Des associations marocaines veulent criminaliser toute normalisation avec Israël
Par Mohammed Jaabouk
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Dénoncer la normalisation avec Israël est la marque déposée de certaines associations. Khalid Soufiani vient de monter au créneau sur le journal Attajdid. Dans le viseur, le documentaire « Tinghir-Jérusalem, les échos du Mellah » de Kamal Hachkar, diffusé le 8 avril dernier sur 2M.
Un nouveau cadeau empoisonné pour Abdelilah Benkirane. Ses amis, grands militants de la cause arabe, réunis au sein de plusieurs enseignes associatives, viennent de lui remettre un mémorandum tendant à criminaliser toute opération, quelque soit sa nature, de normalisation des relations avec Israël. C’est Khalid Soufiani, grand chantre du panarabisme, et éternel coordinateur du Groupe d’action et de soutien à l’Irak et la Palestine, qui s’est chargé de présenter, en personne, au chef du gouvernement le précieux document. C’est la deuxième sortie médiatique de ce même Soufiani après des mois de silence sur les massacres du régime de Bachar El Assad contre le peuple syrien, la première datait du 1eravril, lors de la marche de soutien à Al Qods, à Casablanca.
La présentation de ce mémorandum inédit intervient dans le sillage de la diffusion, le 8 avril, sur 2M du documentaire « Tinghir-Jérusalem, les échos du Mellah », du cinéaste franco-marocain, Kamal Hachkar. Une très belle œuvre cinématographique adoptant un message simple et spontané avec des hommes et des femmes marocains de confessions différentes. Un bel exemple attestant, si besoin est, de la cohabitation entre juifs et amazighs dans une région reculée du Maroc. Chose qui, bizarrement, a déplu à Soufiani au point de demander, comme l’annonce Attajdid (le quotidien du Mouvement unicité et réforme, la matrice du PJD) euphorique, à Benkirane d’ordonner la constitution d’une commission d’enquête en vue de déterminer les « auteurs de la diffusion d’un film de l’entité sioniste ». Ce documentaire est-il une tentative de normalisation avec Israël ? En se référant au préambule de la nouvelle constitution, la réponse est négative : « le Royaume du Maroc entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible. Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, s’est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen ».
Les anti-festival de la danse de Marrakech se mobilisent
Parallèlement à la présentation du mémorandum de Soufiani, Benkirane a reçu une lettre signée par des représentants des associations de jeunes hostiles à la tenue d’une nouvelle édition du festival de la danse orientale qui aura lieu du 10 au 14 mai à Marrakech à cause justement de la participation de deux danseuses israéliennes. La missive demande, également, au chef de gouvernement de leur interdire l’entrée au territoire marocaine. Des copies de la même lettre ont été envoyées aux ministères de la Justice et des Libertés publiques, Intérieur et des Affaires islamiques.
La publication du mémorandum criminalisant toute tentative de normalisation avec Israël et la lettre d’ONG hostiles à la tenue du festival de la danse coïncident avec d’autres informations faisant état de la participation d’une délégation marocaine non-officielle aux festivités de Pessa’h, la Pâques juive. Le quotidien Yediot aharonot qui rapportait la nouvelle parlait même de la présence d’un conseiller juridique du roi. Bizarrement, cette information n’a eu aucun commentaire ni de Soufiani, ni de Attajdid, ni du PJD et ni du gouvernement Benkirane. Inutile d’ouvrir la boite de Pandore.
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