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Le Mossad et l'affaire Ben Barka - Balafrej et Israel

Envoyé par ItrophedEilat 
Le Mossad et l'affaire Ben Barka - Balafrej et Israel
02 novembre 2005, 12:16
Article tiré de JeuneAfrique.com

"Et le Mossad dans tout ça ?
MAROC - 30 octobre 2005- par HAMID BARRADA


Quarante ans après la disparition du leader de la gauche marocaine, on connaît enfin le rôle des services israéliens.

Quarante ans après, l'affaire Ben Barka n'a pas dévoilé tous ses mystères. Les nombreux livres comme les enquêtes de presse qui ont été publiés ces derniers temps n'ont pas dissipé les zones d'ombre. Ils sont souvent inspirés davantage par la quête frénétique du scoop que par la recherche de la vérité, quand ils ne ressortissent pas d'opérations tordues de manipulation ou carrément de l'escroquerie.

Rappelons d'abord les faits avérés. Le leader de la gauche marocaine est enlevé à Paris le 29 octobre 1965 vers 12 h 30. Accompagné d'un compatriote, il allait à un rendez-vous lorsqu'il est invité par deux policiers français à les suivre. Il s'y prête sans réticence. Sans doute parce qu'on lui a dit quelque chose pour le rassurer. On le conduit ensuite à la villa de Georges Boucheseiche, un caïd du milieu, à Fontenay-le-Vicomte, en banlieue parisienne. Dans la voiture avait pris place, entre autres, Antoine Lopez, chef d'escale d'Air France à l'aéroport d'Orly et honorable correspondant du SDECE, les services d'espionnage français. Lopez est un rouage essentiel dans le complot. Après avoir récupéré Ben Barka à Saint-Germain-des-Prés, il téléphone à Fès à Mohamed Oufkir, le ministre marocain de l'Intérieur, pour lui dire que « le paquet est arrivé ». Même message au colonel Ahmed Dlimi, patron de la police qui se trouve à Alger. Les deux hommes arrivent à Paris et gagnent aussitôt la villa de Fontenay-le-Vicomte. À partir de là, rien n'est sûr. Georges Figon, un personnage interlope qui a participé au traquenard, confiera à L'Express un récit publié sous le titre : « J'ai vu tuer Ben Barka ». En fait, son témoignage n'était pas direct, il le contestera lui-même. Avant de se « suicider à bout portant » (Le Canard enchaîné).

Les questions qui se posaient alors demeurent sans réponse. Mehdi Ben Barka, qui avait 45 ans, est mort. Mais dans quelles conditions : accident ou assassinat ? Et qu'est devenu son cadavre ?

Sur le plan des responsabilités politiques, les vérités établies, les certitudes, les évidences ne dissipent pas les mystères et les interrogations. L'affaire Ben Barka est un crime d'États. États au pluriel : certains visibles, voyants même, presque à découvert ; d'autres plus discrets, restés dans l'ombre. À qui profite le crime ? La réponse est claire : au Maroc de Hassan II, qui est, à tout le moins, le principal commanditaire du rapt. La responsabilité de la France est engagée, et pas seulement à « un niveau vulgaire et subalterne », comme le dira de Gaulle. Le crime s'est déroulé sur son territoire, et ce sont ses flics, agents et voyous qui ont procédé au kidnapping, mais il est tout aussi clair que la France n'a aucun intérêt dans l'élimination de l'opposant marocain.

On ne peut en dire autant des États-Unis. Au moment de sa disparition, Mehdi Ben Barka n'était pas seulement un adversaire de Hassan II. « Commis voyageur de la Révolution », il était à la tête d'une grande entreprise qui n'était pas pour plaire à Washington : la Conférence tricontinentale de La Havane regroupant les mouvements de libération et d'opposition d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Le gouvernement français a levé le « secret défense » sur le dossier Ben Barka (sans résultats probants, à notre connaissance). Mais rien de tel côté américain, et quand Me Maurice Butin, l'avocat de la famille Ben Barka, s'est adressé aux services compétents des États-Unis, il a reçu des... coupures de la presse française.

CAB 1 (Services marocains), SDECE, CIA... Et le Mossad dans tout ça ? Dès les mois suivants, on en a beaucoup parlé : surtout des supputations, des déductions, des hypothèses. Curieusement, c'est Bul, un hebdomadaire israélien réputé pornographique, qui a exacerbé les soupçons. Le 11 décembre 1966, il publie, sous les signatures de Maxim Gilan et de Shmuel Mor, un article de trois pages intitulé : « Les Israéliens dans l'affaire Ben Barka ? » Il ne répond pas à la question et affirme qu'une enquête est en cours, qui risque d'entraîner la chute du cabinet Eshkol. Il n'en faut pas plus pour que le gouvernement, en accord avec le Mossad, ordonne la saisie, y compris dans les kiosques, des 30 000 exemplaires de Bul. Les deux journalistes sont traduits en justice pour atteinte à la sécurité de l'État. Ils demandent la clémence du tribunal, en expliquant qu'ils n'ont fait que véhiculer des rumeurs. Ils seront condamnés à un an de prison et libérés au bout de 135 jours. Enfin, la cour décide que le verdict ne sera pas publié. On ne devrait rien savoir des charges retenues contre les deux journalistes. Tant de vigilance intrigue.

« Ce que l'homme ne fait pas, enseigne le Talmud, le temps le fait. » On a aujourd'hui la réponse à la question posée par Bul en 1966 et qui a suscité tant d'émotion. Tout se trouve dans un livre publié l'année dernière aux États-Unis : Israel and the Maghreb de Michael M. Laskier (University Press of Florida). L'auteur est professeur d'histoire du Moyen-Orient à l'université Bar Ilan en Israël. On lui doit plusieurs travaux sur les Juifs dans le monde arabe. Dans le livre qui nous intéresse, il consacre un chapitre aux « relations israélo-marocaines à l'ombre de l'affaire Ben Barka ». L'ouvrage répond aux exigences de sérieux et de crédibilité en vigueur dans les universités. Il arrive qu'on tique ici ou là sur une péripétie ou sur un détail, mais on peut aussitôt en relativiser l'importance en se référant à l'origine précisée en note. S'agissant de l'affaire Ben Barka, Laskier s'est informé à bonne source, ayant eu accès aux documents du Mossad et à certains acteurs, dont le patron de l'espionnage à l'époque.

On découvre ainsi que le Mossad a suivi l'affaire dès la conception de l'enlèvement de Ben Barka ; il était aux premières loges et n'était pas un témoin passif. Mais pour bien saisir la nature de l'implication d'Israël, ses circonstances et ses visées, il convient d'évoquer les relations, avant l'affaire, entre l'État juif et le royaume chérifien. Et, pour commencer, entre le Mossad et Mehdi Ben Barka.

