L'écrivain & anthropologue Elie Azoulay (1) a présenté à Montréal son ouvrage : Maroc, Terre des Saints: Histoire et Origine des Saints Juifs du Maroc
http://www.marocterredessaints.com/presse.html http://www.marocterredessaints.com/
Né le 25 octobre 1947 à Casablanca,, Elie Azoulay est professeur de dessin technique et de haute couture à l'Ecole professionnelle israélite de Casablanca, diplômé de l'École des Beaux Arts de Casablanca. a participé à plusieurs expositions de peinture sur toile. Homme d'affaires à Montréal, au Canada, impliqué pendant 14 ans au sein de la Communauté Sépharade de Laval, dont il a été le président durant un mandat.
Le livre de 315 pages en grand format (21cm x 28cm), avec plus de 400 photos couleur, sur papier glacé et une couverture anglaise de carton rigide cousue main avec photo laminée, un livre de collection, synthétise l’histoire et l'origine des saints juifs marocains. Le choix de l’auteur s’est porté sur 46 Saints et 23 Saintes parmi les 656 Tsadikim (Saints hommes) recensés au Maroc. Pour ceux qu n'ont pas pu écouter l'émission de radio du 2 décembre 2009 portant sur son livre" Maroc Terre des Saints", la voici archivée. http://www.radio-shalom.ca/showemission.php?ID=1032
Pour plus d’informations sur ce livre, contacter Élie Azoulay: E-mail: azoulay.e@sympatico.ca WebSite: http://www.marocterredessaints.com/
Prix : 50 €uros ou 70 $ Canadiens ou 200 Nis (Shekalim) ou 350 Dirhams 100% des profits seront distribués aux oeuvres de charité. Frais de postage Courrier 1 jour (Montréal) : 11.00 $ - États-Unis (UPS) : 25.00 $
Ce livre se veut une rétrospective de 46 saints et de 23 saintes qu’il m’a fallu choisir, non sans peine, parmi les 656 recensés dans tout le territoire marocain.
Il se veut aussi une étude sur la grande diversité des types humains et des comportements culturels qui n’ont d’égal que les contrastes frappants entre les grandes cités ouvertes sur le monde occidental et les villages antiques de l’Atlas, où la culture berbère servait de support aux valeurs et aux pratiques juives et musulmanes. La vénération des saints est un phénomène universel dans toutes les religions monothéistes. Cette vénération revêt une connotation religieuse et renferme une dimension historique, sociologique, folklorique, économique, culturelle ou parfois même politique. « Mes recherches ont été tirées de recueils, de documents et de livres dont l’un des auteurs, Issachar Ben-Ami, a travaillé plus de dix ans sur le terrain. Ce dernier, pendant la période de ses recherches en 1975, a œuvré avec un sentiment d’urgence car il pressentait que le temps était un facteur important, étant donné que les vestiges étaient en train de disparaître rapidement. Presque tous les Juifs du Maroc ont quitté leur pays et pour la première fois, une réalité émergeait : les traditions musulmanes liées aux saints étaient en train de supplanter les traditions juives. La mémoire de plusieurs saints juifs pouvait se perdre à jamais.
Il faut noter qu’au début des années 1800, et en dépit des persécutions envers les juifs, la vénération des saints était accomplie simultanément par les juifs et par les musulmans. Il est intéressant de souligner que dans un ouvrage de Louis Voinot, paru en 1948, l’auteur mentionne que 45 saints juifs étaient vénérés par les musulmans, 14 saints musulmans également vénérés par les juifs et 31 saints revendiqués par les deux religions. Sur l’ensemble du territoire marocain, on a recensé 656 saints, dont 23 sont des femmes saintes.
