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Notre identite

Envoyé par hajkloufette 
Notre identite
02 septembre 2003, 15:00
par Claudia ATLAN En retrouvant l’étoile de David en or que sa grand-mère lui avait offerte dans son enfance, une jeune femme s’interroge sur son identité…



J'ai retrouvé l'autre soir dans le fond d'un de mes tiroirs, l'étoile de David en or que m'avait offerte ma grand-mère peu de temps avant qu'elle ne rejoigne les grands de ce monde.

Son souvenir tarauda alors mon esprit et il me revint en tête, le jour où Mémé enveloppée dans sa robe de chambre de courtelle bleue - si frileuse qu'elle était - se dirigea d'une démarche bedonnante - si gourmande qu'elle était - et sans mot dire vers sa commode Louis xv, en aggloméré authentique, en ouvrit le premier tiroir, y jeta un œil furtif, puis tira le second et enfin le troisième, d'ou elle en sortit victorieusement sa boite à bijoux, objet tant convoité par ma curiosité juvénile mais si scrupuleusement cachée, qu'elle ne savait jamais trop bien à chaque fois, où elle la flanquait.

Elle marcha ensuite vers moi d'un pas lourd, frottant méthodiquement ses mules contre le plancher, le bien précieux serré contre elle, s'assit à ma droite et lentement souleva le couvercle de bois vernis ; il se dressait alors un minuscule couple d'automates qui, faignant l'amour de la danse, tournoyait en une valse lancinante au rythme d'une berceuse qui se répétait inlassablement.

Mes yeux d'enfant se rivèrent sur ces deux personnages attachants - triste réplique de Ginger et Fred, et je constatais que la robe de tulle de Ginger avait subi quelques déboires et que Fred perdait peu à peu de sa pétulance ...

Puis d'un geste délicat, Mémé glissa sa main dans le compartiment bordé de satin dont l'éclat incertain révélait l'âge avancé de l'objet et en retira une petite chaîne en or où se balançait ledit pendentif. Elle l'astiqua d'un revers de manche, avant de déposer le tout dans le creux de ma main qu'elle enferma tendrement dans les siennes.

Ce moment s'ancra en moi car elle me léguait tout ce qui lui restait de son patrimoine avec l'espoir secret qu'elle fondait, à travers ce geste, de pérenniser son histoire.

Maman, assise à sa table de travail observait ce qui s'ourdissait d'un œil inquisiteur. Elle qui avait " fait " mai 68, lutté pour la libération des mœurs, des hommes, des femmes, des peuples opprimés, combattu pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat, voté l'abolition de la peine de mort, marché pour l'égalité et le respect des droits de l'homme, vociféré pour la légalisation de l'avortement - que sais-je encore ?- n'appréciait guère que l'on caresse l'idée de ré-introniser mon judaïsme déchu, car grâce à tout ce remue ménage et à toutes ces années de lutte pour tout, elle avait réussi, pour se fondre librement dans la masse, à intégrer un concept nouveau, celui du " juif laïc " dont le judaÏsme ne se référait qu'au seul Moïse qu'avait imaginé Cécil B.de Mille et remarquablement interprété par Charleton Heston , dans ses " Dix Commandements ".

Ce chef d'œuvre cinématographique n'avait aux dires de maman rien de subversif et pouvait être livré à ma candide imagination. Chose à laquelle Mémé et moi nous adonnions sans modération.

J'arrêtai là la machine à remonter le temps et rangeai soigneusement tous mes souvenirs dans l'écrin douillet de ma mémoire. Je faisais glisser le bijou entre mes doigts lorsque me vint l'idée saugrenue de le passer autour de mon cou. Ce simple geste allait-il faire de moi l'enfant juif que ma mère s'était évertuée à bannir tandis que grand-mère, me voyant m'éloigner un peu plus chaque, jour tentait de me rattraper à Hanoukka ou à Pourim à l'aide de friandises corruptrices ? Non, certainement pas, et je fis alors le triste constat, que mon judaïsme ne se cantonnait qu'à quelques bonbons distribués à la sauvette, aux bras musclés d'un acteur soigneusement grimé, qui brandissaient en cinémascope des tables de lois (que je prenais à l'époque pour la déclaration des droits de l'homme !) et bien sur, aux ignominies de la Shoah.

