Ce
nom vient �videmment du mot h�breu Tsarfat,
d�signant la France. Les anc�tres de la famille sont donc
originaires de ce pays. Apr�s l�expulsion des juifs de France par
Philippe le Bel en 1306, un certain nombre d�entre eux se r�fugient
en Espagne o� ils choisissent des patronymes, souvent d�apr�s
leur r�gion d�origine. Parfois, dans des contrats entre juifs et
chr�tiens, le nom a �t� traduit en � Frances � ou
� Franco �. La transcription de ce nom en lettres
latines varie suivant les prononciations et les langues. Apr�s
l�expulsion d�Espagne, on retrouve ce nom dans tout le Bassin m�diterran�en,
mais aussi en Angleterre, et plus tard en Hollande. La transcription
du nom Hassarfati en Serfaty, pourrait �tre la cons�quence de
l�esprit colonialiste apr�s 1912 qui, en �liminant le � Ha �,
annulait ce qui aurait pu para�tre �tre un � titre
aristocratique �, et en pla�ant un � y �
(initiative bizarre : pourquoi cette lettre ?), �tait-ce
un moyen d��viter une pr�tendue origine corse ou italienne ?
L�arbre
g�n�alogique (ci dessous),
remonte certainement aux environs de 1450. Une ancienne tradition tr�s
ancr�e, retrouv�e dans les ketoubot
familiales, le fait remonter � Rabbenou-Tam petit-fils de Rashi. Le
c�l�bre � Ha-hidah � (R. Haim Yossef David
Azoulay, n� � J�rusalem, 1724-1806) rappelle cette ascendance.
Cependant il manquerait quelque 7 g�n�rations, et malgr� de
longues recherches dans ce qui reste d�archives en Espagne, il
n�a pas �t� possible de combler ce vide (bien que l�on ait
retrouv� des rabbins c�l�bres du m�me nom, sans toutefois �tablir
de lien v�ritable). Cependant, seule la famille Hassarfati de F�s
conserve cette tradition. De quelle r�gion d�Espagne cette
famille est-elle originaire ? Une tradition parle de la
Castille, et le fait est qu�ils transmettaient � F�s les
� taqqanot des juifs
expuls�s de Castille �. Par ailleurs, le pr�nom Vidal, qui
revient constamment dans la famille, semblait �tre fr�quent en
Aragon et en Catalogne, o� la langue �tait le fran�ais ou ses d�riv�s.
Le mot h�bra�que Ha�m (vie) aurait �t� traduit par Vital en
espagnol et retranscrit Vidal en fran�ais (langue consid�r�e
� dure � par rapport � l�espagnol) [15].

Arbre
genealogique de la famille Hassarfati-Serfaty
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Depuis
leur arriv�e � F�s, apr�s l�expulsion d�Espagne, les
Hassarfati ont engendr� une longue lign�e de rabbins, d�abord
des Megorashim, puis de la communaut� dans son ensemble.
Parmi
ces nombreux ascendants, nous citerons, par ordre chronologique
[4,5,16,17] :
I)
Rabbi Vidal Hassarfati le second
(1545-1619 ?), appel�
aussi � El Se�or � ou � Hakadmon � (l�Ancien),
fils de R. Itshak (I) et petit-fils de R. Vidal (I), �galement
juges c�l�bres � F�s. Ha-hidah �crit � son propos :
� l�un des g�nies de l�occident �. Il poss�de une
culture immense et cite aussi bien Platon, Aristote, Euclide, S�n�que,
que des philosophes arabes et �videmment Rambam, Yehuda Halevi et
tous les ma�tres de la Torah. Il se r�f�re constamment � la
Kabbale. Il est aussi m�decin.
Il
poss�de une importante biblioth�que et une partie de ses �crits
est encore sous forme de manuscrits. Ses principales �uvres sont � Piroush
le midrash rabah �, publi� � Varsovie en 1874, et
surtout le c�l�bre � Tsouf
dvach � (Nectar du miel), publi� � Amsterdam en 1718. Ce
livre est un commentaire de la Torah auquel seront jointes des
explications sur les meguilot.
Sa diffusion dans tout le monde juif fut importante. �crit dans un
style tr�s concis, il a �t� r��dit� � diff�rentes �poques.
Rabbi Vidal avait la r�putation de faire des miracles [18,19].
