Décès de Charlie Biton, fondateur des «Black Panthers» israéliens
Les «Black Panthers» israéliens, en référence au mouvement révolutionnaire afro-américain, défendaient les juifs d'Orient.
L'ex-député de gauche et fondateur des «Black Panthers» israéliens, un mouvement visant à une plus grande reconnaissance des juifs d'Orient en Israël, Charlie Biton, s'est éteint ce samedi 24 février à l'âge de 76 ans, selon des responsables politiques. Né à Casablanca, au Maroc, en avril 1947, Charlie Biton avait immigré avec sa famille à l'âge de deux ans en Israël, découvrant à l'adolescence la discrimination envers les juifs d'Afrique du nord et du Moyen-Orient dont les conditions socio-économiques étaient moins favorables.
En 1971, il fonde le mouvement des «Black Panthers» israéliens, en référence au mouvement révolutionnaire afro-américain mais dont le discours s'articule sur la défense des Mizrahim, juifs d'Orient.
Un homme «brave et déterminé»
Charlie Biton était un homme «brave et déterminé» qui s'est «battu pour la défense des Mizrahim et les pans les moins nantis de la société», a commenté sur X le président israélien Isaac Herzog, disant se rappeler «leurs longues, profondes et fascinantes discussions» sur la société israélienne et son besoin de «guérison».
«Charlie Biton ne faisait pas que demander justice : il était justice. En dépit des énormes difficultés auxquelles il a été confronté, il n'a jamais cessé de lutter pour une société israélienne plus juste et équitable», a commenté le ministre et ex-chef de l'armée Benny Gantz.
Vie effacée
En 1977, après des années à manifester, Charlie Biton se fait élire à la Knesset, le Parlement, sous la bannière du parti Hadash (gauche) et siège pendant quinze ans, période au cours de laquelle il a servi de pont entre les autorités israéliennes et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Dans les archives AFP, une dépêche datée de septembre 1987 fait état de Yasser Arafat, président alors de l'OLP, qui fait transmettre via Charlie Biton «un message oral aux dirigeants israéliens, dans lequel il pose trois conditions pour reconnaître l'Etat d'Israël et négocier avec lui».
Après sa carrière politique, Charlie Biton mène une vie effacée mais prononce à l'occasion des discours ou accorde des entretiens à la presse comme en 2021, au Yediot Aharonot, titre le plus vendu de la presse hébraïque, pour souligner le demi-siècle de la fondation de ses «Black Panthers». «Encore aujourd'hui, les Mizrahim vous diront qu'il y a de la discrimination (...) que la situation est pire qu'avant. Dans l'assurance, les banques, les affaires ou la tech, les plus hauts salariés sont tous des Ashkénazes. Il n'y a pas de Mizrahim», avait-il déclaré.
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