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hammams casablancais

Envoyé par lagrou 
hammams casablancais
21 novembre 2003, 04:10
Hammams casablancais, bienfaits et adresses



Pour perfectionner leurs services, les hammams, en plus du traditionnel gommage proposent aussi de nombreuses formules de massages.

Dont le savonnage accompagné d’une séance d’étirements des membres, massage relaxant, jacuzzis etc…

Du point de vue technique, une attention toute particulière est portée à la qualité de la vapeur. A titre d’exemple le hammam Ziani est chauffé au bois. Cette technique permet d’une part d’obtenir une eau plus pure qu’avec le pétrole (le gaz laisse une odeur dans l’eau) et d’autre part, une qualité de vapeur plus sèche.

Pour Soraya Ziani, actuelle gérante du hammam du même nom, "un bon hammam, c'est comme un bon restaurant, il faut une hygiène irréprochable, un accueil chaleureux, une convivialité et un décor agréable."

Mais son vrai cheval de bataille c’est l’hygiène. Dans ce domaine, elle essaie d’apprendre à ses employés que le premier respect que l’on doit à un client est d’abord d’être propre sur soi.

"Je suis tout aussi ferme avec les clients qui ne respectent pas non plus les règles d’hygiène de notre hammam (les seaux en plastiques et le henné dans le hammam sont interdits)."

C’est cette intransigeance par rapport à l’hygiène qui a construit la réputation de notre établissement. Aujourd’hui, ajoute la gérante, "nous avons d’ailleurs des clients qui viennent de tout le Maroc. Nous avons d’ailleurs le projet de monter une chaîne de hammams Ziani aux Etats-Unis et dans d’autres villes du Maroc."

Le hammam Zaki au Maârif est dans cette mouvance. Nabila F. cadre commerciale dans une banque et grande afficionnada des hammams a même une petite théorie concernant la question. Le Ziani c’est le must mais au Zaki il existe une certaine ambiance conviviale qui me pousse quelque fois à faire ce choix là.

La possibilité de garer sa voiture ( un voiturier pour 10 Dh se chargera même de laver votre « guimbarde » poussiéreuse) au Ziani est un atoût cependant incontestable.

Au Habbous, le hammam "Chiqui" est un hammam traditionnel dont l’adorable nom et l’architecture ne laissent personne indifférent.

Ses petits dômes percés de trous en forme d’étoile, ses boiseries, ses moulures, sa petite fontaine, nous projette en plein rêve. Ses formes rondes et emplies de vapeur permettent de retrouver l’expérience totalement maternelle qu’est le hammam et de s’abandonner comme un petit nourrisson aux bras experts du gommage.

Comme si le temps suspendait son vol, le goutte à goutte de la voûte humide rappelle au visiteur un temps d’un autre âge.

Puis enturbanné dans vos serviettes, vous pourrez siroter un thé à la menthe dans l’un des très zen café du Habbous en savourant les délicieux gâteaux de chez Bennis.

Enfin, si vous voulez retrouver l’ambiance du Hammam de votre enfance, vous pourrez vous plonger avec délice dans les vapeurs du hammam beldi Beidawa où vous pourrez en toute liberté, arracher, colorer poils et cheveux et laver une marmaille de 4 ou 5 enfants sans subir de remarque désobligeante et tout cela à un prix défiant toute concurrence.

Par ailleurs, la taille de ce hammam (3 salles) vous permettra aussi de trouver facilement de la place.

Dans la même lignée, mais plus petit et plus intime, vous trouverez au hammam Tariq de petites alcôves qui permettent de protéger le secret des confidences d’ une amie ou de se laver tout en gardant un œil sur sa marmaille.

LES VERTUS DU HAMMAM ?

Le hammam permet de calmer les tensions musculaires et les courbatures, favorise le sommeil, nettoie l’épiderme en profondeur. Les essences aromatisantes utilisées dans certains hammams permettent de décongestionner et apaiser les bronches, les effets du rhume.

COMMENT AGISSENT LES HUILES AROMATISANTES DANS LES HAMMAMS ?