J'avais grandi sans mon tuteur spirituel : la Torah ... toute l'histoire de mon peuple m'était inconnue et je demeurais une juive laïque vidée de son essence, de sa matière. Comme si ma judéité s'inscrivait dans une démarche administrative précise et revêtait ainsi un caractère légal et dénué de toute spiritualité, se rapportant à un texte de loi édicté par une assemblée.

J'appartenais à un système social qui était devenu pour moi un véritable carcan lequel avait enserré les ailes de ma liberté et je portais le joug des exigences de mon éducation, sans jamais avoir pu faire mes choix et en assumer les responsabilités.

Mon implication sans faille dans le système avait fait de moi un individu modèle, ayant une opinion sur tout, capable de donner la réplique à n'importe quel détracteur de conscience, lancer le débat opportun ; j'avais brandi toutes les bannières et défendu avec acharnement toutes les causes honorables, j'érigeais des puits de connaissances sur le sol aride de mon désert spirituel.

J'avais contribué à améliorer le monde, celui-là même qui à la moindre incartade me montrerait du doigt et m'accuserait d'être le juif que je feignais de ne plus être, me ramenant à cette incontournable vérité, que j'avais cru pouvoir détourner simplement parce que j'avais pris une autre identité ; justement celle de celui qui trahirait la confiance aveugle que je lui vouais, m'ingéniant à imiter ses gestes, à m'affubler de ses vêtements allant même jusqu'à porter son nom en continuant de croire naïvement qu'il lui resterait une parcelle d'humanisme et même de remord au moment où sonnerait le glas de mon innocence.

Que fallait-il faire, renoncer à tous mes acquis, fermer les yeux et me plonger dans une sorte de méditation transcendantale qui apaiserait mon âme et ma conscience ? Bof ...

Le labeur que je devais m'imposer était autrement plus difficile : me réconcilier avec mon identité et imposer ma différence sans insolence ni complaisance et continuer de vivre parmi les autres sans plus jamais ignorer ce que je suis; montrer à la face du monde que seule l'éthique de la Torah me construit en tant que juif et rien d'autre ; et cela ne fera pas de moi un marginal mais simplement un être qui aura une autre contenance, un autre regard sur le monde, qu'il continuera de choyer, mais sous la tutelle d'une autre Puissance.

Je me devais de mettre fin à cet exil et à une vie aux valeurs galvaudées pour ne pas dire bafouées, d'assumer mes convictions avec discernement et ainsi ne plus avoir à adresser à mon employeur un arrêt de maladie pour justifier mon absence le jour de Kippour et rougir de honte parce qu'un de mes enfants m'avait entendu mentir au téléphone tandis que je jouais l'Acte I Scène 2 du Malade Imaginaire!

La comédie avait assez duré... Rideau.

Re: Notre identite
02 septembre 2003, 17:39
Rosa ne dansera plus le tango
Dans le cadre de l'opération « Ciné-cool », le Pathé Vox accueillait jeudi soir Daniel Mesguich et Sam Garbarski à l'occasion de l'avant-première du « Tango des Rashevski ». Véritable « aspirine familiale aux problèmes d'identité juive », ce long-métrage amène à prendre conscience des réalités oubliées ou refoulées.

Au sein d'une famille juive libérale, les personnages cherchent une réponse à un mal-être soudain provoqué par la mort de la grand-mère Rosa. Bien que non-pratiquante, elle avait réservé un emplacement dans le carré juif du cimetière. Contradiction ? « Un simple attachement à ses racines, explique le réalisateur. Chacun essaie de s'y raccrocher. Sa mort est une sorte de séisme inattendu ; l'arbre familial se retourne et ça déséquilibre tout, même si les Rashevski viennent tous du même tronc ».
Sans amalgame

