Casablanca 1970 : Maroc’n’roll

Devenu indépendant avec la fin du protectorat Français, le Maroc se cherche une identité. De nombreux Européens (Français, mais aussi Espagnols ou Italiens) sont restés sur place, l’ambiance est au cosmopolitisme. Casablanca, locomotive économique et culturelle du pays connaît une sorte d’âge d’or. Déployant son architecture Art déco, c'est une ville d'hédonisme et de loisirs. On y fréquente les piscines situées de long de la Corniche, les nombreux cinémas somptueusement décorés, les dancings et les surprise-parties. 

Musicalement, la ville génère une production joyeuse et électrique. De jeunes musiciens adaptent en arabe les titres rock qui leur parviennent via les soldats américains stationnés sur la base de Kénitra. Vigon, Jalil Bennis et les Golden Hands, Fadoul, Les Frères Mégri ou bien encore Lemchaheb font swinguer la jeunesse du Maghreb.  

Pendant ce temps, le pouvoir connaît des contestations de la part de la jeunesse et de l'opposition. Bientôt, les tensions s'exacerberont et la "Marocanisation" lancée par Hassan II en 1973 mettra un terme à cette parenthèse créative. 

Dans notre histoire, on croisera des gamins sautant dans des piscines face à la mer, des Pingouins engloutis dans des salles de cinéma, des synthétiseurs hypnotiques et une bonne dose de nostalgie. 

L'orgue "cosmique" d'Abdou El Omari, sorti de l'oubli grâce aux rééditions récentes du label flamand "Radio Martiko"• Crédits : “Nuits d'été avec Abdou El Omari”, GAM records, 1976

Programmation musicale et archives

• Abdou El Omari : Layali saif  (album Nuits d'été avec Abdou El Omari, 1976) - fond sonore - 

• Les Frères Mégri : El harib (vers 1970 pour le 45 t, réédité en 1974 dans le 33 t Mahmoud Hassan Younès)

• Archive : chant nationaliste marocain (compilation Afrique : Une histoire sonore 1960-2000)

• Archive : le retour du Sultan à Rabat le 16 novembre 1955 (reportage de Jean Lefèvre, in compil. Afrique : Une histoire sonore 1960-2000)

• Archive : le Maroc au lendemain de son indépendance (Paris vous parle, 3 mars 1956, INA)

• Malika : Mashed potato time (45t L'amour est fini, 1963) - fond sonore - 

• Malika et les Golden stars :Ya ya twist (45t Ya Ya Twist, 1963)

• Fadoul : Bsslama habiti [ou habibi?] (1971 pour le 45t, réédité au sein de la compilation Habibi funk, 2017, Jakarta records)

• Billy Joe Royal : Hush (1968) - fond sonore - 

• Vigon : Un petit ange noir (1967 pour le 45 tours puis alb : The end of Vigon / Vol.2)

• Les Variations : Nador (enr. en 1970, alb. Nador 1996)

• Archive : Casablanca vu par le reporter Samy Simon en 1951 (INA)

• Archive : émeutes de Casablanca (France inter 24/03/1965, INA)

• Abdou El Omari : Layali saif  (album Nuits d'été avec Abdou El Omari, 1976) - fond sonore - 

• Jalil Bennis et les Golden Hands : Mirza  (sorti en 45 t en 1967, figure sur la compil. Habibi funk, déjà citée)

• Lemchaheb : Maskhaou befraki (alb. Tchetet ach n sour, réédité en 2012)

• Abdelhadi Belkhayat : Tbib ou jahri (Man an dou doua)  (réédité en 2016 in compil. Pebbles Vol. 3: Africa Pt. 1, Originals artifacts from the psychedelic era)

• Abdou El Omari : Layali Rabih(Alb. Nuits de Printemps, édité en 2017 par le label Radio Martiko)

• Fadoul : Al zman saib (alb. Al zman saib, 1971)

• Archive procès de Kénitra 1973 (Inter actualites du 30 août 1973)

• Archive : la "Marocanisation" des terres vue par le ministre marocain des affaires étrangères (Inter actualites du 30 août 1973)

• Attarazat : titre inconnu / _"lettre à Elise" (_édité au sein de la compilation Habibi funk, 2017, Jakarta records)

• Golden Hands : Take me back (édité en 45t en 1978, figure sur la compil. Psychemagik presents ritual chants, Eskimo Recordings, 2016)