Les provocations du Hezbollah, l’indifférence occidentale et la retenue israélienne
Freddy Eytan
Le dernier discours du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, prouve une fois encore que l’Iran encourage la milice chiite libanaise à provoquer systématiquement Tsahal, pensant que le refroidissement des relations entre Biden et Nétanyahou, et les déchirements au sein de la société israélienne présentent un moment propice pour déclencher une nouvelle guerre contre l’Etat juif. Après avoir crié victoire sur l’accord maritime signé avec le gouvernement Lapid, et suite aux manœuvres dans le but de simuler des attaques contre des villages israéliens du Golan et de la Haute-Galilée, Nasrallah persiste et signe. Il menace une fois encore de réagir militairement en prétextant qu’Israël viole, selon lui, des accords frontaliers internationaux, qu’il annexe des terres d’un village, construit une barrière illégale et refuse de restituer une ferme libanaise revendiquée aussi par la Syrie. Des litiges qui ne datent pas d’aujourd’hui et remontent au tracé des frontières libano-syriennes depuis l’indépendance du Liban, après les Accords Sykes-Picot de 1916…
Nasrallah réécrit l’histoire et oublie que le pays du Cèdre a signé des accords d’armistice en 1949 ; il n’a pas participé à la guerre des Six Jours et c’est bien l’OLP d’Arafat et l’invasion syrienne qui ont plongé le pays dans des guerres civiles interminables plongeant le pays dans l’anarchie et le marasme économique.
Israël avait créé une « bonne frontière » qui s’est transformée en une guerre contre l’OLP en 1982 mais s’est retiré complétement du sud-Liban en mai 2000. La résolution 181 de l’ONU- votée juste après la Deuxième guerre du Liban de 2006- interdit clairement la présence du Hezbollah dans cette région. Jusqu’à ce jour, Nasrallah se moque éperdument de toutes les Résolutions du Conseil de sécurité et ridiculise les observateurs de l’ONU.
Malgré son impopularité et ses intrigues machiavéliques, Nasrallah se présente comme le leader providentiel des Libanais. Il focalise l’attention sur ses activités, par une série de provocations et des diatribes violentes contre l’Etat juif. Dans ce théâtre de l’absurde on se demande d’ailleurs quel est le rôle exact de la Force intérimaire des Nations unies au Liban ? A quoi servent-ils tous les observateurs de la Finul installés près de la frontière depuis plusieurs décennies ?
Ces dernières semaines, le Hezbollah se permet sans aucune impunité de lancer des feux d’artifice et provoquer des incendies près de Métoula, organise des manifestations, tente d’endommager la clôture de la frontière, plante des positions d’observations, et des tentes en hissant l’étendard chiite.
Les pays occidentaux laissent faire et demeurent impuissants. Pourtant, ils fournissent à l’armée libanaise des armes pour se défendre mais ignorent que cette armée est aux ordres du Hezbollah.
Israël ne souhaite pas une nouvelle guerre et préfère la voie diplomatique par l’intermédiaire des Américains ou des Français. Le peuple libanais n’est sans doute pas notre ennemi. Israël a été le seul pays qui est venu au secours des chrétiens maronites et a payé un prix très élevé. Mais comment demeurer indifférent devant des provocations quotidiennes ?
Pour l’heure, la politique de la retenue domine et les réactions de Tsahal sont minimes et ponctuelles pour éviter l’escalade. On réagit par une grenade assourdissante pour dissuader et on tire des coups de semonce sur des combattants du Hezbollah pour les effrayer. Depuis 2006 à ce jour, la forte dissuasion israélienne et les frappes aériennes en Syrie, empêche le Hezbollah à relancer les hostilités notamment à partir du plateau du Golan.
Nasrallah vit dans un bunker à Beyrouth. Traqué par le Mossad et Tsahal, il craint que son sort sera le même que son prédécesseur Abbas Mousaouyi.
Toutefois, ne prenons pas les menaces à la légère. Nasrallah dirige une puissante milice armée chiite installée à nos frontières et il n’est sans doute pas une marionnette. Il focalise son combat islamique contre Israël en espérant voir un jour flotter l’étendard chiite sur les minarets des mosquées du mont du Temple et sur tous les édifices de Jérusalem.
Cependant, il est clair que sans le désarmement du Hezbollah et la réhabilitation de la souveraineté de l’État libanais, la situation chaotique au Liban ne changera guère. Dans aucun pays au monde une milice dicte le pas à une armée, à un Etat souverain et indépendant.
Sans un changement fondamental de la position internationale, le Liban perdra sa souveraineté et avec l’aide de l’Iran, il se transformera en Etat islamique chiite qui poursuivra ses activités terroristes. Suite au rapprochement de l’Arabie saoudite de l’Iran, et la réhabilitation du président syrien Bachar el Assad, le prince héritier, Mohammed Ben Salman a maintenant le devoir d’intervenir et de sauver le Liban. Sur ce dossier, l’Amérique du président Biden semble insouciante quant à la France de Macron ses préoccupations sont ailleurs.
Israël ne pourra jamais tolérer une déstabilisation permanente de son voisin du Nord et l’installation des unités des Gardiens de la Révolution à ses portes.
Déterminé à sauvegarder la stabilité dans toute la région, Israël tiendra toujours responsable l’Etat libanais. Si les provocations du Hezbollah se poursuivront, Tsahal se défendra avec toutes ses forces au risque d’une Troisième guerre contre le Liban.
Commentaires
Publier un nouveau commentaire