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LE MONDE EN ÉBULLITION, par Dov ZERAH

LE MONDE EN ÉBULLITION, par Dov ZERAH

 

Dans de nombreux pays de par le Monde, la contestation gronde et s’étend grâce aux réseaux sociaux. Alors que nombreux sont ceux qui s’interrogent sur notre traditionnel modèle démocratique, la multiplication des mouvements de « dégagisme » des dirigeants en place constitue un exemple de la vitalité citoyenne.

Á Hong Kong, le mouvement, engagé il y a six mois, se poursuit et l’exceptionnel courage des manifestants semble vouloir aller jusqu’au bout pour contrarier la volonté pékinoise d’assujettir Hong Kong à la loi chinoise.

La résilience des habitants de Hong Kong a conduit les autorités chinoises, lors du dernier comité central du parti communiste chinois (PCC), à lancer une offensive de reprise en mains idéologique et un renforcement du contrôle de la société par l’État et le PCC. Cette stratégie est risquée à un moment où un vent de liberté souffle à Hong Kong et dans de nombreux pays de par le Monde ; à trop vouloir verrouiller la « cocotte-minute », elle peut finir par exploser d’autant que la situation économique est moins encourageante.

Depuis le 24 octobre, un mouvement de désobéissance civique secoue l’Irak, un mouvement de protestations sans précédent contre le régime en place, et surtout l’omniprésence iranienne. La répression est impressionnante. Les forces de l’ordre tirent à balles réelles. Plus de trois cents morts ont été dénombrés au cours des quinze derniers jours.

Le lâchage des Kurdes syriens par les Américains dont nous avons parlé au cours des deux dernières semaines, redistribuent les cartes dans le pays avec une renaissance de l’État islamique, nonobstant la mort de son chef, un partage territorial avec une zone aux Turcs, une accentuation de la domination russe…

La tentative gouvernementale d’instaurer une taxe sur les communications a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase libanais. Depuis le 17 octobre, jour après jour, des milliers de protestataires bloquent routes et administrations.

La mobilisation des manifestants et l’explosion des violences sont révélatrices de nombreux maux qui caractérisent le pays du cèdre :

  • Une gouvernance sujette à caution, avec des critiques sur la corruption de tous les responsables politiques, et la dilapidation des fonds publics
  • Une grave crise économique dont la manifestation la plus éclatante est la limitation des possibilités de retraits des comptes bancaires et d’acquisition de dollars. Les fondamentaux du pays sont négatifs avec notamment une dette publique de plus de 150 % du PIB ;
  • Un afflux de réfugiés syriens qui accentue la pression sur des infrastructures défaillantes…

Dans un pays où les responsabilités étatiques sont réparties entre chrétiens, musulmans et druzes, il faut noter que tous les Libanais, quelle que soit leur confession, sont dans la rue.

Ni le retrait du projet gouvernemental, ni la démission du Président du conseil, M. Saad HARIRI, n’ont apaisé la colère populaire., et il est aujourd’hui difficile de prévoir le point d’aboutissement du processus ouvert par un projet fiscal…

Avant d’examiner la contestation algérienne, n’oublions pas la guerre au Yémen qui s’éternise. La rue algérienne ne désarme pas, et ce n’est pas la perspective, début décembre, d’élections présidentielles supervisées par l’armée qui fera retomber la pression. Jusqu’alors pacifique, la contestation risque de dégénérer dans la violence.

Pour des raisons différentes, plusieurs pays d’Amérique Latine sont en effervescence :

  • L’Argentine renoue avec ses traditionnels démons, défaillances de paiements, dévaluation de la devise, inflation…et, au final retour à la Présidence d’un péroniste.
  • Des suspicions de fraude électorale ayant conduit à la réélection d’Evo MORALES a entrainé un mouvement de grève générale qui risque de bloquer la Bolivie. Il faut espérer qu’un sursaut collectif permettra d’éviter la réédition de la lente descente aux enfers du Venezuela.
  • Au Chili, c’est la hausse du ticket de métro qui a déclenché la crise entrainant émeutes, pillages, violences…et conduisant à la paralysie de la capitale.

Si certains pays sont en feu ou presque pour des raisons politiques, d’autres le sont à cause d’incendies comme le Brésil et la Californie. Il y a quarante ans, la chute du mur de Berlin devait conduire à la fin de l’histoire selon certains. Aujourd’hui, l’histoire est peut-être en train de s’écrire au niveau planétaire…

Dov ZERAH

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