PepsiCo rachète la compagnie israélienne SodaStream pour 3,2 milliards de dollars

PepsiCo rachète la compagnie israélienne SodaStream pour 3,2 milliards de dollars

Le géant américain des boissons pétillantes a annoncé le rachat de la firme israélienne mondialement connue SodaStream, spécialisée dans la gazéification des eaux minérales. Outre le montant gigantesque de l’opération – 3,2 milliards de dollars – il s’agit d’une belle revanche pour Israël lorsqu’on se souvient que la firme Pepsi avait scrupuleusement suivi les consignes de boycott d’Israël par la Ligue arabe dans les années 1970-1980.

Il s’agit également d’un beau retour de situation pour SodaStream qui durant la dernière décennie a été deux fois au bord de la faillite, mais qui grâce à une politique rationnelle et intelligente est aujourd’hui cotée au Nasdaq, présente sur les marchés de 45 pays et emploie trois mille employés en Israël et à l’étranger. L’action de SodaStream a grimpé en flèche depuis l’annonce du rachat de la compagnie israélienne.

La transaction a été négociée et signée par la Pdg sortante de PepsiCo, Indra Nooyi, et c’est son successeur, Ramon Laguerta qui prend les rênes du groupe américain dès le mois d’octobre, qui finalisera l’opération d’ici janvier 2019. La transaction a obtenu l’aval des conseils d’administration des deux compagnies mais doit encore faire l’objet d’un vote des actionnaire de la firme israélienne et obtenir l’accord des autorités de régulation.

Le choix de PepsiCo pour SodaStream est dû à la nouvelle stratégie de la compagnie américaine qui veut se renforcer dans le domaines des boissons gazéifiées plus diététiques et conformes aux normes environnementales. De manière ironique, le concept de SodaStream se trouve aux antipodes de celle des grands fabricants de boissons gazéifiées puisque la compagnie israélienne s’est donné pour mission  de lutter contre la profusion de bouteilles en plastique en proposant de produire son eau gazéifiée et aux différents arômes à domicile!

Lors d’une conférence de presse au côté du Pdg de SodaStream Daniel Birnbaum, le nouveau Pdg du groupe PepsiCo Ramon Laguarta a promis que le siège et les activités principales de SodaStream resteront basés en Israël au moins pour les quinze prochaines années. Daniel Birnbaum a qualifié cette opération de “diplôme d’honneur pour l’industrie israélienne et l’économie israélienne de manière générale”. Il a salué la décision de la direction de PepsiCo de maintenir en Israël les activités de Soda Stream et même de les développer, notamment par la création d’une nouvelle usine à Rahat dans le Néguev. Il s’est dit “enthousiaste à l’idée de collaborer avec le 2e producteur de boissons au monde pour promouvoir une gamme de produits plus sains et conformes à l’environnement”.

Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a lui-aussi salué ce rachat: “Le rachat ces dernières années de grandes compagnies israéliennes démontre non seulement nos capacités technologiques mais aussi les perspectives commerciales qui se trouvent en Israël. Je salue cette opération géante qui va enrichir les caisses de l’Etat et développer encore davantage l’économie israélienne”.

Le ministre des Finances Moshé Cahlon a déclaré: “Je vois dans cette opération une grande marque de confiance dans l’industrie israélienne et dans ses patrons, à l’image de Daniel Birnbaum qui avait hérité d’une entreprise en situation d’échec pour en faire en quelques années l’un des fleurons de l’industrie israélienne”.

Le seul bémol que l’on peut apporter à SodaStream est que ses dirigeants ont cédé aux menaces des organisations de boycott des produits juifs de Judée-Samarie en transférant en 2014 l’usine principale qui se trouvait à Mishor Adoumim vers Rahat dans le Néguev. Cependant, Yaakov ‘Hagoel, vice-président de l’Otganisation sioniste mondiale veut tout de même voir dans ce rachat une victoire sur le BDS qui prône le boycott de tous les produits en provenance d’Israël: “Cette opération est un jour de fête! il s’agit d’une victoire sur tous ceux qui agissent dans le monde pour le boycott des produits bleu-blanc. Cela montre que l’on peut séparer la politique du monde des affaires”. Il a remercié et félicité les dirigeants des deux compagnies.