On ne peut parler du Maroc, enquêter sur les us et coutumes d’une communauté qui a quitté en masse ce pays pour Israël, l’Europe et l’Amérique, sans faire référence à l’un des phénomènes les plus spécifiques de ce pays : le culte des saints. Le fait que les Juifs du Maroc restent, de nos jours encore, attachés aux pèlerinages sur les tombes des saints, est directement lié aux prédications des rabbins : le Sage est considéré comme le fondement du monde, il prononce sa sentence et Dieu l’applique. Cette conviction fondamentale, profondément ancrée dans le culte et dans le folklore juifs marocains, sous-tend la croyance en l’intercession du saint en retour de la conduite irréprochable de celui qui la requiert. Ce sont les rabbins du Maroc qui, dans leurs prêches, ont insufflé ces principes à leurs contemporains et aux générations futures, sous forme d’un mélange de compréhension pour les besoins d’autrui et de vertus juives de charité, d’espoir en la rédemption et d’amour du prochain. Les souvenirs de notre communauté juive du Maroc, qui consacrait des journées sur divers sites où les saints sont enterrés, sont encore présents dans ma mémoire. Les pèlerins quittaient leurs maisons en ville et voyageaient en voiture ou en autobus, parfois pendant des heures, avec vieillards, femmes, enfants et malades de tous âges, pour se rendre dans des coins isolés et arides, et pourtant aménagés pour les recevoir. Plusieurs devaient monter leurs tentes, faute de disponibilité de chambres, et l’emplacement pouvait ressembler à une reproduction hollywoodienne du passage des Hébreux dans le Sinaï après la sortie d’Égypte. Certains sacrifiaient des moutons ou des bœufs; d’autres offraient victuailles et eau de vie en l’honneur du saint auquel ils s’identifiaient, chantant son nom et implorant sa bonne grâce. La nuit était longue et animée.
Les orchestres, emportés par la ferveur frénétique des pèlerins, ne rangeaient leurs instruments qu’aux petites heures du matin, au moment même où les flammes, que les fidèles avaient alimentées la veille par des jets de milliers de bougies aux pieds de la tombe sacrée, se consumaient, dégageant cette odeur typique de cierges éteints. Et dès l’aube, les tentes se démontaient, les voitures et autobus se remplissaient, emportant avec eux espoir, bougies et autres objets, symboles d’un passage en ces lieux saints.
Il y avait place pour tout le monde en ces endroits, sans distinction de religion ou de couche sociale. En ce temps-là , les démunis – comme si le saint veillait sur eux – recevaient leur part de bonheur avec largesse. Lors de ces pèlerinages, il était essentiel de partager et de donner aux œuvres communautaires qui s’occupaient de nos pauvres et de nos institutions, y compris de l’entretien des tombes de nos saints.
Je me souviens de ces femmes, la joue appuyée sur la pierre réchauffée par le brasier de plusieurs candelas, pleurant et implorant pour la guérison d’un proche ou la réalisation d’un vœu.
Je me souviens aussi de ces handicapés que des hommes forts levaient de leur chaise, montant la petite colline rocailleuse pour les faire approcher le plus près possible du lieu saint et du rabbin qui bénissait sans interruption, du matin au soir, puisant une force surnaturelle, sans doute générée par le contexte et par son propre dévouement.
L’auteur Elie Azoulay, son épouse Suzanne Azoulay, leur fille Anne, leur fils Éric
Les Juifs du Maroc, de par leur foi, avaient gardé en eux ce rituel datant des temps immémoriaux. Selon la Haggadah, quand Caleb fut envoyé par Moïse à Canaan comme espion, il fit un détour et alla visiter la tombe des patriarches à Hébron pour prier et demander leur aide contre les mauvaises intentions des autres espions. En outre, avant la destruction du Temple par Titus, un pèlerinage annuel avait lieu au sanctuaire de l’arche de Yahvé et tous les juifs qui habitaient à l’extérieur d’Israël s’y rendaient pour offrir des sacrifices sur l’Autel et manger le repas sacré. Cet événement est relaté dans la Bible, 1er livre de Samuel. Elkana, fils de Jéroham, habitait la montagne d’Éphraïm; il amenait femmes et enfants à Silo, cité du premier site permanent du Tabernacle ou Autel sacré des Israélites, pour offrir des sacrifices devant l’Éternel des armées.