Les Israéliens s'intéressaient beaucoup au Maroc, terre d'émigration, d'abord clandestine puis tolérée, et d'où près de 250 000 juifs rejoindront Israël par vagues successives entre 1948 et 1975. Au lendemain de l'indépendance, la lutte pour le pouvoir entre le Palais et le Mouvement national n'était pas tranchée. Par son formidable dynamisme, son sens de l'organisation et sa capacité de travail, Mehdi Ben Barka occupait une grande place. Il suscitait également la méfiance. On lui avait confié la présidence du Conseil consultatif, ébauche d'un futur Parlement. Ses amis étaient au pouvoir depuis la formation en décembre 1958 du gouvernement Abdellah Ibrahim. Il devait prendre l'Éducation nationale, mais le Palais avait opposé in extremis son veto. La situation demeurait néanmoins fluide et le rapport de force évolutif. Ben Barka choisit de voir venir et quitte le Maroc en février 1960, pour ne revenir qu'en mai 1962.

C'est au cours de cette période qu'ont lieu des contacts entre Ben Barka et les Israéliens. Le 28 mars 1960, l'écrivain (et futur traducteur du Coran) André Chouraqui, ami de Ben Barka, diligente une rencontre à Paris avec Yaacov Karoz, du Mossad, qui se présente comme un collaborateur du chef du gouvernement. Chouraqui s'est alors persuadé que Ben Barka est le futur Premier ministre du royaume. Au cours de son exposé, le leader marocain n'est pas tendre pour le prince héritier, le futur Hassan II. À ses yeux, l'effondrement de la monarchie n'est pas exclu et risque d'entraîner troubles et chaos. Solution ? Un gouvernement de coalition qu'il est disposé à diriger. Les Israéliens devraient user de leur influence auprès de leurs coreligionnaires marocains et dans le monde pour soutenir cette perspective. Les juifs restés dans le royaume ne peuvent-ils plus correspondre avec leur famille en Israël ? Ben Barka rassure son interlocuteur : il trouvera une solution en en parlant avec ses amis au gouvernement.

Une autre rencontre est organisée par Meir Tolédano avec Alex Easterman, secrétaire politique au Congrès juif mondial (CJM), que préside alors Nahum Goldmann. Elle a lieu également à Paris, le 5 avril 1960. Tolédano, qui est marocain, a servi à l'ambassade à Washington et il sera élu sous les couleurs de la gauche au conseil municipal de Casablanca. Lui aussi est convaincu que Mehdi Ben Barka a un destin national. Du côté du CJM, la prudence est de rigueur. On mesure certes le poids de Ben Barka, mais on n'est pas sûr qu'il incarne l'« alternative à la monarchie ». En juin, le gouvernement Abdellah Ibrahim est renvoyé. Easterman fait le voyage de Rabat et s'entretient longuement, le 11 août, avec le prince Moulay Hassan, qui dirige en fait le gouvernement.

Ce que Ben Barka ne savait pas, c'est que le Mossad avait déjà jeté les bases de relations stratégiques avec le royaume, comparables avec celles qu'Israël avait nouées avec l'Iran du shah. En décembre 1959, ce sont les services israéliens qui avaient alerté le Palais sur un obscur « complot contre le prince héritier ». Après la montée de Hassan II sur le trône en 1961, l'alliance avec l'État juif prend de l'ampleur. Le roi y voit sans doute un gage de stabilité pour son régime. Le Mossad entretient une représentation permanente au Maroc, anticipation de ce que sera le bureau de liaison israélien, créé après les accords d'Oslo en 1994. La formation de la police secrète, et en particulier de la sécurité royale, est confiée aux Israéliens. Deux hommes mènent à bien, côté marocain, cette coopération, à la fois essentielle et inavouable : le général Mohamed Oufkir et le colonel Ahmed Dlimi. Ceux-là mêmes dont on va beaucoup parler après le 29 octobre 1965.

C'est au cours de la seconde moitié de 1965 qu'Oufkir et Dlimi s'ouvrent à Meir Amit, le patron du Mossad, du projet d'enlever Mehdi Ben Barka, en sollicitant son concours. Ils évoquent la capture d'Adolf Eichmann par les services israéliens en 1960, qui leur paraît un modèle du genre. Dans les rencontres qui suivent, les Marocains ne parlent plus de l'opération, et Amit croit même qu'ils y ont renoncé. Erreur. Le 1er octobre 1965, ils adressent au Mossad une série de requêtes précises : un appartement à Paris pouvant servir de planque, cinq faux passeports étrangers et un nécessaire de déguisement. Oufkir et Dlimi souhaitent, en outre, que les Israéliens prennent en charge la filature permanente de Ben Barka à travers le monde. Les choses deviennent sérieuses, et Amit décide d'informer Levi Eshkol. Pas question d'impliquer Israël dans une telle opération, estime le Premier ministre. Amit partage sa prudence, mais il ne voit pas comment repousser les demandes des Marocains sans mettre en cause l'alliance avec eux. Finalement, Eshkol donne son accord pour une assistance logistique et en particulier une filature de Ben Barka à Genève. Une équipe du Mossad se charge de la tâche, pour constater que des agents marocains sont déjà à l'oeuvre, et Amit la rappelle.

Le 12 octobre, après que le Mossad a fourni la planque, Dlimi réclame autre chose : du poison et une voiture avec de fausses plaques minéralogiques.

Le 13, Amit croit à nouveau que l'opération est différée ou annulée. Il en informe Eshkol, qui est « soulagé ». S'ensuit une discussion instructive sur les mérites respectifs de Bourguiba et de Hassan II. Le Premier ministre pense que le roi du Maroc serait bien inspiré s'il adoptait publiquement la même position modérée que le président tunisien sur le conflit israélo-arabe. Le chef du Mossad n'est pas de cet avis : « Hassan II nous rend à sa façon un plus grand service que Bourguiba. »

Mais Amit se trompe une fois encore sur la détermination des Marocains : les préparatifs se poursuivent comme prévu. Le 25 octobre, il se rend au Maroc. Il dit à Dlimi que ses limiers officiant à Genève manquent de professionnalisme, mais qu'il peut toujours compter sur l'assistance logistique du Mossad. Le patron du CAB 1 lui annonce que l'opération est programmée pour la fin du mois. Le 29 octobre, Mehdi Ben Barka est enlevé à Paris.

« Après le 29 octobre, écrit Laskier, les Israéliens sont laissés dans le noir. Ils en viennent à se demander s'ils n'ont pas été manipulés par les Marocains. » Le 1er novembre, Dlimi réclame à nouveau du poison, des revolvers et deux faux passeports. Amit s'en acquitte et en déduit que Ben Barka est encore en vie. Le 2 novembre, Dlimi encore : il réclame des... pelles, oui, des pelles. Derechef, le Mossad s'exécute : les pelles sont achetées à Paris et déposées dans l'appartement planque. Dans un rapport détaillé rédigé le 3 novembre à l'intention de sa hiérarchie, le patron du Mossad conclut que Ben Barka n'est plus en vie. Il n'a pas été assassiné dans l'appartement fourni par le Mossad, où tout est resté intact : le poison, les revolvers, les passeports et les pelles. Amit confiera encore à Eshkol qu'il croit que Ben Barka a été étranglé dans une baignoire. Dans son rapport de conclusion, rédigé le 25 novembre, il estime que « tout s'est bien passé » : l'implication d'Israël est secondaire, et les relations avec le Maroc se sont effectivement consolidées.

