De MEKNES ? ...IMASSINE, sac ? dos et godillots, mules , dromadaires ...et 4/4.

Bonjour Luz - Contente que tu aies repris cette rubrique et absolument magnifique ce poeme "comment aurais-je le temps" de cette jeune berbere. Merci.

Amities

MRIRIDA N'AIT ATTIK

"Faut-il préciser ici que tous les poèmes de ce recueil ne sont pas de la propre inspiration de Mririda ? Mais ceux qu'elle devait à une ancestrale tradition orale, ou, ceux du troubadour Ali. Elle me les a rapportés avec un art qui n'appartient qu'à elle.
C'est pendant une halte à Azilal, que je fis connaissance de la jeune poètesse. J'eus le souci constant de respecter le plus possible "le texte oral". Car le dialecte tachelhaït ne s'écrit plus : dans la nuit des temps, son écriture employait probablement les caractères lybiques et ceux du "tifinagh" des Touareg, eux-mêmes dérivés de l'aiphabet sumérien." René Euloge.

MRIRIDA N'AIT ATTIK

"Je l'écoutais chanter monts et vallées, avec la vie quotidienne au village, ses drames familiaux, ses joies et ses peines.
Chez Mririda, ce génie de sentiment et d'expression poétiques, était d'autant plus bouleversant qu'il hantait le coeur et l'esprit d'une jeune berbère "inculte" née à Magdaz." René Euloge.

1/ O Meule, nous invoquons Dieu...

Les Chants de la Tassaout

La poétesse Fatema Chahib Abaroudi ("Poèmes - Songes des Hautes Terres" a écrit un très beau texte à la mémoire de Mririda. En voici un extrait :
"...Par toi, la littérature orale berbère se perpétue dans sa plus pure tradition et son authenticité première.
...Et si tu crains toujours l'oubli, écoute la Tassaout, ta rivière tant aimée, rouler et chanter sa même chanson d'eau sur les galets de ton enfance : c'est aussi ton nom qu'elle mumure inlassablement...Mririda...Mririda la taneddamt."

LUZ

En ce 20 décembre,je reçois ces dernières pages comme un merveilleux cadeau d'anniversaire qui servira également de cadeau de Nöel.
Je savoure et pense ne pas être le seul.

Comme nous sommes en pays Chleuh, je peux dire que je bois du petit lait, le leben, ce coca berbère comme ils aiment à le désigner eux- mêmes. Merci encore.

Bonjour Luz - Moi aussi, comme Bleon, je te remercie de nous faire lire ces poemes. Quel delice!

Amities.

BLEON

Nous te souhaitons un joyeux anniversaire. Merci pour ta fidélité : je pense que tu seras émerveillé quand tu liras la magnifique préface du livre "Les chants de la Tassaout", rédigée par Léopold Sédar Senghor.
Nos amitiés.

VANCOUVER

Merci de nous rendre visite régulièrement. Nous savons à quel point tu es occupée : peut-être penses-tu parfois "quand aurais-je le temps...?" bien que tu ne vives pas au coeur du Haut-Atlas...
Nos amitiés.

Bonjour Luz,

En effet comme disait cette aimable et discrete jeune berbere de la Haute Tassaout "quand aurais-je le temps...?"

Car aujourd'hui nous devons tout faire a Vancouver because demain tres grosse tempete de neige avec du Moins 10 ou du Moins 25 s'il y a vent en plus....Et moi qui disait recemment sur ce site d'ailleurs que nous etions la Cote d'Azur du Canada!!! En tous les cas pas en ce moment et la derniere fois qu'il y a eu ce temps ici c'est en 1990.....Nous sommes tres mal equippes ici pour ces conditions et en plus on ne sait pas conduire (moi inclue) dans cette chose blanche que je n'aime que sur les montagnes...Et une grande partie des aeroports sont bloques au Canada et ou pas mal de gens pourraient passer Noel....

Continue Luz avec ces magnifiques poemes qui sont si reposants dans cette vie dingue que l'on mene.