En
1884, le sultan Moulay Hassan I d�cide d�agrandir l�espace de
son palais et fait d�placer le vieux cimeti�re juif. La s�pulture
de R. Vidal est la seule � rester � son emplacement sur une
petite hauteur, contre la nouvelle enceinte. De l�autre c�t� se
trouvait un �tablissement de bains juif. Les anciens du mellah
racontent que les eaux sales s�infiltraient dans la tombe et ses
alentours. Les rabbins demand�rent aux propri�taires de r�parer
ou de se d�placer. Ils refus�rent. Un jour, un jeune homme prenant
son bain vit R. Vidal lui appara�tre. Il raconta ce fait �
ses parents qui n�y pr�t�rent point attention. Quelques jours
apr�s le jeune homme d�c�da. Du jour au lendemain le bain fut en
faillite, puis d�truit et les propri�taires r�duits � la mis�re.
II)
Rabbi Itshak (II) (1611-1660), fils de R. Vidal (II), appel�
le � naguid �
(chef de la communaut�, r�le important propos� par elle et devant
�tre approuv�, et parfois impos� par l�autorit� musulmane). Il
remplit les deux fonctions de Dayan (juge) et Sheikh el Yehud (chef
des juifs, en arabe) � partir de 1642. Il est soutenu aussi bien
par les Megorashim que par les Toshavim. Mais bien plus ardue est sa
t�che dans les relations avec les autorit�s musulmanes qui exigent
constamment des sommes �normes. Moulay Mohamed Sherif, fondateur de
la dynastie Alaouite, essaie de le corrompre en 1650. Refusant, tous
ses biens sont confisqu�s et cherchant � s�enfuir, il est
emprisonn� avec ses deux fils a�n�s et ne sera lib�r� qu�apr�s
avoir vers� une lourde caution. Il reprendra ses fonctions. Il
avait de plus sa yeshiva, et �tait connu pour ses sermons et
commentaires. Comme d�autres rabbins du Maroc, il expliquera que
la coutume du p�lerinage sur les tombes des Saints provient de ce
que le Sage � est le fondement du monde � et que Dieu
appliquera sa sentence. Le c�l�bre Yaavets (Rabbi Yaacov
Aben-Tsour) fera son �loge, rapport� dans � Malkhei
Rabanan � [5]. Son fils Vidal (III) lui succ�dera comme
Dayan [20].
III)
Rabbi Shmuel (I) (1660-1713), petit-fils de R. Vidal (II).
Il �crivit son premier livre
� Divre Shmuel � (Paroles de Shmuel) � 39 ans
et, chose rare pour cette �poque, fut publi� de son vivant.
D�autres �uvres suivront. Il eut comme �l�ve, puis comme
compagnon Yaavets [21].
Son
neveu Shmuel (II), fils de
Aaron, s�expatria � Amsterdam o� il fit �diter les livres de
son oncle et de son arri�re-grand-p�re Rabbi Vidal (II) [18]. Il
est possible qu�il soit l�ascendant de la famille de Samuel
Sarphati (1813-1866), c�l�bre m�decin et �conomiste d�Amsterdam
[22]. Une rue de cette ville porte son nom.
IV)
Rabbi Eliahou (1715-1805) [23], fils de R. Yossef (I)
(1642-1718), qui d�crivit les lois rituelles pour la viande selon
la coutume de F�s, et petit-fils de Itshak (II). Appel� Rabbenou,
il est consid�r� comme l�un des plus �minents rabbins du monde
juif. Derni�rement, des chercheurs ont trouv� des correspondances
de rabbins qui, ne sachant comment r�soudre des probl�mes de halakha,
propos�rent de se r�f�rer au � Roi � ("Hamelekh"),
ainsi �tait-il surnomm�. Sa culture �tait immense et sa modestie
tr�s grande. Il �tudia avec les grands ma�tres de l��poque :
R. Yehouda et R. Ha�m Ben-Attar, R. Shmuel Elbaz, et
eut pour compagnons R. Ha�m Ben-Attar et Yaavets, malgr� la
diff�rence d��ge. Ils seront � T�touan les �l�ves de R. Menahem
Attia, appel� � le prince du Zohar � vers 1740.
Jeune,
en 1738, il se pr�para � se rendre en Eretz Isra�l (mais il ne
put r�aliser ce projet) avec son ami R. Ha�m Ben-Attar et ses
disciples qui fond�rent la c�l�bre yeshiva Knesset Isra�l � J�rusalem.