Les essences aromatiques utilisées dans les hammams ou les saunas sont absorbés au niveau de la peau, pénètrent dans la circulation sanguine et diffusent leurs bienfaits dans l’organisme en quelques minutes.

- L’eucalyptus : désencombre les voies respiratoires

- Le pin : propriétés apaisantes et décongestionnantes des bronches

-Le citron : aide à la préparation de la peau avant le gommage. Le citron est aussi utilisé pour ses propriétés antiseptiques.

LES PRODUITS MAROCAINS POUR LE HAMMAM : NATURELS ET PAS CHERS


- Le savon noir ( saboune beldi): permet de laver et de nourrir la peau. Il permet de préparer la peau à l’exfoliation en la laissant douce et satinée.

L’huile d’Argane : utilisé par les berbères de l’Atlas comme un raffermissant de la peau et nourrissant des ongles et des cheveux.


Tarifs Zaki

Entrée 40 dhs
Gommage 20 dhs
Massage avec mousse 30 dhs
Massage relaxant 90 dhs


Tarifs Ziani

Entrée 30 dhs
Gommage 20 dhs
Massage avec mousse 30 dhs
Massage relaxant 100 dhs


HAMMAMS PAR QUARTIER


- Quartier Bourgogne : Hammam Beidawa, 3 rue El Qotbari, Résidence Beidawa.
Tarif : 7 dhs 50

- Quartier Gauthier : Hammam du Club sportif Gauthier, rue Moussa Bnou Mousseir, Casablanca Tarif : 30 dhs

- Quartier du Mâarif : Hammam Zaki, 25, rue Abou Assalt El Andaloussi, Mâarif.
Tarif : 40 dhs
Tél : 022/ 99/13/08

-Quartier Mers Sultan : Hammam Ziani, 5, rue Abou Rakrak (ex Verdun).
Tarif : 30 dhs
Tél : 022 31 96 95 / 022 54 05 19

-Quartier Anfa : Hammam Anfa, 25, rue Ennasrine

-Quartier Oasis : 280, route de l’Oasis, Prolongement Abdelmoumen.
Tél : 022 238349

-Quartier du Habbous : Hammam « Chiqui », Côté hommes, rue Rue Ibnou Abbad, (sur la rue Souk Djadid) ; Côté femmes, (derrière le hammam des hommes) rue Imam Ghazali.
Tarif : 8 dhs

said lagrou

source: viva casablanca
Re: hammams casablancais
21 novembre 2003, 06:29
un nouveaux cit de reclam

Re: hammams casablancais
23 novembre 2003, 08:36
mais lagrou si tu habites le panama comment tu connais tous les hammams de casablanca tu m'epates.
soly
Re: hammams casablancais
23 novembre 2003, 10:52
hola soly,

j ái lu tous ça au www.vivacasablanca.com et j´ai pense que ça sera une bonne idee de copier le sujet au phorum.

said lagrou
Re: hammams casablancais
10 novembre 2004, 00:11
ou se trouve alors le Hamam El Jamahir (il etait situe pres de l'entree de la rue Jacquemin). Je crois que c'etait dans la rue Officier de paix Thomas
Re: hammams casablancais
10 novembre 2004, 02:17
Mon experience personnelle avec le Hamman d'antant.....


Je pense que quand on prend de l'age, on commence a apprecier les choses qu'on detestait etant petits:

Je me souviens que le jour du Hammam etait pour moi le calvaire!

Ma mere preparait le panier et on allait au Hammam;

A la rentree, elle me passait a la Tyaba, une femme noire et forte,
toute nue, qui me deshabillait et me trainait dans la salle a vapeur ou il faisait noir comme la nuit.

Elle me mettait a plat ventre et avec le savon et la "mhakka" (un appareil de torture) elle me frottait le dos en faisant des blagues:

"Ti veux je te sors les sbagetti de ton dos"? attends....et elle frottait, et frottait.... ignorant mes cris et mes pleurs.

Apres ce que je croyais etre des siecles, ma mere venais me chercher, m'enveloppait avec la grande serviette et m'emmmenait m'assoir
avec elle dans la "Tbrida" ou les femmes se reposaient apres cette corvee, bien entendu, je ne disais pas un mot, car je n'avais plus de voix!!!

