Les differents tapis marocains

Les differents tapis marocains

Le tapis marocain semble conquérir les intérieurs chics et bohèmes d’un nombre croissant de personnes qui n’ont pas toute, un jour, posé le pied sur le sol marocain. Le tapis marocain est aussi souvent appelé tapis berbère. C’est plus poétique, lorsqu’en plus on nous dit qu’il vient du Haut Atlas cela fait alors vibrer notre fibre aventurière. Nous voilà nus pieds en Sarouel sur un Beni Ouarain langoureusement enlacées par Lawrence d’Arabie. Mais je m’égare, l’objet de ce petit article est de vous aider à vous y retrouver parmi les différents types de tapis marocains.

Tapis marocain Beni Ouarain

A tout seigneur, tout honneur. Le Béni Ouarain est sans doute le plus emblématique des tapis Berbères. Il est le plus chaud, le plus doux et celui que mon chat préfère. 100% pure laine vous le trouverez en général à dominante blanche avec de fins motifs géométriques noirs.

A l’origine ils viennent effectivement des montagnes de l’Atlas. Là où les nuits sont suffisamment froides pour que les moutons donnent une laine de première tonte dense et douce. Ils étaient tissés par les femmes Berbères des familles les plus aisées ayant la possibilité d’acheter les grandes quantités de laine de première tonte nécessaires à la confection de chaque tapis marocain Beni Ouarain. Aujourd’hui, tourisme et développement de l’artisanat marocain oblige, il ne faut pas croire que tous les Beni Ouarains sont faits dans les villages reculés du Haut Atlas. La production reste cependant très largement artisanale, assurée par celles et ceux qui ont appris de leur parents et hérité des grands métiers à tisser traditionnels. L’artisan dont je suis platoniquement tombée en amour ose aussi mêler sa propre créativité à la tradition et me propose souvent des couleurs plus rares ou des motifs originaux.

Tapis marocain Boucheroïte

Certaines familles moins argentées n’avaient pas les moyens de payer la laine mais gardaient comme un trésor familial un grand métier à tisser. Les tuniques usées ainsi que toute autre étoffe non utilisée étaient alors lavées puis découpées et recyclées en tapis. C’est ainsi, dit on, qu’apparurent les premiers Boucheroïtes. Les couleurs et le motifs de certains tapis marocains Boucheroïtes n’ont, je trouve, rien à envier à Paul Klee ou Gustave Klimt. Enfin, personnellement je peux ressenti la même émotion devant certains Boucheroïtes que la première fois où, adolescente, mes parents m’ont montré un Klimt dans un musée.

Tapis marocain Azilal

Dans Astérix chez les Berbères ils disent que c’est le tapis qui rend fou. C’est sans doute farfelu mais je comprend que certaines personnes en soient littéralement folles. L’Azilal parvient à réunir la couleur des Boucheroïtes et la laine première tonte des Béni Ouarains. La technique de tissage différente de celle utilisée pour les Béni Ouarains donne un poil moins long mais tout aussi doux et confortable qui invite à s’y allonger pour lire des heures. Enfin si Lawrence d’Arabie ne vient pas vous y rejoindre !

Tapis marocain Kilim

Ils sont encore très différents. Leur tissage particulier les rendent plus légers et fin. Je les trouve particulièrement agréables en été dans les pièces lumineuses ou les vérandas. Là encore les motifs sont très différents. Ils me font penser à l’océan et à ses vagues vue à travers les brumes d’un doux rêve.

Tapis Marocain hybride

Le succès grandissant des tapis Berbères ainsi que, peut être, la poursuite de l’exode rural semblent avoir eu pour conséquence que des traditions jusqu’alors assez séparées les unes de autres se soient mutuellement enrichies. A côté des Béni Ouarains classiques à losanges on voit des tapis plus originaux. Les poils longs en laine et la technique de tissage nous permet d’apparenter ces tapis à la famille des Béni Ouarains mais les motifs ou les couleurs sont plus originaux. Des points, ou des dessins abstraits aux couleurs vives, voire fluo, se rapprochant davantage de ce que l’on s’attend à trouver sur un tapis Azilal par exemple.