Je suis né à Agadir en 68, presque 7 mois après cette fameuse guerre des 6 jours qui aurait apriori changé les rapports entre musulmans et juifs du monde entier. Les premiers se réveillant tout d'un coup de leur long sommeil pour réaliser qu'ils sont désormais hors-jeu et qu'ils ne sont plus du tout maître de leur destin. Le seconds réalisant soudain qu'ils pouvaient rêver d'un avenir meilleur, et surtout, ne soyons pas hypocrites, qu'ils pouvaient enfin satisfaire un désir viscéral et millénaire de retrouver la patrie [jadis] promise à notre ancêtre commun Abraham. Mon témoignage de cette époque de l'exode, je l'ai vécue à travers des clichés qui sont encore enracinés dans ma mémoire d'enfant des quartiers populaires d'Agadir, et ayant des voisins juifs. Que Dieu me soit témoin qu'à aucun moment, je n'avais eu le moindre mépris ni violence vis-à -vis de ces voisins, ni d'ailleurs aucun autre membre de ma famille, cela dit au passage. Ils étaient introvertis, un peu mystérieux, pour reprendre une expression bien vraie utilisée par une des personnes qui a témoigné dans le reportage, ils rasaient les murs. Je ne peux pas en dire autant des autres gamins du quartier qui lançaient de temps à autre des slaves de pierres sur leur porte. Il faut dire que deux influences conditionnaient mon comportement. Premièrement, mon éducation berbère qui m'imposait le respect d'autrui au point d'en souffrir, et deuxièmement, mon éducation religieuse, mon père étant lui-même Fqih (maître de loi islamique), m'a fait admettre le statut spécial de ce peuple, que nos textes coraniques élèvent au rang inégalé de héros de l'humanité (Jacob, Joseph, moïse, David, Salomon, Elisée et Jésus fils de Marie). Pour dire vrai, le coran cite aussi ceux d'entre eux qui ont encouru le courroux de Dieu du fait de leurs actes répréhensibles (Coré, les idolâtres du veau d'or etc...), ce qui a imprimé en moi, un mélange de sentiments d'admiration et de méfiance en même temps. C'est pendant mon long séjour en France puis aux états-unis, pays devenus cosmopolites et prospères, que j'ai compris l'erreur commise par les responsables de l'époque, qui ont commis le crime de vider le Pays d'une composante essentielle de sa société, et source de sa diversité culturelle et ethnique. Ceci faisant, ils ont causé sa ruine et privé le Pays de la "baraka" de ces juifs. C'est tout simplement criminel, car il n'y a pas pire pour débiliter une nation que de la contraindre à la mono-ethnicité et au renfermement. Espérons à l'avenir, que nos responsables actuels prennent des mesures en faveur de la réparation des préjudices et en faveur du retour au Pays de ses citoyens juifs qui le souhaitent. C'est une question vitale pour la sauvegarde de l'identité marocaine et pour la prospérité nationale.
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Je suis né à Agadir en 68, presque 7 mois après cette fameuse guerre des 6 jours qui aurait apriori changé les rapports entre musulmans et juifs du monde entier. Les premiers se réveillant tout d'un coup de leur long sommeil pour réaliser qu'ils sont désormais hors-jeu et qu'ils ne sont plus du tout maître de leur destin. Le seconds réalisant soudain qu'ils pouvaient rêver d'un avenir meilleur, et surtout, ne soyons pas hypocrites, qu'ils pouvaient enfin satisfaire un désir viscéral et millénaire de retrouver la patrie [jadis] promise à notre ancêtre commun Abraham.
Mon témoignage de cette époque de l'exode, je l'ai vécue à travers des clichés qui sont encore enracinés dans ma mémoire d'enfant des quartiers populaires d'Agadir, et ayant des voisins juifs. Que Dieu me soit témoin qu'à aucun moment, je n'avais eu le moindre mépris ni violence vis-à -vis de ces voisins, ni d'ailleurs aucun autre membre de ma famille, cela dit au passage. Ils étaient introvertis, un peu mystérieux, pour reprendre une expression bien vraie utilisée par une des personnes qui a témoigné dans le reportage, ils rasaient les murs. Je ne peux pas en dire autant des autres gamins du quartier qui lançaient de temps à autre des slaves de pierres sur leur porte.
Il faut dire que deux influences conditionnaient mon comportement. Premièrement, mon éducation berbère qui m'imposait le respect d'autrui au point d'en souffrir, et deuxièmement, mon éducation religieuse, mon père étant lui-même Fqih (maître de loi islamique), m'a fait admettre le statut spécial de ce peuple, que nos textes coraniques élèvent au rang inégalé de héros de l'humanité (Jacob, Joseph, moïse, David, Salomon, Elisée et Jésus fils de Marie). Pour dire vrai, le coran cite aussi ceux d'entre eux qui ont encouru le courroux de Dieu du fait de leurs actes répréhensibles (Coré, les idolâtres du veau d'or etc...), ce qui a imprimé en moi, un mélange de sentiments d'admiration et de méfiance en même temps.
C'est pendant mon long séjour en France puis aux états-unis, pays devenus cosmopolites et prospères, que j'ai compris l'erreur commise par les responsables de l'époque, qui ont commis le crime de vider le Pays d'une composante essentielle de sa société, et source de sa diversité culturelle et ethnique. Ceci faisant, ils ont causé sa ruine et privé le Pays de la "baraka" de ces juifs. C'est tout simplement criminel, car il n'y a pas pire pour débiliter une nation que de la contraindre à la mono-ethnicité et au renfermement.
Espérons à l'avenir, que nos responsables actuels prennent des mesures en faveur de la réparation des préjudices et en faveur du retour au Pays de ses citoyens juifs qui le souhaitent. C'est une question vitale pour la sauvegarde de l'identité marocaine et pour la prospérité nationale.