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Textes d’introduction, Note d’Opportunité et autres textes du Film Marrakech-la-Juive

 

Le réalisateur Arrik Delouya présentera en avant-première, son film «Marrakech-la-Juive:Du Jardin des Hespérides à la Vallée des Pleurs», en présence de toute l’équipe du tournage, de la communauté juive locale, des notables et amis marocains et de journalistes, critiques et artistes. Le film sera projeté  prochainement à Marrakech avant de parcourir le monde auprès des communautés juives marocaines dans, en Israël, en France, au Canada et aux USA mais également en GB, en Suisse, en Espagne.

L’Avant-Première aura lieu le 10 mars 2019 à 16h00 à l’hotel Es-Saadi de Marrakech.

Par ce documentaire de 90 minutes, filmé en 2018, nous avons un regard bouleversant sur ce qui reste de patrimoine juif à Marrakech:  cité des merveilles, de jardins, de palmeraies, de musées de de places, de synagogues, sous l’oeil vigilant du Toubkal.

 

Avec la question, poignante:

« Pourquoi sont-ils partis ? »;

« Que restera-t-il, désormais, de la présence juive à Marrakech, trois fois millénaire ?

Les juifs étaient là depuis toujours. Bien avant la conquête arabe, plus de 300 000 juifs vivaient au Maroc au XX° siècle.

Aujourd’hui, il en reste moins de 1500 dont une centaine à Marrakech.

Elias Canetti (Prix Nobel de Littérature en 1981)  évoque cette présence dans “Les Voix de Marrakech: Journal d'un Voyage : " ...je me trouvais maintenant sur une petite place carrée qui me parut être le cœur du Mellah.  Des hommes et des femmes se tenaient près d'une fontaine rectangulaire. Les femmes portaient des cruches qu'elles emplissaient d'eau. Les hommes remplissaient leurs outres de cuir. Leurs ânes étaient  auprès d'eux et attendaient qu'on les abreuvât. Au milieu de la place quelques gargotiers étaient accroupis. Je ne compris pas ce qu'ils disaient mais, à en juger par leurs  mimiques, il s'agissait des grands problèmes du monde. Ils étaient d'opinions différentes et  combattaient à coups d'arguments. J'eus l'impression qu'ils admettaient avec plaisir les arguments des autres.... Je n'avais plus envie de m'en aller…”

 

Arrik Delouya, l’un des derniers nés à Marrakech d’une lignée qui remonte à 1492, dirige actuellement deux fondations de sauvetage du patrimoine juif de Marrakech depuis une vingtaine d’années. Sociologue, chercheur, ce sont  ses racines qu’il est allé chercher pour redécouvrir ses proches et les interroger.  Et aussi pour accomplir une oeuvre unique, de mémoire et de sens, pour le patrimoine humain.

Le film dépeint une vie communautaire encore bien juive à Marrakech et montre plusieurs Sefers Torah dans les trois synagogues encore en activité, ainsi que le cimetière juif, dernier foyer de cet héritage où reposent tant de Saints.

Ce sont eux, les derniers Sépharades, les vestiges vivants d’une culture immense, qui se meurt. D’une culture ouverte à l’autre: le patrimoine judéo-marocain est commun aux juifs, aux musulmans berbères comme arabes. Il est le symbole d’une coexistence riche et exemplaire.

Jacky Kadoch, président de la communauté israélite de Marrakech-Essaouira,  dans le prolongement des analyses de Daniel Sibony, du Pr. émérite Ephraïm Riveline et de la famille Abécassis, abordent les raisons historiques et démographiques qui expliquent un départ lourd de conséquences.

Aujourd’hui, des  chercheurs musulmans du Maroc s’attèlent au labeur de prospection et de  mise en valeur du patrimoine judéo-marocain qui est aussi le leur, après une “ amnésie” préjudiciable à la mémoire marocaine.

