Dafina.net Le Net des Juifs du Maroc




Bienvenu(e)! Identification Créer un nouveau profil

Recherche avancée

LE MAROC S'ISLAMISE

Envoyé par albert_soued 
LE MAROC S'ISLAMISE
08 octobre 2006, 12:56
LE MAROC S'ISLAMISE

Dans le Royaume l'extrémisme remplace la modération



Par Olivier Guitta, consultant en affaires étrangères et contre-terrorisme à Washington

Paru dans le Weekly Standard le 02/10/06 – Vol 12 – Article 3

Traduit par Bertus pour www.nuitdorient.com



Il y a un peu plus de 3 ans, le Maroc a vécu le terrorisme islamique de plein fouet. Le 16 mai 2003, Casablanca a été secouée par 4 attaques simultanées qui ont laissé 45 morts et des centaines de blessés. Ces attaques ont été exécutées par des citoyens marocains membres du Groupe Islamique du Combattant Marocain, affilié à al Qaeda (acronyme GICM). Point n'est besoin de dire que le royaume fut stupéfait que certains de ses fils soient devenus aussi violents contre leur patrie. Aujourd'hui le démantèlement d'une vaste cellule islamiste confirme le fait que l'extrémisme se répand dans un pays réputé depuis longtemps comme le plus modéré dans le monde arabe.

Dans une série d'arrestations le mois dernier, les autorités marocaines ont appréhendé 59 personnes et saisi 30 kg de TNT, plus que ce qui avait été utilisé lors des attaques de 2003, mais le même explosif. Les cibles visées étaient des chefs politiques et militaires, le site de Marrakech, première destination touristique, la base aérienne de Salé et l'ambassade américaine à Rabat.

Mais ce sont les membres qui constituent l'aspect le plus troublant de cette cellule. Alors qu'en 2003, les bombes-suicide venaient des quartiers pauvres de Casablanca, aujourd'hui les suspects interpellés viennent de tous les milieux, 5 militaires, 3 policiers, un officier de la sécurité intérieure, 2 imams, et 4 dames de la société. Deux d'entre celles-ci, épouses de pilotes de la Royal Air Maroc, étaient volontaires pour une mission-suicide en Irak et en Israël.

Le chef de cette cellule, Hassan Khattab, a passé 2 ans en prison pour son soutien aux attentats de 2003 et il a persuadé les dames de financer les prochains attentats, parce que le Maroc était "l'allié des américains et des sionistes". Par coïncidence, ces dames étaient les amies de Fatiha Hassani, la veuve du chef d'al Qaeda au Maroc, tué par les forces Saoudiennes en avril 2005. Les membres interpellés sont accusés de comploter "des actes terroristes pour renverser le régime et pour installer un califat islamique".

L'infiltration de l'armée par des "jihadistes" a vraiment alarmé les autorités et dès le 31août, elles ont supprimé le service militaire obligatoire, pour éviter de former de futurs terroristes. De même, il a été interdit à tout militaire d'aller à la prière du vendredi en uniforme.

En dehors de l'armée, il y a d'autres signes évidents de l'islamisation rapide de la société marocaine. D'abord l'habillement féminin, en quelques années les Marocaines sont passées de la minijupe au hijab. Une professeur de lycée se dénommant Soukaina (elle évite de donner son nom par peur de représailles) a été interviewée par le quotidien français Le Monde il y a quelques mois. Elle a précisé qu'elle ne reconnaissait plus son propre pays. Il y a 20 ans, son lycée n'avait qu'une prof voilée, aujourd'hui tout le monde est voilé, prof comme élèves. Il y a un an, Soukaina a été obligée de démissionner, sous la pression subtile des Islamistes qui lui demandaient de porter le hijab. Elle a conclu que ce n'était plus qu'une question de temps avant que les Islamistes ne gouvernent le pays.

Partout dans les villes comme dans les villages, les vendeurs des rues proposent de la propagande islamiste en cassettes vidéo, CD et DVD, appelant au jihad et à la soumission des femmes, crachant leur antisémitisme et leur haine de l'Occident. Un des CD "best sellers" est une harangue d'un prêcheur salafiste appelé Abdallah Nihari, qui enseigne que "la femme est une créature de Satan", même quand elle est voilée. Pour lui, la libération de la femme est l'origine du mal dans la société. Les islamistes ont aussi leur propre police religieuse, des bénévoles qui opèrent en toute illégalité, surtout sur les plages, visant les couples non mariés pour les harceler, les assaillant et même, dans certains cas, les assassinant.

Un autre signe d'islamisation se trouve dans les enquêtes faites auprès des jeunes. Une étude réalisée par l'Economiste en janvier 2006 montre que 44% des Marocains de 16/29 ans pensent qu'al Qaeda n'est pas une organisation terroriste, 38% ne savent pas et seulement 18% la considèrent comme telle. De plus en juillet 2006, un rapport du Ministère du Plan intitulé "Maroc 2030" révèle que la plupart des bacheliers rêvent de libérer la Palestine, la destruction d'Israël et la chute des Etats-Unis.

