Les juifs de Chine, par Caroline Rebouh
Avis de Adam Craponne : "Sache d’où tu viens, où tu vas, et devant qui tu es destiné de rendre compte"
Caroline Rebouh nous dit qu’âgée de vingt ans, elle avait écrit à Pearl Buck (morte en 1973) car cette dernière évoquait une jeune servante chinoise au service d’une famille juive de Kaifeng dans son roman Pivoine. Kaifeng fut la capitale de la Chine sous les Song du nord qui régnèrent de 960 à 1127 mais avec le raccordement de Kaifeng au Grand canal vers 600 la ville était devenue un grand pôle commercial. D’après l’auteur les juifs arrivèrent en Chine, par vagues successives, dès avant l’ère chrétienne et se fixèrent dans plusieurs cités dont Kaifeng. Pour cette dernière ville, on a une présence juive continue sur plus de deux mille ans puisque des israélites sont encore présents là ; ce sont jusqu’à 2 000 juifs qu’a pu compter cette ville. L’auteure pense qu’il y eût conversion à l’islam d’une part non négligeable des israélites chinois au cours des siècles.
La synagogue de Harbin en Mandchourie
Il y a donc une présence ancienne de juifs en Chine mais la montée de l’antisémitisme en Europe et les bouleversements consécutifs de la Première Guerre mondiale se traduisit par une immigration de juifs slaves principalement en Mandchourie et Shanghai, par ailleurs des juifs d’origine germanique se tournèrent au moins un certain temps vers Shanghai et Hong-Kong. Il y eût ausi une présence de juifs venus d'Angleterre dans les diverses concessions étrangères. Caroline Rebouh cite quelques noms de Chinois et Japonais qui facilitèrent ou leur fuite ou leur installation.
On relève un chapitre montrant des convergences entre la pensée juive et les des idées développées dans le confucianisme et le taoïsme. On peut difficilement suivre l’auteure quand elle affirme page 193 que parce que Confucius et Lao Tseu ont vécu vers le VIe siècle et que certains de leurs préceptes s’apparentent à ceux contenus dans les textes hébreux, que les juifs étaient présents dès cette époque en Chine.
Aucune synagogue n'est aujourd'hui utlisée en tant que telle, par contre du fait de leur nouvel emploi elles sont dans un état resté convenable du point de vue des bâtiments. Caroline Rebouh s’interroge sur l’avenir des juifs de Chine, une majorité d’entre eux dépasse cinquante ans, ils n’ont plus de rabbin depuis un siècle et demi (donc n’ont pas reçu les sacrements), selon le principe chinois la religion se transmet par le père alors que c’est la mère qui la transmet selon les lois d’Israël. L’installation en Israël ne devrait concerner qu’une minorité et leur présence en Chine devrait s’éteindre au cours du XXIe siècle.
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