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À la recherche du jardin d’Éden 5 : Un jardin d’Éden allégorique – Le bien et le mal, par David Bensoussan

 

 

À la recherche du jardin d’Éden 5 : Un jardin d’Éden allégorique – Le bien et le mal, par David Bensoussan

 

 

 

 

Un jardin d’Éden symbolique

Au-delà de la grande communauté de thèmes entre la Bible et les écrits sumériens, la Bible évoque des significations et des valeurs morales qui transcendent et de loin le simple récit d’aventures ou d’anecdotes et qui sont en outre centrées sur des valeurs humaines permanentes.

Le récit biblique du jardin d’Éden a été abondamment interprété par les exégètes et des linguistes qui en ont ébauché une synthèse de la morale biblique basée sur l’ensemble des significations attribuables au texte biblique sur les plans de la relation homme-femme, celui du bien et du mal puis celui de l’immortalité.

Après l’expulsion du Jardin d’Éden, le sol fera germer épines et chardons et il faudra s’en nourrir dans la souffrance (Genèse 2-17 à 3-19). Il incombe alors à l’homme de produire son pain « à la sueur » de son front. En d’autres termes, l’homme se devra de faire grand attention pour bien faire extraire les fruits du sol, c’est-à-dire à travailler dur pour gagner son pain.

La symbolique du Jardin d’Éden pourrait renfermer un des aspects de l’évolution au fil des siècles d’un homme vivant de la cueillette des fruits de la nature à celui vivant des produits de l’agriculture. Mais une autre symbolique plus importante encore est celle de la connaissance du bien et du mal, soit une humanité dotée de conscience qui la singularise au sein de la Création.

La conscience

Le serpent était rusé (Genèse 3-1). Cela peut être également rendu par le serpent était nu. Après avoir goûté du fruit de l’arbre à connaître le Bien et le Mal, Adam et sa compagne découvrent qu’ils sont malins, c’est-à-dire qu’ils sont conscients de leur perte d’innocence. De là à en déduire que la perte d’innocence engendre honte et culpabilité, à l’instar d’une personne qui quitte l’enfance encore inconsciente du sens des responsabilités, il n’y a qu’un pas. Ainsi, connaître le Bien et le Mal c’est être capable de se juger soi-même sur chaque action et de s’en sentir responsable.

Avant d’expulser l’homme du Jardin d’Éden, le Créateur dit au serpent (qui symbolise la tentation dans le récit) à propos de l’homme: « Lui il l’écrasera la tête, toi tu lui mordras le talon (Genèse 3-15)». Les défis posés par la tentation des sens ou par le Bien et le Mal peuvent être surmontés par une attitude cérébrale et volontaire au départ et permet donc de surmonter les conflits posés par la tentation.

Sur nos traces la tentation est toujours prête nous traquer tout en cherchant à se déjouer de nous. D’une manière analogue, lorsque Caïn s’est vu refuser son offrande, il se fait dire: « si tu t’appliques au bien, tu pourras assumer ta condition ; le péché est tapi à la porte, il aspire à t’atteindre mais toi sache le dominer (Genèse 4-7). »

Le bien et le mal

Par ailleurs, et dans un tout autre ordre d’idées, une inconsistance linguistique intrigue le lecteur et demeure inexpliquée : la traduction littérale de « l’Arbre de la Connaissance (connaître) du Bien et du Mal » peut être soit « l’Arbre de la Connaissance Bien et Mal », soit « l’Arbre de Connaître Bien et Mal ». Chacune de ces lectures n’est pas complète en soi.

Dans la première lecture, « Bien et Mal » sont des noms communs, et l’article « du » y manque avant « Bien » et « Mal » pour que du point de vue de la syntaxe hébraïque le sens soit « l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal.

Dans la seconde, “Bien et Mal” sont des adjectifs et, du point de vue de la syntaxe hébraïque, l’article défini hébraïque précédant le verbe connaître est superflu, tout comme si l’expression « Bien et Mal » ne constitue qu’une seule et même entité bien définie plutôt que deux adjectifs distincts.

En nous fondant sur d’autres sources de la Bible en regard du Bien et du Mal, l’on est tenté de voir dans « Bien et Mal » l’intention du Créateur qui « établit la paix et crée le mal (Isaïe 45-7). » Le mal fait partie de la réalité terrestre. En outre et selon Jérémie (22-15 et 22-16), « le bien, c’est appliquer les principes de justice. »

Être armé de la Connaissance du Bien et du Mal, reviendrait donc à relever le défi consistant à « s’éloigner du Mal et de faire le Bien, à rechercher la paix et à la poursuivre (Psaumes 34-15). » L’être humain peut donc faire du Bien et du Mal, ou encore faire Bien et Mal. Il a le libre-arbitre et il pourrait au travers d’une attitude volontaire et des actions de justice s’appliquer au bien.

(Une étude plus poussée se trouve dans l’ouvrage La Bible prise au berceau).

Dr. David Bensoussan est professeur d’électronique. Il a été président de la Communauté sépharade unifiée du Québec 

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