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“Souviens-toi de Marrakech”, un co-projet cinématographique sur les juifs de Marrakech entre le passé et le présent

“Souviens-toi de Marrakech”, un co-projet cinématographique sur les juifs de Marrakech entre le passé et le présent

Par Par Abderrazak TREBAK (MAP) 

Avec une coproduction maroco-israélienne, cinq courts métrages réalisés dans le cadre du Festival du Film du Sud à Sderot (sud d’Israël) seront projetés dans le cadre du projet cinématographique culturel intitulé “Souviens-toi de Marrakech”, qui traite du thème “Les juifs de Marrakech entre le passé et le présent”.

Il s’agit d’une coproduction entre l’École supérieure des arts audiovisuels de Sderot, le Programme “Mahir” de l’Université Mohammed VI polytechnique de Benguerir et le Fonds Gesher pour les films multiculturels.

Des groupes d’étudiants de l’Université Mohammed VI polytechnique de Benguerir et de l’École supérieure des arts audiovisuels de Sderot ont travaillé sur ce projet.

La production de ces films a été supervisée par des équipes artistiques composées d’Israéliens et de Marocains des deux universités, dirigées par de nombreux intervenants, dont Philippe Bellaïche, Sami Shalom Chetrit et Kamal Hachkar.

 

Ce projet cinématographique et culturel vise à préserver la mémoire des juifs marocains et leurs racines, afin qu’ils n’oublient pas leur Maroc.

 

Le doyen de l’École supérieure des arts audiovisuels de Sderot, Sami Shalom Chetrit, né à Errachidia, la ville qui ne quitte pas sa mémoire, dit : “Ce fut un voyage personnel. L’immigration juive a laissé un énorme vide dans la société marocaine et un sentiment de perte chez ceux qui sont partis. La culture ne peut pas changer le passé, mais elle peut apporter la guérison et un sens renouvelé de partenariat”.

 

Sami Chetrit ajoute dans un commentaire sur ce programme sur le site officiel de l’École qu’il vise à raviver la mémoire des juifs de Marrakech et à la préserver pour les générations futures.

 

Il poursuit que le temps passe et il ne reste qu’environ deux mille juifs d’une secte qui, jusqu’au milieu du XXe siècle, était plus influente et jouait un rôle majeur dans le tissu social marocain.

 

Les thèmes de ces courts métrages sont divers, mais ils convergent dans la recherche de points communs, d’identité, de culture et de coexistence. L’opus “Les gens dorment et l’eau aussi” raconte l’histoire de Hassan, le gardien musulman du cimetière juif au cœur de Marrakech, qui a vécu avec des juifs depuis son enfance jusqu’à sa mort, et qui a toujours continué à ouvrir les portes du cimetière aux juifs marocains et aux arrivants des quatre coins du monde.

 

Le film “Dessine-moi un juif” relate l’histoire d’une école de la Ligue remplie de souvenirs entre juifs et musulmans. Il passe en revue, à travers les souvenirs d’anciens élèves, les histoires d’enfance autour de nombreux juifs, tout en s’attardant sur ce qui reste et ce qui est révolu au fil des ans.

 

“Si les murs pouvaient parler” raconte l’histoire de la maison de la famille Corocs, qui était le plus beau “Riad” au centre du Mellah de Marrakech, alors que dans le temps présent le bâtiment que Hamid garde et en prend soin, risque de s’effondrer.

 

 

“Entre Sderot et Marrakech : carnets de voyage” traite d’un groupe de jeunes israéliens et marocains qui se réunissent à Marrakech pour réaliser des documentaires sur les juifs marocains. En quelques mois, ils continuent également à découvrir l’industrie cinématographique, leurs cultures et eux-mêmes, tandis que le court métrage “Minian” présente l’histoire des membres de la famille des derniers juifs de Marrakech.

 

Pour la première fois, ces courts métrages seront projetés lors du Festival du Film du Sud qui se tiendra du 6 au 10 novembre à Sderot, en Israël.

 

Cette édition célèbre également le cinéma marocain. Des films du réalisateur Hicham Lasri seront projetés en sa présence et une conférence sur le cinéma marocain sera organisée avec la participation de critiques et cinéastes marocains.

 

 

Selon les organisateurs, l’accent mis sur le cinéma marocain au Festival du Film du Sud découle de la nostalgie. Parmi les dernières générations depuis que les juifs ont quitté le Maroc, un vide s’est en effet formé dans la mémoire des juifs marocains à propos de leur Maroc. Maintenant et en coopération avec de nombreuses parties en Israël et au Maroc, privées et publiques, le processus d’évaluation a commencé et le projet “Souviens-toi de Marrakech” constitue une contribution majeure dans ce sens.

 

D’autre part, le festival accueillera des cinéphiles et des spécialistes notamment du Festival cinéma et migrations d’Agadir. En plus, une session spéciale de débat sera organisée sur le cinéma marocain contemporain et sera animée par Samir Bellaïche, ainsi que des lectures de poésie en compagnie de poètes israéliens d’origine marocaine, qui seront animées par le poète et doyen de l’École supérieure des arts audiovisuels de Sderot, Sami Shalom Chetrit.

 

 

La réalisatrice Simone Bitton, qui présentera son nouveau film “Visite”, participera au Festival du Film du Sud. Le festival verra également la projection en avant-première de courts métrages de l’École supérieure des arts visuels de Marrakech en présence de Vincent Melilli, directeur de l’École.

 

Quant à Izza Génini, elle sera l’invitée d’honneur pour parler de son expérience de juive marocaine, en tant que cinéaste dans les villages et les montagnes du Maroc.

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