
gouvernement israelien, des associations en israel et des
personnalités internationales, le roi Hassan II autorisa le
rapatriement des ossements des naufrages qui eurent droit a des
obseques nationales au Mont Herzl a Jerusalem le 14 decembre 1992
Sources :
Hassan II et les juifs par Agnes Bensimon
Site en hebreux :
https://www.egoz.org.il/asp/index.asp
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