Dans un tel environnement, il est naturel que le principal parti islamiste, le PJD (parti de la justice et du développement), lié aux Frères Musulmans, puisse avoir le vent en poupe. Déjà 3ème parti au Parlement, un sondage réalisé par l'Institut Républicain International prévoit que le PJD obtiendra 47% des voix aux élections parlementaires de 2007. Il deviendrait alors le plus grand parti du pays et le roi serait obligé de lui demander de former le nouveau gouvernement.

Le PJD est un parti qui utilise couramment le double langage, se présentant prudemment comme la version marocaine de la Démocratie Chrétienne allemande, l'âme de la modération, afin de ratisser large. Mais son histoire, son programme, ses adhérents ne laissent aucun doute sur ses intentions réelles. Dans son non officiel journal "Al Tajdid", le Renouveau, le PJD dévoile sa vraie nature. Mais le parti prétend qu'il n'a rien à voir avec al Tajdid, alors que les rédacteurs et les journalistes de ce journal sont les dirigeants du PJD, nombre d'entre eux étant des parlementaires exprimant des points de vue extrémistes, notamment sur les problèmes d'ordre moral ou de politique étrangère, vis-à-vis des Etats-Unis ou d'Israël. Ainsi par exemple, Al Tajdid explique le tsunami de décembre 2004 par la corruption des pays asiatiques et la punition divine qui s'est abattue sur eux, car ils ne suivent pas un Islam véritable… Le journal prédisant le même sort au Maroc, pour les mêmes raisons, (s'il ne s'amende pas).

Mais ce qui est plus préoccupant ce sont les liens entre le PJD, Al Tajdid et le terrorisme. Juste après les attentats de 2003, la police marocaine arrêta le trésorier du parti à Kénitra, pour son implication dans le complot. A l'époque, l'idée du roi Mohamed VI et de la plupart des partis, était de mettre hors la loi le PJD. Mais on sait par la presse marocaine que le roi abandonna cette idée à cause des pressions de l'ambassadeur américain.

De même le site web d'al Tajdid a un lien permanent avec l'Union du Bien, une organisation-mère regroupant tous les organismes caritatifs du Hamas, cinq d'entre eux classés comme terroristes par les Etats-Unis (specially designated global terrorist entity ou SDGT) et deux, accusés de soutien à al Qaeda. Enfin, selon le quotidien marocain Al Ah'dath al Maghrébia, Hassan Khattab, le chef terroriste qu'on vient d'arrêter, a été initié à l'islamisme par des membres du PJD, y compris le directeur d'al Tajdid, Abdallah Benkirane.

Si on prend en compte tous ces éléments, il est déroutant que le rédacteur en chef d'Al Tajdid, Moustafa Khalfi ait reçu pour l'exercice 2005/6 un poste à l'association de science politique Fulbright. Cet honneur lui a donné l'occasion de travailler pour le membre du Congrès Jim MacDermott à Washington, de suivre des cours à l'Université John Hopkins et d'être un professeur visiteur à la Fondation Carnegie pour la "Paix Internationale". De même le patron du PJD, Saad el Din Othmani, a visité récemment Washington et rencontré des membres du Congrès. C'est assez pour conclure que certains à Washington se sont tranquillement faits à l'idée d'une victoire du PJD.





The Islamization of Morocco
Extremism is displacing moderation in the North African kingdom.
by Olivier Guitta
The weekly Standard- 10/02/2006, Volume 012, Issue 03



A LITTLE MORE THAN three years ago, Morocco experienced Islamic terrorism firsthand. On May 16, 2003, Casablanca was hit with four simultaneous attacks that left 45 people dead and hundreds injured. The attacks were perpetrated by Moroccan citizens who were members of the al Qaeda-affiliated Moroccan Islamic Combatant Group (known by its French acronym, GICM).

Needless to say, the kingdom was stunned that its sons had turned violently against it. Now, the dismantling of another extensive Islamist cell in Morocco confirms that extremism is spreading inside what has long been viewed as one of the most moderate countries in the Arab world.

In a series of arrests over the past month, Moroccan authorities have seized 59 people and over 30 kilograms of TNT, more than was used in the 2003 attacks but of the same type. The alleged targets were political and military leaders, along with locations in Marrakesh, Morocco's premier tourist destination, the air force base of Salé, and the U.S. embassy in Rabat.

But the most troubling aspect of this cell by far is its membership. While the suicide bombers of 2003 came from the slums around Casablanca, the newly arrested suspects are from all walks of life. They include five members of the military, three policemen, a Domestic Security officer, two imams, and four society women. Two of these women, the wives of Royal Air Morocco pilots, had volunteered for suicide missions in Iraq and Israel.