Dans la Tbrida, ou il faisait bon, on mangait les oranges fraiches et douces....mon moment prefere du Hammam.

Maintenant, ce que je donnerais pour un Hammam..... (sans la Tyaba)
mais avec les oranges....et ma mere sad smiley(



Re: hammams casablancais
27 novembre 2004, 16:18
Le bain maure, ou le hammam, un lieu de mixité sereine

LA PUDEUR ET LE CHARNEL

Lieu de fantasmes pour les anciens enfants que nous sommes? Du temps du hammam avec maman, la chair portait à tout, sauf au rêve. Encore trop innocents pour voir la sensualité, nous voyions surtout la pudeur un peu paradoxale de ce lieu de la chair nue. Les femmes étaient toutes un peu nos sœurs, nos mères, nos tantes. Quand nous avons compris les délices de la nudité, nous étions déjà expulsés de cet endroit idéal de la mixité sereine. En faïence ou en terre battue, les murs du hammam sont devenus prosaïques. On se récure vraiment au hammam, les muscles se détendent et la fatigue de la semaine s'en va. Un rocking-chair dans une jungle équatoriale chaude et humide, c'est le plus loin que l'on puisse imaginer dans la moiteur du bain maure. C’est beaucoup plus pour une jeune femme occidentale.

par Celia MERCIER
Pièces jointes:
hammam.jpg
Re: hammams casablancais
27 novembre 2004, 16:22
Ponsan - Le massage
Pièces jointes:
MASSAGE ponsan.jpg
Re: hammams casablancais
27 novembre 2004, 16:28
Salut GP, welcome back!

Tu vois cette photo? C'est moi labas couchee, 70 cm de moins!
Quel tammara! lol



Re: hammams casablancais
27 novembre 2004, 16:28
Scène banale dans un hammam de Casablanca. Un petit garçon hurle de rage. Dans la salle humide, sa mère, nue, les cheveux détachés dans le dos, l’a allongé sur ses cuisses pour pouvoir le nettoyer de la tête aux pieds. La tête pleine de mousse, il ne semble pas apprécier la toilette. Il ne sait pas encore qu’il gardera, une fois adulte, une nostalgie de ce monde vaporeux du hammam féminin, qu’il devra quitter à l’âge de cinq ans. Les bains des femmes resteront pour toujours un grand mystère pour les hommes.
Dans l’imaginaire occidental, les " bains turcs " sont un lieu de fantasme, de rêves véhiculés par le courant de la littérature exotique et les peintres orientalistes du XIX° siècle. Prétexte pour les artistes à exposer la nudité, le hammam est représenté comme un endroit voluptueux, où déambulent de belles femmes langoureuses. Ces oeuvres suggestives révèlent en tout cas une véritable fascination pour ce lieu.

Intimité

C’est vrai que le hammam est un lieu sensuel, charnel. Il y a un paradoxe que je trouve étonnant dans cette pratique. Dans le monde musulman, en public, le corps est caché sous les vêtements, dissimulé sous les voiles, soustrait aux regards. A l’abri de l’espace clos du hammam, les femmes dévoilent leur corps sans aucune pudeur. En Europe, la pratique du bain collectif n’existe pas, on se lave en toute intimité, il y a une honte, une gêne à se promener nue, serait-ce devant ses amies ou sa famille.
Dans le hall d’entrée du hammam, les femmes se sont dévêtues sans complexes devant les employées, et se promènent à présent dans le plus simple appareil le plus naturellement du monde. Une fois alanguie dans la salle de vapeur, on redécouvre son corps recouvert toute la journée de tissu. Ce matin-là, dans l’étuve, les femmes s’observent, se comparent.
On se retrouve humain, devant le spectacle de ces corps étalés, vieux ou jeunes, gros, minces, aux formes variées. On se voit tel quel, sans fard, sans artifice dans sa réalité de substance molle. Puis passage au gommage. Les gommeuses aux bras vigoureux manipulent les corps transpirants comme des paquets de viande sur un étal. Je me demande quand même s’il me restera encore de la peau après ce traitement en voyant les boulettes noires qui s’accumulent. Une fois frotté, gratté, pétri, astiqué, l’épiderme débarrassé de sa pelure de crasse, on devient léger, avec l’impression étrange de flotter dans la vapeur. Exquise fatigue. La saleté s’est exhalée, on est propre en profondeur. Une impression de pureté.