Reste quelques questions. Pourquoi les Marocains n'ont-ils pas utilisé les moyens fournis par le Mossad ? La première réponse est simple : ils n'en ont pas eu besoin. Plusieurs scénarios étaient envisagés. Certains ont été utilisés, d'autres pas. Sans oublier l'imprévu et l'improvisation. En d'autres termes, Oufkir et Dlimi avaient organisé l'enlèvement avec leurs complices français (Lopez, Boucheseiche et les autres). Parallèlement et à toutes fins utiles, ils avaient prévu un plan B avec leurs nouveaux amis israéliens, qui aurait été bien utile si le plan A avait mal tourné.

On résiste difficilement à une autre explication qui n'exclut pas les précédentes. Elle s'inspire de la psychologie marocaine et fait la part belle à une sorte de rouerie savante mais aussi à des considérations de stratégie politique sophistiquée, bien dans la manière de Hassan II. Voici l'hypothèse : en sollicitant le Mossad, les Marocains avaient davantage besoin de la couverture, de l'alibi qu'il pouvait éventuellement leur fournir, que de son assistance logistique à proprement parler. Ils entendaient non pas tant l'utiliser matériellement que l'impliquer, le mouiller. Pour brouiller les cartes et à titre prophylactique : Israël étant censé offrir, n'est-ce pas, une précieuse protection auprès de l'opinion internationale. L'attitude étrange du tandem Oufkir-Dlimi, cette sollicitude mêlée de harcèlement, suggère de telles interrogations. Ils en font trop, « trop appliqués pour être honnêtes », comme aurait dit Sartre. Comment avaler, en tout cas, que les services marocains avaient besoin du Mossad pour se procurer une planque à Paris, du poison ou une pelle ?

En revanche, tout devient limpide si l'on retient qu'à travers l'affaire Ben Barka, Marocains et Israéliens se comportent comme des partenaires encore novices mais qui n'ont rien à se refuser. Plus exactement, l'affaire Ben Barka apparaît comme le banc d'essai d'une alliance stratégique en gestation entre l'État juif et le royaume chérifien. Cette alliance est souhaitée pour des raisons évidentes par les Israéliens, mais elle est voulue, recherchée, sollicitée par les Marocains. Les deux alliés font déjà beaucoup de choses ensemble (organisation de l'émigration juive, coopération sécuritaire...), et ils brûlent d'envie d'en faire davantage. D'où cette étrange et inutile assistance logistique que rien n'impose, sinon le désir, de part et d'autre, de faire assaut de disponibilité et de bonne volonté.

Dans les années à venir, le Maroc mettra à profit cette alliance qui ne l'a pas empêché de mener, en toute indépendance, une politique imaginative et volontariste au Moyen-Orient. Bien au contraire. Les relations privilégiées (et secrètes) avec Israël autorisent un surcroît d'audace dans la politique arabe du royaume. Audace dans la modération : préparation du voyage de Sadate à Jérusalem, reconnaissance implicite d'Israël aux sommets de Fès (1981 et 1982), rencontre Hassan II-Shimon Pérès à Ifrane, etc. Audace également dans la solidarité arabe : engagement des troupes marocaines sur le Golan en 1973...

Enfin, une question ne peut être éludée, quitte à bousculer le politiquement correct, et même si l'on ne peut y répondre que par des spéculations hasardeuses : dans quelle mesure, en s'engageant aussi résolument dans cette alliance avec Israël, le roi n'a-t-il pas cherché à couper l'herbe sous le pied à Mehdi Ben Barka, son plus dangereux adversaire, et qui pouvait, à l'occasion, faire preuve, lui aussi, de Realpolitik et de témérité ? En découvrant les révélations de Laskier sur les contacts du leader de la gauche avec les Israéliens, on a l'impression d'assister à une certaine rivalité entre le roi et son opposant. C'est à qui aurait les meilleures relations avec l'État juif... Aux réceptions données du temps de Hassan II, on pouvait remarquer, parmi les invités de marque, André Chouraqui, celui-là même qui avait discrètement organisé la rencontre de Mehdi Ben Barka avec le Mossad. Un témoin et un symbole. "



Modifié 1 fois. Dernière modification le 09/12/2008 00:09 par Dafouineuse.
YBN
Le Mossad et Ben Barka
23 avril 2006, 03:22
Pour plus de renseignements su Les relations de Ben Barka avec le Mossad voir ce site [www.lejournal-hebdo.com]


Ben Barka et Israël
« Je sais qui a tué Ben Barka, je sais pourquoi et je sais où son corps se trouve aujourd'hui ». Yigal Bin-Nun dit ce qu'il veut bien dire de « l'affaire Ben Barka ». L'historien prépare un livre sur l'icône de la gauche marocaine et dit ne pas souhaiter voir ses révélations faire la Une des journaux sans véritable appareil argumentatif. Tout ce que l'on saura, c'est que Mehdi Ben Barka a été tué par erreur et que son corps repose quelque part en France. Que la fameuse histoire de la cuve est fausse et que le livre de Boukhari est un tissu de boniments. Qu'il n'y a rien sous la mosquée de Courcouronnes. Que Mohamed Oufkir n'a probablement rien à voir avec l'enlèvement et l'assassinat et que le seul nom récurrent est celui de Dlimi. Que tout a été organisé par Miloud Ettounsi, alias « Chtouki »…

Bien plus que « saheb lihoud »
Mais ce n'est pas tout. Yigal Bin-Nun veut bien donner quelques détails sur un autre sujet explosif : les relations de Mehdi Ben Barka avec Israël et le Mossad. Il affirme que Ben Barka était bien plus que « Saheb Lihoud » ; il aurait eu des contacts presque quotidiens avec le Mossad, notamment avec le numéro 2, Yaakov Karoz. Des relations idylliques qui commencèrent à se ternir lorsque Ben Barka parla ouvertement de prendre le pouvoir au Maroc et demanda non seulement de l'argent, mais aussi des armes à Israël. De là date la rupture supposée entre le Mossad et lui, qui explique les propos véhéments contre la présence d'Israël dans les pays d'Afrique et d'Asie lors d'un discours qu'il a tenu au Caire en 1963. Mehdi Ben Barka, tel que le décrit Yigal Bin-Nun, était également attiré par le modèle de développement israélien. Il aurait demandé à ses interlocuteurs du Mossad des livres pour apprendre l'hébreu ainsi que des manuels concernant le développement rural et agricole en Israël afin de s'en inspirer au Maroc. Le chercheur israélien s'est basé sur des témoignages d'acteurs de l'époque toujours en vie, mais aussi et surtout sur les archives déclassifiées de l'Etat hébreu. La relation de Mehdi Ben Barka avec Israël, daterait de mars 1960. Deux documents des comptes rendus classés aux archives nationales du ministère israélien des Affaires étrangères Israélien, dont l'auteur est André Chouraqui, dirigeant de l'Agence juive, rapportent le contenu des rencontres entre ce même André Chouraqui et Mehdi Ben Barka à Paris en Mars 1960. Le contexte politique marocain est pour le moins tendu. Le gouvernement Abdallah Ibrahim et Mehdi Ben Barka sont en conflit ouvert avec le prince héritier Moulay Hassan. Dans l'un des comptes rendus, Chouraqui écrit : « Au cours de son voyage en Orient, le sultan a mis Ibrahim à l'écart des conversations avec Nasser et les autres souverains du Proche-Orient ».
Le Sultan est revenu transformé au moins sur ce point. Il sait qu'on peut gouverner un Etat seul et « au besoin » en mettant en prison des milliers de personnes. Ibrahim, par contre, a vu que la politique arabe dont il était l'instigateur n'est plus payante et qu'elle se retourne actuellement contre lui ; d'où, pour lui et ses amis, la nécessité de trouver de nouvelles alliance. Il les cherche alors du côté de l'Occident, des juifs et des forces de gauche.
« Selon ce document, Mehdi Ben Barka affirmait à ses interlocuteurs que le gouvernement Ibrahim avait pris position pour le général Kassem, président de l'Irak dans le conflit qui l'opposait à Gamal Abdenasser au sein de la Ligue Arabe. Mehdi Ben Barka aurait dit lors de ces rencontres que le mouvement qu'il représentait avait fait le choix de la démocratie que pouvait représenter le général Kassem et les pays africains qui se démocratisaient, plutôt que de suivre le modèle nassérien anti-démocratique.

