ÉLOGE DU DOUTE, par Jacques Hadida

ÉLOGE DU DOUTE

 ï»¿Le doute semble être un manque d’évidence. Comme si l’evidence n’est rien d’autre que la réalité, la vérité.

 Il reste que le doute fait partie de notre vie, qu’on le veuille ou pas. Nous devons donc faire une place au doute dans notre vie car sans lui, il n’y aurait aucun apprentissage.

 Or, pour apprendre il faut poser des questions. Vu que la certitude  est incertaine , la question fait face à ce fameux doute. D’Ailleurs un proverbe polonais nous confirme que pour croire avec certitude, il faut commencer par douter. Parlant de certitude,

la plus célèbre citation sur le doute nous vient de Nietzsche: «  ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou « .

 Comment vivre dans un monde où nous passons notre vie à douter? C’est terrifiant!

 Il reste que nos actions sont basées sur des connaissances incomplètes car nous ne connaissons rien de ce que le futur va nous apporter. Alors, on doute! Et nous apprenons ainsi à vivre sans savoir.

 Plus tard, nous réalisons que le doute est le commencement de la sagesse, comme dirait Aristote. Le doute est donc l’ennemi du pouvoir. Devrait-on alors le remettre toujours en question? Serait-il donc le remède qu’enseigne la sagesse? Il parait même qu’il est l’apanage des gens intelligents. Voltaire a ajouté que nous avons là un état mental désagréable plutôt que la certitude, qui elle, est ridicule.

 En fin de compte, nous apprenons que le doute est l’école de la vérité, que c’est à travers lui, qu’on arrive à la vérité, qu’il est à l’origine de la création.

 J’ai remarqué que certains  parmi nous doutent de celui  qui en sait trop. Bouddha a été le premier à nous dire de douter de tout, de surtout ce qu’il allait nous dire. Au point où je me demande si douter, c’est sortir d’une erreur. Mieux vaut peut-être ne rien savoir et ainsi ne douter de rien. Et le doute, n’est-il pas la base  même du savoir

 Je me relis et trouve ces mots plutôt inquiétants et pense au lecteur que je viens de perdre. L’ignorant ne serait-il pas plus heureux? Je reviens à Aristote qui a bien dit:

 « L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit. ». De ces trois personnages, il semble que le savant est le moins convaincu. Le doute devient ainsi un demon bienfaisant.

Pythagore avait raison de dire : ´Dans le doute abstiens toi ´car la vérité fait mal, le mensonge détruit et le doute ronge et si tu dois douter de quelque chose, doute de tes limites,  car tu en as certainement.

Si nous remontons plus loin, nous verrons que la mythologie nous a appris bien des choses et plus tard nous y avons ajouter le doute. Et voilà comment des civilisations disparaissent.

Que dire de l’amour? Il est fort dommage que le doute sur l’amour finit par faire douter de tout. En effet l’amour craint le doute mais il grandit aussi par le doute. Si toutefois j’aimais le doute, je le choisirai comme philosophie de la vie. Il reste qu’un conflit amoureux à cette tendance de nourrir le doute et la confusion.

 Certains prétendent que le doute est une maladie qui infecte l’esprit. Je leur dirait que le Président Truman s’en est servi autour de lui suggérant à ses hommes : «  Si vous ne pouvez les  convaincre, semez  le doute dans leur esprit « . Ce même doute semble ignorer le bon sens et la raison. Il devient un handicap  qui ne permet pas d’évoluer.

En conclusion, évitez que le doute s’installe car il est le début de la fin. Il est la première phase de l’abstention et du désespoir. Quand l’installe le doute, c’est le début de la  déroute . J’ai trouvé un proverbe algérien qui révèle une belle citation. «  Le doute gâte la foi comme le sel gâte le miel »

Jacques Hadida

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