L’ABEIILE
J’ai de la peine, beaucoup de peine.
Me voilà, assis dans mon jardin, un livre à la main et ma tasse de café encore pleine à moitié, posée sur la table, que je déguste gentiment.
Je dois dire qu’il s’agit d’un livre plutôt très différent.
Le titre:Job, Roman d’un homme simple. L’auteur Joseph Roth, né en Galicie en 1894. Le livre a été écrit en allemand et je lis sa traduction, fort bien faite par un certain Stéphane Pesnel.
Revenons à l’abeille.
Pendant que je lis, je remarque qu’une abeille tourne très délicatement autour de la tasse de café. Je m’arrête de lire et la regarde. Elle est belle avec du bleu mêlé à du noir et du mauve. C’était beau.il n’était pas question que je la chasse ni même d’essayer de la tuer, rien de cela, je respecte trop les es abeilles pour leur faire du mal.
Elle semble faire le tour de la circonférence de la tasse comme pour tâter l’espace complètement. Je la regarde, ou plutôt l’admire, trouvant son exercise plutôt agréable. Et voila qu’elle décide de descendre à l’intérieur de la tasse.
Plutôt que soulever la tasse pour ne pas la déranger, je préfère me courber la tête et voir ce qu’elle fait .
En effet, ici aussi, elle tourne tout autour de la surface interne de la tasse comme si elle cherchait quelque chose que je n’arrive pas à voir. Au bout d’une bonne minute, je crois, elle décide de sortir. Je la revois donc entière dans toute sa beauté. Je pense et me dis: Ô combien j’aurai aimé la prendre en photo avec non IPhone tout près de moi.
A peine eus-je émis cette pensée, que l’abeille décide de refaire l’exercice et rentre à l’intérieur de la tasse. Je m’empresse de saisir mon IPhone pour la photographier. Vu que je ne suis pas un expert en la matière, ce simple exercice m’a pris du temps. Enfin, je suis prêt.
Encore une fois, je me penche gentiment vers la tasse, at réalise qu’elle a choisi le côté près de moi plutôt que celui en face, ce qui aurait été plus visible et plus facile pour moi de prendre la photo. A mesure que mon visage baisse, je réalise que l’abeille, je ne sais comment, est couchée dans le café.
Je n’en reviens pas. Je crois qu’elle est morte noyée, voulant peut-être goûter à mon café. Que faire? Je la regarde , désemparé me demandant comment la faire revivre . Pour moi, il y a là un malheur que je n’ai pas souhaité . Pensant philosophiquement, je me suis demandé si ce n’était pas un châtiment qui venait de me tomber sur la tête. A quoi je réponds : si c’est moi le fautif pourquoi une abeille a-t-elle du mourir? Qu’a-t-elle fait de mal sinon me donner un peu de joie quelques minutes?
Et voilà comment la vie nous surprend!
Il ne s’agit que d’une pauvre et insignifiante abeille ( je reviendrai plus tard sur ce malencontreux adjectif) qui m’a rendu triste par sa fin si terrible.
Que dois-je faire de mon café et de sa victime?
Sans y penser deux fois , vu que je suis dans le jardin et c’est là qu’elle est morte, je vais lui offrir des funérailles à ma façon, je retrouve une de mes plantes favorites qu’en anglais on appelle Cordeline et à laquelle j’ai donné le nom français ´cœur de lion’ et je vais y verser le restant de mon café, incluent ma petite amie de toute à l’heure.
Cette abeille vivra longtemps, car je penserai à elle chaque fois que je verrai où arroserai le coeur de lion qu’elle fertilisera malgré elle et ajoutera encore plus d’éclat à sa belle apparence.
Quelqu’un comprendra-t-il ma peine?
Jacques HADIDA
San Diego, Ca