Du temps du Protectorat, le paludisme sévissait gravement au Maroc. La malaria ou ‘’’fièvre des marais’’ était l’autre nom du paludisme.
La ‘’pacification’’ du Maroc, outre les résistances des Marocains, s’est heurtée aux effets du paludisme qui sévissait dans le pays.
Les deux zones qui étaient réputées les plus infestées par les moustiques porteurs de paludisme étaient la région du Gharb et une zone près de Fès. Aucune région du Maroc n’était épargnée. Les moustiques sévissaient même assez haut en altitude (1.800 - 2.000 mètres).
De 1930 à 1947, plus de 3,4 millions de personnes ont été traitées en moins de 20 ans contre les effets du paludisme.
Si vous rapportez ce chiffre à la population totale de l’époque, c’est énorme, d’autant que le système de santé ne permettait pas d’atteindre toute la population. Dans les maladies infectieuses et parasitaires, les décès attribués au paludisme auraient représenté plus de 40%, par exemple, pour l’année 1939.
Je me souviens qu’à mon époque encore (1960-1970) nous redoutions l’arrivée du printemps et des moustiques. L’hiver, nous n’avions pas de moustiques.
Au Maroc, beaucoup ont été touchés par le paludisme, certains en sont morts ou ont frôlé la mort à cause de ces satanés moustiques porteur de la maladie. Je me demande si du temps du Protectorat on trouvait des Européens épargnés par cette maladie, du moins du côté des plaines. Les zones les plus riches étaient les plus exposées car elles concentraient les terres agricoles les mieux irriguées.
Pour éliminer les moustiques, je me souviens que le DDT était répandu dans les jardins et les champs à tour de bras.
Chez les enfants, les médecins palpaient la rate. Si elle était palpable, le paludisme était passé par-là, l’hypertrophie de cet organe étant une des résultantes.
Les foies étaient fragilisés et des conséquences plus graves pouvaient exister comme des complications neurologiques. Bien sûr cette cochonnerie donnait des fièvres de cheval. Dans ma famille, une personne robuste, pourtant traitée à l’hôpItal, a risqué d’en mourir.
Pendant longtemps, lorsque j’allais au Maroc, j’avais un traitement préventif à la Nivaquine que je poursuivais un peu après mon retour. Quinine et Nivaquine étaient les deux médicaments les plus prescrits.
Je ne sais combien de tonnes de pesticides ont été déversés au Maroc contre les moustiques vecteur de paludisme.
Le Maroc d’aujourd’hui s’est presque défait du paludisme.
J’ai gardé une sainte trouille des moustiques.
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Modifié 1 fois. Dernière modification le 10/10/2019 09:11 par Jean-Francois.RABATI.