Le nouveau Moyen-Orient selon Donald Trump (020304/17) [Analyse radiophonique]
© Metula News Agency
L’analyse de Stéphane Juffa, au micro de Jim Mosko, ce lundi sur Radio Judaïca
Visite aujourd’hui du Président Abdel Fattah al Sissi à la Maison Blanche, 20 ans, jour pour jour, après celle d’Anouar al Sadate – l’Egyptien qui signa la paix avec Israël - auprès de Jimmy Carter. Et c’est plus qu’un symbole.
Mercredi, ce sera le tour du Roi Abdallah de Jordanie d’être reçu par Donald Trump ; le mois dernier, le Prince Mohamed bin Salam d’Arabie Saoudite et le Premier ministre irakien al Abadi les avaient précédés.
Le Maréchal al Sissi vient chercher une aide financière accrue pour l’Egypte toujours dans la panade, mais également un soutien économique et politique. Il s’agit de tourner la page du choix de Barack Obama qui préférait ses ennemis des Frères Musulmans et reformer l’alliance entre les deux pays qui prévalait avant Obama.
Le Raïs veut également l’aide de Washington dans sa lutte contre la guérilla islamiste dans le Sinaï. Il est déjà l’allié militaire d’Israël dans cet affrontement et considère ses bonnes relations avec Jérusalem comme un acquis stratégique.
Trump briefera ses interlocuteurs sur le changement d’orientation des USA en Syrie, dont la visée principale n’est plus l’éviction à tout prix de Bashar al Assad. Pour la nouvelle administration, la Syrie a explosé et personne n’est capable de la réunifier. La présence d’Assad est pour le moment un pis-aller.
Il désire aussi une coordination globale dans la lutte face à la menace iranienne, qui est l’objectif principal de la nouvelle administration U.S au Moyen-Orient ainsi que celui des Arabes et d’Israël.
Le Président Trump mijote une grande manœuvre, dont la finalité est l’officialisation de cette coalition, pour l’instant officieuse, comprenant l’Amérique et l’Etat hébreu.
Trump sait que pour y parvenir, il doit faire avancer le dossier israélo-palestinien et il y travaille. Il a obtenu de Binyamin Netanyahu un gel partiel du développement des implantations en Judée-Samarie. Dans la foulée, on attend pour bientôt des "actes de bonne volonté" de la part de Messieurs Netanyahu et Abbas, fruits des discussions du négociateur U.S Jason Greenblatt à Jérusalem et Ramallah.
Ce qui ne manque pas d’irriter Naftali Bennett, le ministre de l'Education et de la Diaspora, chef du parti d’extrême droite religieux, le Foyer juif, qui attaque frontalement Netanyahu sur Twitter, l’accusant d’avoir manqué l’occasion d’enterrer la solution à deux Etats. Le Likoud a répliqué encore plus violemment, reprochant à Bennett de manquer d’énergie face aux ennemis d’Israël dans l’Education Nationale.
Il est évident que si Binyamin Netanyahu entend participer au Plan Trump, sa coalition éclatera et il devra se chercher de nouveaux alliés politiques au centre et au centre-gauche.
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