LE 8
Janvier ( 5 Chevat 5744 ) , Rabbi Israel ABEHASSERA, familièrement
appelé BABA
SALé s’éteignit
en Israel, à Nétivot, village du Neguev fondé et peuplé par
des dizaine de milliers de juifs d’Afrique du Nord. Par une
triste journée d’hiver, ses fidèles affluèrent des dizaines
de milliers pour ses funérailles, venant de tous les coins du
pays. La presse israélienne estima à plus de cent mille le
nombre de personnes qui vinrent accompagner le saint homme à sa
dernière demeure.
A
l’origine , la famille portait le nom d’ELBAZ. L’un des aïeux,
le rabbin Shmouel Elbaz était le chef spirituel de sa communauté ;
un jour qu’un capitaine lui refusa l’accès de son navire,
parce qu’il n’avait pas assez d’argent, notre rabbin
s’assit sur sa natte, pria et prit ainsi la mer à la stupeur
des témoins ; Shmouel changea de nom alors et s’appela
Abehassera qui veut dire « le père de la natte ».
La
dynastie venait d’être fondée.
Rabbi
YAKOV Abehassera (grand père de Rabbi Israel ) fut célèbre
avant de naître. Son père Rabbi Messaoud eut un rêve : que
leur fils illuminerait le monde par sa sainteté.
A
l’âge de 13 ans, le jeune Yakov, déjà initié par son père
à la Bible et au Talmud, s’adonna à l’étude de la kabale.
Mordéhaï ben Shaoul, kolleleman venu de Jerusalem étudia avec
Rabbi Yakov le traité de HAGUIGA. ; émerveillé par les
commentaires cabalistiques qu’il entendait pour la première
fois, il invita la communauté à nommer le jeune rabbin Yakov au
poste de juge et de rabbin.
De
nombreux récits prodigieux illustrent cette figure du 19° siècle, dans un monde où le surnaturel côtoie le naturel.
Il
avait l’habitude de se réveiller à Minuit pour lire le
« tikoun hatsot » consacrant le reste de sa nuit à
l’étude et la méditation. Une nuit, un de ses serviteurs
entendit une voix étrangère provenant de la chambre de son maître
qui était censé être seul. S’approchant pour voir, il fut
aveuglé par une lumière éblouissante. Il ne retrouva la vue
qu’après avoir promis à son maître de ne pas dévoiler le
secret de la visite céleste qu’il venait de recevoir.
Une
autre fois, Rabbi Yakov était l’hôte d’un riche. Pendant le
repas, un agneau échappé du bercail s’approcha du rabbi ;
le rabbin l’observa et lui dit : « rejoins ton
bercail, je ferai ce que tu me demandes ». Il expliqua alors
à ses convives : « Voyez vous, cet agneau incarne l’âme
sainte d’un talmid hakham, le tikoun de son âme exige un
abatage spécial avec de fortes kavanot et la consommation de sa
chair dans un repas rituel pour l’accomplissement d’une mitsva ».
Quelques jours plus tard, le maître de maison accompagnait son hôte
à son départ, il entendit une voix mystérieuse qui soufflait à
Yakov Abéhassera « tu as sauvé mon âme. D’
t’accordera la grandeur et la vie ».
Au déclin
de sa vie, rabbi Yakov prit la route d’Eretz Israel après avoir
maintes fois ajourné son voyage. Mais la mort le surprit en 1880
non loin d’Alexandrie en Egypte. La mort le surprit-elle ?
On raconte que le saint rabbin avait prévu sa fin et prévenu ses
proches. Une dizaine d’ouvrages d’exégèse, d’éthique, de
commentaires talmudiques, de kabale, de responsa et de poèmes
liturgiques furent publiés après sa mort.
Rabbi
Israel Abehassera, BABA
SALé, était le
petit fils de Rabbi Yakov. IL naquit en 1890 à Rissani au
Tafilalet. Déjà enfant, il fit preuve d’une grande
intelligence et d’une aptitude exceptionnelle pour les études.
A 17 ans il prit la direction de la yéchiva qui portait le nom de
son grand père. A 28 ans, il était nommé Dayan (juge) au
tribunal rabbinique. En 1963, âgé de 73 ans, Baba Salé immigra
en Israel.
Tout
comme son ancêtre, c’était un kabaliste adonné à la méditation
et à la contemplation. Il utilisait les prières des textes
manuscrits du grand père Rabbi Yakov sur les kavanot, élaborées
par le ARIZAL et connues de rares initiés.
Son
modeste domicile à Netivot était ouvert à tous, Ses adeptes
affluaient de tous les coins du pays. Il recevait chacun écoutait
son récit, le bénissait, lui donnait une bouteille d’eau bénite
par lui et le renforçait dans sa foi. Cette eau du robinet, comme
il l’expliquait lui-même n’avait aucun pouvoir transcendant ;
son efficacité naissait de la rencontre d’une foi, de celle
d’une bénédiction, celle du saint homme.
Voici
quelques témoignages diffusés aux premiers jours de Janvier 1984
par la télévision israélienne :
Un
jeune coiffeur de Netivot réussit dans ses affaires et dans son
travail grâce au conseil et à la bénédiction qu’il reçut du
saint homme.
Un
jeune soldat certifia être sorti indemne de la guerre du Liban,
grâce au fait qu’il invoquait le nom de Baba Salé chaque fois
qu’il encourait un danger.
Une
maman raconta qu’elle fut atteinte de la rougeole alors
qu’elle était enceinte. Les médecins lui conseillèrent de se
faire avorter. Elle alla prendre conseil chez le Rabbi, ce dernier
la bénit et lui promit des enfants sains et saufs ; elle
enfanta des jumeaux en parfaite santé.
Le
directeur d’un lycée de Jerusalem, raconta que son fils se
trouva dans le coma pendant plusieurs jours ; il alla
solliciter
La bénédiction
du « faiseur de prodiges de Netivot » et revint avec
une bouteille d’eau. Il en imbiba les lèvres de l’enfant qui
guérit aussitôt.
Une
femme agouna (dont le mari a disparu, ne peut refaire sa vie tant
que le veuvage n’a pas été prouvé ou que le mari n’a pas été
retrouvé et contraint d’accepter le divorce) se présenta chez
le rabbin sépharade Mordehaï Eliahou, qui lui conseilla de
consulter Rabbi Israel Abehassera. Ce dernier la bénit et lui dit :
« tu diras à celui qui t’a envoyé d’aller chercher
vers Dimona un certain Aflalo. Le rabbin Eliahou arriva à Dimona,
sans aucune information préalable. Il entra au hasard chez une
famille en deuil pour participer à la prière du soir. Au moment
de quitter la maison de l’endeuillé, il raconta ce qui
l’avait amené à Dimona. C’est alors qu’un vieil homme
s’adressant à lui l’informa ; je suis Aflalo, l’homme
que tu cherches vient de mourir ; je l’ai enterré
aujourd’hui moi-même. Il fit signer le nommé
Aflalo
La déposition
qui libéra légalement la femme qui pouvait maintenant se marier.
Chaque
année des milliers de visiteurs pour la Hiloulla de Baba Salé à
Netivot.
BOB.RUBEN" <BOB.RUBEN@wanadoo.fr>
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