La pièce "Paris Barbès Tel Aviv"
Grand succès de la scène parisienne, cette pièce de théâtre relate les relations explosives entre trois colocataires : un raciste, un juif sioniste et un musulman pro-palestinien.
Peut-on encore rire de tout en 2023 ? Oui, "à condition d’être tous ensemble", à en croire la devise de Paris Barbès Tel Aviv.
Cette pièce de théâtre comique fait un carton depuis qu’elle est jouée sur les planches parisiennes, fin 2018. Elle fera un saut à l’auditorium du centre socioculturel de Briare, dimanche 12 février à 16 heures, dans le cadre du partenariat paraphé entre la municipalité et Dominique Coubes, directeur artistique de la société Baz’art montée à Escrignelles pour programmer des spectacles en province.
Trois personnages radicalement opposés
Valentin Giard, l’auteur de la pièce Benjamin Elharrar, et Fouad Reeves seront sur les planches de l’auditorium du centre socioculturel pour interpréter trois personnages radicalement opposés. Le premier incarnera Antoine, un Français laïc aux opinions racistes qui cherche deux nouveaux colocataires qu’il va trouver en les personnes de Jonathan, un juif sioniste, et Karim, un musulman pro palestinien.
Tous les ingrédients pour produire un cocktail épicé dans une comédie "pourfendant le politiquement correct", selon les porteurs de la pièce qui pensent que "la tolérance passe par le rire, et que le rire, c’est savoir rire des autres en sachant rire de soi".
"Je pense que les gens nous prennent, au pire, pour des petits cons irresponsables"
En 1h30 sans interruption, le rythme de la pièce promet d’être "assez soutenu", selon Benjamin Elharrar qui a l’objectif de "faire rire toutes les six secondes avec une mécanique imparable". Le but étant d’aller à fond dans la logique des caractères de ce trio explosif, l’humour noir est omniprésent et va parfois très loin.
"On ne pense pas ce qu’on dit, martèle l’auteur. On n’est pas très intelligents (rires). Je pense que les gens nous prennent, au pire, pour des petits cons irresponsables. Je pense que c’est ça qui nous protège. […] On montre dans cette pièce que ces trois personnages n’ont pas compris que les religions sont des choses positives, affirme l’artiste. On montre ici un cumul de choses à ne pas faire dans leurs relations."
Est-ce à dire que la pièce porte un message politique ? "Pas du tout !, rétorque le créateur et comédien. Ça reste juste de l’humour, il ne faut pas l’intellectualiser. Ceux qui veulent voir une morale la verront. S’ils veulent voir de la sociologie trouveront ce qu’ils veulent. Mais le but est de faire rire."
Plus de 300.000 spectateurs en cumulé
Ce passage briarois s’inscrit aussi dans la logique d’une tournée nationale et internationale. Si la pièce a avant tout écumé les salles parisiennes, elle a aussi tourné dans onze pays différents, parmi lesquels le Maroc et Israël. Des pays dans lesquels les situations comiques du spectacle "passent bien", assure le créateur. "Les spectateurs comprennent bien qu’il n’y a pas de méchanceté et les gens aiment rire d’eux-mêmes."
Une acceptation ressentie aussi en France. Avec plus de 300.000 spectateurs en cumulé depuis plus de quatre ans, Benjamin Elharrar a forcément reçu quelques retours négatifs. "Mais ils sont très très minoritaires" par rapport aux acclamations, insiste-t-il.
La pièce connaît un tel succès qu’elle a très récemment dépassé la 1.000e représentation. Une cadence essoufflante maintenue grâce à la participation douze comédiens qui se relaient en quatre équipes pour assurer la pérennité de la pièce.
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