The cell leader, Hassan Khattab, who had spent two years in prison for his support for the 2003 terror attacks, had persuaded the women to finance local jihadi attacks because Morocco is the "ally of the Americans and the Zionists." Coincidentally, these four women had befriended Fatiha Hassani, the widow of the top Moroccan al Qaeda operative who was killed by Saudi forces in April 2005. The indictment accuses the cell members of "planning terrorist acts to overthrow the regime and install an Islamic caliphate."

The potential infiltration of the army by jihadists has clearly alarmed the authorities. As of August 31, they have eliminated compulsory military service in order to avoid giving free military training to potential terrorists. In addition, military officers and troops alike have been forbidden to perform Friday prayers in uniform.

Beyond the army, there are other clear signs of the rapid Islamization of Moroccan society. Nowhere is this more apparent than in women's dress. In just a few years, Moroccan women have gone from the miniskirt to the hijab. Interviewed in the French daily Le Monde a few months ago, a Moroccan high school teacher named Soukaina (she said she was afraid to use her last name) said that she no longer recognizes her country. Twenty years ago her high school had only one veiled teacher. Today everyone is veiled, teachers and students alike. Soukaina resigned more than a year ago under subtle pressure from Islamists, who wanted her to wear the hijab. She concluded: "It is only a matter of time until Islamists are leading the country."

Both in Morocco's big cities and in its villages, street vendors sell Islamist propaganda calling for jihad and the subjugation of women, spewing anti-Semitism and hatred of the West, on audio and video tapes, CDs and DVDs. One of the bestselling CDs is a rant by a salafi preacher named Abdellah Nihari, who teaches that "women are creatures of Satan" even when they are veiled. For him, women's liberation is to blame for every evil in society. Islamists also have their own freelance "religious police" who operate illegally, mostly on beaches, targeting unmarried couples for harassment, assault, and even, in a few cases in recent years, murder.

Another sign of Islamization can be found in opinion surveys of Moroccan youths. According to a January 2006 study by L'Economiste, 44 percent of Moroccans aged 16 to 29 think al Qaeda is not a terrorist organization, 38 percent "don't know," and a mere 18 percent consider it a terrorist group. Furthermore, a July 2006 landmark report ordered by the Ministry of Planning and entitled "Morocco 2030" revealed that lots of high school graduates dream of a liberated Palestine, the destruction of Israel, and the fall of the United States.

In such an environment it's only natural that the leading Islamist party--the PJD (Justice and Development party), closely linked to the Muslim Brotherhood--has been gaining traction. Already the third largest party in parliament, the PJD is projected to win 47 percent of the vote in the 2007 parliamentary elections, according to a recent poll by the International Republican Institute. This would make it the largest party, and the king would be obliged to ask it to form a government.

The PJD is your classic double speak party, carefully presenting itself as a Moroccan version of the German Christian Democrats, the soul of moderation, in order to achieve broad appeal. But its program, history, and membership leave no doubt about its real intentions. In its unofficial newspaper, At-Tajdid (Renewal), the PJD reveals its true nature. The party pretends it has nothing to do with At-Tajdid, but the paper's editors and publishers are PJD leaders, several of them even members of parliament. routinely expresses ex trem ist views, especially on moral issues and foreign policy vis-à-vis Israel and the United States. For in stance, At-Tajdid explained the December 2004 tsunami by pointing out that the affected Asian countries were corrupt and were being punished by God for not following the true Islam. The magazine implied that Morocco might be next, for the same reason.

But most worrisome are the PJD/At-Tajdid links to terror. Right after the 2003 attacks, Moroccan police arrested the treasurer of the party in Kenitra for his alleged involvement in the plot. Indeed, at the time, most political parties and King Mohammed VI favored banning the PJD. It is widely asserted in the Moroccan press that the U.S. ambassador pressured the king to give up this idea.

Also, At-Tajdid's website has a permanent link to the Union of Good, an umbrella organization of Hamas-funding charities, five of which are listed by the United States as Specially Designated Global Terrorist entities (SDGTs), and another two of which are accused of supporting al Qaeda.

Last, according to the Moroccan daily Al Ahdath Almaghribia, Hassan Khattab, the terror ringleader just arrested, was initiated into Islamism by PJD members including the director of At-Tajdid, Abdelilah Benkirane.

Considering all this, it is baffling that Mustafa Khalfi, editor in chief of At-Tajdid, was awarded a prestigious 2005/2006 Fulbright/American Political Science Association Congressional Fellowship. This honor has afforded him the opportunity to work for congressman Jim McDermott of Washington, to take a course at Johns Hopkins University, and to be a visiting scholar at the Carnegie Endowment for International Peace. Similarly, the head of the PJD, Saad Eddine Othmani, recently visited Washington and met with members of Congress.

It's almost enough to make you think some in Washington are quietly positioning themselves for a PJD victory.

