Il n'y a pas de Ajar, de Delphine Horvilleur
Il est rare que Grasset publie du théâtre. Plus rare encore qu'un monologue de théâtre soit signé par un rabbin, et que ce rabbin soit une femme…
Delphine Horvilleur publie Il n'y a pas de Ajar (à paraître le 14 septembre prochain) pour faire d'Emile Ajar le nom d'une clé d'émancipation : Emile Ajar est le nom que Romain Gary utilisait pour démontrer qu’on n’est pas que ce que l’on dit qu’on est, qu’il existe toujours une possibilité de se réinventer par la force de la fiction et la possibilité qu’offre le texte de se glisser dans la peau d’un autre.
Delphine Horvilleur a imaginé à partir de lui "un monologue contre l’identité, un seul-en-scène qui s’en prend violemment à toutes les obsessions identitaires du moment".
Dans le texte, un homme (joué sur scène par une femme…) affirme qu’il est Abraham Ajar, le fils d’Emile, rejeton d’une entourloupe littéraire. Il demande ainsi au lecteur/spectateur qui lui rend visite dans une cave, le célèbre "trou juif" de La Vie devant soi : es-tu l’enfant de ta lignée ou celui des livres que tu as lus ? Es-tu sûr de l’identité que tu prétends incarner ?
En s’adressant directement à un mystérieux interlocuteur, Abraham Ajar revisite l’univers de Romain Gary, mais aussi celui de la kabbale, de la Bible, de l’humour juif… ou encore les débats politiques d’aujourd’hui (nationalisme, transidentité, antisionisme, obsession du genre ou politique des identités, appropriation culturelle…).
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