Sahara marocain
2007, l'année de tous les espoirs
Le projet d'autonomie comme solution définitive au conflit artificiel autour de la marocanité des provinces du Sud
L'année 2006 a été marquée par la visite historique effectuée, en mars, par S.M. le Roi Mohammed VI dans deux provinces du Sud. Lundi 20 mars de cette année est une date qui restera gravée dans la mémoire des habitants de la région de Laâyoune-Boujdour-Sakia Al-Hamra, qui ont réservé un accueil triomphal à S.M. le Roi Mohammed VI. La visite Royale à Laâyoune était alors une série de moments forts marqués, à la fois par la joie des retrouvailles avec le Guide suprême de la Nation et le symbole de son unité, l'allégeance à l'Institution monarchique et l'affirmation d'une marocanité sans faille du Sahara.
Le Souverain avait présidé, à la place Mechouar, une grande cérémonie au cours de laquelle S.M. le Roi a prononcé un important discours et nommé Khali Hanna Ould Er-Rachid et Malaiinaine Ben Khali Hanna Malaiinaine, respectivement président et secrétaire général du Conseil Royal consultatif pour les Affaires sahariennes (CORCAS). Composé de représentants des tribus appartenant aux provinces du Sud, le conseil joue un rôle important dans la mobilisation autour de la question de l'intégrité territoriale du Maroc.
«Partant de l'expérience du Conseil, dans sa première configuration, Nous avons décidé d'imprimer la dynamique nécessaire à votre Conseil, dans sa nouvelle composition. Par les compétences que Nous lui avons conférées et la place privilégiée que Nous lui avons réservée, il pourra contribuer, aux côtés des pouvoirs publics et des institutions élues, à défendre la marocanité du Sahara et se faire l'écho des aspirations légitimes de nos chers citoyens», avait souligné S.M. le Roi.
Dans ce sens, le Souverain a appelé les fils des provinces du Sud à «engager une réflexion sereine et approfondie, et voir comment ils conçoivent le projet d'autonomie dans le cadre de la souveraineté du Royaume, de son unité nationale et de son intégrité territoriale».
Le geste Royal, qui a valeur de symbole et de vérité, tire son fondement de cette noble mission de préserver les acquis du processus d'unification et de consolider une culture de développement économique et social. Laquelle mission étant basée sur une dynamique de régionalisation accordant aux fils des provinces du Sud une large participation à la gestion de la chose locale.
Il s'agit d'une régionalisation qui permettra aux Sahraouis de gérer eux-mêmes démocratiquement leurs affaires locales.
Le règlement définitif du problème des provinces du sud du Royaume, par la concrétisation de ce projet, sera sans nul doute un tremplin pour le développement économique de cette région du Royaume dans la mesure où il mettra fin à toutes les tergiversations des ennemis de l'unité nationale par l'implication de toutes les forces vives, que ce soit celles détenant actuellement les rênes de la gestion locale ou celles qui en auront la charge une fois la mère patrie regagnée.
Grâce à l'implication des acteurs locaux dans la gestion de leurs affaires, les provinces du sud du Royaume ont connu, depuis leur récupération en 1975, un développement soutenu dans divers domaines. Plusieurs projets ont été réalisés et d'autres en cours de réalisation dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) pour la période 2006-2010.
Parallèlement, en octobre dernier, le Souverain a dépêché des délégations ministérielles aux pays membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité de l'Onu, pour expliquer la démarche du Maroc qui s'inspire de la nécessité de parvenir à un compromis politique en déléguant de larges compétences à la population concernée dans le respect des prérogatives de la souveraineté du Royaume.
Ces missions intervenaient à la veille de la réunion du Conseil de sécurité, qui devait se prononcer avant fin octobre sur la question du Sahara, à la lumière du dernier rapport du secrétaire général de l'Organisation. Parallèlement, une offensive diplomatique était lancée par des membres du Corcas, dans différentes capitales mondiales.
Lors de toutes les réunions tenues avec les hauts responsables des pays visités, le président du Corcas a expliqué que la formule d'autonomie s'inscrit en droite ligne des standards démocratiques de pluralité et de respect des droits de l'Homme et constitue la solution idéale pour cette question, en ce sens qu'elle sauvegarde la souveraineté du Maroc tout en accordant aux populations la possibilité de gérer leurs propres affaires.
Fruit des démarches voulues par Sa Majesté le Roi, d'explication et de sensibilisation de la communauté internationale sur les raisons, les origines et les perspectives de ce différend, une écrasante majorité des pays membres se sont abstenus, à l'Assemblée générale des Nations unies, de voter en faveur d'un texte algérien qui tente de réhabiliter le défunt plan de paix.
L'Algérie, qui dit ne pas être directement impliquée dans l'affaire du Sahara marocain, s'est clairement vue signifier que la communauté internationale entend aller de l'avant sur ce dossier en prenant en considération la proposition du Royaume d'accorder une large autonomie aux provinces sahariennes.
Pendant ce temps et durant toute l'année 2006, plusieurs associations et ONG nationales et internationales n'ont cessé de lancer des appels pressants à la communauté internationale, et à sa tête le Conseil de sécurité et les Nations unies, pour qu'elle intervienne en vue de mettre fin aux souffrances des familles sahraouies séquestrées et d'œuvrer pour la levée du siège qui leur est imposé.
Elles ont également dévoilé le calvaire et les conditions inhumaines qu'endurent les détenus marocains dans les geôles du «polisario», se trouvant dans le sol algérien, ainsi que le détournement par les mercenaires de l'aide humanitaire destinée aux séquestrés dans les camps de Tindouf.
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Projets de développement
A Laâyoune et à Boujdour, S.M. le Roi Mohammed VI a donné, en mars 2006, le coup d'envoi de plusieurs projets de développement au profit des populations des provinces du Sud, portant sur l'alimentation en e au potable et l'assainissement et a présidé la cérémonie de signature d'une convention relative au financement et à la réalisation d'un canal pour le transfert des eaux du barrage Sakia Al-Hamra.
Le Souverain a également inauguré, à la municipalité d'El Marsa, l'extension du port de la ville de Laâyoune, destinée à accompagner le développement continu de l'activité au niveau de ce port considéré comme une locomotive de promotion économique et sociale dans la région.
Aujourd'hui, le visiteur sera étonné par l'expans ion impressionnante qu'a connue la ville.
D'une petite bourgade délaissée au départ du colonialisme espagnol, elle est en passe de devenir une grande métropole.
Les efforts inlassables, consentis par le pays et orientés vers le développement économique et social prioritaire dans les provinces du sud du Royaume, ont fait de cette cité ouverte sur l'Atlantique, un véritable pôle de développement économique et social.
A Boujdour, S.M. le Roi a donné le coup d'envoi des travaux de construction du port de Boujdour, dont la réalisation nécessitera une enveloppe budgétaire de 270 millions Dhs. « Cette première visite du Souverain à Boujdour est très bénéfique puisqu'elle va permettre d'accélérer le rythme du développement entrepris depuis déjà plusieurs années.
Nous sommes fiers que S.M. le Roi, en personne, donne le coup d'envoi à plusieurs projets, dans les domaines de l'eau potable, la pêche et l'éducation », affirme Khouira Bent Fakou, ancienne séquestrée des camps de Tindouf, également native de Boujdour, issue de la tribu Oulad Tidrarine.
El mahjoub Rouane | LE MATIN