Pénombre

Ce séjour dans l’humidité a pour effet de détendre et d’endormir. L’étape finale dans la salle de repos est sans conteste le moment le plus agréable. Le bien-être est complet, la discussion s’engage, tranquille. Le bain collectif est surtout un lieu de rencontre, un endroit privilégié pour s’échanger des confidences entre femmes. Dans la pénombre de cette salle, les discussions sont chuchotées, parfois un éclat de rire jaillit. Les petits enfants se promènent, s’amusent à jeter de l’eau sur leurs amis.
Antre féminin, où chacune se fait belle, se nettoie avec soin, s’apprête avec coquetterie, où les silhouettes glissent dans les effluves brumeuses, le hammam est un havre de paix sans doute. Mes pensées vagabondent. Quel bonheur d’être ici. Pourtant la pratique de la toilette a changé depuis que les salles de bains ont investi de nombreuses habitations, les séjours au bain collectif sont devenus plus ponctuels. Reste que le plaisir d’aller au hammam est incomparable à celui de prendre une douche dans sa petite salle de bain personnelle.
L’importance accordée par l’Islam à la propreté a fait que cette habitude culturelle reste bien ancrée. Le bain est aussi rituel, processus de purification. Mais cette belle invention n’est pas musulmane. Si les hammams existent depuis 14 siècles, ce sont les descendants des thermes de l’Antiquité. Lieux splendides, tout de marbre, de vitraux, de faïences ou petits hammams de quartiers, plus modestes, ils sont aujourd’hui répandus dans tout le monde oriental et font partie du cadre quotidien. La visite au hammam est avant tout un moment de détente, où l’on prend le temps de s’occuper de soi, de son corps.

Ralentissement

Cet espace permet de faire une pause hors du monde extérieur, de son bruit et de son mouvement. Le rythme se ralentit, la vapeur se diffuse, le corps s’alanguit et l’esprit se vide. Le temps s’arrête. On se laisse envahir par des effluves moites, enfoui dans ce brouillard apaisant. La semi-obscurité et la chaleur ambiante sont propices au rêve. Mais si les grands hammams somptueux sont effectivement des lieux qui incitent à la rêverie, un bain de quartier n’a absolument rien de magique.
Le décor est loin de celui des tableaux des peintres orientalistes. Point de bassin majestueux, dans une salle féerique, parée de faïences et d’émaux, avec une lumière tamisée. Non, le hammam "du coin" peut être lugubre. Celui de mon quartier l’est en tout cas. Quand on y pénètre, l’ambiance est bonne mais les murs sont sales, la peinture décrépie s’écaille ou part en lambeaux, la lumière passe à travers des trous poussiéreux pratiqués dans le plafond délabré; le sol jaunâtre est plus ou moins gluant, le cadre ne pousse pas vraiment à la méditation. Pas de luxe, de beau carrelage ni d’odeur d’eucalyptus. Les Orientales langoureuses des tableaux de Jean-Dominique Ingres, étendues dans des poses lascives, n’existaient que dans son imagination. Elles ne sont en tout cas pas venues faire leur toilette quand j’y étais. Ici, les gommeuses sont des matrones aux muscles puissants, les clientes des femmes d’âge mûr, aux corps déformés par les grossesses, des mères qui sont venues avec des petits enfants, des vieilles amies qui se frottent les unes les autres avec les gants de crin. Chacune fait sa toilette à même le sol, l’eau ruisselle des vieux robinets rouillés dans les seaux en plastique aux couleurs vives. Dans un recoin, une femme âgée et isolée, les cheveux teints au henné, récure ses amas de chair.
Le savon noir, enduit sur les épaules dodues d’une femme métis, est frotté vigoureusement par sa collègue accroupie derrière elle, sur un petit socle en plastique. Elles plaisantent en s’activant. Puis c’est le tour de son amie de se faire décrasser. Il règne une atmosphère de tranquillité. Les gouttes d’eau résonnent dans la grande salle au plafond élevé.
Dans la salle de repos, un groupe de femmes âgées profitent de ce moment intime. Elles se sont rhabillées, robe colorée et foulard sur la tête, et se racontent des histoires. Deux d’entre elles ont apporté des provisions dans des récipients en plastique qu’elles disposent sur une petite table en bois. La discussion s’anime. Soudain l’une des femmes se lève et se met à danser.
Le groupe éclate de rire. Une autre se saisit d’un seau et commence à le frapper en rythme. Les chants s’élèvent dans la salle. La musique devient frénétique, la vieille femme tournoie en tenant les plis de sa robe. Le hammam commence à s’animer au fur et à mesure qu’il se remplit de monde. C’est l’heure de pointe, le bain devient bain de foule.
Pièces jointes:
bain_gerome3.jpg
Re: hammams casablancais
27 novembre 2004, 16:29
Hi Emeraude !
ton témoignage m'a inspiré, tu vois !
Re: hammams casablancais
27 novembre 2004, 16:32
Qui va se reconnaître, ici?
Pièces jointes:
Gerome2.jpg
Re: hammams casablancais
27 novembre 2004, 16:34
Pas moi, hein! attention GP!! smiling smiley)