Le Baal Shem Tov (1700-1760), fondateur du Hassidisme en Russie,
ayant pris connaissance de l�existence de cette yeshiva, envoya
son beau-fr�re �tudier chez Rabbi Ha�m Ben-Attar (appel� depuis � Or
Hahayim � [17]. Il est int�ressant de constater que
le juda�sme de F�s, avec ses traditions et sa connaissance de la
Kabbale a, d�une certaine mani�re, pu influencer le d�veloppement
du hassidisme.
De
retour � F�s apr�s T�touan, R. Eliahou retrouva Yaavets,
devenu le Rav et Av Beth-Din (Pr�sident du Tribunal) qui avait cr��
le tr�s fameux � Tribunal des Cinq � avec entre autres
R. Eliahou et R. Rapha�l-Oved Aben-Tsour (fils de Yaavets).
Jusqu�� nos jours on se r�f�re aux d�cisions de ce Tribunal.
Malgr� les nombreux malheurs qui accabl�rent R. Eliahou, il
poursuivit sa t�che. (Son ami Yaavets avait aussi connu des drames,
ayant perdu seize de ses dix-sept enfants). Orateur exceptionnel, il
a laiss� des centaines de manuscrits de ses discours, qui furent
publi�s il y a seulement quelques ann�es. Ses principales �uvres
�dit�es sont � Kol
Eliahou � (La Voix d�Eliahou), � Aderet
Eliahou � (Gloire d�Eliahou), commentaires de la Torah,
et � Naar Bokhe �
(L�adolescent qui pleure), allocutions faites pour les moments de
deuil.
Il
d�c�da � l��ge de 90 ans. Lorsque la synagogue de la
famille fut fond�e, on l�appela
� slah del Eliahou � ou � slah
del Haham � (du Sage). Elle fut d�laiss�e apr�s
l�exode du mellah et derni�rement, malheureusement transform�e
en� salle de billard.
Les
anciens racontent qu�un jour, alors qu�il �tudiait ou �crivait
dans sa petite chambre, sa servante lui apporta un verre de th� ;
arrivant � la porte, elle entendit la voix de deux hommes. Elle
alla chercher un autre verre et lorsque la porte s�ouvrit, elle
n�y vit que le ma�tre. �tonn�e, elle demanda o� �tait la
seconde personne, et Rabbenou aurait r�pondu qu�il �tait en
discussion avec le Proph�te Eliahou. Le musulman qui occupe
actuellement la maison raconte �galement cette anecdote et rajoute
qu�au plafond de sa chambre d��tudes �tait un crochet auquel
le Rav attachait ses cheveux, l�emp�chant ainsi de s�endormir !
Il
eut trois fils, dont R. Isra�l-Yaacov et R. Rapha�l-Menahem,
tous deux Rav de la ville et proches de l�autorit� musulmane.
V)
Rabbi Rapha�l-Menahem (d�c�d� en 1843). Un jour arriva d�Espagne
un �missaire venant voir le sultan qui, ne pouvant loger en son
palais un chr�tien, demanda au naguid
R. Rapha�l-Menahem de l�accueillir. Ils devinrent amis.
Quelque temps apr�s, un de ses fils se serait rendu en Espagne. Ne
le voyant pas revenir et inquiet, Rabbi Rapha�l-Menahem d�cida
d�aller le chercher. A cette �poque, les lois sur les juifs �taient
encore en vigueur et ils ne pouvaient entrer en Espagne (ce n�est
qu�en 1992, � la comm�moration des 500 ans de l�expulsion
d�Espagne, que cette loi, m�me si elle n��tait plus appliqu�e
depuis des ann�es, sera officiellement abrog�e). Il se cacha
jusqu�� ce qu�il arriva chez son ami qui lui demanda apr�s
quelque temps de l�accompagner � la � maison de pri�res �
� l�occasion d�une f�te. Comme il y avait foule, il
l�attacha de ceinture � ceinture par une cha�ne. Sur place ils
entendirent le sermon du pr�tre qui �mettait des paroles
terriblement anti-juives, pr�conisant que celui qui tue un juif
aura droit au monde futur. Le Rabbi sentant que son ami �tait
influenc�, se d�tacha lentement et s�enfuit. Lorsque le faux ami
hurla que se trouvait � ses c�t�s un juif, la foule se pr�cipita
et lyncha un des participants. Mais le Rabbi r�ussit � se r�fugier
chez la m�re de son � ami � et lui narra l��v�nement.