Aujourd’hui, les Juifs marocains sont dispersés aux quatre coins de la planète, mais où qu’ils soient, leur rêve est de pouvoir un jour faire un pèlerinage sur des lieux saints. Certains le font, tandis que les autres continuent de célébrer la Hilloula dans leur communauté respective, avec la ferveur et l’enthousiasme qu’on leur connaît. »
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L'écrivain & anthropologue Elie Azoulay (1) a présenté à Montréal son ouvrage : Maroc, Terre des Saints: Histoire et Origine des Saints Juifs du Maroc
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Né le 25 octobre 1947 à Casablanca,, Elie Azoulay est professeur de dessin technique et de haute couture à l'Ecole professionnelle israélite de Casablanca, diplômé de l'École des Beaux Arts de Casablanca. a participé à plusieurs expositions de peinture sur toile. Homme d'affaires à Montréal, au Canada, impliqué pendant 14 ans au sein de la Communauté Sépharade de Laval, dont il a été le président durant un mandat.
Le livre de 315 pages en grand format (21cm x 28cm), avec plus de 400 photos couleur, sur papier glacé et une couverture anglaise de carton rigide cousue main avec photo laminée, un livre de collection, synthétise l’histoire et l'origine des saints juifs marocains. Le choix de l’auteur s’est porté sur 46 Saints et 23 Saintes parmi les 656 Tsadikim (Saints hommes) recensés au Maroc.
Pour ceux qu n'ont pas pu écouter l'émission de radio du 2 décembre 2009 portant sur son livre" Maroc Terre des Saints", la voici archivée.
http://www.radio-shalom.ca/showemission.php?ID=1032
Pour plus d’informations sur ce livre, contacter
Élie Azoulay: E-mail: azoulay.e@sympatico.ca
WebSite: http://www.marocterredessaints.com/
Prix : 50 €uros ou 70 $ Canadiens ou 200 Nis (Shekalim) ou 350 Dirhams
100% des profits seront distribués aux oeuvres de charité.
Frais de postage Courrier 1 jour (Montréal) : 11.00 $ - États-Unis (UPS) : 25.00 $
Ce livre se veut une rétrospective de 46 saints et de 23 saintes qu’il m’a fallu choisir, non sans peine, parmi les 656 recensés dans tout le territoire marocain.
Il se veut aussi une étude sur la grande diversité des types humains et des comportements culturels qui n’ont d’égal que les contrastes frappants entre les grandes cités ouvertes sur le monde occidental et les villages antiques de l’Atlas, où la culture berbère servait de support aux valeurs et aux pratiques juives et musulmanes.
La vénération des saints est un phénomène universel dans toutes les religions monothéistes. Cette vénération revêt une connotation religieuse et renferme une dimension historique, sociologique, folklorique, économique, culturelle ou parfois même politique.
« Mes recherches ont été tirées de recueils, de documents et de livres dont l’un des auteurs, Issachar Ben-Ami, a travaillé plus de dix ans sur le terrain. Ce dernier, pendant la période de ses recherches en 1975, a œuvré avec un sentiment d’urgence car il pressentait que le temps était un facteur important, étant donné que les vestiges étaient en train de disparaître rapidement. Presque tous les Juifs du Maroc ont quitté leur pays et pour la première fois, une réalité émergeait : les traditions musulmanes liées aux saints étaient en train de supplanter les traditions juives. La mémoire de plusieurs saints juifs pouvait se perdre à jamais.
Il faut noter qu’au début des années 1800, et en dépit des persécutions envers les juifs, la vénération des saints était accomplie simultanément par les juifs et par les musulmans. Il est intéressant de souligner que dans un ouvrage de Louis Voinot, paru en 1948, l’auteur mentionne que 45 saints juifs étaient vénérés par les musulmans, 14 saints musulmans également vénérés par les juifs et 31 saints revendiqués par les deux religions. Sur l’ensemble du territoire marocain, on a recensé 656 saints, dont 23 sont des femmes saintes.
On ne peut parler du Maroc, enquêter sur les us et coutumes d’une communauté qui a quitté en masse ce pays pour Israël, l’Europe et l’Amérique, sans faire référence à l’un des phénomènes les plus spécifiques de ce pays : le culte des saints. Le fait que les Juifs du Maroc restent, de nos jours encore, attachés aux pèlerinages sur les tombes des saints, est directement lié aux prédications des rabbins : le Sage est considéré comme le fondement du monde, il prononce sa sentence et Dieu l’applique. Cette conviction fondamentale, profondément ancrée dans le culte et dans le folklore juifs marocains, sous-tend la croyance en l’intercession du saint en retour de la conduite irréprochable de celui qui la requiert. Ce sont les rabbins du Maroc qui, dans leurs prêches, ont insufflé ces principes à leurs contemporains et aux générations futures, sous forme d’un mélange de compréhension pour les besoins d’autrui et de vertus juives de charité, d’espoir en la rédemption et d’amour du prochain.