Re: hammams casablancais
27 novembre 2004, 16:37
Jean-Léon Gérome, Le bain
Fine Art Museum, San Francisco
Pièces jointes:
geromebath.jpg
Re: hammams casablancais
27 novembre 2004, 16:49
Merci, GP pour ce beau recit! smiling smiley)

Puisque nous sommes dans le sujet du hammam, je viens de recevoir ceci de mon ami Aziz Alaoui de Montreal:

LE GHASSOUL:

Connu du monde entier le ghassoul, est une argile originaire
du Maroc plus précisément des carrières de Tamdalet, situées près de la
commune rurale de Ksabi, cercle de Missour, dans la province de Boulemane et
dont l'exploitation remonte au XIII-ème siècle.

Ces gisements qui s'étendent sur une superficie de près de 25.000 ha
produisent environ 2.700 tonnes en moyenne par an de ghassoul et assurent la
totalité de la consommation nationale.

Si le gisement du ghassoul de Tamdalet reste le plus important au niveau
mondial, le produit connaît actuellement des difficultés d'écoulement en
raison de l'importance des stocks existants et de la faible utilisation de
cette matière notamment en industrie, a confié un responsable de la
délégation régionale des mines à la MAP.

Il a ajouté que des actions de marketing et de prospection de nouveaux
marchés seront lancées pour rechercher de nouveaux débouchés
particulièrement au niveau du secteur industriel. Concernant le traitement
de l'argile sur les lieux, le ghassoul, a-t-il dit, est trié manuellement
sur le tas aussitôt après son extraction. Les produits grossiers qui sont
généralement purs sont ensachés et livrés en vrac aux clients.

Les morceaux les plus fins sont, quant à eux, acheminés à la laverie située
au lieu dit "gare Tamdaleft" sur la rive d'Oued Moulouya et par la suite
étendus sur des surfaces bétonnées pour être séchés au soleil avant leur
livraison. Réputé pour ses vertus astringentes, absorbantes et
adoucissantes, le ghassoul a toujours été, dans la tradition fassie,
l'élément incontournable de la trousse de bain des femmes au même titre que
le savon noir et le gant de crin. Et il était hors de question d'utiliser le
ghassoul à "l'état brut" ou sous la forme vendue dans le commerce. Sa
préparation à la maison, relevait d'un véritable rituel, jalousement
préservé à travers le phénomène de transmission de mère en fille et le
ghassoul faisait ainsi partie des provisions de l'année de la femme fassie.
L'opération de préparation consistait en la macération pendant toute une
nuit du produit brut dans de l'eau additionnée à plusieurs essences
notamment des fleurs d'oranger et du myrte en vue de le faire bien gonfler,
grâce aux sels minéraux qu'il renferme, dont les plus importants sont les
"smectiques".

La matière ainsi obtenue (une forme de boue liquide) était passée au tamis,
décantée et ensuite malaxée à la main telle une patte à pain et ce en vue
d'éliminer toute impureté et saleté.

