Interdiction de l'abattage rituel sans étourdissement: Un "moment grave dans l'histoire du judaïsme belge"
La commission de l'Environnement du parlement de Wallonie a approuvé l'interdiction de l'abattage rituel sans étourdissement au 1er septembre 2019.
La commission de l'Environnement du parlement wallon a approuvé vendredi une proposition de décret visant à interdire l'abattage des animaux sans étourdissement préalable au 1er juin 2018, avec une période transitoire pour l'abattage rituel jusqu'au 1er septembre 2019. Le texte, initié par les députés Josy Arens (cdH) et Christine Defraigne (MR), a été approuvé à l'unanimité des commissaires ayant droit de vote (PS, MR, cdH) en commission, après amendement.
La date du 1er juin 2018 reste d'application pour l'interdiction de l'abattage sans étourdissement préalable. Mais une période transitoire est tolérée, pour les seuls abattages rituels. Pour ces derniers, l'étourdissement réversible (ce procédé n'entraîne pas de lui-même la mort de l'animal, qui n'est donc saigné qu'une fois étourdi) ne sera exigé qu'au 1er septembre 2019. Jusque-là, l'animal pourra donc toujours être saigné sans étourdissement.
Les députés ont souligné le nécessaire équilibre entre bien-être animal et liberté religieuse, dans un dossier aussi sensible, et ont dit espérer que les juridictions, belges ou européennes, qui seront probablement saisies de recours, seront sensibles à cette recherche d'équilibre.
Le texte devrait arriver en séance plénière le 17 mai prochain pour adoption définitive.
Un moment grave dans l'histoire du judaïsme belge, dit le président du Consistoire
Le président du Consistoire central israélite de Belgique Philippe Markiewicz a qualifié vendredi de "moment grave dans l'histoire du judaïsme belge" le vote, en commission du parlement wallon, de l'interdiction au 1er septembre 2019 de l'abattage rituel s'il n'est pas précédé d'un étourdissement de l'animal. "Nous avons pris note du vote, la communauté juive prendra les dispositions qu'elle juge nécessaires", a-t-il réagi à l'issue du vote, qu'il a suivi parmi le public assistant à la commission.
M. Markiewicz estime qu'il n'y avait pas d'urgence à voter, comme le prouve le délai de 2019, et dit ne pas comprendre que les députés n'aient pas octroyé trois mois de plus à la négociation. Il dénonce une immixtion du politique dans la religion.
Le président du Consistoire n'a ni confirmé ni infirmé qu'un recours serait déposé contre le décret. Il revient aux instances de cet organe d'en décider.
Belga
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