Olivier Guitta is a foreign affairs and counterterrorism consultant in Washington, D.C


Re: LE MAROC S'ISLAMISE
08 octobre 2006, 17:31

Cher Albert, il ne faut pas du tout s'alarmer. Le visiteur du Maroc ne verrait rien de tout celà. Il est vrai qu'il y a des islamistes, mais ils sont tenu à l'oeil et très bien surveillés, ce qui explique la récente arrestation en un éclair de la cellule du nommé Hassan El Khattab. Pour la pénétration de l'armée, il ne s'agit que de quatre gendarmes et un officier de police qui assistaient aux prèches du dit El Khattab. On en est pas encore à une islamisation de l'armée, Dieu merci.

Par contre la récente chasse aux trafiquants de hashish dans le nord (Tanger et Tétouan) et l'arrestation de bon nombre d'officiers de la Gendarmerie et de la Police et des Forces Auxilliaires qui faisaient des affaires avec ces trafiquants et fermaient l'oeil sur l'exportation du hashish; ces arrestations avaient pour origine la crainte de l'Etat de voir les islamistes se procurer des armes chez les trafiquants qui eux en ont. Puisque le gros bonnet du trafic actuellement sous les verrous donnait des dons d'argent aux islamistes d'Al Adl Wal Ihssane.En tous les cas c'est l'analyse de certains.

Il est à noter que c'est le roi Mohamed VI en personne qui a donné l'ordre de procèder à ces épurations.Parmi les personnes arrétées, le chef des gardes du corps du roi, qui était il y a 3 ans chef de la police de Tanger.Figure aussi parmi les arrétés un commandant de la Gendarmerie fils d'un ministre socialiste(!) encore en exercice. Des colonels, des capitaines, des subalternes... Et la liste n'est pas encore finie. Tout ce beau monde est actuellement en prison et l'affaire est en instruction entre les mains d'un juge chevronné...
Enqu?te Telquel sur l'islamisme des marocains
25 juillet 2009, 08:07
Par Abdellah Tourabi


ENQUÊTE. Pourquoi et comment Hassan II a islamisé la société

(AFP)

En s’appuyant sur les manuels d’éducation islamique pour contrer l’opposition de gauche et mater les élans de liberté dans l’université, le palais royal
a introduit le salafisme et fait le lit de l’extrémisme. C’est tout le Maroc qui en paie aujourd’hui les frais.

L’histoire récente retient que beaucoup parmi les pays arabes n’ont pas eu de chance. Ils ont connu une destinée qui n’est pas sans rappeler le destin
du célèbre Frankenstein, héros de littérature, soudain dépassé,

menacé, par le monstre qu’il a créé de ses propres mains…
Confrontés à une forte opposition de gauche dans les années 1960-70, les régimes arabes ont cru trouver la parade, via la manipulation de la religion,
pour damer le pion à leurs adversaires. Sauf que le pompier était lui-même pyromane et, en voulant éteindre un incendie à gauche, il a nourri un brasier
à droite. La montée de l’islamisme radical et violent, et l’apparition de l’hydre terroriste, trouvent plus ou moins directement leurs origines dans cette
stratégie du détournement de l’islam à des fins politiques.

Sur les traces du docteur Frankenstein
Comme d’autres pays arabes, le Maroc n’a pas échappé à la règle. Pour affronter les idées de gauche (en gros laïcité, démocratie, libertés publiques),
en vogue chez la jeunesse du pays, l’Etat a tenté d’orienter les esprits vers d’autres idéaux, traditionnels, conservateurs. La programmation de la Tarbiya
Islamiya (l’éducation islamique) comme matière qui accompagne les élèves à partir de la première année de scolarisation et jusqu’au baccalauréat s’inscrit
dans cette logique.
Les manuels de l’éducation islamique étaient perçus comme des canaux de transmission de valeurs, de dogmes et d’une certaine vision politique et sociale
de l’Etat. Ce faisant, l’Etat a préparé par cet enseignement le lit idéologique de l’islamisme, et façonné des esprits réceptifs aux théories extrémistes.

Les tentatives de réformer l’enseignement de l’éducation islamique, amorcées depuis la fin des années 1990, essaient aujourd’hui de limiter les dégâts
en rattrapant les effets pervers des choix de l’Etat. Mais, comme on le verra dans le détail, le ver est déjà dans le fruit et il faudra sans doute beaucoup
de temps, et d’efforts, pour “reconditionner” les esprits.

