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Patrimoine de la chanson juive marocaine : Maxime Karoutchi, le gardien de l'héritage

 

 

Les chanteurs juifs marocains ont indéniablement beaucoup apporté à la chanson marocaine et enrichi son répertoire. Nombreux sont les chanteurs de confession juive qui ont consacré leur vie à la préservation de ce patrimoine et ont réussi à en sauver une grande partie. 

Salim Lahlali, Sami Al Maghribi, Zahra Al Fassia et d'autres ont fortement marqué ce volet de la culture marocaine ; lequel risque de se perdre si une action vigoureuse n'est pas engagée. 

Le seul qui porte  le flambeau aujourd'hui est Maxime Karoutchi, qui est lui aussi issu d'une famille de musiciens très présente au niveau du chant juif au Maroc et dans la musique andalouse. Natif de Casablanca, Maxime Karoutchi a appris le chant dès son jeune âge, quand ses parents écoutaient la radio qui diffusait les succès de la chanson orientale et marocaine. 

Dans cette ambiance, il s'est épris d'un instrument dont il a joué pendant des années. C'est l'orgue qu'il découvrit par hasard lors d'une fête. Il en joua avec l'orchestre de son père en l'absence de l'organiste officiel. C'est sur le conseil de sa mère que son père a accepté non sans réserve cette proposition parce que pour lui, Maxime risquait de ne pas être à la hauteur. Ce dernier s'était au contraire bien illustré ce soir-là, et sa prestation a plu à son père, Karoutchi Al Maghribi,  et à tous les membres de l'orchestre. Le fait que son père recevait également des musiciens chez lui, lui a permis de les connaître de près et de s'inspirer de leurs prestations. 

Aujourd'hui, Maxime est considéré comme le dépositaire de la chanson juive marocaine. C'est une chance puisqu'il a connu les grands chanteurs. De ce fait, il est le porte-flambeau, celui sur lequel on compte pour sauver ce patrimoine qu'aucun juif marocain, qu'il soit immigré aux Etats-Unis, au Canada ou ailleurs, ne saurait oublier. C'est ce que constate Maxime qui est souvent appelé à animer des soirées un peu partout dans le monde. Où qu'ils se trouvent, les juifs marocains restent très attachés à leur pays, à leur culture et à leurs traditions. Cette culture justement risque de se perdre  aujourd'hui, en l'absence des pionniers qui ne sont plus de ce monde. 

A juste titre, Maxime tire la sonnette d'alarme et appelle à la pérennisation de cette musique surtout andalouse qui n'est toujours pas écrite alors que la chanson orientale se prête à la partition et au solfège puisqu'elle ne comprend pas le quart de ton. 

Et Maxime de rappeler que c'est grâce à feu Haj Abdelkrim Rais qu'on a réussi à sauver une bonne partie de ce patrimoine mais, depuis,  rien n'a été entrepris. 
Il faut dire, comme le rappelle Maxime, que ce patrimoine a survécu des siècles durant, depuis  l'arrivée des juifs d'Andalousie, qui ont fui l'Inquisition. Ce patrimoine a été pendant tout ce temps jalousement gardé  et ce n'est pas normal de le laisser à l'abandon. Ce patrimoine  qui comprend, outre la musique, la cuisine, la tradition vestimentaire, entre autres, constitue la fierté des juifs marocains immigrés. Maxime en sait quelque chose, lui qui anime des soirées un peu partout. Quand il est question de fête chez une famille juive marocaine immigrée, c'est la musique marocaine, certes, mais aussi le kaftan, la pastilla et tout le reste. 

Cette appartenance et cette fierté, Maxime fait en sorte qu'elle se consolide et se pérennise. C'est pour cela qu'il a rejoint le collectif des "vedettes citoyennes" en compagnie d'autres artistes et qu'il pense à un grand projet, celui de rendre hommage à tous les grands de la chanson marocaine dont  Hajja Hamdaouia et Najat Aâtabou. 

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