Elle le cacha jusqu�au retour tardif du fils. A son arriv�e elle
l�injuria, lui cracha au visage et lui ordonna de raccompagner le
Rabbi jusqu�� ce qu�il puisse rentrer chez lui [5].
VI)
Rabbi Rapha�l (I), fils de R. Isra�l-Yaacov.
Il �tait un proche du Palais. Il employa tous les moyens possibles
pour sauver Solika Hatsadeket (Solika la Sainte). Lorsque, malgr�
tout, on lui trancha la t�te, il tint � r�cup�rer le corps en
distribuant de grosses sommes d�argent dans la foule et en
soudoyant les chefs. Rappelons rapidement l�histoire ou l�une de
ses versions. Solika Hachuel, �g�e de 14 ans, �tait d�une
beaut� exceptionnelle. Un jour, s��tant disput�e avec sa m�re,
elle se r�fugia chez sa voisine musulmane � Tanger, avec laquelle
elle s��tait li�e d�amiti�. Celle-ci tenta de la convertir �
l�islam, et ce essentiellement par jalousie.
Devant
son refus, la famille musulmane annon�a qu�elle s��tait
convertie � l�islam, ce qui devait l�emp�cher d�sormais de
revenir au juda�sme sous peine de mort. Refusant le mensonge, elle
d�clara que son seul Dieu �tait le Dieu d�Isra�l et que jamais
elle n�avait accept� l�islam. Le t�moignage d�un juif
n�ayant aucune valeur face � celui d�un musulman, elle fut
condamn�e � mort. On la fit venir devant le sultan � F�s, et
malgr� les cadeaux somptueux, les menaces, les discours, les essais
de persuasion de femmes converties � l�islam, elle refusa. Elle
fut d�capit�e sur la place publique. Lorsque ses restes furent
transport�s au nouveau cimeti�re, elle fut enterr�e pr�s de la
tombe de R. Eliahou Hassarfati. Quelques ann�es plus tard, R. Avner
Isra�l (I) demanda � �tre enterr� pr�s d�elle. Son mausol�e
domine le carr� et est un lieu de p�lerinage c�l�bre jusqu��
nos jours. [4,5,12].
VII)
Rabbi Avner-Isra�l (I) (1827-1884).
Petit-neveu de Rabbi Rapha�l (I) et fils de Rabbi Vidal (IV)
(1797-1856), Av Beth-Din et c�l�bre pour ses d�cisions. Il fut
non seulement un Rabbin tr�s r�put�, un kabbaliste, mais aussi un
connaisseur des philosophies, un historien. Sa calligraphie est une
v�ritable �uvre d�art (voir ci-contre). Les savants musulmans
aimaient converser et �tudier chez lui. Il poss�dait une biblioth�que
extr�mement riche, et recevait r�guli�rement des revues du monde
ashk�naze en h�breu et en yiddish [24]. En 1879, � la demande de
l�Alliance Isra�lite de Paris, et du Board of Deputies de
Londres, il �crivit � Yahass
Fas �, sans doute le premier essai d�histoire d�un
juif du Maroc. Il y d�crit la vie, la culture, la situation �conomique [9].
Il �uvra pour la cr�ation de l��cole de l�Alliance de F�s,
qui fut inaugur�e le 2 mars 1884. Il �tait connu pour sa
modestie, ne mangeait de la viande que le chabbat et invitait
constamment les pauvres � sa table. Charles de Foucauld lui-m�me
�crivit : � M�me
aux yeux des musulmans, il �tait un des hommes les plus justes de
son temps. Juifs et arabes le consultaient en toute occasion et sur
toutes sortes de diff�rends �. Apr�s la mort de son p�re,
sa m�re d�cida de � monter � � J�rusalem. Il eut
trois �pouses. Sa fille Simha de son premier mariage, d�cida de se
rendre en Eretz Isra�l, et fut accompagn�e pour le voyage par son
demi-fr�re Rabbi Vidal (V). Sa fille �pousa � J�rusalem le Rav
Yaacov-Mosh� Toledano, ministre des cultes en Isra�l et auteur de � Ner
Hamaarav � [16]. Rabbi Avner-Isra�l eut un seul fils,
Rabbi Vidal (V).

Signature
de Rabbi Avner-Isra�l Hassarfati (I)
VIII)
Rabbi Vidal (V) (1862-1921).