De leur côté, dispersés à travers le monde, cadres, médecins (dont un prix Nobel), avocats, et autres professions libérales, les juifs originaires du Maroc ressentent le besoin vital de retrouver les traces de leurs racines et de d’oeuvrer pour le bien être de ce pays, à l’instar de David Assouline qui, dans son film sur Sefrou « Entre Paradis perdu et terre promise » nous plonge dans les interrogations d’une histoire commune . 

Une histoire unique, d’une richesse culturelle, intellectuelle et morale exceptionnelle, une histoire qu’il est vital aujourd’hui de transmettre.

Arrik Delouya

 

 

Note d’Opportunité du Réalisateur :

« MarrakecLa-Juive : Du Jardin des Hespérides à la Vallée des Pleurs ».

Réalisation d’un film documentaire, long métrage de 100 minutes sur le patrimoine juif de Marrakech par : Arrik Delouya, l’APJM & Zohar.

13641082950916300029_17411140790943306269Ceux qui se souviennent de la présence juive au Maroc, que ce soit dans les villes ou les campagnes, sont en train de disparaitre et avec eux la mémoire de ce Judaïsme, jadis dynamique, créatif et ancré dans une histoire deux fois millénaire.

Il ne s’agit pas de faire une énième rétrospective folklorique destinée à quelques nostalgiques du « bon vieux temps », mais d’un travail de mémoire qui reprécise les lieux, redit les noms, retrace les évènements, les récits oraux qui donnent eux-mêmes naissance à des écrits.

Il s’agit aussi, de retrouver des sons, des bruits, des pleurs, des rires, des adages et l’humour de Marrakech.

Il s’agit d’attraper les gestes qu’on croyait immuables et les instants furtifs d’une vie de la ville rouge où se sont mêlés les mots, les langues, les savoirs, les plaisirs quotidiens, les sagesses et les folies.

Marrakech-la-juive, souvent évoquée comme une Jérusalem de l’Atlas, n’est pas l’évocation d’une histoire à la veille de sa clôture, mais une borne du souvenir qui ouvre sur les jours et les siècles à venir, un rappel qui indique encore la route à continuer sur des pas qui ne s’oublient pas.

Textes, images, sons, chants, prières et rires, documents publics ou inédits seront les pierres précieuses de cette reconstruction de ce qui ne doit pas tomber dans l’oubli.

 «MarrakecLa-Juive: Du Jardin des Hespérides à la Vallée des Pleurs».

Réalisation d’un film sur ce sui reste de notre patrimoine juif à Marrakech.

Voyages de terrain et de travail à Tel-Aviv et à Marrakech :

Des voyages de terrain ont eu lieu en 2016, 2017 et 2018 au Maroc et en Israël permettant d’avancer dans nos recherches comme sur le plan logistique. Plusieurs missions à Marrakech ont eu lieu en  2018 pour réaliser notre film. Le synopsis est disponible et sera envoyé sur demande aux membres de nos associations. Le film est pratiquement achevé. Le montage est en cours de finition.

 

Réunions de travail à Paris et à Marrakech :

Plusieurs rencontres parisiennes ont lieu de façon hebdomadaire durant toute l’année dans le but de conforter nos actions et de progresser au niveau conceptuel. Idem à Marrakech. Des cameramen et monteurs à Marrakech ont été approchés. Des mécènes ont été sollicités. Le film est achevé avec l’aide des membres de la communauté juive locale.

Nos acquis sont confortés auprès de notre première association parisienne APJM / Permanences du Judaïsme Marocain. Notre association-sœur Zohar Asso Israélienne pour la préservation, la diffusion & le rayonnement du judaïsme marocain (Tel-Aviv) est également engagée. זוהר - העמותה לשימור ולהפצת מורשת יהדות מרוקו

Parmi les vétérans, Moché Bar-Hen, le co-président d’honneur est régulièrement approché par téléphone pour avis. Il est sur place en relation constante avec nos membres.

Plusieurs réalisations de périples « Racines et Mémoire » à Marrakech et dans ses environs, nous ont donné l’idée de préparer un film sur le patrimoine juif de Marrakech mais aussi de rédiger quelques ouvrages sur ce patrimoine.

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