Rencontres soutenues
D'après le document, Ben Barka aurait proposé une solution pratique à un problème qui embarrasse Israël et la communauté juive marocaine : la rupture des rapports postaux entre Israël et le Maroc. Résultat de l'adhésion du Maroc à la Ligue Arabe, cette rupture avait suscité la mobilisation des organisations juives. Un intense travail de lobbying avait été effectué.
Pourquoi le leader du progressisme marocain fait-il autant d'efforts vis-à-vis des lobbies pro-israélien et d'Israël lui-même ? Dans ce fameux document, André Chouraqui écrit : « La deuxième chose qui résulte de ce premier entretien avec Ben Barka est que celui-ci a, avec empressement, accepté l'invitation de visiter Israël. Si cela se réalise, cela aura des conséquences lointaines non négligeables. Ben Barka, en s'ouvrant à nous, attend de nous un appui moral auprès des Juifs marocains et, très probablement aussi, un appui matériel s'il entre en guerre ouverte contre la monarchie. Il aura besoin d'argent et d'armes. Il m'a laissé entendre cela d'une manière assez claire ». Selon les archives israéliennes, André Chouraqui organisera, le 26 mars 1960 à Paris, une rencontre entre Mehdi Ben Barka et Yacoov Karoz , numéro deux du Mossad. Yigal Bin-Nun produit à l'appui de sa thèse un autre document d'archives provenant du Congrès mondial Juif (CMJ). Il s'agit là aussi d'un compte rendu d'une rencontre entre Mehdi Ben Barka et Alexandre Easterman du CJM, à Paris le mardi 5 avril 1960. Selon ce document, c'est à la demande du leader marocain que la rencontre eut lieu. Easterman y rapporte l'argumentaire déployé par Ben Barka pour s'assurer l'aide du CJM dans son combat contre le pouvoir réactionnaire représenté par la monarchie marocaine. Ben Barka aurait évoqué une fois encore, l'opposition de son mouvement à la politique anti-démocratique de Nasser, et le soutien dont il jouit auprès de nombreux pays africains. Alexandre Easterman écrit avoir questionné Ben Barka sur la rupture des rapports postaux entre le Maroc et Israël, le refus de permettre de délivrer des passeports aux Juifs marocains pour leur permettre d'émigrer en Israël et le refus d'Abdallah Ibrahim de le recevoir quand il s'était rendu au Maroc. Ben Barka aurait évoqué là aussi les forces réactionnaires qui rendent toute politique d'ouverture impossible vis-à-vis d'Israël. Il aurait promis à son interlocuteur qu'il s'arrangerait pour que Abdallah Ibrahim le rencontre lors de sa prochaine visite au Maroc.
Selon ce compte rendu, Mehdi Ben Barka a réitéré sa demande d'assistance. « Il (Mehdi Ben Barka) espérait que le CJM allait se joindre aux autres éléments libéraux pour soutenir son groupe par tous les moyens, et que c'était dans l'intérêt des Juifs que le Congrès devait le faire. Je lui ai demandé ce qu'il entendait par soutien, et il a répondu : ''Soutien moral et matériel''. Il n'a pas précisé ce qu'il entendait par là et je ne lui ai pas demandé », rapporte Easterman dans ce document. En conclusion, le dirigeant écrit très cyniquement : « J'ai appris à Paris que Ben Barka avait rencontré nombre de personnes et de délégations juives durant ces dernières semaines. Il apparaît donc qu'il ne m'a pas accordé un privilège spécial en me rencontrant si ce n'est le fait de s'être déplacé chez moi plutôt que le contraire. » Et d'ajouter : « La nouvelle, et sans précédente sollicitude de Ben Barka à l'égard des Juifs, montre indubitablement sa volonté de nous rassurer, à la lumière de ce qui s'est récemment passé au Maroc. Ses promesses de tout arranger signale son souhait d'obtenir un soutien juif, quel que soit le sens qu'il donne au mot soutien. D'un autre côté, tout ceci suggère que sa position est bien plus faible qu'il ne veut nous le laisser croire. »

« Affirmations gratuites »
« Tout cela est ridicule. Ce sont des affirmations gratuites qui ne se fondent sur aucune analyse historique ou sociale correcte. Tous ceux qui connaissaient Mehdi Ben Barka savent que c'est faux. Il a été l'un des premiers à ériger le problème palestinien en problème national. Nous n'accordons aucun crédit à ces élucubrations ». Béchir Ben Barka n'a pas de mots assez durs pour qualifier les affirmations de Yigal Bin-Nun. Même réaction chez Brahim Ouchelh, l'ancien adjoint du Fkih Basri, qui refuse catégoriquement l'éventualité d'une telle relation entre Mehdi Ben Barka et les Israéliens.

Yigal Bin-Nun : « Hassan II était très lucide »
Quand ont commencé les départs des Juifs du Maroc ?
Depuis toujours, de petits groupes sont partis en Terre Sainte et aussi à l'époque du protectorat français, clandestinement, par Oujda et l'Algérie. Certains partaient pour l'Espagne et la France, la majorité pour Israël. C'était difficile, car les Britanniques ne les laissaient pas toujours entrer, même pas les rescapés de la shoah. Beaucoup ont été refoulés au port de Haïfa et renvoyés à Chypre.

Pourquoi ces départs prématurés ? Les Juifs étaient-ils en danger ?
Cela peut paraître effectivement étonnant, parce que, après l'indépendance, le Mossad lui-même avait noté l'harmonie qui régnait entre Juifs et Musulmans au Maroc et surtout l'essor économique, social et politique de la classe moyenne juive. Il ne pouvait nier la réalité. Les Juifs eux-mêmes ont montré leur volonté de s'intégrer encore plus au pays. Chez les intellectuels, c'était voulu, écrit, déterminé et assumé. Cependant, le Mossad ainsi que toutes les institutions juives et israéliennes étaient totalement persuadés que les Juifs couraient un grave danger et que même s'il ne s'est pas encore produit, il était inévitable. Le souvenir de certains pogroms était encore présent dans l'imaginaire juif : le tritel de Fès au début du protectorat français, les massacres d'Oujda et de Jerrada en 1948 et les tueries de Sidi Kacem (Petit Jean) en 1955. L'expulsion des Juifs d'Irak, d'Egypte, du Yémen, de Libye et d'autres pays de la Ligue Arabe n'était pas non plus de bon augure. Les craintes et méfiances ne cessèrent pourtant de croître à cause de nouvelles contraintes (absence de passeports, arabisation, etc.). C'est ce qu'on pourrait appeler « la catastrophe qui n'a jamais eu lieu ».

