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Le prix de Shalit : 1027 terroristes condamnés par la justice

Le prix de Shalit : 1027 terroristes condamnés par la justice(info # 011210/11) [Breaking News]

© MetulaNewsAgency

 

Tandis que, dans la Bande de Gaza, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées pour fêter ce qu’elles appellent "la victoire de la résistance", et qu’en Israël, la libération probable de Guilad Shalit emplit les Israéliens d’une joie certaine, il y a lieu de modérer cette satisfaction, en considérant le prix énorme qu’Israël s’apprête à payer.

 

En ce moment, la Ména s’intéresse particulièrement à deux évènements : le premier tendant à connaître la "qualité" des terroristes jugés qui vont être relâchés, et le second, à savoir où certains de ces assassins vont être libérés : en Cisjordanie ? A Gaza ? Ou à l’étranger ?

 

Pendant que le cabinet siège en séance extraordinaire, des militants d’extrême droite noient les ministres sous des SMS, les implorant de refuser l’accord.

 

Ils pourraient trouver une oreille attentive auprès des représentants de la droite dure, mais aussi du ministre des Affaires Etrangères, Avigdor Libermann et des autres ministres d’Israël Beiténou (Israël notre maison).

 

Jusqu’à maintenant, Libermann s’est toujours opposé à l’échange envisagé.

 

Il faut bien avouer que les paramètres de l’échange sont inquiétants. Le nombre déjà : un caporal kidnappé en territoire israélien contre 1027 individus ayant du sang sur les mains, et condamnés, dans les règles de la justice dans un Etat de droit, à de lourdes peines de prison.

 

Parlant de la qualité des terroristes qui apparaîtraient sur la liste des individus à échanger, nous pensons qu’Ibrahim Hamed, le chef des opérations militaires du Hamas en Cisjordanie, figurerait parmi ceux qui retrouveraient prochainement l’air libre.

 

On doit aux œuvres de Hamed l’assassinat de pas moins d’une centaine d’Israéliens, notamment lors des attentats collectifs du café "Moment", de l’Université de Jérusalem, ainsi que de la place de Sion à Jérusalem.

 

Autre nom effrayant à émerger sur la liste des libérables, Abdullah Barghouti, un ingénieur koweïtien, spécialisé dans la conception de bombes de destruction massive.

 

Parmi les noms des détenus palestiniens n’appartenant pas au Hamas qui seraient libérés, on note celui de Marouan Barghouti, le chef des brigades Tanzim du Fatah, du temps de Yasser Arafat. Marouan Barghouti est responsable, lui aussi, de l’assassinat de nombreux Israéliens innocents, et a été condamné à cinq sentences de prison à perpétuité pour ses crimes.

 

Ahmad Saadat, le secrétaire général du Front Populaire pour la Libération de la Palestine, devrait également recouvrer la liberté. Ce dernier est à l’origine de l’assassinat de l’ancien ministre hébreu des Transports, Rekhavam Zéévi.

 

Selon notre décompte, les prisonniers de "qualité", c'est-à-dire les chefs les plus violents des organisations terroristes palestiniennes, figurant sur la liste, seraient au nombre de 300.

 

Si ces individus étaient remis en liberté en Cisjordanie et à Gaza, le prix à payer par l’Etat hébreu, en termes de nouveaux assassinats, pourrait rapidement se compter pas centaines de morts.

 

On pourrait y ajouter des soldats, des membres des forces de l’ordre et des civils qui seraient kidnappés, à l’instar de Guilad Shalit, pour servir de monnaie d’échange contre les quelques 7000 détenus palestiniens restants, purgeant des peines de prison dans les geôles israéliennes, après avoir été jugés, dans le respect le plus strict des droits de la défense.

 

Dans ces conditions, il est légitime de se poser la question du bien-fondé de l’accord envisagé.

 

Parmi les partisans de l’accord, on compte toutefois, en plus du Premier Ministre, le ministre de la Défense, Ehud Barack, ainsi que les chefs du Mossad et de la Sureté Générale (Shabak).

