Jewish Days of Tangier, une journée de dialogue inter-religieux et interculturel
Les travaux de la première édition du programme « Jewish Days of Tangier » se sont ouverts, jeudi soir à Tanger, à l’initia2tive de la Fondation Lorin et l’Association des Amis du judaïsme marocain (AJM), sous l’égide du ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication.
Ce projet a pour objectif d’encourager le dialogue inter-religieux et interculturel, à travers des événements qui favorisent la transmission et l’échange de savoirs.
Placé sous le signe de la Journée internationale de la femme, cet événement, tenu au siège de la Fondation Lorin à Tanger, est organisé avec la participation de la mairie de Tanger, du Bureau de Liaison d’Israël à Rabat et de la résidence de la Communauté israélite de Tanger. Dans une déclaration à M24, la chaîne d’information en continu de la MAP, le vice-président de l’association des AJM, Gomel André, a souligné que cette édition célèbre la femme, à travers une conférence qui aborde le thème du statut des femmes juives et musulmanes au Maroc
Cet événement vise à mettre en valeur la ville de Tanger, en tant qu’espace d’interculturalité et de cohabitation culturelle et à faire valoir les valeurs bien connues chez les Tangérois, à savoir la convivialité, le bien-vivre ensemble et l’amitié entre les communautés habitant la ville.
Il a relevé que cette initiative a été prise par deux tangéroises, à savoir Nacima Kerouad et Myriam Mesmoudi, afin de promouvoir le dialogue interculturel et l’échange de connaissances autour de la cohabitation entre les cultures et les civilisations, qui constituent les traits caractéristiques du Royaume saluant le soutien apporté par le ministère de la Culture à cet événement.
Pour sa part, Simone Mrejen-O’Hana, docteur en sciences des religions et des systèmes de pensée, a souligné que cette rencontre est l’occasion de débattre du statut de la femme juive au Maroc et de mettre en avant l’ancrage des juifs au sein de la société marocaine, ainsi que de montrer comment le Maroc a été une terre d’accueil pour les juifs, notamment ceux d’Espagne et du Portugal.
Diversité culturelle
Mme Mrejen-O’Hana a souligné que le Maroc a toujours été une nation ouverte et plurielle et une terre de rencontre, de tolérance et de brassage des cultures et des civilisations, notant que cette richesse et diversité a impacté positivement le statut de la femme juive, qui est très similaire à celui de la femme musulmane.
Elle a, à cet égard, mis l’accent sur l’importance de cette rencontre qui vise à mettre en lumière la diversité culturelle du Maroc et ses valeurs de paix, de tolérance, d’ouverture et d’acceptation de l’autre dans sa différence, se disant « fière d’être marocaine ».
De son côté, la directrice du Centre marocain de recherche et de formation interconvictionnelle et de consolidation de la paix, affilié à la Rabita Mohammedia des Oulémas, Aicha Haddou, a mis l’accent sur la cohabitation séculaire des juifs et des musulmans au Maroc, notant que la culture marocaine s’est imprégnée des valeurs humaines universelles, telles que le respect du pluralisme, de la diversité et la tolérance.
Mme Haddou a affirmé que le Maroc a pu réaliser des avancées considérables en matière de promotion des droits des femmes, notant, toutefois, qu’il y a encore du chemin à faire à ce sujet pour lutter contre la discrimination à l’égard des femmes et atteindre l’équité et l’égalité des genres.
Elle a posé un ensemble de questions de fond qui l’interpellent et qui doivent être abordées, à savoir « Comment les femmes sont perçues à partir de leur ancrage religieux? » et « Que disent les religions sur les femmes musulmanes et que disent ces femmes sur leur religion et leur statut? », notant que le Maroc accorde une grande importance aux questions liées au dialogue inter-religieux et interculturel.
Cette édition, qui se tient du 10 au 12 mars, sera marquée par une visite guidée de la médina et des lieux de présence juive à Tanger, la projection du film « Marocains juifs, destins contrariés » de Younes Laghrari, et un concert de chants judéo-andalous, qui sera animé par Lala Tamar et Anas Belhachmi, en plus de la présentation de la Berberisca, robe des mariées juives par Sonia Cohen Azagury.
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