A la recherche de l’identité perdue
Flash-back. Nous sommes à la fin des années 1970. Hassan II dirige le pays d’une main de fer, mais le fond de l’air est rouge dans les universités et les
lycées marocains. La gauche contrôle les campus. Les cours de philosophie et de sociologie dans les facs ressemblent à des espaces de dissidence. “La jeunesse
scolarisée allait devenir la cible privilégiée d’une action d’islamisation menée par le pouvoir pour faire face aux idées de gauche”, nous explique le
sociologue Mohamed Layadi, qui a beaucoup planché sur la question. Résultat : l’Etat applique à la lettre la fameuse phrase de Marx, considérant la religion
comme “opium du peuple”. Il brandit l’arme idéologique (et politique) de l’islam.
Un processus radical de “traditionalisation” de l’enseignement est alors engagé par Hassan II avec l’appui du parti de l’Istiqlal, fidèle aux idéaux nationalistes
et salafistes de son fondateur, Allal Fassi. “L’enseignement de l’islam faisait partie des pratiques du mouvement nationaliste marocain, il était destiné
à affirmer et renforcer l’identité nationale, mise en péril du temps du protectorat”, nous rappelle d’ailleurs Mohamed Benbachir Hassani, ancien membre
du bureau exécutif de l’Istiqlal, et personnage central dans l’histoire de l’enseignement religieux au Maroc.

Tarbiya contre falsafa
En 1979, Azzedine Laraki, ministre istiqlalien de l’Education nationale, procède au démantèlement des départements de philosophie, qui seront remplacés
par des départements d’études islamiques. “Une erreur, car il n’y avait aucune incompatibilité entre les deux branches”, juge aujourd’hui, avec le recul,
Mohamed Benbachir Hassani, à l’époque chargé de l’instauration des études islamiques dans les universités marocaines.
Les lauréats de ces nouveaux départements vont constituer l’ossature du corps enseignant de la Tarbiya Islamiya dans les écoles du pays. Au début des années
1980, l’éducation islamique devient une matière importante dans le système scolaire marocain. “L’Etat a décidé alors d’augmenter les horaires et les coefficients
de cette discipline, de la rendre obligatoire et de la généraliser à tous les niveaux de la scolarité, de la doter de manuels et d’encadrement spécifiques,
et de confier cela à un corps enseignant spécialisé”, explique Mohamed Layadi. Un objectif précis est assigné à l’éducation islamique lors de sa mise en
place : combattre les idéologies dites “importées” et préparer de “bons citoyens musulmans”. Les manuels scolaires deviennent ainsi des textes d’endoctrinement
et de propagande relayant ce que le chercheur Layadi appelle “le vrai fondamentalisme d’Etat”.

Communisme, sionisme, colonialisme
Les élèves qui ont passé leur bac entre 1981 et 1994, au plus fort des années hassaniennes, ont eu droit à un manuel d’éducation islamique littéralement
dédié à la croisade de l’Etat contre les mouvements de gauche. Le texte, qui ressemble plus à un tract politique qu’à un outil d’apprentissage et de formation
scolaire, renvoie dos à dos le capitalisme, le communisme, le sionisme et la laïcité, présentés comme autant d’idéologies hostiles à l’islam. On peut lire
que “le communisme doit être combattu car il appelle à la révolution et au désordre, crée des guerres et des tensions, sème la haine et diffuse l’athéisme
: c’est le parent du colonialisme et l’allié du sionisme”. Sur plus de 12 pages, les auteurs expliquent comment les idées marxistes, très en vogue à l’époque,
“s’opposent à l’islam et rabaissent l’être humain au niveau des animaux en l’éloignant de toute spiritualité”.
La laïcité n’est pas plus épargnée. La séparation entre la sphère politique et la sphère religieuse est présentée comme un facteur d’athéisme et une doctrine
foncièrement antinomique avec l’esprit de l’islam. “La laïcité est rejetée d’un point de vue islamique, car son apparition et ses fondements sont liés
à la nature de l’église catholique”, nous apprend le livre. Un peu plus loin, dans le texte, on nous explique que “si l’Europe était musulmane, la laïcité
n’aurait pas pu y naître et se développer”.

Le culte salafiste
Dans un chapitre spécifique, les rédacteurs reviennent sur l’âge d’or de la civilisation musulmane, en l’attribuant uniquement à l’attachement à la religion
et à l’application des dispositions du Coran et des Hadiths. La décadence du monde musulman est réduite à son expression la plus simple : un éloignement
“de l’islam vrai et authentique”.
Bien entendu, le salafisme est présenté comme la solution face à la déchéance et la dégénérescence du monde musulman. Les noms de réformateurs salafistes
comme Al Afghani, Mohamed Abdou, Abou Chouaïb Doukkali, sont évoqués pour illustrer cette idée. Le manuel fait par ailleurs référence à d’autres théologiens
dont les enseignements ne brillent pas par leur tolérance. Ils sont même présentés comme des modèles à suivre. Ainsi, le wahhabisme est décliné comme un
mouvement religieux qui joue “un rôle efficace dans le retour d’un âge d’or musulman, en guidant la nation de l’islam sur la même voie empruntée par nos
pieux ancêtres”. Exactement le même raisonnement soutenu, aujourd’hui, par les plus fanatiques parmi les salafistes.
La morale de l’histoire ? “L’éducation islamique était orientée idéologiquement dans les années 1980-90. Au lieu de renforcer l’identité nationale, elle
a renforcé l’idée d’appartenir à un groupe idéologique en combat contre d’autres idéologies”, nous résume un responsable au ministère de l’Education nationale.
Difficile de le contredire.