 

L’accord qui aurait été conclu ce soir, et qui est confirmé par les chefs du Hamas, dont Khaled Mashal, depuis Damas, a nécessité des milliers d’heures de négociations.

 

Côté israélien, c’est David Meidan, depuis le Caire, qui a géré les pourparlers. Face à lui, dans la capitale égyptienne également, mais sur les bases d’un dialogue indirect et non face à face, c’est le sanguinaire chef de la milice du Hamas à Gaza, Ahmad Al-Jaabari, qui lui donnait la réplique.

 

Les Egyptiens ont joué le rôle de médiateurs et de navettes entre les deux délégations, sous les ordres du chef des services secrets du Caire, le général Mourad Mouwafi. Mouwafi est le successeur et l’élève du général Omar Souleiman, renversé par le Printemps de la Place Tahrir.

 

D’après nos informations, il apparaît qu’Ilan Garpal, un Israélien détenu au Caire et faisant l’objet de charges d’espionnage, ferait lui aussi partie de l’échange, qui impliquerait la remise en liberté d’environ 80 Egyptiens, ou espions au profit de l’Egypte, détenus en Israël.

 

L’échange envisagé suscite parmi les spécialistes de la Ména deux autres interrogations majeures :

 

La première concerne la fixation du taux de change entre terroristes, accusés et jugés, et citoyens israéliens, innocents de tout crime.

 

Comme on l’a vu par le passé, notamment à la suite des échanges de prisonniers du Hezbollah contre les corps de soldats de Tsahal, chacune de ces transactions définit pour l’avenir un cours de change, largement similaire à celui applicable au cours des devises.

 

Lors, au taux de 1 contre 1027, les analystes de notre agence sont assurément inquiets quant au prix qu’il faudra payer afin de relâcher les futurs prisonniers israéliens qui tomberont dans les mains des ennemis de l’Etat hébreu.

 

A ce propos, il convient de ne se faire aucune illusion, car, dans la dynamique prévalant dans la région, il y aura encore des conflits, et d’autres Israéliens tomberont entre les mains d’organisations et d’Etats terroristes.

 

Notre autre sujet de préoccupation concerne la situation que va, sans nul doute, créer l’afflux des individus libérés dans les territoires palestiniens.

 

Nous, de rappeler, qu’une dizaine d’années ont été nécessaires, d’une coopération étroite et coûteuse en vies humaines, entre l’Etat hébreu et l’Autorité Palestinienne, afin d’éliminer de Cisjordanie les cellules terroristes qui y faisaient régner la violence, de même que dans les villes israéliennes avoisinantes.

 

Dans les deux mois à venir, durant lesquels le délicat échange de prisonniers doit avoir lieu, les individus libérés seront assurément accueillis par la population palestinienne comme des héros.

 

Ils donneront l’impression que la voie du Hamas, celle de la violence et du terrorisme, est celle qui paie, en comparaison de celle de Salam Fayyad et de Mahmoud Abbas, qui ont exclu la violence des rapports avec Israël, et qui n’ont pas été capables d’amener des progrès significatifs lors de leurs discussions avec Jérusalem.

 

On peut, dès lors, craindre un affaiblissent, voire un renversement de la ligne non violente des responsables actuels du Fatah au profit des organisations terroristes radicales.

 

Dans l’attente des confirmations de nos estimations à chaud, il convient donc de demeurer extrêmement prudent et circonspect ; de ne pas tomber dans la béatitude naïve, inspirée par la joie authentique de voir Guilad Shalit recouvrer la liberté et la chaleur de son foyer, à l’issue de cinq années de détention à Gaza, dans des conditions inhumaines.

 

Il convient également de ne pas oublier le sort du navigateur Ron Arad, fait prisonnier, en 1986, par le groupe terroriste chiite Amal et le Hezbollah, après avoir sauté en parachute au-dessus du Liban.

 

A la lumière de ce qui précède, c’est donc une réflexion où l’émotion n’a pas sa place, qui guide, en ces premières heures de mercredi, nos pensées.

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