Israël : un nouveau musée raconte l'histoire des héros juifs de la Seconde Guerre mondiale
Jonathan Regev
Le musée ouvrira en mai prochains mais peut déjà se visiter en ligne
Près d'un juif sur dix vivant en 1939 a rejoint une armée alliée pour combattre les nazis. Ils ont intégré tous les rangs militaires, de simple soldat à général exalté. Beaucoup d'entre eux ont été décorés pour leur bravoure, certains ayant même reçu la plus haute distinction de leur pays.
C'est ce que nous apprend un nouveau musée, dédié au Soldat juif de la Seconde Guerre mondiale, situé dans l'enceinte du musée militaire à Latrun, à mi-chemin entre Jérusalem et Tel Aviv, qui devrait ouvrir ses portes en mai prochain.
"Plus de 1,5 million de soldats juifs ont combattu au sein d'armées ou dans la clandestinité", rappelle le général de brigade à la retraite Tzvika Kantor, directeur du musée.
"Plus de 250 000 d'entre eux ont été tu-és au combat. Personne n'en parle. Personne ne le sait", regrette-til.
"Ce que nous essayons de faire ici, c'est raconter ce qui s'est passé, et changer un peu la connaissance que nous avons de nous-mêmes", souligne le directeur.
Tzvika Kantor est convaincu que chaque famille peut arriver à trouver un lien avec les différents éléments exposé.
Le musée vient rappeler à ses visiteurs qu'aucune des victoires d'Israël n'aurait pu avoir lieu sans ceux qui ont combattu pendant la Seconde Guerre mondiale et qui se sont ensuite portés volontaires pour venir se battre pour Israël pendant sa guerre d'indépendance.
Ces vétérans ont combattu dans toutes les divisions de l'armée israélienne naissante, de l'infanterie à l'armée de l'air. Toutes les brigades étaient presque exclusivement composées de pilotes juifs étrangers, principalement américains, canadiens et sud-africains, qui avaient acquis une expérience du combat pendant la Seconde Guerre mondiale.
Certains des premiers chars de Tsahal ont même été volés ou "donnés" par des soldats britanniques qui ont déserté pour venir combattre avec les Juifs, rejoignant ainsi une armée polyglotte.
"Dans le premier bataillon du corps blindé de Tsahal, les gens parlaient polonais, russe et yiddish", explique le général de division à la retraite Haïm Erez, qui dirige la fondation chargée de construire le musée. "Aucun d'entre eux ne parlait hébreu, mais ils savaient comment tirer et comment gagner".
"Ce fait est important et il n'a jamais été correctement enseigné jusqu'à présent", ajoute-t-il.
Le musée porte le nom de Haïm Herzog, le père de l'actuel président israélien, Isaac Herzog. Fils du grand rabbin d'Irlande et de la Palestine mandataire de l'époque, Haïm Herzog a terminé la Seconde Guerre mondiale comme major dans l'armée britannique, et a terminé sa carrière dans les rangs de Tsahal comme major-général, après avoir aussi été chef des renseignements militaires.
"Le major Haïm Herzog était un officier de renseignement de l'armée britannique, et il est arrivé au camp de concentration de Bergen-Belsen. Il a fait beaucoup de choses dans l'armée britannique et a apporté ses connaissances à la jeune armée israélienne", raconte Tzvika Kantor.
Le centre d'exposition du musée comprendra six ailes, dont l'une sera consacrée à la guerre en Europe de l'Est, et en particulier à l'Armée rouge, et une autre à l'armée américaine. D'autres ailes seront consacrées aux premières années de la guerre, aux Juifs dans la résistance et aux volontaires juifs de la Palestine mandataire.
Si la tragédie de l'Holocauste reste à jamais le point central de l'histoire des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, le musée montre que, même dans les moments les plus sombres, les Juifs ont fait preuve de beaucoup d'héroïsme et de bravoure.
Le musée peut déjà se visiter en ligne, en hébreu, en anglais et en russe. Le site comprend une base de données de noms consultable, avec la possibilité de l'enrichir.
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