Ainsi nettoyé et parfumé, le produit était étendu sur des tôles propres loin
des poussières pour le faire sécher au soleil. Les plaquettes très fines
obtenues par la suite, sont stockées dans des boites en fer hermétiques et
conservées dans des endroits secs.

Ce produit à 100 pc écologique, faisait également partie des offrandes
faites à la mariée par la famille du fiancé aux cotés du henné, des dates et
du lait, le jour de la conclusion de l'acte de mariage.



Re: hammams casablancais
27 novembre 2004, 16:56
Des femmes nues bavardent. Assises sur les dalles vertes et blanches, à peine dissimulées par les vapeurs du bain, elles se parlent en gestes ronds. Les longs cheveux mouillés cachent à demi les seins lourds ; les tissus rayés, jaune, rouge, vert, collent aux cuisses grasses où des enfants petits se sont endormis. Sous les arcades, elles se reposent. Les masseuses sont allongées sur les nattes tressées, chacune la sienne. Esclaves depuis longtemps affranchies, les maîtres ruinés, elles ont quitté la maison patricienne et les bougainvillées, le pavillon où dormaient les domestiques, on ne les a pas chassées, elles étaient vieilles, il fallait laisser place à la jeune fille de la campagne qu'on paierait à peine et qui remplacerait, à elle seule, trois domestiques. Les Négresses sans famille ni maison se sont réfugiées au bain maure, hospitalier. Elles massent, en expertes, les femmes et les jeunes filles de la ville. Epouses que le mari délaisse, les vieilles le savent à la manière dont les corps s'abandonnent en confiance à leurs mains, on parle encore des miracles qu'elles ont accomplis. Vierges qu'elles parent pour la noce, une peau douce et odorante, corps lisse de petite fille, des cheveux lavés à l'argile, le henné colorant pieds et mains suivant le rite. La moindre imperfection, elles la maquillent ou l'exhibent, respectueuses du rang de la famille et de sa générosité. Mères et filles admirent et redoutent les Négresses du bain. Magiciennes, serviles, mais puissantes.
Leïla Sebbar, Le baiser, Hachette.
Re: hammams casablancais
27 novembre 2004, 16:59
Jean-Léon Gérôme (1824-1904)
Le bain maure
Pièces jointes:
Gerome.jpg
moi
Re: hammams casablancais
28 novembre 2004, 02:57

Cher GTP

Merci pour m'avoir faire rever.
Le Hamam a toujours ete pour moi l'endroit ou l'abime touche le ciel.
Un endroit ou , toute petite, me plongeait dans le reve. Ma mere, qui laissait tous ses autres enfants (9 en tout) pour passer une heure dans le Hamam avec sa "grande fille". J'avais droit a voir des spectacles sur lesquels je ne pouvait discuter, meme pas avec ma mere.
Je me souviens aussi des oranges que nous mangions apres le bain. Je n'ai jamais retrouve Leur gout .
Le Hamam s'attache dans ma memoire au SEKSOU DEL ESHUB
Le texte ci dessout m'a donne l'explication sans l'avoir demamnde.
Les femmes Marocaines se permetaient de se "decouvrir" physiquement au Hamam et mentalment au cours de la fete du SEKSOU DEL ESHUB.
Elles se perdaient entierement jusqu'a reptiler comme un serpent tout en dansant . Le ESHUB comme vous devriez le savoir etait bien un peit morceau de HASHISH que l'on mettait dans le coucous pour l'embiance.

Michal

Re: hammams casablancais
28 novembre 2004, 03:37
Magnifique, Michal!
Merci pour ces souvenirs exceptionnels!
Re: hammams casablancais
02 décembre 2004, 10:05
a michal-moi

tu sais tu m'a etonnee quand tu as dit que le couscous hshob etait fait de hashish . car ma mere et ses amies faisaits beaucoup de petites fetes avec ce couscous. elles s'amusaits tres bien. elles chantaits et dansais.
je me rappelle aussi du hammam. moi aussi je detestais ca mais aujourd'hui ca nous aurait fais du bien de se laisser comme ca que quelqun d'autre nous lave et nous gatte.



georgie
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