Comment se déroulait l'émigration clandestine ?
L'émigration des Juifs du Maroc se déroule en trois phases : Qadima, Misgeret et Yakhin. Qadima porte le nom de l'Agence juive qui s'occupait de faire partir les Juifs jusqu'en 1957 et du camp de transit qui porte ce nom, et qui se trouve sur la route d'El Jadida (Mazagan), par où passaient les familles d'émigrés pour partir discrètement, malgré les interdictions de la Résidence française, vers l'Algérie et de là, vers Israël. La Misgeret, elle, vient du nom de la branche du Mossad qui s'occupait aussi bien de l'autodéfense juive que de l'émigration clandestine entre le début 1957 jusqu'en novembre 1961. Enfin, l'opération Yakhin, qui se réfère au nom de l'une des deux colonnes à l'entrée du temple de Jérusalem, est le nom de code d'une véritable évacuation qui s'est déroulée du 28 novembre 1961 à fin 1966, avec l'accord tacite des autorités marocaines.

Comment est-on passé d'une émigration clandestine à une évacuation « officielle » ?
Dès la veille de l'indépendance, le Congrès juif mondial (CJM) demandait la liberté de circulation et l'octroi de passeports aux membres de la communauté juive, mais les autorités marocaines s'y opposèrent, voulant à tout prix maintenir la communauté sur place pour des raisons économiques, sociales et politiques et aussi pour afficher un aspect libéral et progressiste au nouvel état indépendant. Parallèlement, en Israël, persistait une véritable hantise démographique ; il fallait à tout prix construire le pays, le peupler et forger une nouvelle nation avec des réfugiés venus de toute part et de cultures diverses. On s'est vite rendu compte que l'émigration clandestine au compte gouttes, ne réglait pas le problème. L'alternative était de tenter de convaincre les autorités marocaines de laisser les Juifs partir, grâce à un accord avec le Roi en personne.
En ce sens, des émissaires comme Jo Golan et Alexandre Easterman, du Congrès juif mondial, ainsi qu'André Chouraqui et Marcel Franco rencontrèrent à plusieurs reprises, chaque deux à trois mois, des représentants du Palais ainsi que ceux des partis de l'Istiqlal et du PDI (Parti Démocratique pour l'indépendance). Ils rencontrèrent ainsi de nombreux amis personnels qu'ils avaient connus durant leurs études à Paris, parce que le CJM les avait soutenus dans leur lutte pour l'indépendance, entre autres, Mohamed Laghzaoui, chef des services de sécurité, le Président de l'Assemblée consultative Mehdi Ben Barka, les ministres Abderrahim Bouabid, Driss Mhamdi et Mahjoubi Aherdane et les Premiers ministres M'barek Bekkay, Ahmed Balafrej et Abdallah Ibrahim. C'est ainsi qu'Easterman rencontra Moulay Hassan après que le Prince héritier délégua en avril 1960 le diplomate Bensalem Guessous au ministre israélien Golda Meir pour tâter le terrain concernant l'avenir de la communauté juive au Maroc et les problèmes de l'émigration. Easterman se présenta au prince Moulay Hassan comme membre de la direction du CJM, mais en fait, le Prince savait qu'il était aussi un délégué non-officiel du ministère israélien des Affaires étrangères.

Quand cette rencontre a-t-elle eu lieu ?
C'est le 1er août 1960 que la rencontre entre Easterman et Moulay Hassan s 'est effectuée à Rabat. Elle a lieu tard dans la nuit, chez un ami de Moulay Hassan. Le prince héritier avait posé comme condition préalable la discrétion absolue sur la rencontre.Il a fait remarquer, entre autres, que « si ça ne tenait qu'à lui, Israël ferait son entrée dans la Ligue Arabe ». Easterman et le prince abordèrent quatre sujets : les méfiances de Moulay Hassan envers certains dirigeants de la communauté juive en rapport avec l'opposition , les problèmes économiques et politiques du Maroc, le conflit des pays arabes avec Israël et enfin le droit des Juifs à la libre circulation.

Quelles étaient les positions de Moulay Hassan par rapport à l'émigration ?
Le prince héritier confia à Easterman les craintes qu'il avait quant au départ des Juifs. Selon lui, cette vague d'émigration risquait de se transformer en une « force grégaire » qui pouvait entraîner toute la communauté. Par ailleurs, Moulay Hassan, déjà en 1960, affirmait qu'on ne pouvait se permettre de nier l'existence de l'Etat d'Israël mais aussi qu'il fallait ménager ses « frères arabes » en lutte contre l'Etat juif. Il se devait aussi de jouer apparemment la carte du panarabisme et ne pas permettre officiellement aux Juifs de quitter le Maroc, son pouvoir étant menacé conjointement par le nassérisme et par la gauche « progressiste » pressés de renverser les régimes monarchiques et féodaux.

Qu'avait à gagner le futur Hassan II en traitant ainsi avec Israël ?
Hassan II était très lucide et s'inquiétait beaucoup de l'image de marque de son pays dans l'opinion publique mondiale. Il voulait ainsi présenter l'image d'un Maroc évolué, moderne et ouvert au progrès. Il savait aussi que par le biais de la communauté juive, d'Israël et des organismes juifs mondiaux, c'était les investissements américains et européens qu'il courtisait.

Un accord a-t-il été finalement trouvé ?
C'est un an après cette rencontre que ce que l'on appelle " l'accord de compromis " a été conclu. L'année 1961 est une année charnière dans l'histoire du Maroc et de sa communauté. En janvier, la conférence de Casablanca réunit les chefs d'Etats africains. C'est à cette occasion que Nasser visite le Maroc et que les rares exactions à l'encontre des Juifs sont commises. Deux autres évènements bouleversèrent l'histoire de la communauté juive et déterminèrent son avenir dans ce pays. La nuit du 8 au 9 janvier, un vieux rafiot destiné à faire sortir des Juifs de la côte d'Al Hoceïma, le Pisces (en hébreu baptisé Egoz), fit naufrage avec à son bord 44 émigrants, ce qui a remis en cause les opérations clandestines qui mettaient en danger des vies humaines. Un mois plus tard, pour commémorer l'événement, Alex Gatmon, le chef du Mossad au Maroc, fait distribuer des tracts qui entraînèrent une série d'arrestations à Fès et à Meknès. Les tracts accusaient les autorités marocaines, tout en disculpant le Palais, d'avoir causé, au moins indirectement, le naufrage d'émigrants juifs en route vers Israël. Gatmon voulait faire croire que ces tracts étaient une émanation spontanée de la communauté juive, indignée par les évènements. Après ces deux échecs de la part du Mossad, car c'était effectivement sa responsabilité qui était en cause, le réseau clandestin fut démantelé par la police.

