30 ans après la chute du mur de Berlin, par Dov Zerah
L’Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS) a perdu la guerre froide, et moins de deux ans après, le 21 décembre 1991, elle s’est disloquée avec la proclamation de l’indépendance de toutes les Républiques constituantes de l’Union : les trois États baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizstan, Géorgie, Moldavie, Ouzbékistan, Ukraine, Tadjikistan et Turkménistan.
Ce fut une double sévère amputation.
Une diminution de près de 50 % de la population avec 148 millions d’habitants, pour la seule Russie, contre 288 pour l’URSS.
Une perte de plus de 20 % du territoire en passant de plus de 22 millions de km² à 17 millions de km² pour la seule Russie.
Au-delà de l’éclatement de L’URSS, c’est aussi la fin du Pacte de Varsovie. Signé le 14 mai 1955, ce pacte concrétisait l’alliance politique, économique et militaire entre l’URSS et sept pays de l’Europe de l’Est, l’Albanie, l’Allemagne de l’est, la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Tchécoslovaquie.
Eu égard l’historique politique de la Russie d’étendre son territoire et d’avoir un accès aux mers chaudes, et les sacrifices effectués durant la seconde guerre mondiale, et plus particulièrement les 27 millions de morts, il est possible d’imaginer le traumatisme occasionné par ces événements dans la population russe. Cela explique le discours politique utilisé par Wladimir POUTINE pour justifier certaines annexions comme celle de la Crimée, ou des interventions comme dans l’Est ukrainien.
C’est également la fin du Komintern et de l’organisation de la troisième internationale communiste qui avait permis au Parti communiste soviétique (PCS) de dominer l’Est européen, et de nombreux pays de par le Monde.
La chute du Mur de Berlin a semblé marquer la mort de l’utopie communiste et corrélativement la victoire de l’économie de marché et le triomphe de la démocratie libérale.
Cela a conduit certains à parler de la fin de l’histoire.
Elle va marquer le début de l’accélération de la mondialisation.
Les États-Unis apparaissent alors comme le grand gagnant et la seule, l’unique superpuissance mondiale.
Qu’en est-il 30 ans après ?
Tout d’abord, la puissance américaine est contestée, remise en cause par :
Parallèlement, les États-Unis sont, depuis plus de dix ans, tentés par l’isolationnisme. Après avoir engagé deux guerres de trop, une en Afghanistan qui s’éternise, et une en Irak aux objectifs incertains et aux effets collatéraux sans fin, l’oncle Sam ne veut plus partir en guerre. Dans le même temps, l’économie a été ébranlée par deux chocs boursiers, celui de l’internet en 2001, et celui des « subprimes » en 2008.
Parallèlement, le centre de gravité du Monde s’est déplacé de l’Europe vers Asie, avec notamment l’affirmation de la Chine, et l’émergence de nouvelles puissances comme l’Inde. Le seul gagnant européen est l’Allemagne dont la réunification est intervenue le 3 octobre 1990, même si elle a dû, dans le même temps renoncer aux anciennes provinces de Prusse orientale, Silésie, Poméranie, en acceptant l’Oder-Neisse comme frontière avec la Pologne.
Au cours des trente dernières années, et surtout depuis le début du nouveau millénaire, les pays émergents ont été nombreux avec le Brésil, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, la Colombie…Néanmoins, à l’exception de la Chine et de l’Inde, ils n’ont pas tous tenu leurs promesses sur la durée.
Au-delà de l’affirmation chinois face à des États-Unis en perte de vitesse, deux autres perdants apparaissent : l’économie de marché et le modèle occidental de la démocratie de plus en plus contestés dans de nombreux pays.
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