La Hijra chez les Musulmans
La hijra correspond au fait de partir d'un pays de kufr (mécréance) vers un pays musulman afin d'accomplir sa religion. C'est un point de vue défendu par certains savants et qu'il ne faudrait pas vivre dans des pays non musulmans.
« Ce voyage commence par la rupture de l'hégire qui exprime l'intention, la volonté de quitter un état inférieur pour un autre plus sublime. Il marque ce nouveau départ vers une nouvelle conception de la vie. C'est le symbole de l'invitation au voyage initiatique, à l'exil vers le divin dans l'abandon du monde des mirages et des illusions.
La religion de la soumission s'adresse aux aspirants de la liberté, à ceux qui fuient les pesanteurs et les tabous des vérités toutes faites, la sclérose et l'aliénation du milieu dégradant qui enchaîne l'esprit, façonne les habitudes, dénature les valeurs en faisant de l'homme un être docile à moitié mort, manipulable, prêt à donner sa fin pour les bonnes causes de ses maîtres à penser. Le voyage physique initie au voyage spirituel. Il aide à l'ouverture du cœur, à la dilatation et à la pacification du moi égotique toujours rétif devant l'inconnu et rebelle face à l'inédit. Il s'agit de quitter la routine pour voir le monde et la vie d'un regard revivifié, en essayant de remettre en cause les certitudes acquises et les croyances héritées.
Les soufis disent :" L'eau qui coule reste vivante, l'eau qui stagne s'altère." L'eau a une source, elle coule et se rend vers l'inconnu : l'océan (de l'univers divin). Nous ne savons comment nous y rendre, ni quel chemin emprunter, ni quels obstacles se dresseront devant nous. Allons-nous rencontrer des déserts, des plaines fertiles, des montagnes ? Mais aucun barrage ne peut arrêter l’eau ! Elle trouve toujours une issue pour poursuivre son parcours. Tous les ruisseaux et tous les fleuves finissent par rejoindre la mer. Même si nous allons sous terre, nous finirons toujours par ressurgir et nous fondre dans l’Océan. Peu importe la longueur du chemin, l’essentiel est dans la sincérité de notre quête. »
(Cheikh Khaled Bentounès « l’Homme intérieur à la lumière du Coran »).
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