Avec une grande liberté de ton tendant quelquefois à l'absurde tatiesque, Garbarski parvient globalement à éviter l'hermétisme d'une caricature communautaire où des clichés convenus activeraient les zygomatiques sans aucune autre ambition. A l'exception d'un mariage mixte judéo-musulman entre l'impulsif Ric ( Rudi Rosenberg ) et Khadija ( Selma Kouchy ) : une cérémonie édulcorée peignant un « Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil » à la naïveté que Garbarski justifie péniblement par un idéal utopique. Ni premier ni second degré donc mais uniquement un mélange d'émotions et de sujets où chaque spectateur se retrouve de manière universelle. Perte d'un être cher et questionnements existentiels, on se débrouille avec soi-même en s'appuyant sur les autres. L'intuition prime, les sentiments deviennent plus forts que le raisonnement car c'est le coeur qui s'exprime. Antoine ( Hippolyte Girardot ), en charmant dandy quadra, se convertit par amour pour la pimentée Nina ( Tania Garbarski ) et chemine vers un retour aux sources spirituel. Une démarche religieuse vers un judaïsme orthodoxe mais avant tout une quête de la judéité, sans jamais faire d'amalgame. « C'est une histoire de tolérance, insiste Sam Garbarski, une ouverture indispensable vis-à-vis de la complexité des points de vue de chacun ».

Les vertus des aiguilles

Dans ce tango familial à la polonaise, Simon ( Michel Jonasz ) et David ( Daniel Mesguich ) forment une fratrie tendre et indestructible que la danse porte à accepter l'inacceptable. Le tandem se complète autant qu'il s'oppose. Jonasz, l'aîné mal assuré maniaco-dépressif, trouve une réponse à ses crises de larmes et de colère chez un acupuncteur. A l'exact opposé de son cadet Mesguich, chirurgien d'âme et de métier, qui fédère les énergies pour tempérer un petit monde parfois bien agité. Au-dessus d'eux, le patriarche par excellence distille sa bonhomie naturelle non sans quelques écarts. L'irrésistible oncle Dolfo ( Nathan Cogan ), gouailleur à souhait à 80 ans passés, en impose par sa seule présence. Un personnage entier ce Dolfo, bourru et généreux, toujours là pour arrondir les angles avec humour et éternel complice de toute la famille. « Un vrai Rashevski, analyse Daniel Mesguich, auquel on ressemble tous un jour ou l'autre au moment de déterrer ses racines.Sans se poser de questions, juste pour se connaître soi ».

Alexis Fricker

N.B : N oubliez pas de nous en parler si vous allez voir ce film
Re: Notre identite
07 octobre 2003, 21:51
Juifs de Kippour, Juifs de toujours


