6 mai 1856 : naissance de Sigmund Freud, le "père de la psychanalyse"
Sigmund Freud est un médecin neurologue autrichien, fondateur de la psychanalyse. Connu pour ses travaux sur l'inconscient - et notamment sur le rêve, Sigmund Freud a théorisé la "cure par la parole", la psychanalyse.
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Nous vous proposons ici de lire ce que l'une des rédactrices en chef de la Lettre Tourangelle, publication de l'Association Cause Freudienne - Val-de-Loire/Bretagne, avait pensé de l'exposition du MAHJ Sigmund Freud : du regard à l’écoute :
Le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme de Paris (MAHJ) présente depuis le 10 octobre dernier une exposition dont le titre ne peut pas laisser indifférents les amis de la psychanalyse : Sigmund Freud : du regard à l’écoute.
Articulée en neuf tableaux, elle a pour ambition de retracer les étapes clefs du parcours scientifique et intellectuel de Sigmund Freud. C’est la première fois qu’en France une exposition lui est consacrée et à cet égard, elle doit être saluée.
Jean Clair, conservateur général du patrimoine, écrivain, historien d’art, membre de l’Académie française, commissaire de cette exposition, déplie, dans L’Heure Bleue1 que Laure Adler lui a consacré, quelles sont les orientations qu’il a données à cette exposition. Il est important d’envisager l’empreinte donnée à ce travail.
On a coutume d’envisager que la Vienne de la fin du XIXème siècle constituait un noyau culturel, une ville où soufflait un air de modernité, où de nouvelles expériences pouvaient être réalisées. Il semble alors aller de soi que c’est dans cette effervescence, dans ce contexte, que le génie de Sigmund Freud ait pu s’exprimer pour donner naissance à la psychanalyse. Jean Clair tempère cette idée en évoquant Freud comme un homme profondément du XIXème siècle (la famille Freud s’est installée à Vienne en 1860, Sigmund avait quatre ans), « plus proche de Maupassant que de Proust », et pas lié aux mouvements de modernité.
Il rappelle alors qu’il faut se souvenir qu’avant d’être un médecin de l’âme, Freud fut d’abord un « neurologue objectiviste, passionné par les schémas du système neuronal ». Jean Clair avance que c’est d’avoir été confronté à trop d’images (notamment lors de son séjour à la Salpêtrière) qui fera comprendre à Freud qu’il est « sur un chemin d’erreurs ». Jean Clair en tire un premier fil conducteur : Freud va « s’éloigner des images et de la scientificité supposée de celles-ci pour se confier aux mots seuls ». D’où le titre de l’exposition, « Du regard à l’écoute ». C’est ce glissement qui va permettre la naissance de la psychanalyse.
L’évocation des origines juives de Freud va constituer le second fil conducteur de l’exposition. Si Freud n’a jamais renié sa condition de juif, sa crainte a pu être que la psychanalyse soit réduite à une « science juive ». Se revendiquer « athée et matérialiste » lui garantissait une sorte d’indépendance intellectuelle.
Cependant, Jean Clair avance que dans la seconde partie de sa vie, quand il chemine dans les découvertes psychanalytiques, Freud se rapproche de la spiritualité juive en mettant en parallèle « l’interprétation indéfinie de la parole et une pratique tellement voisine de l’interprétation du Talmud ». La bible exposée du jeune Sigmund, très illustrée, fait faire à Jean Clair le lien entre le passage du trop d’images (images colorées de la bible, imageries médicales) à l’écoute permettant ainsi l’articulation des deux grands thèmes de l’exposition.
Presque au terme du parcours, illustrant la séquence « La vie sexuelle », L’Origine du Monde de Gustave Courbet s’offre à notre regard « à un mètre de l’œil », sans le voile de la couverture peinte (exposée dans la même pièce) par André Masson qui cachait le tableau alors qu’il était la propriété de Jacques Lacan.
Une reproduction du Moïse de Michel-Ange nous salue avant de quitter cette exposition, symbole final illustrant les relations de Freud au judaïsme.
Pour celles et ceux qui souhaiteraient suivre un peu plus loin les fils tendus par Jean Clair, on pourra lire le numéro 173 du magazine Tenoua dont le titre est « Sur le divan avec Freud ».
Enfin, le petit film projeté au sein de l’exposition (où l’on voit Freud, déjà très affaibli, dans son exil à Paris puis à Londres parmi ses proches) et la seule archive audio de Sigmund Freud enregistrée sur la BBC le 7 décembre 1938 (diffusée lors de l’émission de Laure Adler) constituent deux moments très émouvants.
Sophie Seeberger
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