Les souvenirs de notre communauté juive du Maroc, qui consacrait des journées sur divers sites où les saints sont enterrés, sont encore présents dans ma mémoire. Les pèlerins quittaient leurs maisons en ville et voyageaient en voiture ou en autobus, parfois pendant des heures, avec vieillards, femmes, enfants et malades de tous âges, pour se rendre dans des coins isolés et arides, et pourtant aménagés pour les recevoir. Plusieurs devaient monter leurs tentes, faute de disponibilité de chambres, et l’emplacement pouvait ressembler à une reproduction hollywoodienne du passage des Hébreux dans le Sinaï après la sortie d’Égypte. Certains sacrifiaient des moutons ou des bœufs; d’autres offraient victuailles et eau de vie en l’honneur du saint auquel ils s’identifiaient, chantant son nom et implorant sa bonne grâce. La nuit était longue et animée.
Les orchestres, emportés par la ferveur frénétique des pèlerins, ne rangeaient leurs instruments qu’aux petites heures du matin, au moment même où les flammes, que les fidèles avaient alimentées la veille par des jets de milliers de bougies aux pieds de la tombe sacrée, se consumaient, dégageant cette odeur typique de cierges éteints. Et dès l’aube, les tentes se démontaient, les voitures et autobus se remplissaient, emportant avec eux espoir, bougies et autres objets, symboles d’un passage en ces lieux saints.
Il y avait place pour tout le monde en ces endroits, sans distinction de religion ou de couche sociale. En ce temps-là , les démunis – comme si le saint veillait sur eux – recevaient leur part de bonheur avec largesse. Lors de ces pèlerinages, il était essentiel de partager et de donner aux œuvres communautaires qui s’occupaient de nos pauvres et de nos institutions, y compris de l’entretien des tombes de nos saints.
Je me souviens de ces femmes, la joue appuyée sur la pierre réchauffée par le brasier de plusieurs candelas, pleurant et implorant pour la guérison d’un proche ou la réalisation d’un vœu.
Je me souviens aussi de ces handicapés que des hommes forts levaient de leur chaise, montant la petite colline rocailleuse pour les faire approcher le plus près possible du lieu saint et du rabbin qui bénissait sans interruption, du matin au soir, puisant une force surnaturelle, sans doute générée par le contexte et par son propre dévouement.
L’auteur Elie Azoulay, son épouse Suzanne Azoulay, leur fille Anne, leur fils Éric
Les Juifs du Maroc, de par leur foi, avaient gardé en eux ce rituel datant des temps immémoriaux. Selon la Haggadah, quand Caleb fut envoyé par Moïse à Canaan comme espion, il fit un détour et alla visiter la tombe des patriarches à Hébron pour prier et demander leur aide contre les mauvaises intentions des autres espions. En outre, avant la destruction du Temple par Titus, un pèlerinage annuel avait lieu au sanctuaire de l’arche de Yahvé et tous les juifs qui habitaient à l’extérieur d’Israël s’y rendaient pour offrir des sacrifices sur l’Autel et manger le repas sacré. Cet événement est relaté dans la Bible, 1er livre de Samuel. Elkana, fils de Jéroham, habitait la montagne d’Éphraïm; il amenait femmes et enfants à Silo, cité du premier site permanent du Tabernacle ou Autel sacré des Israélites, pour offrir des sacrifices devant l’Éternel des armées.
Aujourd’hui, les Juifs marocains sont dispersés aux quatre coins de la planète, mais où qu’ils soient, leur rêve est de pouvoir un jour faire un pèlerinage sur des lieux saints. Certains le font, tandis que les autres continuent de célébrer la Hilloula dans leur communauté respective, avec la ferveur et l’enthousiasme qu’on leur connaît. »