Comment les Israéliens ont-ils cherché à sauver la situation ?
De mai à août 1961, le gouvernement israélien poursuit les tentatives de pourparlers, car il était enfin arrivé à la conclusion que seuls des accords diplomatiques permettraient une évacuation de la communauté et surtout celle des petits villages de l'Atlas et du Tafilalet.
On établit alors un inventaire de personnalités juives pouvant servir d'intermédiaires dans une mission très délicate puisqu'il s'agissait de proposer une indemnisation financière. Après avoir rejeté les services précédents de Jo Golan et d'André Chouraqui, on s'adressa à de nouveaux intermédiaires : Isaac Cohen Olivar (communément nommé Zazac) et à Sam Bénazeraf qui acceptèrent de négocier le sujet respectivement avec le prince et cousin du roi Moulay Ali Alaoui et avec le ministre du PDI Abdelkader Benjelloun. Les Israéliens proposèrent d'indemniser le Maroc et de le dédommager de l'atteinte à son économie que causerait le départ des Juifs. Les négociateurs marocains proposèrent comme première étape le départ de 50 000 Juifs contre 250 dollars par personne pour " frais de sortie " et une avance de 500 000 dollars. Les Israéliens exigèrent de rencontrer Hassan II pour se persuader qu'il était bien au courant de l'affaire et que l'argent irait bien là où il devait aller. Ils demandèrent à Raphaël Spanien de l'organisation humanitaire HIAS de s'entretenir avec Hassan II et de s'assurer de son implication.
YBN
Le Mossad et Ben Barka
23 avril 2006, 03:56
Les relations secrètes entre le Maroc et Israël entre 1956 et 1965
Yigal Bin-Nun
• Thème : La mission de Bensallem Guessous auprès de Golda Meir à Jerusalem
Les contacts assidus qu’ont entretenu divers émissaires israéliens et juifs avec le
Palais Royal et l’opposition politique sont restés longtemps secrets. Les juifs marocains les
soupçonnaient, mais n’en connaissaient pas la dimension. Grâce à l’accès à de nouvelles
archives, le temps est venu de révéler entente judéo-musulmane établie par Mohamed V et
développée par Hassan II.
Les relations israélo-marocaines n’ont pas commencé dans les années 70, comme on
pouvait le croire, mais plutôt dès l’accession du Maroc à son indépendance. D’abord ce
furent des contacts concernant les droits des Juifs, l’octroi de passeports et le principe de la
libre circulation. En août 1961, ce fut " l’accord de compromis " avec Hassan II permettant
l’évacuation discrète,mais bien orchestrée de la communauté juive locale. Depuis février
1963 des relations étroites s’établirent entre l’état hébreu et le jeune pays arabe en
occident musulman. A ces relations diplomatiques prirent part des médiateurs israéliens tels
que Jo Golan, qui vient de disparaître et André Chouraqui ; des personnalités juives locales
Gazette du Golfe et des banlieues / 42 / août 2004
– 10 –
restées dans l’ombre comme Sam Benazeraf et Isaac Cohen-Olivar, des français comme le
commissaire Emile Benhamou, des chefs de la Misgeret et du Mossad : Yaaqov Caroz,
David Shomron et Meir Amit et des dirigeants marocains comme Bensallem Guessous, le
prince Moulay Ali, Abdelkader Ben Jelloun, Mehdi Ben Barka, Mahjoubi Aherdan, le colonel
Mohamed Oufkir et son adjoint Ahmed Dlimi. Les efforts du souverain Hassan II et sa
clairvoyance dans le domaine des relations internationales engendrèrent les prémisses de
l’accord de paix entre l'Égypte et Israël, précédés par les entretiens qui se déroulèrent au
Palais Royal d’Ifrane.
Est-il temps de révéler les circonstances de la disparition du leader
progressiste Ben Barka, de sa mort et du lieu où repose son corps ? Ni la France ni le
Maroc n’ont encore décidé de le faire. La presse et les maisons d’éditions en France
regorgent de versions erronées sur cette affaire à laquelle prirent part quatre Etats.
[www.centrecomparis.com] 06 Jan 2004
Est-ce que M. Bin-Nun est en mesure de nous dire quel fut le rôle du Mossad dans
l'assassinat de notre ami Ben Barka ? En tout cas, le "Centre communautaire" n'a pas
affiché le résumé des conférences qu'il a dû prononcer entre janvier et juin 2004.
YBN
Le Mossad et Ben Barka 3
23 avril 2006, 04:01
02 mai 2005
Le 5 juin, l'historien Ygal Bin-Nun fera des révélations sur les relations secrètes Israël-Maroc

Ygal Bin-Nun
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Ygal Bin-Nun est un historien israélien, enseignant et chercheur à l’Université Paris VIII. Ses travaux nous permettent de découvrir les prémices des relations israélo marocaines, de la fin des années cinquante au début des années soixante, alors que le rejet de l’état juif par le Monde arabe semblait à la fois massif et éternel. La consultation d’archives déclassifiées peu à peu, quarante ans après, nous font découvrir comment vont s’établir des canaux secrets de négociation entre le gouvernement marocain, des diplomates israéliens et des agents du Mossad ; quel fut le rôle des responsables de la communauté juive, et comment fut organisé le départ, massif et bien organisé, de centaines de milliers de personnes vers Israël ; comment tous les leaders marocains, y compris Mehdi Ben Barka qui fut le grand rival du Roi Hassan II, cherchèrent de façon très étonnante l’appui d’Israël à une période où la monarchie chérifienne passait par une période très agitée au lendemain de l’indépendance ... Ygal Bin-Nun vient de présenter ses travaux lors d’un cycle de conférences au Centre Communautaire de Paris, où j’ai eu le plaisir de faire sa connaissance. En attendant la publication de son prochain livre en langue française (il vient de faire éditer en langue anglaise un ouvrage intitulé : "Psychosis or an ability to foresee the futur ? The contribution of World Jewish Organisations to the Establishment of Rights for Jews in Morocco 1956-1961", Editions REEH European Journal of Hebrew Studies 2005), les auditeurs de JUDAIQUES F.M auront la primeur de ses passionnantes révélations !
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Depuis cette époque héroïque ... les relations israélo-marocaines ont connu des hauts et des bas, mais après le "gel" de la deuxième Intifada, des contacts diplomatiques à haut niveau ont eu lieu et on parle de plus en plus de reprise des relations. Le journal marocain en ligne "L'Observateur" vient de consacrer un dossier passionnant à ce sujet, clique sur le lien pour le lire.
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YBN
Le Mossad et l'affaire Ben Barka 4
23 avril 2006, 04:08
LE JOURNAL HEBDOMADAIRE
Le Maroc et le Mossad.
Dès le début des années 60, le Maroc et les services secrets israéliens ont tissé des liens. Ils débutèrent avec la question de l'exode des juifs marocains vers Israël pour s'étendre à une coopération plus étroite. (Dossier sur plusieurs pages de Inès Bel Aiba, Younès Alami, Ali Amar et Aboubakr Jamaï). [05/07/2004]

