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LA VENDEUSE D’ALLUMETTES

PAR

THÉRÈSE ZRIHEN-DVIR

 

 

 

En cette veille de nouvel an civil, je voudrai pour quelques minutes au moins, devenir la petite vendeuse d’allumettes afin d’écarter les ombres trop menaçantes qui ont jalonné notre parcours tout au long de l’année passée, et éclairer ce long vestibule que nous sommes tous appelés à pénétrer.

Chaque année qui passe emporte avec elle les cris lancinants de désespoir panachés parfois de quelques soubresauts de joie… C’est de ces soubresauts dont j’aimerai vous parler avant de les caser dans le tiroir de nos souvenirs.

Mais tout en craquant ma première allumette sur le visage radieux de la fiancée du soldat grièvement blessé au sortir de son coma, ou devant la porte entrebâillée de la nouvelle mère qui regarde avec tendresse son nouveau-né miraculeusement venu au monde sous les hurlements de sirènes d’alerte aux roquettes, nous allons tous ensemble dire adieu à la vieille année qui s’empêtre encore dans ses guenilles sombres camouflant les horreurs vécues.

Nous allons aussi offrir notre front pur et balayé de ses soucis à cette toute jeune année qui se profile en lui souhaitant beaucoup de courage et surtout de détermination pour surmonter les obstacles tranchants hérités de sa précédente…

Suivez la petite lumière de mes allumettes et vous verrez qu’il n’existe rien de plus beau qu’un lever du soleil qui étire ses rayons naissants sur les branches des arbres, sur les pentes d’une montagne enneigée, sur la petite fleur qui peine à s’ouvrir pour les accueillir en son cœur, et sur cette menotte de l’enfant qu’il vous tend en vous appercevant.

Ou alors, celle de la rivière où se miroitent les cheveux d’argent de la lune et de son tapis d’étoiles…

Ou encore, ce couchant flamboyant qui rôtit les flocons de nuages paresseux avant de les voir fondre sous son feu…

Vous savez, la vie est belle, et elle mérite bien d’être vécue… Il suffit pour cela de faire halte pour mieux observer les petits miracles quotidiens qui nous échappent à cause de notre poursuite ininterrompue des futilités.

Enfant, je chantais à tue-tête, « si tous les hommes se tendaient la main, on pourrait faire une jolie ronde tout autour du monde» Aujourd’hui, je comprends mieux ce qui m’était alors inaccessible à cause de mon jeune âge…

Aujourd’hui, plus que jamais nous avons besoin d’une petite vendeuse d’allumettes pour nous montrer le chemin à suivre… Plus que jamais, nous avons besoin de miracle, de candeur et de fraîcheur…

Accrochons-nous à nos rêves et à notre ingénuité afin de rebâtir ce qui a été détruit… Et surtout apprendre à pardonner et à se pardonner pour qu’un monde meilleur puisse naître des cendres de nos erreurs et de nos échecs…

Et comme nous le chante si bien Jacques Brel... Il faut oublier… Tout peut s'oublier, oublier le temps des malentendus et le temps perdu…Oublier ces heures qui tuaient parfois à coups de pourquoi le bonheur…

Bonne Année à tous et à chacun…

Thérèse Zrihen-Dvir

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