Il fut nomm� Dayan en 1892 et Av Beth-Din en 1920 par les autorit�s
musulmanes et fran�aises. Il semble qu�il fut le premier �
porter le titre de � Grand Rabbin du Tribunal Rabbinique �,
terme import� du syst�me en vigueur en France. Il avait de bonnes
relations avec le sultan et les autorit�s fran�aises. Il obtint le
statut de prot�g� fran�ais. Son r�le au moment et apr�s le
� Tritl � (saccage du mellah de F�s en 1912) fut
important, aid� par l�Alliance Isra�lite Universelle [13,25]. Il
exigea l�enseignement de l�anglais dans l��cole de
l�Alliance.
Les
anciens du mellah racontaient qu�avant le chabbat, il passait dans
les rues du mellah sur un cheval blanc pour souhaiter � Chabbat
Chalom � � la population. (Il n�a sans doute commenc�
cette coutume qu�apr�s la signature du Protectorat, car
auparavant, un juif n�avait point le droit de monter un cheval).

Le
Grand Rabbin Vidal Hassarfati (V)
(1862-1921)
Son
fils Rabbi
Avner-Isra�l (II) (1885-1933)
fut en 1909 secr�taire de la premi�re association sioniste de F�s,
� Hibat Sion � (Les amants de Sion). Puis il fut
nomm� rabbin de Safi et �crivit une pr�face au livre � Malkhei
Rabanan � [5]. Il a �t� le dernier rabbin de cette
lign�e.
Dans
la seconde branche descendante de Rabbi Rapha�l-Menahem, on conna�t
Rabbi Rapha�l (II) (1871-1956) qui fut rabbin de Mazagan et
d�Oujda et �crivit un livre de commentaires de la Torah.
Une
autre branche a v�cu � T�touan et descend de Rabbi Yaacov fils de
Itshak (II). L�un des descendants de cette branche, Rabbi Isaac
bar Vidal Haserfaty fut mohel
(circonciseur) dans cette ville de 1880 � 1940 [26].

La
biblioth�que de la famille �tait consid�r�e comme la plus
importante des biblioth�ques juives d�Afrique du nord, contenant
des milliers de manuscrits, des livres anciens rares, et m�me des
exemplaires uniques d��ditions disparues, des revues, des
journaux d�Europe, d�Eretz Isra�l. Mais elle fut n�glig�e
durant de longues ann�es, et lorsque Vidal (d�c�d� en Isra�l en
1976), instituteur, fils d�Eliahou, qui s�occupa longtemps de la
comptabilit� de la synagogue et Rahamim Serfaty, fils de Rabbi
Vidal (V) (et p�re de l�auteur du pr�sent article) se rendirent
sur les lieux dans les ann�es 1960, ce fut pour constater qu�une
partie avait �t� � emprunt�e � et qu�une autre
tombait en poussi�re, rong�e par les vers. De ce qui restait, il y
eut un partage partiel entre les membres de la famille. Rahamim
apporta en Isra�l ce qu�il avait pu r�unir et transmit � l�Universit�
Bar Ilan. Quelques �l�ments sont rest�s entre les mains de trois
descendants de la famille.
Anecdote :
M�me dans les bonnes familles il peut y avoir une brebis galeuse.
On retrouve � Rome un certain Yossef Hassarfati, n� � F�s, qui
se convertit au christianisme en 1552 et prit le nom d�Andrea
Filipo di Monti, appel� aussi � Joseph Moro �. Il
chercha � convertir ses ex-coreligionnaires. Une bulle du pape en
1584 contraignit les juifs, par groupes d�au moins 100 hommes
et 50 femmes, � �couter ses sermons. Il �crivit des livres
contre le juda�sme en h�breu en 1581, puis fut censeur
d�ouvrages h�bra�ques et causa de graves probl�mes aux juifs.
Il mourut en 1597 [22].
Cet
article a paru dans"Etsi". Revue de Genealogie et
d'Histoire Sefarades. No 29. Juin 2005.
|
Ecriture
et signature de Rabbi Avner-Isra�l Hassarfati (I)
Bibliographie
[4].
Obadia, David : � Fas
veh�ah�ameah. Morocco �. [F�s et ses Sages]. Vol 1. J�rusalem,
1979. (en h�breu).
