Mindy Meyer, 22 ans, star virale du web et future élue du sénat de New York?
C'est sans doute la seule candidate aux élections sénatoriales à citer le personnage d’Elle Woods dans le film La Revanche d’une blonde quand on lui demande ce qui l’a poussée à entrer en politique. Mindy Meyer a 22 ans, un site web de starlette tout de rose et de paillettes, un débit de paroles qui ferait passer Woody Allen pour un taiseux —la vidéo d’Animal New York ci-dessous en témoigne— et elle est candidate républicaine au poste de «state senator» —sénatrice d'Etat— de New York.
Il n’en fallait pas plus pour que le web puis les médias audiovisuels traditionnels, de CNN à ABC News, se penchent sur le cas atypique de cette jeune juive orthodoxe diplômée en droit, qui se présente comme une «diva», mais «une diva qui fera quelque chose pour vous», promet-elle dans la rue aux passants médusés. «Parce que Kim Kardashian est aussi une diva, mais est-ce qu'elle fait quelque chose pour vous? Non.»
Avec «son look improbable de jeune Roselyne Bachelot télétransportée dans le quartier juif de Flatbush, et tartinée d’autobronzant bas de gamme», comme la décrit le site JSS News, Mindy Meyer ne laisse personne indifférent. C’est une «candidate sincère» au-delà de l’excentricité de sa communication, mais «surtout la première candidate à représenter nationalement la culture web», décrypte sur Salon Michael Barthel, doctorant en communication à l’université de Washington.
«Fièrement cheap, décalée et centrée sur l’humour, elle semble troller avec succès les médias américains, attirant l’attention en invitant à la moquerie.»
Une vraie rupture dans la manière de faire campagne… Car «alors qu’Internet est devenu un outil de plus en plus commun en politique, la candidature de Meyer soulève la question de savoir quand le style Internet fera vraiment partie de la politique américaine». Si, poursuit Michael Barthel, «certains responsables politiques ont utilisé Internet pour être élus, peu l’ont réellement représenté».
Sur son site, dont le slogan est «I’m Senator and I know it» écrit en lettres étoilées —en hommage à la chanson de LMFAO I’m sexy and I know it dont la version instrumentale tourne en boucle sur le site– Meyer assure vouloir «utiliser ses valeurs religieuses et sa morale» pour guider son action. Son adversaire démocrate, Kevin Parker, est un personnage controversé impliqué dans plusieurs actes de violence.
Ne nous emportons pas, conclut l’article de Salon: Mindy Meyer n’est peut-être pas une candidate très sérieuse, mais sa candidature est un pas dans la bonne direction. Qu’elle attire autant l’attention est la preuve que ce qui est critiqué dans la culture web —la moquerie, la recherche de célébrité, les aspects triviaux de la vie publique— pourrait mener à quelque chose de bon pour la politique.
«Si tout ce rose peut attirer une version de Mindy Meyer qui saurait vraiment de quoi elle parle, alors toute cette étrange campagne aura été positive pour le Net.»
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