Ignorance des Crimes de Guerre du Hamas
Par Freddy Eytan
Israël est profondément conscient de la complexité de la guerre contre les terroristes islamistes du Hamas dans la bande de Gaza.
Comment combattre contre un territoire de 360 km2, d’une superficie d’environ un tiers de la taille de l’Ile-de-France, surpeuplé de plus 2 millions d’habitants ?
Comment mener une guerre dans un environnement civil ? Contre 20 000 terroristes surarmés et cachés dans des interminables tunnels de plusieurs dizaines de kilomètres, creusés sous des mosquées, des écoles, des bâtiments de l’ONU et des hôpitaux ?
Comment éviter que des femmes et enfants ne servent pas de boucliers humains ? Comment expliquer aux chancelleries, aux ONG, et à la presse internationale que le seul but du Hamas est de créer, par la lutte armée et la terreur, un Etat islamiste à la place de l’Etat Juif ?
Il est facile d’accuser toujours Israël et de décrire les réalités cauchemardesques imposées au peuple de Gaza par les frappes aériennes, mais qui est responsable de cette situation chaotique, des crimes de guerre, sinon des leaders islamistes lâches et sanguinaires.
Soulignons une fois encore que l’Etat Juif mène une bataille contre le terrorisme islamiste, sunnite et chiite à la fois. Israël est seul et en première ligne dans ce combat universel. Il n’y aucune différence entre les motivations d’un terroriste islamiste du Hamas ou du Hezbollah au Moyen-Orient, et l’endoctrinement d’un islamiste en Europe. Entre le combat de la France contre le terrorisme au Sahel et ailleurs avec celui d’Israël ?
Il faut aussi reconnaître que le nombre des victimes palestiniennes aurait pu être beaucoup plus lourd si Israël n’avait pas été aussi expérimenté sur les conséquences de la guerre dans un environnement civil. Tandis que le Hamas a investi ses ressources dans le terrorisme et les tunnels de la terreur, Israël a développé le Dôme de Fer, un système efficace pour intercepter des missiles avec un taux de précision de plus de 90 %. Sans ce système, le bilan des victimes israéliennes aurait été infiniment plus élevé, sans parler des dommages causés sur les infrastructures.
C’est bien le Hamas, et non pas Israël, qui devrait faire l’objet d’indignation de la part des associations et autres ONG des droits de l’Homme. Elles accusent Israël de mener une guerre disproportionnée, tout en restant indifférentes aux abus horribles perpétrés par le Hamas contre son propre peuple. Condamner Israël en ignorant les crimes commis par le Hamas équivaut à encourager le terrorisme.
Aucune guerre n’est parfaite, elles sont toujours sales et laides. Mais la perversion de la vérité est cependant dangereuse. Il serait facile de répertorier ici les dommages collatéraux causés par une coalition occidentale dans ses combats en Irak, en Libye, au Sahel, en Afghanistan et dans d’autres lieux éloignés, où des milliers de civils innocents furent victimes de dommages collatéraux.
Vaincre le Hamas ne se fait pas seulement par la force militaire. C’est aussi en rendant le Hamas responsable de ses crimes de guerre, de ses crimes contre l’Humanité, et par des processus libres et démocratiques qui permettront au peuple de Gaza de choisir un avenir meilleur pour lui-même, au lieu de subir une réalité dévastatrice que lui impose le Hamas.
Installer ses forces armées et ses armes dans des zones civiles n’est-il pas un crime de guerre ? Comment définir une structure civile qui devient une cible militaire légitime ? Comment appliquer à la lettre la définition du Hamas comme organisation terroriste par la communauté internationale ?
L’armée israélienne est allée bien au-delà de ce qui a été légalement requis. Elle a déployé un système efficace de mise en garde pour communiquer directement avec la population civile de Gaza. Ces avertissements comprenaient des tracts et des messages précis en langue arabe destinés à chaque individu et famille. Tous ces arguments n’ont malheureusement pas été relevés par les médias occidentaux.
On continue d’accuser Israël sans connaître la réalité sur le terrain. Pourquoi Tsahal a bombardé des bureaux abritant des journalistes après les avoir avertis ? Pour la simple raison que la majorité des « résidents » de cet immeuble étaient des terroristes du Hamas. Les correspondants de presse à Gaza, dont la majorité est palestinienne, ignoraient-ils leur présence dans ces locaux ?
Soulignons que Tsahal est soumis à un strict contrôle judiciaire de la Cour suprême de Justice. L’élément de surprise est généralement considéré comme une exigence fondamentale pour la réussite des opérations militaires, mais à Gaza, Tsahal renonce à cet élément en annonçant ses intentions à l’avance. L’armée israélienne donc fournit systématiquement des avertissements aux résidents des immeubles ou aux personnes installées dans des quartiers, où les attaques sont prévues, ce qui n’a pas d’équivalent dans le monde. Aucune armée dans l’Histoire de la Guerre n’a pris de mesures aussi importantes que Tsahal pour minimiser les dommages aux civils dans une zone de combat. D’ailleurs, les forces françaises, britanniques et américaines ont adopté des méthodes développées par l’armée israélienne dans la bande de Gaza.
Plus encore, aucune nation au monde ait mené des enquêtes aussi complètes sur ses propres activités militaires comme le fait Israël.
Dans ce nouveau conflit à Gaza, comme les précédents, l’enjeu diplomatique est par définition bien limité. Durant plusieurs jours, les chancelleries n’ont pas réussi à exercer de fortes pressions sur le Hamas pour qu’il cesse les hostilités et applique sans délai un cessez-le-feu viable.
Cependant, contrairement aux opérations précédentes, nous pouvons constater une solidarité exemplaire de la part de certains leaders de pays amis. Le président américain Joe Biden a prouvé sa profonde amitié à l’égard du peuple israélien malgré les pressions de l’aile gauche de son propre parti. Il s’est entretenu trois fois avec Nétanyahou. Les chanceliers allemand et autrichien ont aussi adopté une politique courageuse malgré les manifestations de rue dans certaines capitales européennes, organisées principalement par des mouvements d’extrême gauche. Il est bien temps que le président Macron suit ses alliés sans aucune ambigüité et démontre sa solidarité naturelle, du moins à l’égard de la forte communauté francophone israélienne.
Soulignons également qu’aucun pays arabe n’a rappelé, pour l’heure, son ambassadeur ou a gelé ses relations diplomatiques avec Israël comme ce fut le cas lors des précédents conflits. Malgré les fortes pressions de la rue, l’Egypte, la Jordanie, le Maroc et les Emirats arabes unis ont compris depuis longtemps que les Islamistes menacent leur propre régime.
Bien entendu, nous devrions aboutir à un cessez-le-feu, mais à condition d’appliquer certaines revendications légitimes qui assureront la pleine sécurité de tous les Israéliens à Sederot, Ashkelon, comme à Tel-Aviv. Cette trêve devrait être longue et dissuasive pour pouvoir éviter un nouvel affrontement militaire, et surtout empêcher le Hamas de poursuive les hostilités en Cisjordanie en encourageant la minorité arabe israélienne de se révolter et de servir de cinquième colonne.
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