[5]. Ben Na�m, Yossef : � Malkhei
Rabanan � [Nos Rabbins les plus c�l�bres]. J�rusalem,
1931. (r��dition : Ashdod, 1998). (en h�breu).
[6]. Hayoun, Maurice-Ruben : � Ma�monide
ou l�autre Mo�se �. J.-C. Lattes, 1994.
[7]. Lettre en anglais adress�e au Foreign Office le 10 avril
1873 par les consuls de France et de Grande-Bretagne. FO 99/154.
Recueil Pr E. Bashan, Universit� Bar Ilan.
[8]. Bouhsira, Abraham : � La
communaut� juive de F�s �. Th�se de doctorat de
sociologie. Universit� de Strasbourg, 1997.
[9]. Hassarfati, Avner Isra�l : � Yahas
Ir Fas � (Propos sur la ville de F�s). Dans � Fas
veh�ah�ameah � [4].
[10]. Zafrani, Ha�m : � Mille
ans de vie juive au Maroc �. Paris, Maisonneuve et Larose,
1983.
[11]. Laredo, Abraham I. : � Les
Taqqanot des juifs expuls�s d�Espagne. R�gime matrimonial et
successoral �. Traduit de l�espagnol par Elie Malka et
David Amsellem. Imprimerie Fontana, Casablanca, 1953, Casablanca,
1953.
[12]. Abensur, Philip : � Sol
Hachuel (1820-1834) : histoire et g�n�alogie �. Etsi,
vol. 3, n�11, d�cembre 2000.
[13]. Serfaty, Vidal : � Le
"Tritl" (saccage) de F�s en 1912 �. Etsi,
vol. 8, n�28, mars 2004.
[14]. Chouraqui, Andr� : � La
condition de l�Isra�lite marocain �. Paris, Presses du
livre fran�ais, 1950. Note : Le statut des dhimmis, institu�
par le d�cret d�Omar au 8�me si�cle, impose aux non-musulmans
des contraintes difficiles.
[15]. Ces pr�cisions nous ont �t� transmises
par le Professeur Elisheva Albert (Universit� Bar Ilan), sp�cialiste
de l�histoire du juda�sme m�di�val.
[16]. Toledano, Yaacov Mosh� : � Ner
Hamaarav � (Lumi�re de l�Occident). J�rusalem, 1911.
(2�me �dition : J�rusalem, 1973). (en h�breu).
[17]. Bashan, Eliezer : � Yaadouth
Marocco. Avarah ve tarboutah �. (Le juda�sme du Maroc.
Son pass� et sa culture). Tel-Aviv, Hakibbutz Hameuchad, 2000. (en
h�breu).
[18]. Ben Tov, Ha�m : � Rabbi
Vidal Hassarfati Hasheni � (le second). P�riodique, vol.
3. Universit� Bar-Ilan, 1981 (en h�breu).
[19]. Ben Abbou, David : � Tsouf
Dvash � (Nectar du miel) de Rabbi Vidal Hassarfati. Pr�face.
Mossad Beith Yossef, Bn� Brak, 1998 (en h�breu).
[20].
Ben Tov, Ha�m : � Toledot
Itshak �. Pr�face. J�rusalem, 1995 (en h�breu).
(Traduction en fran�ais de la pr�face par Anne-Marie
Serfaty-Charon).
[21].
Amar, Mosh� : � Divre
Shmuel � (Paroles de Shmuel) de Rabbi Shmuel Hassarfati.
Pr�face. Orot Yahadouth Hamagreb, Lod, 1997. (en h�breu).
(Traduction en fran�ais de la pr�face par Anne-Marie
Serfaty-Sharon).
[22].
Laredo, Abraham I. : � Les
noms des juifs du Maroc �. Madrid, Institut Arias Montano,
1978, pp. 523-527.
[23].
Hassarfati, Eliahou : � Kol
Eliahou � (La Voix de Eliahou) de Rabbi Eliahou Hassarfati.
�dition Ahavat Chalom, J�rusalem 1995. (en h�breu). (Pr�face
traduite en fran�ais par le Rav Avner Isra�l Chokron).
[24].
Documents personnels.
[25]. Alliance
Isra�lite Universelle. Paris, Archives Maroc, Liasse I B 5.81.
[26].
L�pez �lvarez, Ana Mar�a : � La
comunidad jud�a de Tetu�n 1881-1940, Onom�stica y sociolog�a en
el libro de registro de circuncisiones del Rabino Yishaq bar Vidal
Haserfaty �. Tol�de, Museo Sefard�, 2003.

