Pour mieux comprendre l’héritage laissé par Colomb, il est important de mettre en relief le contexte historique de sa vie. Colomb vécut à l’époque de l’Inquisition, durant laquelle les Anoussim, les Juifs qui pratiquèrent leur foi en cachette, vivaient sous une menace constante d’arrestation et de tortures mortelles. Plusieurs dizaines de milliers de Juifs secrets furent torturés pendant l’inquisition espagnole, beaucoup mourant en martyrs.
L’identité de Colomb a été entourée de mystère et débattue pendant un certain temps. Les Italiens prétendent que l’explorateur est né à Lugano, en Italie, d’un père appelé Domenico Colombo qui était sentinelle d’une tour. Les Espagnols prétendent quant à eux qu’il est né en Espagne, d’un père portant un autre nom et occupant un autre poste. Récemment, comme l’a signalé Charles Garcia dans un reportage pour CNN, les spécialistes espagnols Jose Erugo, Otero Sanchez et Nicholas Dias Perez en sont arrivés à la conclusion que Colomb était, en réalité, un Juif secret dont le voyage aux Indes poursuivait un tout autre objectif que celui affiché.
Le contenu des lettres personnelles et du journal de bord de Colomb s’avèrent les plus révélatrices. Une différence éloquente entre les manuscrits personnels de Colomb et ceux de ses contemporains tient à la langue dans laquelle ils sont écrits, laquelle est difficile à reconnaitre pour la plupart des Espagnols de naissance. La professeure de linguistique Estelle Irizarry, après avoir analysé la langue de centaines de lettres similaires, en a conclu qu’ils étaient écrits en espagnol castillan ou en Ladino, un dialecte judéo-espagnol.
Une autre révélation tient au mystérieux monogramme, écrit de droite à gauche, retrouvé sur l’une de ses lettres. Pour citer le linguiste sémitique Maurice David, qui a découvert la signification des symboles : « Sur toutes ces lettres intimes, le lecteur attentif peut déceler dans le coin supérieur gauche un petit monogramme qui n’est autre qu’un ancien salut hébraïque fréquemment employé par les Juifs religieux dans le monde entier, encore jusqu’à aujourd’hui. » Le symbole auquel il fait référence étaient les lettres hébraïques beth et hé, qui comme nous le savons sont les initiales de l’expression béezrat Hachem, avec l’aide de Dieu. La lettre de Colomb adressée au roi et à la reine fut la seule et unique de ses treize lettres à ne pas contenir ce symbole, ce qui n’a rien d’étonnant.
Trois des derniers souhaits du testament de Colomb offrent un certain nombre d’indices concluants quant à son identité. Tout d’abord, il ordonna qu’un dixième de son patrimoine soit donné en charité en vue de la dot de jeunes filles nécessiteuses, une coutume juive communément pratiquée qui remonte à très longtemps. Par ailleurs, il demanda à ce qu’on transmette de l’argent à un certain juif qui vivait à proximité du quartier juif de Lisbonne.
Enfin, détail particulièrement révélateur, son testament semble contenir une espèce de signature secrète, une forme triangulaire composée de points et de lettres qui ressemble à des inscriptions découvertes sur des pierres tombales de cimetières juifs en Espagne. Colomb donna même à ses enfants l’ordre de perpétuer ce mystérieux symbole. En la traduisant, on s’est aperçu que cette signature secrète renfermait une prière censée remplacer le kaddich (prière mortuaire juive) hébraïque, dont la récitation était interdite en Espagne. Ce subterfuge permit à Colomb de charger secrètement ses enfants de réciter la prière du kaddich pour lui.
Simon Wiesenthal suggère que le motif réel du voyage de Colomb était de trouver un havre de paix pour les Juifs.
Les gens présument que l’expédition de Colomb fut financée par le roi Ferdinand et la reine Isabelle. Mais selon Charles Garcia de CNN, ce furent deux « conversos » (juifs convertis au catholicisme) Louis de Santangel et Gabriel Sanchez ainsi que l’illustre rabbin Don Isaac Abarbanel, qui financèrent de leurs propres deniers son voyage. Ce fait historique devrait soulever une autre question : pourquoi ces Juifs s’intéressèrent-ils à l’expédition de Colomb ?
Dans son œuvre, Sails of Hope (Les voiles de l’espoir), Simon Wiesenthal suggère que le motif réel du voyage de Colomb était de trouver un havre de paix pour les Juifs. De même, d’autres opinions en concluent que Colomb a voyagé en Asie dans le but d’obtenir suffisamment d’or pour financer une croisade, cela en vue de reconquérir Jérusalem et de reconstruire le temple sacré des Juifs. Selon Dr Gerhard Falk, auteur de Man’s Ascent to Reason (L’ascension humaine vers la raison), il aurait amené un interprète hébraïque avec lui, dans l’espoir de retrouver les dix tribus perdues. (D’où la comptine populaire : In 1492, Colombus sailed the ocean blue. His interpreter was lou, he was a Jew and that is true. (En 1492, Colomb a navigué dans l’océan bleu. Son interprète s’appelait Lou, il était juif et c’est bien vrai.)
Le jour du départ de Colomb est aussi d’une importance notoire. On raconte qu’il avait prévu à l’origine de lever les voiles à Ticha Béav, mais avait repoussé son voyage parce que dans la tradition juive, cette date est considérée de mauvaise augure pour des entreprises aussi périlleuses. Au lieu de cela, il entama son odyssée le 3 août, le 11 Av, deux jours après la date d’application du décret de l’Alhambra où les Juifs durent choisir entre la conversion au christianisme et l’expulsion d’Espagne. Difficile à croire que le choix de cette date de départ soit dû au simple hasard ?
Au premier abord, il semble qu’un marin courageux ait pris la mer pour découvrir un autre itinéraire menant aux Indes, et que par un remarquable coup de chance, il ait accosté dans une terre connue pour sa bienveillance et sa tolérance religieuse. Cependant, en explorant la véritable identité de Christophe Colomb, nous en venons à découvrir un homme qui, désireux de libérer le peuple juif de l'oppression, fut conduit en Amérique par la main de la Providence Divine.
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