Le gouvernement israélien s'est réuni spécialement dimanche à la "Colline des munitions", haut lieu de la guerre des Six Jours à Jérusalem, pour marquer la "réunification" de la Ville Sainte 45 ans après la conquête et l'annexion de sa partie orientale.
Le conseil des ministre a décidé de débloquer la somme de 350 millions de shekels (72 millions d'euros) pour le développement de projets touristiques à Jérusalem dans les six prochaines années, selon un communiqué du bureau du Premier ministre.
"Les décisions que nous prenons aujourd'hui sont la suite des investissements considérables du gouvernement à Jérusalem ces dernières années. Ces investissements contribueront à mettre en valeur l'énorme potentiel de Jérusalem comme un centre du tourisme mondial et au développement de la capitale d'Israël", a souligné M. Netanyahu.
La politique israélienne à Jérusalem ne fait toutefois pas l'unanimité.
Dans son rapport annuel sur la situation à Jérusalem, publié au début de l'année, l'Union européenne a accusé Israël de "miner systématiquement la présence palestinienne dans la ville par le biais de l'expansion continue des colonies".
Israël célèbre en grande pompe chaque année le "Jour de Jérusalem", ville qu'il considère comme sa "capitale éternelle et indivisible", une décision que la communauté internationale n'a jamais reconnue. Les Palestiniens pour leur part veulent établir à Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
Une cérémonie commémorant les victimes israéliennes de la guerre israélo-arabe en juin 1967 était prévue dans la journée au Mont Herzl, et des dizaines de milliers de personnes devaient participer dans l'après-midi à une "marche des drapeaux", notamment dans les rues de Jérusalem-Est.
Ce défilé, qui réunit des milliers de jeunes, donne lieu chaque année à une débauche de ferveur sioniste.
Des centaines de policiers ont été mobilisés "pour éviter toute violence le long du parcours prévu pour cette marche ainsi que dans la vieille ville", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police Micky Rosenfeld.
Des groupes de jeunes Israéliens et Palestiniens ont échangé des coups de poings et des insultes dans l'après-midi, a constaté l'AFP.
"Le gouvernement israélien permet à des milliers d'extrémistes et de zélotes de marcher à travers la Ville occupée et menacer les civils palestiniens, tout en interdisant aux Palestiniens l'accès aux hôpitaux, aux écoles, aux centres commerciaux, aux églises et aux mosquées de Jérusalem", a protesté le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, dans un communiqué.
"A l'évidence, cette attitude trahit une mentalité de colonisateur plutôt que celle d'un prétendu partenaire pour la paix", a accusé M. Erakat.
Dans la matinée, deux députés d'extrême droite se sont rendus avec un groupe d'activistes juifs sur l'esplanade des Mosquées (Haram-al-Sharif), dans la Vieille ville, un site sacré pour l'islam et, comme Mont du Temple, pour le judaïsme. Le Mur des Lamentations, un vestige du second Temple juif du roi Hérode détruit par les légions romaines de Titus en 70 de l'ère chrétienne, est situé en contrebas.
Selon des statistiques officielles publiées dimanche, Jérusalem comptait fin 2011 quelque 801.000 habitants, dont 497.000 juifs (62%) et 281.000 musulmans (35%). Quelque 14.000 habitants (2%) sont des chrétiens.
Israël marque le "Jour de Jérusalem", 45 ans après la guerre des Six Jours
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