Au pays de la tolérance.
Dans un autre registre, les manuels d’éducation islamique ont souvent glissé vers le terrain de la haine et de l’antisémitisme, confondant sionisme et
judaïsme. Des textes douteux, comme Les protocoles des sages de Sion, sont cités pour étayer l’idée de l’existence d’un complot juif mondial, visant à
nuire à l’islam. “Depuis l’Hégire et le départ du prophète Mohammed vers Médine, les Juifs ont toujours combattu l’islam et utilisé tous les moyens pour
porter préjudice aux musulmans”, lit-on dans un ancien livre scolaire. Selon un vieux cliché antisémite repris dans un cours d’éducation islamique, la
religion juive permet à ses adeptes de commettre tous les torts et les vices envers les goyim (les non-juifs) et leur donne la possibilité de les tuer
sans l’ombre d’une réprimande ou d’un châtiment. Et de conclure : “Parce que la bassesse fait partie de la nature des juifs”.
Incroyable quand on sait que ces “idées” ont été enseignées dans un pays présenté comme un modèle de tolérance et de symbiose entre les cultures et les
religions.

Le lit de l’intégrisme
Comme on pouvait s’en douter, tous les slogans du fondamentalisme salafiste ont été dispensés comme enseignement dans un cours d’éducation islamique. “L’islam
est une religion et un Etat”, “Le droit musulman est applicable en tout temps et tout lieu”, “L’islam est la solution”, etc. : ces formules, connues de
tous, ont commencé par se répandre dans tous les manuels de Tarbiya Islamiya. “Il n’y a pas à être surpris devant la réussite actuelle des islamistes :
leurs messages renvoient à des décennies de traditionalisation de l’enseignement”, note le sociologue Mohamed Ayadi.
L’esprit des manuels et le discours islamiste ont ceci en commun : ils partagent la même vision de l’islam, un système global qui a réponse à tout, du
moindre détail de la vie quotidienne jusqu’à l’organisation de l’économie et de la vie politique. C’est la seule interprétation possible, consacrée comme
vérité absolue, rendant impossible, voire interdite, toute lecture rationnelle de l’islam.

Prof ou assistant social ?
Il n’est donc pas étonnant de lire dans les manuels en circulation dans les écoles marocaines des textes rédigés par des figures de proue de l’islamisme,
parfois radical, comme l’Egyptien Sayed Qotb ou le Pakistanais Abou Ala Maoudoudi. “On a souvent reproché à la jeunesse dans les années 1980 et 1990 d’être
à l’écoute des idéologies obscurantistes, mais on oublie de préciser qu’on l’y a sciemment poussée”, constate par exemple Mohamed Layadi.
Il faut dire que, à côté, même la composition du corps d’enseignants de la Tarbiya Islamiya a longtemps favorisé la dérive salafiste. “Beaucoup d’enseignants
étaient de purs produits de la mouvance islamiste, leur enseignement s’en ressentait forcément…”, nous explique Mostapha Najim, qui faisait partie de la
première promotion d’enseignants d’éducation islamique en 1985. Notre interlocuteur pousse plus loin l’analyse : “Les élèves sont souvent fascinés par
leurs professeurs, qui deviennent des sortes de mentors, des muftis, des guides... Bref, de véritables assistants sociaux”. Voilà qui est dit.

L’année de l’éveil
En septembre 1996, un article paru dans l’hebdomadaire français L’événement du Jeudi se penche sur les appels à la haine et à la violence que contiennent
les manuels scolaires marocains. L’article, percutant au possible, interpelle jusqu’au Premier ministre Edouard Balladur, qui alerte alors le gouvernement
marocain sur le sujet. Rachid Belmokhtar, ministre de l’Education nationale à l’époque, diligente une enquête qui confirme la thèse de l’hebdomadaire français.
Le Palais s’empare du dossier et crée une commission informelle pour revoir le contenu des manuels scolaires d’éducation islamique. Enfin.
Cette situation s’explique par la logique d’endoctrinement qui a prévalu durant les décennies 1980 - 90. Le thème du jihad par exemple était fortement
présent dans les livres d’enseignement religieux au Maroc. L’un des manuels en question, utilisé jusqu’au début des années 2000, explique que “Dieu a ordonné
aux croyants de combattre les infidèles, pour purifier la terre de leurs souillures, jusqu'à ce qu’ils n’opposent plus aucune résistance”. Oussama Ben
Laden ou Ayman Zawahiri n’auraient pas écrit “mieux” pour inciter à la guerre contre les “kouffar” (les infidèles). Un autre précis de Tarbiya Islamiya
présente le jihad comme “une opération chirurgicale, qui doit viser uniquement le foyer de la maladie, et non pas les parties saines du corps. Ainsi, l’humanité
pourra vivre en bonheur et en paix permanents”.