Luz, le troubadour Ali, c'est Ali N'Ibakellioune
Voici la photo de la vesrion des chants que je possède ( Maroc Editions Casablanca)
Pièces jointes:

Voici également une photo, probalement la seule, de Mririda en 1940 extraite de l'ouvrage ci-dessus:
Pièces jointes:

Et pour finir, un muletier de Magdaz extrait également du même ouvrage. L'inévitable mule.
L'espèce de combinaison zébrée est tricotée sûrement par lui même avec des fils de laine noire et laine blanche. C'est avec cette tenue que l'on s'attaque à la neige. Jetez un coup d'oeil sur les chaussures.
Les fils par contre, c'est aux femmes que revient cette corvée après celle des laveuses de laine citée par Luz.
Pièces jointes:

Ogzibal

Merci pour toutes les photos. Je suis heureuse de voir que nous avons les mêmes lectures.
Notre livre, éditions Belvisi, date de novembre 1992 (Casablanca)
Je note p. 12 : Ali d'Ibakellioun.
Ibakellioun : village de la vallée de l'Assif-n-Rbat, affluent de l'Assif-Bougmez, où nous avons vu pour la première fois des traces de dinosaures et ce magnifique Tighermt.
Pièces jointes:

Ibakellioun - Traces de dinosaures
Pièces jointes:

Ogzibal

Au cours de chacune de nos randonnées, nous avons remarqué l'équipement rudimentaire des muletiers et de leurs jeunes aides, et surtout leurs sandales : on se demande comment ils peuvent parcourir des dizaines de km par jour, par tous les temps.
A la fin, chaque randonneur a offert vêtements, chaussures, sacs à dos, duvets en signe de remerciements. C'est peu en regard des nécessités.
Nos amitiés.

Luz
Quand j'allais partir au lycée en tant qu'interne à Casablanca en 1969-70, on avait un trousseau qui comportait entre autres 2 paires de chaussures. Quand j'ai demandé ça à mon père, il a répondu, je m'en souviens encore : Quand on aura une paire chacun dans la maison, à ce moment là on t'achétera 2 paires à toi. J'ai beau expliquer que sans ça, ils ne me garderont pas à l'internat et je m'entendais répondre: tant mieux, je n'ai personne pour garder les moutons. Et on n'était pas des nécessiteux, loin de là, le patriarche payait des impôts sur ses terres cultivables.
Dans l'Atlas comme tu l'as remarqué, pas de revenu mimimum d'insertion. Aucune possibilité de travailler dignement non plus de manière continue quand on est issu de l'Atlas profond. De plus les gens ont connu des périodes difficiles, guerres, razzia, etc. Le but étant de manger, le reste n'est que supérflu. Alors on économise sur sur tout y compris sur les chaussures auxquelles on demande d'avoir une semelle qui isole des piqures des épines, point. Pas de copines ni de copains à épater avec la dernière création de chez telle ou telle marque non plus, tout le monde est au même point.
Les habits c'est pareil, il faut éviter d'être nu, c'est tout. Accomoder les couleurs! comme dirait Mririda, Dieu n'a pas fait de place.
Je peux écrire des pages et des pages sur le sujet car je l'ai vécu et paradoxalement je suis en train de vivre depuis quelques années l'autre extrême : presque une nouvelle paire de pompes pour ma progéniture tous les 2 mois. Je ne citerai pas de marques, je pense que tout le monde sait de quoi il s'agit, en dessous de 40€, ils sont mécontents, je précise que Je suis dans la région parisienne. Les chaussures No-name comme je les appelle ne passent pas.
Les petits gestes que vous faites en fin de séjour ne sont pas inutiles. Il n'y a pas de petits cadeaux dans ces coins là.

Enfant de la tribu des AÏT ATTA, probablement enfant de nomades. Photo Philippe Lafond extraite de l'ouvrage : Haut Atlas, l'exil de pierres
Pièces jointes:

Ogzilal

On nous avait parlé des "problèmes d'équipement" dans les Hautes Vallées de l'Atlas. comme nous allons toujours au Maroc en voiture, nous emportons tout ce qui nous paraît "nécessaire".
Je comprends que la comparaison entre ce que tu as vécu et le mode de vie de tes enfants te donne le vertige...En effet, en une génération la vie a été complètement chamboulée, uniquement basée sur la consommation de masse et de marques. Comme c'est triste...
Cette rubrique est prête à accueillir tout ce que tu voudras écrire sur ta vie dans le Haut-Atlas : ce sera un véritable témoignage, et peut-être es-tu le seul à pouvoir le faire.
Toutes nos amitiés.

Bonjour Ogzilal,

Merci de venir dans cette rubrique et nous parler un peu de votre parcours et de nous ajouter ces magnifiques photos de Mririda, d'un enfant de la tribu de Ait Atta et du muletier de Magdaz. C'est ce Maroc que j'aime.

ogzilal

Que tous ces pieds du monde puissent suivre le même bonhomme de chemin que les tiens ont suivi !
Pièces jointes:

Mririda N'AIT ATTIK