Décomplexer nos historiens. Maroc-Israël : Un sujet qui interpelle.
Comme souvent, c'est à l'étranger que s'écrit l'Histoire du Maroc. Cette fois, un chercheur israélien enseignant à l'Université de Paris VIII a animé une série de conférences et s'apprête à publier un livre sur les relations entre Mehdi Ben Barka et Israël () Le socialise Ben Barka était comme beaucoup de socialistes de l'époque intéressé par ce modèle de constructivisme absolu qu'était Israël. Un Israël qui s'était bâti grâce aux appuis des socialistes européens beaucoup plus que grâce au soutien américain. Le problème palestinien était noyé dans les nombreux processus de décolonisation de l'époque et n'avait pas la même charge qu'aujourd'hui. C'était un militant qui cherchait des appuis pour débarrasser le Maroc de ce qu'il considérait comme un régime qui asservissait ses compatriotes. On ne doit pas lire les travaux d'Ygal Bin Nun sans avoir à l'esprit le discours de Mehdi Ben Barka au Caire, quelque temps avant sa disparition, sur les droits inaliénables du peuple palestinien. Un discours qui a participé à la dynamisation de l'Organisation de Libération de la Palestine () Il est grand temps que l'université marocaine s'affranchisse de ses innombrables tabous et permette à des citoyens en quête de sens de mieux connaître un passé qui conditionne tellement leur avenir. (Aboubakr Jamaï) [05/07/2004]
YBN
Le Mossad et Ben Barka
23 avril 2006, 04:23
Le Maroc et le mossad
Dès le début des années 60, le Maroc et les services secrets israéliens ont tissé des liens. Ils débutèrent avec la question de l'exode des juifs marocains vers Israël pour s'étendre à une coopération plus étroite.



histoire des relations entre l'un des services secrets les plus emblématiques du monde, le Mossad israélien, et le royaume chérifien remonte aux premières années de l'indépendance du Maroc. A l'époque, Israël, polygone territorial façonné par les grandes puissances au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, recherche à tout prix des moyens de survivance dans un environnement arabe en ébullition et forcément hostile. L'Etat hébreu est conscient que son avenir dépend avant tout de sa démographie et de sa capacité à entretenir des relations stratégiques avec nombre de jeunes nations encore non-alignées. Le Maroc correspond aux desseins des sionistes.
Selon Agnès Bensimon, auteur du célèbre « Hassan II et les Juifs », c'est parce que les services secrets israéliens ont fourni des renseignements très précis quant à un complot visant à tuer le prince héritier en février 1960 que les relations entre le Maroc et Israël ont débuté. L'historien Yigal Bin-Nun dément une telle version des faits. Pour lui, c'est en 1963 que la coopération officielle entre les deux pays a commencé.

Quel intérêt pour Hassan II ?
Les Israéliens avaient contacté Emile Benhamou, un ami d'enfance de Mohamed Oufkir, afin qu'il les fasse entrer en contact avec le chef des services de sécurité marocains. Après plusieurs tentatives, la rencontre est finalement arrangée en février 1963 chez Benhamou lui-même, rue Victor Hugo à Paris, entre l'agent Yaakov Karoz et Oufkir. Les Marocains craignent qu'un membre de l'opposition ne se fasse passer pour un représentant du Palais pour acheter des armes. Le Mossad confirmera plus tard qu'il s'agissait d'une fausse alerte. Les relations entre le Maroc et Israël deviennent dès lors officielles. Hassan II craignait que son trône ne soit menacé par le panarabisme. Il faisait mine de sympathiser avec la vague nassérienne qui submergeait le monde arabe ; en réalité, il le faisait pour ne pas se laisser distancer par l'opposition. Selon Yigal Bin-Nun, le Roi a peut-être voulu se rapprocher d'Israël parce qu'il était attiré par ce qu'on appelait alors le « miracle israélien ». Beaucoup étaient fascinés par la capacité qu'avait eu ce jeune Etat à « fleurir le désert », selon l'expression consacrée. L'inexistence des relations israélo-arabes était propice à un rapprochement entre le Palais et les dirigeants israéliens, d'autant plus que Ben Gourion avait décidé d'opter pour la politique dite des Etats périphériques : il fallait développer une ceinture d'Etats lointains mais conciliants.
L'intrusion du Mossad au Maroc s'est faite par des voyages clandestins de nombreux agents du Mossad et de leur chef Isser Harel, entre 1958 et 1960. Le premier eut lieu le 1er septembre 1958. Si les autorités marocaines eurent vent de sa visite, elles n'en laissèrent rien paraître, préparant ainsi le terrain à "l'accord de compromis" conclu entre le Palais et Israël favorisant l'exode des Juifs marocains. Plus tard, les officiers Oufkir, Dlimi et bien d'autres se rendirent clandestinement en Israël et des politiques et militaires israéliens firent durant de longues années le chemin inverse.

Des liens ambivalents
Les archives nationales d'Israël regorgent de documents historiques qui retracent ces liens. Les Marocains auraient souvent demandé aux Israéliens de les renseigner sur les Etats arabes favorables à un renversement de la monarchie alaouite. Israël aurait aussi soutenu le Maroc dans sa "Guerre des Sables" avec l'Algérie en livrant des blindés . Des officiers de Tsahal et du Mossad ont formé et encadré la jeune armée royale et les services de sécurité dont le célèbre Cab-1, l'embryon de la DST. En retour, et malgré l'envoi de troupes au Golan jugé "anecdotique", le Maroc n'a eu de cesse de normaliser l'existence de l'Etat hébreu auprès du monde arabe, en jouant par exemple un rôle capital dans l'accord de paix avec l'Egypte qui coûta la vie à Anouar Sadate ou encore d'ouvrir à Rabat et à Tel-Aviv des antennes diplomatiques. Plus récemment, Israël aurait continué à aider "technologiquement" le Maroc au Sahara, notamment dans la sécurisation du Sud par la construction du Mur de défense, ceinture modernisée de la fameuse ligne Barleev expérimentée dans le Sinaï ou diplomatiquement via le lobby pro-israélien aux Etats-Unis.

le journal
YBN
Balafrej, Ben Barka et Isra?l
08 juin 2006, 05:06
Balafrej, Ben Barka et Israël
Réponse de Yigal Bin-Nun à la lettre d’Anis Balafrej
publiée dans Le Journal Hebdomadaire, N°169, Casablanca, juillet 2004