Vous avez dit réforme ?
A partir de 1998, le royaume, comme sonné par le gong, engage une réforme des manuels de l’éducation islamique. Il accélère même la cadence avec la Charte
nationale de l’éducation et de la formation adoptée en 1999. C’est qu’il y avait urgence. “Plus de 65% du contenu des manuels a été revu, la manière d’enseigner
l’éducation islamique a également changé”, nous explique un membre de la commission chargée d’évaluer et approuver les manuels de l’éducation islamique.
Le but de l’entreprise ? “Accorder une plus grande place à la recherche et à l’effort personnel de l’élève, aux dépens du gavage et de l’apprentissage
par cœur”.
Plus tard, les attentats du 11 septembre 2001 à New York, et du 16 mai 2003 à Casablanca, ont confirmé, non seulement pour le Maroc, mais pour l’ensemble
du monde arabe, la nécessité de réformer l’enseignement religieux, longtemps abandonné aux mains des salafistes.

Mesdames, messieurs, encore un effort
Sous l’ère Mohammed VI, les manuels de Tarbyia Islamiya offrent désormais une meilleure exposition aux thèmes dédiés à la tolérance, au civisme, etc. Des
sujets parfois dans l’air du temps, loin de la logique de paranoïa identitaire qui a dominé les dernières décennies hassaniennes. Mais tout n’est pas “nettoyé”
pour autant. La connotation idéologique, voire politique, n’a pas complètement disparu. Dans un manuel destiné aux lycéens en formation professionnelle,
on peut lire que “les personnes qui édictent les lois sont des hommes soumis aux caprices, ce qui peut être interdit aujourd’hui sera toléré demain, car
les critères du bien et du mal sont mouvants. Tandis que le droit religieux est exempt de tout cela, puisqu’il vient directement de Dieu”. Un discours
qui ressemble point par point à celui des islamistes radicaux, qui fustigent la démocratie et ses institutions, reléguées au rang de “créations humaines”,
et donc “très inférieures à la notion de gouvernement islamique, régi uniquement par la Charia et le droit religieux”. En d’autres termes, malgré les bonnes
intentions montrées ici et là, on n’est pas sortis de l’auberge. Pas encore. “Il y a effectivement réforme, mais la vision globalisante de l’islam n’a
pas disparu des manuels, toujours dominés par une vision salafiste classique”, appuie le sociologue Mohamed Layadi.
Parmi les arguments avancés pour expliquer la timidité des réformes : la résistance rencontrée parmi le corps des enseignants et la recherche du consensus
religieux lors de l’établissement des manuels scolaires. En d’autres termes, la peur de heurter les mentalités conservatrices. Un diagnostic que nous confirme,
à sa manière, ce responsable au ministère de l’Education nationale : “La réforme est un processus cumulatif, nous sommes dans une logique de progression,
sans heurt et sans rupture”.
Florilège. Des phrases et des manuels
“Celui qui quitte l'islam court à sa propre perte. Il faut lui demander de se repentir et revenir sur sa décision. Mais s'il refuse, tous ses liens avec
les musulmans sont rompus, et il mérite dans ce cas-là d'être tué”.
Manuel de 2ème année secondaire. 10ème édition. 2004.

“Pour assurer la stabilité dans un foyer et le prémunir contre le désordre et les conflits, Dieu a confié la gestion de la famille aux hommes. Car une
seule personne doit commander et il faut choisir donc le plus fort et le plus capable de subvenir aux besoins de la famille”.
Manuel de terminale. 1981.

“J'ai rencontré un Espagnol à Londres, et on a évoqué des questions liées à la religion musulmane, dont la polygamie. Cet Espagnol m'a avoué qu'il aurait
aimé être musulman pour pouvoir épouser une deuxième femme. Quand je lui ai demandé pourquoi, il m'a répondu que sa femme est devenue folle et qu'elle
se soigne dans une clinique psychiatrique, ce qui l'oblige, lui, d'avoir des relations avec d'autres femmes, mais en dehors du mariage, car il ne peut
pas prendre une seconde épouse”.
Extrait du livre “L'islam ,religion de la nature et de la liberté” de Abdelaziz Jawich. Manuel de terminale. 1981.

“Les juifs se considèrent comme le peuple élu qui a le droit d’asservir les autres. Cette croyance permet au juif de commettre tous les torts et tous les
vices, comme la fornication, l’usure et le meurtre, mais à condition que ce soit contre des non-juifs. La même croyance autorise les juifs à envahir les
autres peuples… Mais Dieu a révélé dans le Coran cette bassesse qui fait partie de la nature des juifs”
Manuel de 3ème année secondaire. 4ème édition. 1999.

