Vandalisme: les organisations juives s'inquiètent
La communauté juive montréalaise craint d'être la cible d'une campagne haineuse orchestrée. Quatre synagogues, une école juive ainsi qu'une garderie ont été vandalisées au cours de la fin de semaine à Montréal. Hier, le Congrès juif québécois et la section québécoise de B'nai Brith ont déploré les incidents.
Dans un communiqué de presse, le président du Congrès juif, Adam Atlas, affirme que «les violences» suscitent une vive émotion dans la communauté juive puisqu'elles rappellent de précédents attentats contre d'autres institutions communautaires survenus en 2006 et en 2007. Me Atlas ajoute qu'il est lâche de s'en prendre à des lieux de culte et d'enseignement, et que cela menace les valeurs de liberté et de tolérance de la société.
«C'est une chance de vivre au Québec, la liberté d'expression y est fondamentale et les moyens d'en faire usage sont nombreux. Le recours à la violence n'est pas une option dans une démocratie», a poursuivi Me Atlas.
Même son de cloche du côté du B'nai Brith, qui se dit inquiet de ce qui lui apparaît être une campagne orchestrée antisémite contre les institutions juives. «[Ces événements] ramènent le triste souvenir de l'attentat à la bombe commis contre l'école United Talmud Torah», a indiqué l'organisme par voie de communiqué. «Le temps est venu de réexaminer les incidents passés alors considérés comme des actes de vandalisme isolés», a soutenu le B'nai Brith, qui demande aux forces policières d'intervenir efficacement.
La police de Montréal soupçonne que les attentats peuvent être liés. Mais elle ne possédait toujours aucun indice ni témoin, hier. Elle espère que les caméras de surveillance vidéo lui fourniront quelques pistes.
Le gouvernement du Québec a aussi réagi aux événements de la fin de semaine. Dans un communiqué transmis en début de soirée, hier, le premier ministre Jean Charest a dénoncé les actes de vandalisme. «Ces gestes n'ont pas leur place dans notre société inclusive et ouverte aux diverses cultures», a-t-il affirmé.