Anis Balafrej semble extrêmement gêné par les relations harmonieuses qui ont toujours existé entre son pays et Israël, tous partis confondus. Je dois à l’occasion informer le fils de l’ancien Premier ministre marocain de quelques détails trouvés dans de nombreuses archives concernant les relations amicales qu’entretenait son père Ahmed Balafrej avec la communauté juive locale, avec les émissaires d’organismes juifs internationaux et avec des Israéliens.
À ma connaissance, Balafrej n’a jamais eu de contacts avec des agents du Mossad. Contrairement à Mehdi Ben Barka qui sollicita de l’aide aux Israéliens pour prendre le pouvoir par la force au Maroc et instaurer un régime progressiste, Balafrej a de tout temps servi docilement le Palais. Lors d’une rencontre avec Golan à Paris en février 1959, il s’est plaint devant son ami israélien que par sa conduite irresponsable, Ben Barka risquait d’entraîner une scission au sein de la nation marocaine.
En effet, Balafrej avait entretenu des relations très amicales avec Jo Golan, (en photo serrant la main à Balafrej) qui n’était nullement un membre de la communauté juive locale comme le prétend Anis Balafrej, mais un Israélien, conseiller de Nahum Goldman, président du Congrès Juif Mondial. À ce titre il rencontra maintes fois Ahmed Balafrej qu’il rencontra souvent à New York avant l’indépendance du Maroc. Le 15 août 1955, Balafrej déclara à Golan et à Alexandre Easterman, du même organisme, qu’il était favorable au droit à la libre circulation des Juifs marocains et que tout organisme qui soutient la communauté juive soutien aussi l’indépendance du Maroc. En effet, les dirigeants du CJM ont très tôt soutenu le Mouvement National Marocain, contrairement à la position officielle du gouvernement israélien, lié d’amitié avec la France. En juillet 1956, c’est Balafrej qui conseilla à Golan et à Easterman de rencontrer son ami Allal Alfassi à Fès au domicile d’Ahmed Mekouar, « la conscience de l’Istiqlal », afin de trouver une solution au problème de l’évacuation du camp de transit de réfugiés juifs près d’Eljadida, qui voulaient émigrer en Israël. En décembre 1957, il invita un autre délégué du CJM, Maurice Perlzweig au Maroc et lui déclara son accord au libre départ de Juifs du Maroc, mais à condition que cela ne se transforme pas en émigration de masse. Dans ce sens, il s’entretint avec Golan et Gerhart Riegner en novembre 1957.
Durant ses deux mandat comme ministre des Affaires Etrangères, d’avril 1955 à mai 1958, au moins trois hauts fonctionnaires juifs servirent Balafrej dans le département économique, entre autres Georges Berdugo. Lors d’une visite dans une synagogue le Yom Kippour il déclara solennellement que les musulmans marocains ne pouvaient en aucun cas prétendre avoir des droits sur le Maroc plus que ses sujets juifs.
Balafrej a participé au moins à deux reprises (en octobre 1958 et en mai 1961) aux Conférences de Florence pour une paix israélo-arabe organisées par Jo Golan. Selon les rapports d’André Chouraqui, délégué de l’Alliance Israélite Universelle, alors que les Israéliens voyaient en lui « un conservateur éclairé », Ben Barka prétendait en mars 1959 que Balafrej et Allal Alfassi ne représentaient qu’un quarteron de bourgeois dont la force ne provenait que du fait que les biens de l’Istiqlal étaient inscrits au nom de Balafrej depuis l’époque coloniale où le parti était clandestin.
Dans une lettre datant d’octobre 1958 envoyée du Maroc par Golan à son président Goldman, il relate la visite au Maroc d’un certain Anouar Sadat, membre des jeunes officiés qui avaient renversé la monarchie en Egypte. Sadat essaya d’établir des relations d’affinités idéologiques entre les partis politiques marocains et le nassérisme panarabe. Il rencontra une certaine sympathie chez Mohamed Hassan Ouazzani, mais fut confronté à une opposition flagrante de la part de Ben Barka et aussi de Balafrej qui s’identifiait avec un « occident musulman » plutôt qu’avec le panarabisme anti-monarchique nassérien.
D’après le témoignage de Jo Golan, Ben Barka non seulement effectua un voyage secret en Israël, mais a aussi reçu un salaire mensuel de la part du CJM, malgré quelques réticences de la part du ministère des Affaires Etrangères à Jérusalem. Ces relations idylliques avec Israël commencèrent à ternir lorsque Ben Barka parla ouvertement de prendre le pouvoir par la force au Maroc et demanda non seulement de l’argent, mais aussi des armes à Israël, lors de sa rencontre avec Yaaqov Caroz, le bras droit de Isser Harel chef du Mossad. De là, la rupture progressive entre le Mossad et lui, qui explique ses propos contre la présence d’Israël dans les pays d’Afrique et d’Asie lors d’un discours qu’il a tenu au Caire en avril 1965 devant des étudiants palestiniens.
Quelques années au paravent, en avril 1960, il avait tenu des propos tout à fait pro israéliens à la Conférence de l’OSPAA à Conakry. Hormis ce seul et célèbre discours au Caire, Ben Barka était enchanté par le modèle de développement israélien. Il demanda à ses interlocuteurs de l’ambassade d’Israël à Paris des livres pour apprendre l’hébreu, des comptes-rendus hebdomadaires ou quotidiens de la presse hébraïque ainsi que de la documentation concernant le développement rural et agricole en Israël afin de s’en inspirer au Maroc. Il demanda aussi d’envoyer des stagiaires marocains de son parti à l’Institut Afro-asiatique de la Histadrut à Tel-Aviv.
Les officiels israéliens étaient pour le moins surpris par les propos venimeux de Ben Barka contre la monarchie marocaine à la solde du féodalisme. Le leader de l’opposition ne daigna même pas demander à ses interlocuteurs de garder en secret ses intentions. Les Israéliens essayèrent de le persuader de contenir ses projets belliqueux, de collaborer avec ses adversaires et de ne pas s’aventurer dans une lutte armée contre le Palais qui risquait d’échouer et de mettre le Maroc en sang. Malgré ces requêtes, il ne faut surtout pas voir en Ben Barka, comme le souligne Anis Balafrej, un « agent du Mossad » puisqu’il n’a rien fourni à ce service mais plutôt sollicita son aide pour accéder au pouvoir.
Quant à l’argent perçu à plusieurs reprises par Ben Barka, provenant de divers pays, s’agissant d’un chef de parti en exil, il avait besoin d’argent pour sa lutte politique, argent qu’il demanda à Nasser, aux Algériens à Tito, à Mao, aux Israéliens et au CNRS. Comme beaucoup d’hommes d’états, Ben Barka a aussi commis des erreurs en faisant un excès de zèle pour servir le Palais au début de l’indépendance, lorsqu’il pensait que bientôt le Palais n’aurais plus qu’un pouvoir symbolique. Voulant asseoir trop vite son pouvoir, il se débarrassa parfois de ses ennemis par des moyens trop violents, et pas seulement dans le cas de Abbas Messaadi.
À moins de vouloir à tout prix démoniser Israël, quoi qu’elle fasse, le fait que Ben Barka affichait, au moins jusqu’au début de son deuxième exil, une grande admiration pour Israël, ne doit en aucun cas le discréditer aux yeux de ses admirateurs mais plutôt faire preuve de sa lucidité, de son courage et de son intelligence. Ses relations avec des officiels israéliens ont de loin précédé ceux que le Mossad avait entretenu officiellement avec Mohammed Oufkir et avec Hassan II à partir de février 1963. Les relations de Ben Barka avec Israël ne doivent en aucun cas ternir son image de marque d’un homme intègre qui aurait pu, en d’autres circonstances, conduire son pays vers le progrès et la modernité.
Il est vrai qu’actuellement il est de bon ton d’accabler Israël de tous les maux. Il est vrai aussi qu’à une époque où le manichéisme et la pensée unique surplombent les medias, il n’est pas politiquement correct de tenir des propos favorables à Israël. A mon avis, la classe dirigeante marocaine et ses intellectuels peuvent être fiers de la politique menée par leurs leaders historiques, aussi bien de gauche que du Palais, qui eurent le courage de mener une politique raisonnable de médiation pour résoudre un conflit, au lieu de suivre aveuglement une politique animée par des slogans de haine et de racisme.





YBN
Re: Balafrej, Ben Barka et Isra?l
18 juin 2007, 02:00
balafrej
Pièces jointes:
Golan Balafrej.jpg
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