On les appelle les Juifs de Kippour, ceux pour qui le retour ne dure qu’un jour. Ils sont la , maladroits et debout au fond de la synagogue , יetrangers dans un monde inconnu, discrets comme pour mieux se faire oublier. Le chale de priere, si peu deplie , casse par des plis impeccables, propre comme un costume que l’on ne mettrait qu’une fois par an, est pose negligemment sur leurs epaules . Parfois, presque honteux, s’assurant que personne ne les regarde, ils se mettent a fredonner quelques chants qui resurgissent de leur memoire et que les fideles entonnent a tue-tete. Certains, qui restent «ouvert» chabbat et fetes contre vents et marees, ont ose coller sur la vitre de leur magasin une feuille blanche A4, ou l’on peut lire, d’une ecriture appliqueee : « Fermeture exceptionnelle lundi 6 Octobre 2003 » . Et ces juifs de Kippour sont redevenus des Juifs de toujours, fiers de ce qu’ils sont, et tant pis pour le qu’en-dira-t-on, ou l’etiquette qu’ils porteront desormais sur la poitrine. Il est des choses que l’on ne peut renier, et Kippour est la pour le leur rappeler. D’autres fourniront a leur employeur un arret maladie de 48 heures, personne n’est dupe, leur absence sera remarquee le jour du grand pardon des Israelites, et eux aussi, pour leurs collegues, ils redeviendront des Juifs de toujours. Alors, Juifs de Kippour, Juifs d’un jour ? Pas si sur. Ils sont surement a des kilometres de la pratique traditionnelle de ce jour. Ils ignorent probablement ce qui est permis ou interdit, ils n’ont garde de cette solennite que le fait de jeuner. Ils jeunent peut-etre . Mais le simple fait de s’etre dיmarques, ou plutot de s’etre affiches comme « Juifs », avec les risques qu’ils sont persuades d’encourir, doit nous inciter a les estimer et les accueillir avec tout le respect qu’on leur doit. Un jour le Baal Chem-Tov, le fondateur du hassidisme, demanda a D’ quel serait le jour de sa mort. L’Eternel refusa de lui rיpondre, mais, en contrepartie, lui indiqua aupres de qui il demeurerait dans le monde futur. Intrigue , le Baal Chem-Tov se mit a la recherche de cet inconnu pour connaitre les merites de celui qui serait son compagnon pour l eternite . Apres mille peripeties, le sage trouva la demeure de l’homme, vivant dans les bois a l’ecart du village. C’etait la veille de chabbat et l’homme pieux ne put faire autrement que de demander l’hospitalite . Il se trouva face a un colosse bourru qui lui proposa un tas de paille comme couche, un verre d’eau et un maigre morceau de pain pour toute pitance. Le Baal Chem-Tov observa le personnage durant tout le chabbat. Pas de prieres, de kiddouch, l’homme passait tout son temps a manger, manger, manger, sans, bien sur, de benediction ni avant, ni apres ses nombreux repas. La fin du chabbat arriva laissant le sage perplexe , se demandant si le ciel ne s’etait pas trompe d’individu. intrigue , le Baal Chem-Tov finit par lui demander pourquoi il mangeait tant. « Un jour, lui repondit-il, j etais dans les bois avec mon pere . Les Cosaques nous ont surpris et ont attache mon pere a un arbre. Ils y ont mis le feu, et mon pere etait si petit qu’il a brule en un rien de temps, dans l’indifference totale . Depuis, je me suis jure de manger, manger, manger, pour devenir un colosse. Comme cela, le jour ou les Cosaques m’attacheront aun arbre pour me bruler , mon corps mettra tellement de temps ase consumer que toutes les nations au monde sentiront l’odeur de ma chair calcinee et sauront qu’ici les Cosaques ont brule un Juif. Alors le Baal Chem-Tov leva les yeux vers le ciel et se demanda s’il avait assez de merite pour demeurer aupres de cet homme dans le monde futur . Ce colosse est peut-etre , lui aussi, un Juif de Kippour. Mais qui mieux que lui a su rester un Juif de toujours ? Chaque instant de sa vie, a sa maniere, dans sa solitude, dans sa marginalite , et parfois dans l’anonymat le plus total, il l’a consacre a la gloire du peuple juif, si bien que meme le Baal Chem-Tov ne pouvait se comparer a lui. Alors, si pour les uns Kippour est un jour de mortification, de jeune et de prieres, peut-etre que pour les autres, ces Juifs de Kippour, il en est de meme. Et pour s’en convaincre, il suffirait de les entendre nous raconter leur histoire. Nous serions surpris de constater a quel point nous sommes petits, nous qui sommes si pres a la synagogue, de l’armoire sainte.
.
Re: Notre identite
07 octobre 2003, 23:02
Hajkloufette,

Un juif reste toujours un Juif, et si parfois l'ecorce qui l'entoure est tres epaisse, il ne voudra a aucun prix se detacher du lien qui relie son ame a D...
La preuve: meme ceux qui sont loin des mitsvots disent "je ne suis pas moins juif que ces juifs pratiquants".
La nechama a Elokit du juif veut toujours rejoindre sa place initiale.

Re: Notre identite
08 octobre 2003, 01:31
GMAR HATIMA TOVA HENRI
je suis heureuse que tu sois de retour au BB oui je suis tout a fait d accord avec toi , nous sommes tous relies a notre judaisme meme si on s en eloigne un peu ou beaucoup ...
j ai adore ton histoire sur les loubas a Tunis , tu es le bienvenu ici aussi pour nous faire revivre tes souvenirs
Simkhat Tora quelle magnifique fete , j espere que Omri aura un beau deguel avec une belle pomme et une bougie ... connais tu l explication de ces symboles ??? Merci et A bientot
Re: Notre identite
08 octobre 2003, 16:08
Hajkloufette Chalom,

Non je ne connais pas l'explication des symboles de la pomme et de la bougie et je serais curieux de la savoir .
Omri a recu un velo qui appartenait a son frere aine, et il a tout de suite dit avec son magnifique sourire " je garde mon petit velo pour le petit frere qui doit arriver tres bientot". Be ezrat Achem
Hag sameah.
Re: Notre identite
08 octobre 2003, 16:15
Hajkloufette Chalom,

Non je ne connais pas l'explication des symboles de la pomme et de la bougie et je serais curieux de la savoir .
Omri a recu un velo qui appartenait a son frere aine, et il a tout de suite dit avec son magnifique sourire " je garde mon petit velo pour le petit frere qui doit arriver tres bientot". Be ezrat Achem
Hag sameah.
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