The
Hassarfati, Serfaty family
This
family name comes from the Hebrew word Tsarfat
(France). In some contracts between Jews and Christians, the name
has been translated as � Frances � or � Franco �.
It can be found throughout the Mediterranean Basin, as well as in
England and Holland.
The
Hassarfati genealogical tree goes back to 1450, and even according
to tradition, to Rabbenu-Tam, grandson of Rashi, although some 7
generations are missing.
Since
their arrival in Fez, the Hassarfatis have produced a long line of
rabbis, of which the most important are mentioned here.
Rabbi
Vidal Hassarfati the second (1545-1619 ?), called � El Se�or �
or � Hakadmon �. Son of R. Itshak and grandson of
R. Vidal (I), he had a vast knowledge, quoting Roman, Arab and
Jewish philosophers. His most important book, � Tsuf Dvash �,
was published in Amsterdam in 1718. He was said to have made
miracles.
Rabbi
Itshak (II) (1611-1660), son of R. Vidal (II), was the naguid
(leader) of the community. The sultan tried in vain to corrupt him
and imprisoned him with his two eldest sons. He had a yeshiva and
was known for his commentaries.
Rabbi
Shmuel (1660-1713), grandson of R. Vidal (II), published
several books, including � Divre Shmuel � and was a
colleague of Yaavets (Rabbi Yaacov Aben-Sur). His nephew Shmuel, son
of Aaron, emigrated to Amsterdam and might have descendants there.
Rabbi
Eliahu (1715-1805), son of R. Yossef (I) and grandson of R. Itshak
(II). Called � Rabbenu �, he is considered as one of the
most distinguished rabbis in the Jewish world. He studied with R. Yehuda
and R. Ha�m Ben-Attar, R. Shmuel Elbaz and Yaavets. He
was part of the � Tribunal of the Five �, together with
Yaavets and his son Raphael-Oved Aben-Tsur. Some of his works have
been recently published. His synagogogue was unfortunately recently
transformed in a billiard room. He had three sons, among which R. Israel-Yaacov
and R. Raphael-Menahem.
Rabbi
Raphael-Menahem (died in 1843). He had a Spanish Christian friend
who once betrayed him when he was in Spain, but he fortunately
escaped thanks to his friend�s mother.
Rabbi
Raphael (I), son of R. Israel-Yaacov. In 1834, he
unsuccessfully tried to save Solika Hachuel Hatsadeket, a young
Jewish girl of Tangier, falsely accused to have rejected Islam after
having embraced that religion. Rabbi Raphael succeeded in recovering
her body by throwing a large number of coins into the crowd. Some
years later, R. Avner Israel (I) was buried near her.
Rabbi
Avner-Israel (I) (1827-1884), great nephew of R. Raphael (I)
and son of R. Vidal (IV). A very distinguished rabbi, kabbalist
and historian, he was a wonderful calligrapher and had a richly
stocked library. In 1879, he wrote � Yahass Fas �, the
first history of the Jews of Fez. He helped for the opening of the
Alliance Israelite Universelle school in Fez, inaugurated in 1884.
He had three wives. His first daughter, Simha, emigrated to Israel.
Her daughter married R. Yaacov-Moshe Toledano, Minister for
Religious Affairs in Israel, author of � Ner Hamaarav �.
Rabbi
Vidal (V) (1862-1921), son of R. Avner-Israel (I), was the
first Chief Rabbi of the Rabbinical Tribunal of Fez and had good
relationships with both the sultan and the French authorities. He
helped the community during and after the � Tritl � (sack
of the mellah of Fez in 1912).
Rabbi
Avner-Israel (II) (1885-1933), his son, was secretary of the first
Zionist society in Fez and was later appointed rabbi of Safi. He
wrote a preface to the book � Malkhei Rabanan � and was
the last rabbi of the family.
Other
branches of the Hassarfati family include Raphael (II) (1871-1956),
rabbi in Mazagan and Oujda and Isaac bar Vidal, mohel in Tetuan from
1880 to 1940.
The
family library was considered the most important Jewish library in
Northern Africa, and included thousands of manuscripts, rare books
and old newspapers from Europe and Israel. Unfortunately a large
part of it was stolen and another was destroyed by worms. The
remaining documents have been shared between members of the family
and Bar Ilan University.
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