“En interdisant l’usure, l’islam vise le bannissement des prêts que les banques pratiquent”.
Manuel de la 9ème année. Edition 2004.
“Le droit positif est fait par les hommes, et il ne peut pas être comparé à la législation religieuse qui vient de Dieu. Ceux qui font le droit et ses
règles sont des êtres humains, soumis aux passions et aux caprices, et dominés par les sentiments humains. Ils sont donc incapables de saisir la vérité
des choses, quel que soit leur degré de connaissance. Tandis que le droit religieux est révélé par Dieu, et il est donc exempt de l’erreur”.
Manuel pour les lycées en formation professionnelle.

“Dieu a ordonné aux croyants de combattre les infidèles, jusqu'à ce qu’ils n’opposent plus aucune résistance. Le Coran a autorisé les combattants musulmans
à emprisonner les infidèles, après les avoir tués et blessés. Il leur donne également la possibilité de les libérer gracieusement, ou après avoir payé
une rançon, jusqu’à ce que la guerre se termine par la victoire des musulmans et la défaite des infidèles”
Manuel de la 9ème année. Edition 2004
Traduction TelQuel

Monde arabe. Réformes et résistances
De nombreux Etats du monde arabe ont procédé à des réformes parfois radicales de leurs systèmes d’enseignement, et plus particulièrement des manuels de
l’éducation islamique. Le plus spectaculaire reste l’exemple de la Tunisie, qui a tout changé à la faveur d’une grande réforme amorcée dès la fin des années
1980, sous l’impulsion de Mohamed Charfi. Ministre de l’Education de 1989 à 1994, intellectuel et militant des droits de l’homme, Charfi a procédé à une
large mise à plat des manuels scolaires, les expurgeant de tout élément qui pourrait inciter à la haine et à l’intolérance.
Après les attentats du 11 septembre 2001 et l’attraction exercée par Al Qaïda auprès d’un pan de la jeunesse musulmane, la réforme de l’enseignement religieux
s’est étendue à l’ensemble des régimes arabes. Le cas le plus complexe est celui de l’Arabie Saoudite, berceau du wahhabisme. Confronté à la pression permanente
des Américains, et à la montée en puissance du radicalisme religieux, l’Etat saoudien a procédé à partir de 2003 à une réforme progressive de son système
d’enseignement. Ce qui a provoqué une véritable levée de boucliers chez les oulémas : plus de 150 théologiens ont signé un manifeste mettant en garde l’Etat
de toute tentative de changement du contenu des manuels scolaires. En 2004, le roi Abdallah a mis en place une commission d’évaluation, qui a admis dans
son rapport final que “l’enseignement religieux en Arabie Saoudite contient des textes qui encouragent la violence… et incitent les croyants à éliminer
physiquement ceux qui ne partagent pas la même religion”. Le rapport de la commission royale et ses recommandations ont servi de base pour lancer un nouveau
plan de réformes. Malgré les protestations de nombreux ouléma saoudiens.
Programmes Qui contrôle quoi ?
Beaucoup de choses ont changé depuis l’adoption, en 1999, de la Charte nationale de l’éducation et de la formation. Longtemps réservée aux services du
ministère de l’Education nationale, la conception des manuels scolaires revient actuellement aux maisons d’édition. Lesquelles soumettent leurs projets
à une commission d’évaluation chargée de vérifier le contenu et la qualité du manuel. Les membres de la commission d’évaluation sont désignés par le ministre
de l’education nationale, et appartiennent à des institutions différentes. Ainsi la commission chargée de l’évaluation et l’adoption des manuels de l’éducation
islamique est composée de personnalités comme Mohamed Yessef, secrétaire général du Conseil des ouléma ou Ahmed Khamlichi, directeur de la grande école
théologique de Dar Hadith Al Hassania. En pratique, la commission passe au peigne fin le contenu du manuel et évalue jusqu’à sa teneur linguistique. Histoire,
donc, de contrôler la forme et le fond. Toutes ces étapes d’évaluation ne se déroulent pas forcément dans le calme et la quiétude. Parce que, comme cela
nous a été expliqué, de multiples sensibilités idéologiques et culturelles cohabitent à l’intérieur de la commission, ce qui explique parfois l’existence
de profonds désaccords, voire de conflits ouverts. “La plupart des manuels sont adoptés sans unanimité possible, mais simplement par consensus. Quand on
estime qu’une grande partie du livre est acceptable et moderne, on le fait passer, bien que certains éléments restent contestables au niveau du contenu”,
nous confie un membre de ladite commission.   

© 2009 TelQuel Magazine. Maroc. Tous droits résérvés


www.telquel-online.com
Re: LE MAROC S'ISLAMISE
28 juillet 2009, 17:50
Waouah j'en apprends!!
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter






DAFINA


Copyright 2000-2024 - DAFINA - All Rights Reserved